- accéder à une large gamme d’applications ;
- faciliter l’interopérabilité avec les autres plateformes ;
- bénéficier d’un support constant ;
- réduire les coûts ;
- se libérer des « vendor lock-in ».
C’est dans ce contexte que la ville annonce le projet LiMux en 2004, une version personnalisée de Linux qui tournerait sur les ordinateurs des collaborateurs. Cependant, un peu plus d’une décennie plus tard, le conseil municipal de Munich, qui dispose désormais d’un parc informatique de 29 000 PC, décide de se tourner vers Windows 10.
Pour être plus précis, Munich va commencer à déployer un client Windows 10 à partir de 2020, pour un coût d'environ 50 millions d'euros, en vue de remplacer complètement LiMux par Windows 10 d'ici 2023.
Les élus qui ont soutenu ce projet lors d'une réunion du conseil ont expliqué que l'utilisation de Windows 10 facilitera la compatibilité des applications et des pilotes de matériel en plus de réduire les coûts associés à l'exécution de PC tournant sur Windows et LiMux côte à côte.
Il faut préciser que Munich avait gardé une minorité de ses machines sous Windows pour exécuter des applications métier incompatibles avec LiMux pour lesquelles la virtualisation n'est pas une option. Quant à savoir quelle proportion de ces ordinateurs tournait toujours sur Windows, certaines personnes évoquent 40 % et d’autres 20 %. Quoi qu’il en soit, ces deux écosystèmes ont coexisté au sein de la municipalité depuis une décennie déjà, mais Munich estime que cette option n’est désormais plus viable.
Le maire Dieter Reiter a rappelé qu'il n'y a jamais eu d’écosystème reposant entièrement sur Linux dans la ville : « Nous avons toujours eu des systèmes mixtes et nous avons ici la possibilité de passer à un système unique : avoir deux systèmes d'exploitation n’est pas du tout rentable [...] Je n'ai jamais dit que je suis un expert en approvisionnement informatique, mais je suis soutenu par 6 000 collègues qui ne sont pas non plus satisfaits des performances des systèmes existants. »
Bien entendu, le retour à Windows 10 n’a pas fait l’unanimité chez les élus. Ceux qui s’y opposent ont remis en question la nécessité d'une migration qui coûtera plus de 50 millions d'euros à Munich et va prendre des années pour être déployée, alors que l'autorité sera également occupée à restructurer son département informatique.
Florian Roth, leader du parti des Verts à Munich, a demandé si le retour à Microsoft était vraiment la meilleure façon d'améliorer les TI au sein de l'autorité : « Nous sommes d'accord sur le fait que des améliorations à notre informatique sont absolument nécessaires, mais le coût élevé d'un retour à Microsoft, avec les coûts financiers qui en découlent, est une question qui nécessite un débat [...] Est-ce que tant de millions, de ressources, de gens ont vraiment besoin d'être liés à un projet aussi inutile ? »
Roth a également fait valoir qu'être si fortement dépendant de Microsoft, ou de tout autre fournisseur, posait des problèmes de sécurité potentiels. « L'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information, le Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik, a récemment répété qu'une monoculture dans les logiciels est dangereuse », a-t-il rappelé.
La migration vers Windows 10 fait partie d'une restructuration informatique chiffrée à plus de 89 millions d'euros à Munich, dans le cadre de laquelle le conseil souhaite également augmenter de manière significative le nombre d'applications exécutées sur des infrastructures virtualisées ou des navigateurs Web. En créant ces applications « indépendantes de la plateforme », le conseil croit que cela pourrait réduire le temps nécessaire pour tester et mettre à jour les clients.
Matthias Kirschner, président de la Free Software Foundation Europe, s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles le conseil investit tant dans le passage à un nouveau système d'exploitation de bureau tout en se concentrant sur le sourcing d'applications qui fonctionneront sur n'importe quelle plateforme : « Munich a parlé d'être indépendant du système d'exploitation, c'est pourquoi je ne comprends pas pourquoi ils investissent maintenant tellement de temps dans le changement d'un système d'exploitation. »
Thomas Ranft du parti FDP / HUT s’est demandé pourquoi le conseil devrait dépenser autant d'argent pour abandonner « l'indépendance du fournisseur que Linux nous a donné », surtout si Windows ne serait pas une solution à long terme : « Cela n'a pas de sens parce que là où nous voulons aller à Munich c'est le cloud, à quoi sert une solution intermédiaire qui nous coûte près de 100 millions d'euros ? »
Source : TR
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