Pour communiquer avec les téléphones mobiles, l’on a impérativement besoin d’une carte SIM (Subscriber Identity Module en anglais pour module identifiant l’abonné). Cette carte contient plusieurs éléments, dont l’identifiant et les données de l’utilisateur, un espace de stockage pour les données personnelles de l’utilisateur, un espace pour les applications de l’entreprise émettrice de la carte, etc. Tous ces éléments sont gérés par une application GSM contenue sur la carte UICC (Universal Integrated Circuit Card). C’est cette carte UICC et son application qui sont abusivement appelées carte SIM.
Dans son évolution, cette carte SIM a connu plusieurs formats. Au tout début, lorsque les besoins de posséder un appareil de forme réduite n’étaient pas encore manifestés, ce sont les cartes SIM (au format 85,6 mm de long x 54 mm de large) de type carte de crédit qui étaient utilisées. Avec les contraintes que cela imposait, le format de ces cartes SIM a vite évolué pour donner les cartes Mini SIM ou Standard SIM (au format 25 mm de long, 15 mm de large et 0,76 mm d’épaisseur). C’est le format de cartes le plus répandu dans les téléphones mobiles GSM (une des technologies mobiles de seconde génération) et UMTS (une des technologies mobiles de troisième génération).
Pour aller encore plus dans la réduction de l’espace occupé par les cartes SIM dans les appareils mobiles, les acteurs du domaine ont poussé davantage leurs recherches dans ce domaine, ce qui a abouti à la conception de la carte Micro SIM. Elle aurait été utilisée pour la première fois par LG Electronics pour l’opérateur « 3 » en Italie. Mais sa démocratisation s’est faite lorsque Apple a commencé à fournir un emplacement compatible dans ses iPhone.
Après ce format de carte SIM déjà réduit, Apple a proposé en 2012, un format encore plus réduit appelé Nano SIM avec comme longueur 12,30 mm et largeur 8,80 mm. Après ce dernier format de carte, il apparait difficile de concevoir un nouveau format de carte encore plus réduit sans toucher à la surface métallique devant accueillir les contacts et autres informations sur la carte SIM.
Depuis quelques jours, ARM, le fabricant de processeurs pour les tablettes, les consoles portables, les téléphones mobiles et les objets connectés a annoncé la mise en œuvre d’une solution afin de s’affranchir de l’encombrement de ces cartes SIM à utiliser avec les objets connectés. Avec le développement du « ;tout connecté ;», les utilisateurs, qui ne disposent pas de Wifi et souhaitent intégrer une carte SIM dans leurs appareils pour les piloter à distance ou utiliser les services d’une carte SIM, devront acheter un grand nombre de cartes SIM pour y arriver.
Face à ce que ARM rapporte comme un inconvénient, en plus du fait que ces objets connectés sont souvent de taille réduite et donc ne peuvent s’offrir le luxe de gaspiller le moindre espace à l’intérieur du composant, le fabricant de processeurs a annoncé une nouvelle solution nommée iSIM qui propose de s’affranchir des cartes SIM à l’intérieur des objets connectés et d’intégrer les composants de la carte directement dans les appareils connectés.
L’avantage d’une telle solution est la possibilité d’utiliser l’espace acquis pour ajouter d’autres fonctionnalités au produit, d’autant plus qu’elle n’occupera une fraction de millimètre carré, selon les dires de l’entreprise, contre 12,3 x 8,8 mm pour les Nano SIM actuellement. À cela, ARM ajoute que cette nouvelle solution permettra de réduire les couts de fabrication des objets en proposant des produits moins chers, tout en réduisant la taille des objets conçus. Mais au-delà du gain d’espace mis en avant, iSIM s’inscrit dans un programme de sécurité mis en œuvre par ARM pour les objets connectés. Avec les dégâts occasionnés par le botnet Mirai, la sécurité des appareils est aujourd’hui au cœur des préoccupations chez les acteurs du monde connecté. Le nouveau programme de sécurité pour les appareils connectés présenté par ARM se nomme Kigen. Il vise à combiner sur la même puce où se trouve le processeur, des composants comme le microcontrôleur, la radio ainsi que le système d’exploitation sécurisé de la SIM pour exécuter iSIM.
Comme ARM le précise, iSIM s’adresse dans un premier temps aux objets connectés. Mais de là à l’utiliser dans les solutions plus communes comme les tablettes, les téléphones portables, les ordinateurs portables, il n’y a qu’un pas à franchir. Mais les fabricants de matériel franchiront-ils le pas ;?
Il convient de préciser que les fabricants de téléphones ont déjà conçu une solution similaire nommée eSIM (embedded SIM), une carte SIM intégrée. Pour l’utiliser, il suffit d’activer un profil pour bénéficier des services du réseau mobile. De plus en plus, l’on commence à retrouver ces eSIM dans les téléphones mobiles et les objets connectés comme les wearable. Google pour sa part a franchi le pas en intégrant l’eSIM dans son tout dernier smartphone Pixel 2 XL.
Avec cette concurrence, l’iSIM d’ARM connaitra-t-elle autant de succès que les processeurs ;ARM ?
Source : Forbes, ARM Security, ARM iSIM
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Le , par Olivier Famien
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