L’intelligence artificielle fait encore parler d’elle au moment où des questions fusent sur l’éthique autour de son utilisation. À Londres, des millions de personnes ont déjà leurs visages passés au crible par un logiciel, ce, dans la plupart des cas, à leur insu. D’après la police, l’utilisation de la technologie est censée aider à retrouver les responsables des agressions voire des meurtres dont les rues de la cité sont le théâtre.
Le quotidien généraliste The Independent était récemment à Stratford au moment des tests et confirme que ces derniers se sont passés de façon quasi furtive. Des brochures d’information devaient être remises aux clients présents dans la zone commerciale, mais cela n’a pas été le cas. La police a opté pour l’approche des posters, mais d’après ce que rapporte l’éditeur elle semble ne pas avoir eu l’effet escompté. « S’ils en font usage, nous devons être au courant. Espérons que cela apportera des avantages, car la dernière chose dont on veut entendre parler est un meurtre ou une agression au couteau », a lancé un des cobayes (malgré lui). Hors de tout anonymat, Kinga Denko – une cliente – a, pour sa part, bien accueilli les tests de la technologie de reconnaissance faciale. « La police doit faire quelque chose pour mettre fin à cette violence », a-t-elle dit.
L’autre souci qui a tendance à refaire surface avec l’intelligence artificielle est celui de l’imprécision. Dans une autre de ses publications parue en mai, le même quotidien fait état de ce que l’IA utilisée par les forces de police anglaises a rapporté des faux positifs dans 98 % des cas, apostrophant des individus qui n’avaient pas leur profil enregistré dans une base de données criminelle ; de quoi exacerber les craintes des populations déjà accrochées au reproche de la violation de leur vie privée.
En Angleterre, les tests se poursuivront même dans de telles conditions. The Independent rapporte qu’ils seront étendus à six autres zones de Londres. À l’échelle globale, la technologie semble avoir le vent en poupe. La Chine, considérée comme le leader mondial en matière d’adoption de la reconnaissance faciale s’en sert pour une variété de situations. Au mois d’avril, la police chinoise a pu mettre la main sur un homme de 31 ans (recherché pour des crimes économiques) grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Le pays en est rendu à un degré de consommation de cette technologie qu’on pourrait l’assimiler à l’incarnation de Big Brother – un personnage de fiction du roman Nineteen Eighty-Four (1984) de l'écrivain anglais Georges Orwell. La France également est un consommateur. Au mois d’avril, les autorités françaises ont annoncé qu'une technologie de reconnaissance faciale sera implémentée au sein des aéroports Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly à la mi-juillet au plus tard. La manœuvre est destinée à automatiser le contrôle des passeports et, de ce fait, à améliorer la sécurité.
Source : The Independent
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Voir aussi :
Paris : la reconnaissance faciale pour le contrôle automatisé des passeports n'arrivera pas ce printemps, sa mise en service prévue pour le 18 juillet
Chine : la police se sert de la reconnaissance faciale pour arrêter un fugitif, la fiction Big Brother de 1984 est-elle devenue une réalité en 2018 ?
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À Londres, la police teste une technologie de reconnaissance faciale pour retrouver des suspects :
Les populations entre approbation et condamnation
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Le , par Patrick Ruiz
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