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Facebook révèle avoir partagé les données de ses utilisateurs avec des dizaines d'entreprises

Dans un nouveau rapport remis au Congrès US

Le 2018-07-03 02:50:29, par Stan Adkens, Expert éminent sénior
Il y a du nouveau dans l’affaire Cambridge Analytica impliquant Facebook et ayant conduit Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, à témoigner devant de nombreuses institutions y compris le Congrès américain. En effet, dans l’affaire de violation des données des utilisateurs du réseau Facebook, le PDG a été appelé à témoigner des pratiques de confidentialité de son entreprise pendant 10h d’interrogation pour expliquer l’utilisation qui est faite des informations recueillies sur les utilisations de son réseau social. Au cours de cet interrogatoire, M. Zuckerberg avait promis de répondre aux questions écrites des sénateurs dans un document. Il a tenu promesse le 11 juin dernier dans un document de 500 pages, dans lequel Facebook disait avoir des partenariats de partage de données avec les fabricants de téléphones, mais seulement dans le cadre de l’amélioration de l’expérience utilisateur, tout en ignorant de nombreuses autres questions.

Aux dernières nouvelles, Facebook aurait fourni de nouveaux détails beaucoup plus riches sur la nature de ses rapports avec 52 fabricants de matériels et logiciels, dont certains sont basés en Chine, dans le cadre de l’amélioration des services aux utilisateurs sur les terminaux comme les smartphones, dans un document de plus de 700 pages. Le document atteste que les partenariats de partage des données avec des entreprises durent depuis plusieurs années, se sont poursuivis cette année et certains continuent à ce jour.

Le document fournit une liste des sociétés partenaires qui ne sont pas seulement des fabricants de téléphones, mais certains sont plutôt dans le développement de systèmes d’exploitation et de logiciels. Ce sont entre autres, de grandes marques technologiques américaines telles qu'Apple, Amazon et Microsoft, ainsi que le géant technologique sud-coréen Samsung et les sociétés chinoises Huawei et Alibaba.

Facebook a fait des aveux sur certaines questions dans le document. « Nous avons fait appel à des sociétés pour créer des intégrations pour divers périphériques, systèmes d'exploitation et autres produits, où nous et nos partenaires voulions offrir aux gens un moyen de recevoir des expériences sur Facebook », indique la société. « Ces intégrations ont été construites par nos partenaires, pour nos utilisateurs, mais approuvées par Facebook. » Il indique également avoir mis fin à 38 des 52 partenariats et prévoit bientôt en terminer sept autres.

Facebook a fait, par ailleurs, l’objet de vives critiques de la part des sénateurs à propos de son partenariat de partage des données des utilisateurs avec des sociétés étrangères en l’occurrence les partenariats avec les sociétés chinoises de fabrication de téléphone, en particulier la société Huawei que les deux partis démocrates et républicains considèrent comme trop proche du gouvernement chinois, ce qui poserait encore plus de risques pour la vie privée et la sécurité des utilisateurs.

Ce document qui vient en réponse aux questions des sénateurs posées lors du témoignage du PDG de Facebook devant le Congrès américain, en avril dernier, est la seconde série de réponses adressées aux membres du comité de l'énergie et du commerce du Congrès. Il était attendu pour le vendredi, mais Facebook ne l’a soumis qu’aux environs de minuit.


Les questions des législateurs portaient essentiellement sur le rôle joué par la société Facebook dans l’affaire de violation de données utilisateur par Cambridge Analytica, qui a eu accès aux données de 87 millions d’utilisateurs dont 71 millions d’Américains via un quiz Facebook appelé « thisisyourdigitallife », qui a recueilli des informations sur ses utilisateurs immédiats ainsi que leurs amis sur le site.

Le document révèle aussi qu’après la restriction de l’accès aux données aux développeurs tiers en 2015, Facebook a accordé des rallonges spéciales d’exploitation de données d’utilisateurs à 61 applications telles que Hing et Spotify. Facebook reconnait également qu’au moins cinq développeurs « auraient théoriquement pu avoir accès à des données d'amis limitées » dans le cadre d'un test bêta. Aussi, les partenariats de partage de données avec les fabricants de téléphones soulèvent une véritable controverse dans la mesure où l’accès aux données avait été restreint un an plutôt.

Si Facebook a fait de nombreuses révélations dans ce document publié le vendredi nuit, il a aussi, comme dans le premier document, ignoré de nombreuses questions soulevées par les sénateurs. Facebook n'a ni dit pourquoi il n'a pas audité des applications, telles que celle qui était liée à la controverse de Cambridge Analytica, des années avant de faire l'objet d'un examen international, par exemple, ni fournir les noms des employés de l'entreprise responsables de la carence de surveillance. Il n’a pas répondu, non plus à la question du sénateur du Texas, Michael C. Burgess, qui voulait savoir le nombre d'utilisateurs qui ont effectivement lu ou accédé à ses politiques sur les conditions d'utilisation. Il a refusé de répondre si l'entreprise avait déjà envisagé de facturer les utilisateurs comme contrepartie à la diffusion d'annonces ciblées. Et il n'a pas répondu aux demandes de deux législateurs qui voulaient connaître le nombre de demandes que Facebook a reçues de l'agence de l'immigration et des douanes.

Plusieurs autres questions n’ont pas été répondues par Facebook telles que celles que la sénatrice de la Californie, Anna G. Eshoo, a soumises de la part des utilisateurs de Facebook de la Californie concernant les pratiques de confidentialité, de sécurité et le traitement controversé que Facebook fait de leurs données.

La Federal Trade Commission (FTC) a, par ailleurs, initié une enquête. Elle cherche à savoir si Facebook n’a pas violé un décret de consentement sur ses pratiques de confidentialité dans le traitement de données de tiers. Les responsables de Facebook ont qualifié les fabricants d'appareils tels que Samsung ou BlackBerry des fournisseurs et non des « tiers » dans le cadre de cette enquête.

Source : Washington Post

Et vous ?

Que pensez-vous de ces nouvelles révélations de Facebook ?
Pensez-vous que les questions non répondues feront l’objet d’un troisième document qui fournirait davantage d’informations ?

Voir aussi

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  Discussion forum
757 commentaires
  • sinople2000
    Nouveau membre du Club
    mais retirez tout ça, ça rendra les gens moins cons (oui je sais sauf moi diront certains) et on en aura fini avec ces trucs débiles de réseaux sociaux
  • Neckara
    Inactif
    Cela arrive à tout le monde, y'a pas de quoi en faire un drame.

    Tiens, pas plus tard que la semaine dernière, je me baladais tranquillement au centre-ville, et paf ! Je braque une banque par erreur.
    Cela m'arrive tout le temps, je suis vraiment tête en l'air.
  • totozor
    Membre expert
    Envoyé par Stéphane le calme
    Meta menace de retirer Facebook et Instagram du marché européen
    Envoyé par Stéphane le calme
    Facebook a immédiatement averti que l'arrêt des transferts de données transatlantiques pourrait avoir un impact dévastateur sur l'entreprise. La société s'appuie sur le traitement des données des utilisateurs pour fournir des publicités en ligne ciblées.
    Je trouve le contraste entre ces deux phrase très intéressant.
    Meta se croit suffisamment important pour que sa mise en danger soit une menace pour son environnement européen. Mais cette phrase souligne aussi sa fragilité. Il y a quelques années ils n'auraient pas parlé de l'impact, il auraient lancé un bras de fer en attendant que les politiques craquent avant eux.

    Envoyé par Stéphane le calme
    Et vous ?
    Cette menace est-elle crédible selon vous ?
    J'ai de gros doutes, Facebook est en perte de vitesse et l'Europe est une part importante de leur marché.
    Ces entreprises réfléchissent en bénéfices/risques, mettre cette menace a exécution montrerait pour moi à quel point facebook n'a plus rien à perdre et tenterait la charge du désespoir.
    Je pense qu'ils n'en sont pas encore là mais me réjouis qu'ils s'en rapprochent.

    Envoyé par Stéphane le calme
    Quels impacts pour les entreprises qui dépendent de Facebook pour leurs activités ?
    J'ai l'impression que c'est de moins en moins le cas.
    J'ai deux amis qui ont lancé leurs entreprises il y a quelques années, ils ont longtemps été extrêmement actifs sur Facebook qui était leur principal média de communication.
    Avec le COVID des petites boites se sont regroupées pour mutualiser leurs communications et leur dépenses.

    Je ne connais aucune entreprise dont l'activité ne dépend que de Facebook.
    Par contre c'est une autre histoire pour les associations mais de celles que je connais elles ont une existence physique suffisante pour qu'à la disparition de Facebook elles se dirigent vers un autre média.
  • Neckara
    Inactif
    Je trouve cela quand même légèrement déplacé, ils connaissaient parfaitement ce à quoi ils s'engageaient en achetant des actions de type A, plutôt que de celles de type B. Les règles du jeu ne sont pas une surprise.
    S'ils ne sont pas content, pourquoi ne vendent-ils par leurs actions ?

    C'est comme aller à une boulangerie, acheter une baguette de 100g, et se plaindre que celui qui achète une flûte de 200g a plus de pain en sortant...
  • rawsrc
    Expert éminent sénior
    Envoyé par Jonathan
    L'Italie inflige à Facebook une amende d'1,1 million de dollars

    En décembre 2018, l'agence avait condamné Facebook à une amende de 10 millions d'euros pour avoir induit en erreur ses utilisateurs en raison de ses pratiques de connexion et au mois de mars de cette année, elle a mis en cause Facebook sur l'utilisation abusive des données, mais cette fois là, le géant des réseaux sociaux avait choisi de payer un montant réduit de 52000 euros dans l'espoir de régler le problème.
    Il faut changer d'échelle pour tout remettre en perspective :
    Je vous informe que Facebook réalise un chiffre d'affaires de 1 776 $ par seconde qui passe (24/24h sur 365j), la première amende représente 619 secondes d'activité de Facebook et la deuxième : 29 secondes.

    Sous cet angle, c'est tout de suite beaucoup plus parlant, vous ne trouvez pas ?
  • philouZ
    Membre chevronné
    Perso je n'ai pas de compte facebook, pas d'instagram, de tik tok...

    Que meta se barre d'Europe ça ne peut faire que du bien. Autour de moi y'a pas mal de gens qui stoppent leur compte parce que ras le bol de tout ça. Si demain il n'ya plus de réseaux sociaux sur internet, les gens retrouveront une façon de vivre plus simple et seront certainement moins stressés dans leur vie de tous les jours.
  • escartefigue
    Modérateur
    Il y a un truc qu'on appelle "le retour à la ligne" bien pratique pour rendre l'écrit plus lisible et agréable.
    il y a un autre truc qu'on appelle "le plan dialectique", qui permet de structurer le propos pour le rendre plus intelligible

    Parce que là on vient de se prendre deux pavés dans la tronche, c'est indigeste
  • AoCannaille
    Expert confirmé
    Envoyé par BlueScreenJunky
    Alors je trouve que ça pose une bonne question : Comment finance-t-on le contenu sur internet et le fonctionnement des sites ?
    Vous semblez amalgamer tracking et publicité. On peut faire de la publicité dans tracker les gens. Dans le modèle actuel c'est moins rentable. Mais si les données de tracking disparaissent, les publicités non ciblées reprendront le dessus.

    Honnêtement cette histoire de publicité sur internet est devenue hors de contrôle, le RGPD a fait du bien; voir que le moindre site à 800 à 1000 "partenaires" qui ont besoin de mes données, on marche sur la tête, même en trackant, il doit y avoir moyen d'avoir un modèle financier fiable sans distribuer des données à 900 entreprises.

    Je pense que le pire du pire dans ce domaine, ce sont les sites communautaires avec peu de contraintes techniques, qui ont accumulé leur contenu gratuitement et qui le "revendent" au prix de milliard de pubs, et des fois pire, font des bouquins avec! Oui, marmiton, c'est à toi que je pense.
  • rawsrc
    Expert éminent sénior
    Fin 1er trimestre 2019 :

    Entreprise Trésorerie Chiffre d'affaires
    Google 113 milliards $ 137 milliards $
    Apple 245 milliards $ 265 milliards $
    Facebook 45 milliards $ 56 milliards $
    Amazon 37 milliards $ 242 milliards $
    Microsoft 131 milliards $ 110 milliards $
    Dell 15 milliards $ 90 milliards $
    Uber 8 milliards $ 11 milliards $
    Total 594 milliards $ 911 milliards $

    Total GAFAM : 571 milliards de $ de trésorerie
    Total GAFAM : 810 milliards de $ de chiffre d'affaires (Cela représente grosso modo le PIB cumulé de 90 pays de la planète sur 194)

    tu veux lutter toi ? A part la puissance de feu d'un état comme la Chine, je ne vois pas comment tout ce petit monde ne pourrait pas racheter n'importe quelle société concurrente ou qui commencerait à marcher sur leur plates bandes (d'ailleurs c'est se qui se passe, d'où l'entrevue d'un abus de position dominante)
  • pcouas
    Membre éprouvé
    Justement occupons nous de Ticktok aussi
    La chine justement a fait "plier" Facebook et pas l'europe !!,
    Que Facebook se retire, de tout façon Facebook est en perte d'utilisateurs !!!