L’affaire Cambridge Analytica a conduit Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, devant plusieurs institutions législatives pour témoigner des pratiques de confidentialité de son entreprise. Parmi ces institutions, il y a le Congrès américain qui a soumis Zuckerberg à 10h d’interrogation afin de comprendre la politique d’utilisation des données des utilisateurs. C’est ainsi que les législateurs ont soulevé plusieurs préoccupations auxquelles le patron de Facebook a promis de répondre d’où ce témoignage de 500 pages publié ce lundi.
Dans le document, où Facebook répond à un ensemble de 2000 questions du Comité sénatorial américain, le numéro un des réseaux sociaux a admis qu’il a collecté des informations sur les ordinateurs, téléphones et appareils connectés et même la souris, dont les internautes se servent pour utiliser ses divers services. Ces informations sont alors combinées pour donner aux utilisateurs un contenu personnalisé.
Facebook a déclaré qu'il suit les mouvements de la souris pour aider son algorithme à distinguer les humains des robots. Le suivi des mouvements de la souris aide également le réseau social à déterminer si la fenêtre est mise au premier plan ou en arrière-plan.
« Nous collectons des informations sur les ordinateurs, téléphones, téléviseurs connectés et autres appareils connectés à Internet qui s'intègrent à nos produits, et nous combinons ces informations sur différents appareils dont se servent les utilisateurs » a expliqué Facebook dans le document, ajoutant que les informations collectées sont utilisées pour « mieux personnaliser le contenu (y compris les publicités) ainsi que pour mesurer s'ils ont fait une action en réponse à une annonce que nous leur avons montrée sur leur téléphone ».
La plateforme de réseau social a également admis qu'elle recueille des informations sur les systèmes d'exploitation, le matériel, les versions logicielles, les niveaux de batterie, la puissance du signal, l'espace de stockage disponible, les signaux Bluetooth, les noms et types de fichiers, les identifiants de périphériques, les navigateurs et les extensions installées sur les navigateurs des dispositifs des internautes (téléphones, télévisions connectées, etc.).
La société a également admis avoir collecté des informations sur le sexe déclaré par les utilisateurs, les utilisateurs supprimés de leur liste d'amis et toutes les annonces sur lesquelles l'internaute a cliqué.
Il est intéressant de noter que le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg lors d'une audience du Congrès en marge du scandale Cambridge Analytica avait déclaré que l'application n'utilise pas les microphones pour espionner ses utilisateurs. Pourtant, un brevet détenu par la société indique que l'application Facebook utilise un algorithme de reconnaissance vocale, qui utilise l'audio enregistré par les microphones, pour modifier les scores de classement des histoires dans les fils d’actualités des utilisateurs.
Alors que le document publié par Facebook pourrait être en accord avec le témoignage de Zuckerberg en avril, il met en lumière l'étendue de l'examen des données que les utilisateurs de Facebook, ainsi que les personnes dans leur liste d'amis, sont soumis. Il montre également les méthodes déployées par l'entreprise pour garder une trace de ses utilisateurs et de leur activité.
Série de révélations de violations des données des utilisateurs
Facebook a confirmé, la semaine précédente, que les fabricants de téléphones tels que Samsung, Apple, HTC ainsi que Huawei utilisaient les données des utilisateurs dans le cadre d’un contrat de partage de données. Il défend, par ailleurs, la cause de ses partenaires de, seulement, utiliser ces données pour améliorer l’expérience utilisateur sur les terminaux comme les smartphones. Mais les experts en protection de la vie privée ne sont pas de cet avis. Ils affirment que les utilisateurs n'ont peut-être pas été pleinement conscients de la situation.
Un autre scandale reconnu par Facebook concerne 14 millions de ses utilisateurs. La société affirme que ces utilisateurs seraient victimes d’un problème qui a mis les paramètres par défaut pour tous les nouveaux messages publics, même si les utilisateurs avaient indiqué qu'ils voulaient que leurs mises à jour soient privées.
Une autre révélation controversée de la société, selon laquelle elle a donné accès aux données sur les amis des utilisateurs aux grandes marques telles que le constructeur automobile Nissan est rapportée par The Washington Post.
Source : InToday
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Le , par Stéphane le calme
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