Après avoir eu à peine le temps de digérer la récente mise en demeure de la CNIL, Facebook se fait encore épingler en Allemagne, par l’Office fédéral des cartels. Comme dans bien d’autres pays d’Europe où les pratiques de Facebook sont passées au crible, les autorités allemandes de la concurrence ont lancé une enquête sur le géant des réseaux sociaux. Motif ? Facebook est soupçonné de mal informer les utilisateurs sur l'usage de leurs données personnelles, ce qui pourrait contrevenir aux lois en matière de protection de la vie privée et constituer un abus de position dominante.
Présentant les premiers résultats de l'enquête visant le groupe américain, l'Office fédéral des cartels a confirmé ses soupçons selon lesquels Facebook occuperait une position dominante au sein des réseaux sociaux et abuserait de cette situation pour recueillir les données de ses utilisateurs sans leur consentement.
L'Office dénonce en effet le fait que Facebook s'octroie le privilège d'accéder aux données tierces des utilisateurs dès lors que ces derniers ouvrent un compte, y compris depuis les messageries WhatsApp et Instagram, qui sont également la propriété du réseau social. Il s'insurge encore contre le suivi de la navigation des utilisateurs de site en site, en dehors de Facebook ; ce qui se produit quand un utilisateur clique sur une page intégrant le bouton « J'aime », même s'il ne clique pas expressément sur ce bouton.
« Avant tout, nous considérons que la collecte de données en dehors du réseau social Facebook et son inclusion dans le compte Facebook sont problématiques », a déclaré dans un communiqué le président de l'Office fédéral des cartels, Andreas Mundt.
Indirectement, c’est tout le modèle économique de Facebook qui est remis en cause, puisqu’il repose sur la publicité ciblée à partir des données personnelles collectées sur les utilisateurs. Les résultats définitifs de l'enquête pourraient être livrés au début de l'été 2018. En ce moment, l'autorité allemande de la concurrence pourra décider d‘abandonner l'affaire, de demander des garanties à Facebook ou d'interdire certaines pratiques. Il faut noter qu'en cas de condamnation pour abus de position dominante, le géant des réseaux sociaux risque une amende pouvant représenter 10 % de son chiffre d‘affaires annuel, même si un tel pourcentage n'a jamais encore été appliqué.
Comme d’habitude, Facebook nie pour sa part toute infraction. « Malgré notre popularité en Allemagne, nous ne sommes pas en position dominante », a réagi Yvonne Cunnane, responsable de la protection des données chez Facebook. La firme de Mark Zuckerberg estime que le rapport de l'Office fédéral des cartels « a dépeint une image inexacte de Facebook », mais dit être disposée à coopérer avec l'autorité allemande pour régler l'affaire.
Source : Reuters
Et vous ?
Que pensez-vous de cette nouvelle accusation contre Facebook ?
Croyez-vous les autorités européennes en font un peu trop contre les géants US ? Ou défendent-elles de réels problèmes pour les Européens ?
Voir aussi :
La CNIL a ordonné à WhatsApp d'arrêter de partager des données avec Facebook dans un délai d'un mois
Données personnelles : Facebook condamné une amende 1,2 million d'euros en Espagne pour non-respect de la vie privée
Un juge donne gain de cause à Facebook dans une affaire où des utilisateurs se plaignent d'avoir été pistés, même après s'être déconnectés
Allemagne : Facebook accusé d'abus de position dominante
Dans la manière de collecter les données personnelles de ses utilisateurs
Allemagne : Facebook accusé d'abus de position dominante
Dans la manière de collecter les données personnelles de ses utilisateurs
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !