
La création de Parcoursup visait, entre autres, à refléter des changements opérés par le ministère pour corriger une non-conformité du traitement APB à la loi Informatique et Libertés. La CNIL a en effet demandé au ministère de « cesser de prendre des décisions concernant des personnes sur le seul fondement d’un algorithme et de faire preuve de plus de transparence dans son utilisation. »
Parcoursup reprend donc la même plateforme que son prédécesseur, avec néanmoins une nouvelle charte graphique et de nouveaux paramètres. Le nombre de vœux évolue également, tout comme les critères.
Les futurs bacheliers ont eu jusqu'au 13 mars pour s'inscrire sur Parcoursup et saisir leurs vœux. Le 22 mai va débuter la phase d'admission, mais avant cela, les dossiers des lycéens sont en train d'être examinés par des commissions d'admission qui ont été mises en place dans ce but. C'est dans le cadre de l'examen des dossiers que, le 7 mai, un supposé membre d'une commission a partagé son expérience de la manière dont se font les sélections : « Parcoursup : première journée de commission d'admission. C'est une usine à gaz, on a mis trois fois plus de temps qu'avec APB », a-t-il tweeté, avant de donner plus de détails dans une série de tweets.
Le compte Twitter répond au nom de GrandeCauseduQuinquennat (@GOduProcess), mais on ne peut affirmer si le titulaire du compte a un lien avec l'initiative « Grande cause du quinquennat », lancée par Emmanuel Macron le 25 novembre 2017, pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Pour information, cette égalité devrait passer, entre autres, par « la lutte contre les stéréotypes sexistes » et « le lancement de testing sur les discriminations à l’embauche à l’égard des femmes », d'après un communiqué de la présidence en novembre dernier.
Le compte GrandeCauseduQuinquennat a évoqué les nombreux problèmes de Parcoursup sur la base de son expérience dans une commission : « Parcoursup ne simplifie pas les choses, au contraire, et entraîne encore plus d'injustice. Pour résumer, c'est presque du tirage au sort, mais en pire. Comme on met beaucoup de temps, les derniers dossiers seront examinés vite fait, tant pis pour la fin de l'alphabet », dit-il au début d'une série de tweets. Avant d’enchaîner les problèmes liés à Parcoursup, comme un dossier rejeté parce que l'élève n'a pas de bonnes relations avec un prof ou pour bavardage ou pour une « inaptitude à la collectivité »....
Et il y a aussi les CV Parcoursup et lettres de motivation qui semblent encore défavoriser les élèves issus de familles modestes.
Autrement dit, confier l'étude des dossiers à une commission peut créer plus d'injustice que l'ancien traitement APB, étant donné que chaque commission peut créer elle-même ses propres critères. GrandeCauseduQuinquennat, par exemple, affirme que sa commission a décidé de mieux classer les filles que les garçons, parce qu'elle a trouvé qu'il n'était pas normal que les filles n'aient pas de bonus spécial, vu le harcèlement sexiste dont elles auraient été victimes.
Comme GrandeCauseduQuinquennat l'indique, les autres commissions ne favorisent pas forcément les filles. Toutefois, tous les points évoqués ici montrent qu'il pourrait être idéal de limiter l'intervention humaine dans l'orientation des futurs bacheliers et de la confier à un algorithme qui serait plus objectif une fois que les critères de sélection lui sont fournis.
Le compte de GrandeCauseduQuinquennat est passé en mode « protégé » après que ses tweets ont commencé à se répandre sur la plateforme de médias sociaux. Toutefois, un cache Google nous permet d'avoir l'intégralité de ses tweets.
Source : Google Cache
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