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Le FBI insiste : le chiffrement est un « problème majeur de sécurité publique »

L'agence demande à nouveau des backdoors pour les forces de l'ordre

Le 2018-01-10 02:08:54, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
En octobre dernier, le nouveau directeur du FBI Christopher Wray a exprimé sa frustration à l'égard du chiffrement fort des smartphones qui selon lui empêche l'agence de faire correctement son travail. C'était d'ailleurs la position affichée que son prédécesseur, James Comey, qui avait critiqué les entreprises qui implémentent le chiffrement fort dans leurs produits. James Comey estimait en effet que ce comportement ne tenait pas compte des impératifs de sécurité nationale et avait donc mis en avant la nécessité d’obliger les constructeurs à introduire des portes dérobées dans leurs dispositifs ; des portes dérobées qu'eux seuls connaitraient et pourraient exploiter dans le cadre de leurs enquêtes.

S'exprimant ce mardi lors d'une conférence sur la cybersécurité à New York, Christopher Wray a repris exactement là où il s'était arrêté l'année dernière, en lançant à nouveau un appel pour des backdoors dans le chiffrement exclusivement pour les forces de l'ordre dans le cadre de leurs enquêtes.

L'impossibilité pour les forces de l'ordre d'accéder aux données de certains appareils électroniques à cause d'un chiffrement inviolable est un « problème majeur de sécurité publique », a-t-il affirmé. Entre septembre 2016 et septembre 2017, a-t-il dit, les agents du Bureau fédéral d'investigation (FBI) n'ont pas réussi à accéder aux données de près de 7800 appareils électroniques malgré leurs outils informatiques et l'autorisation légale de forcer ces chiffrements.

Ce chiffre, en constante augmentation, a des conséquences sur toutes les facettes du travail du FBI, a poursuivi Wray. « Il s'agit d'un problème majeur de sécurité publique », dit-il. « Nous sommes confrontés à un nombre élevé et croissant d'affaires qui reposent grandement, voire exclusivement, sur des preuves électroniques. »

D'après le directeur du FBI, « les groupes criminels transnationaux, les prédateurs sexuels, les fraudeurs et les terroristes transforment leur façon de faire des affaires à mesure que la technologie évolue » et il y a aujourd'hui une composante technologique et numérique dans presque tous les cas sur lesquels travaille l'agence. Ce que veut Wray, c’est donc est une forme sécurisée de chiffrement qui contient une faille que seules les forces de l'ordre peuvent trouver et exploiter. Mais le problème, comme des entreprises du secteur des technologies de l'information et de nombreux experts en sécurité numérique l'ont noté, est que les requêtes du FBI pour disposer d'un accès spécifique aux téléphones pourraient nuire à la sécurité informatique et profiter aux pirates.

Source : Reuters

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17 commentaires
  • Bienvenue chez les cons.

    D'un côté, on a la population qui n'y pige absolument rien et refuse d'y comprendre quoi que ce soit.
    D'un autre côté, on a le FBI et autres groupes "terroriste domestique"s qui sont bien emmerdés de ne pas avoir le contrôle partout à cause de techniques de chiffrement utilisées pour protéger les utilisateurs, la population.
    D'un dernier côté, on a les groupes "dangereux" visés dans ces jolis discours, qui n'en ont rien à foutre de voir ces techniques interdites: Il s'agit de formules mathématiques, si une app. majeure de communication les implémentant meurt, une autre existera sans doute, ils n'auront qu'à changer de maison.
  • LSMetag
    Expert confirmé
    Réponse simple au FBI :

    Les pirates sont meilleurs que vous. Si on ajoute une faille pour vous, ils la trouveront, la divulgueront et l'exploiteront. Et ce seront tous les utilisateurs qui seront impactés ainsi que la réputation des éditeurs concernés.
  • Vu les efforts actuels pour essayer de mettre fin à la confidentialité des échanges et des données, je ne pense pas que les systèmes de chiffrement vont résister bien longtemps. Une fois qu'ils auront obtenu gain de cause (pour notre bien, contre les pédophiles nazis terroristes trafiquants), il faudra passer à la prochaine étape (oui, la connerie c'est comme la coke, si on augmente pas les doses, ça ne fait plus effet), osons imaginer :

    - L'impossibilité de géolocaliser les terroristes potentiels avec précision est un problème majeur de sécurité publique
    - L'impossibilité de neutraliser les terroristes potentiels avant leurs méfaits est un problème majeur de sécurité publique

    ... donc il suffit de pucer tous les nourrissons à la naissance en ajoutant une capsule de cyanure, au cas où ...

    Le pire c'est qu'il y a un paquet de monde qui serait d'accord et volontaire
  • VivienD
    Membre émérite
    Encore ce sempiternel refrain sur la prétendue nocivité du chiffrement qui occulte (volontairement (?)) la nocivité réelle et avérée des portes dérobées...

    J'ai une idée qui peut sembler sotte au premier abord: et si, au lieu de gaspiller leur temps et leur énergie en jérémiades et litanies sécuritaristes, ils les utilisaient pour améliorer leur arsenal cryptographique pour faire face l'usage du chiffrement par les suspects?
  • Itachiaurion
    Membre confirmé
    Envoyé par VivienD
    Au vu de cette nouvelle, m'est avis que nous n'avons pas fini d'entendre ces ânes braire.
    C'est méchant comme comparaison pour les ânes, ils ont rien demander
  • abriotde
    Membre chevronné
    Je ne comprends pas pourquoi le FBI ne se plains pas de l'exploitation des données du big-data. En fait la technologie les aide à résoudre beaucoup plus d'affaire qu'elle ne les dérange. Alors se plaindre que grâce à la technologie des pirates échappent à la justice c'est vouloir le beurre et l'argent du beurre. La technologie doit aller de l'avant, c'est une course effrénée.
    Si la police intègre des failles dans la cryptographie, il ne faudra pas se plaindre que les criminels interceptent les communications de la police et aient accès à tous leurs dossiers...
  • VivienD
    Membre émérite
    Au vu de cette nouvelle, m'est avis que nous n'avons pas fini d'entendre ces ânes braire.