Un juge des États-Unis a rejeté un litige dans lequel Facebook était accusé de suivre l'activité Internet des utilisateurs même après qu’ils se soient déconnectés du réseau social.
Le juge de district Edward Dávila à San Jose, en Californie, a déclaré que les plaignants n'avaient pas démontré qu'ils avaient une atteinte raisonnable en matière de protection de la vie privée ou qu'ils avaient subi des dommages ou des pertes économiques « réalistes ».
Les demandeurs ont affirmé que Facebook a violé les lois sur la vie privée et les écoutes téléphoniques fédérales et californiennes en stockant des cookies sur leurs navigateurs qui lui ont permis alors de les pister lorsqu’ils ont visité des sites Web contenant des boutons « J’aime » de Facebook.
Mais le juge a déclaré que les demandeurs auraient pu prendre des mesures pour garder leurs antécédents de navigation privés, par exemple en se servant de l’outil d’exclusion de la Digital Advertising Alliance (DAA) ou en se servant du mode incognito/privé, et n'ont pas démontré que Menlo Park (base de Facebook qui est en Californie) a « intercepté » ou écouté de manière illégale leurs communications.
« L'intrusion de Facebook aurait facilement été bloquée, mais les demandeurs ont choisi de ne pas le faire », a estimé Davila. Cliquer sur le bouton Facebook « J’aime » sur un site Web tiers, par exemple theguardian.com, – permet aux gens de partager des éléments de contenu sur Facebook sans avoir à copier et coller le lien dans une mise à jour d'état sur le réseau social.
Lorsqu'un utilisateur visite une page avec un bouton « J’aime » intégré, le navigateur Web envoie des informations à la fois à Facebook et au serveur où se trouve la page.
« Le fait que le navigateur Internet d'un utilisateur envoie automatiquement les mêmes informations aux deux parties », c'est-à-dire Facebook et un site Web externe, « n'établit pas qu'une partie intercepte la communication de l'utilisateur avec l'autre » , a estimé Davila.
Le problème principal est que Facebook installe des cookies sur les navigateurs des utilisateurs qui vont lui permettre de le suivre chaque fois qu’il va utiliser un site autre que Facebook avec un bouton « J’aime » intégré. Au vu de la grande domination du réseau social, qui a déjà franchi la barre des 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois, il est très courant, presque « normal » même, de voir des sites intégrer ce bouton. Ce qui contribue à permettre de suivre efficacement l’activité Web des utilisateurs Facebook.
Le blogueur australien de sécurité Internet Nik Cubrilovic a d'abord découvert que Facebook a apparemment suivi la navigation Web des utilisateurs après leur déconnexion en 2011. Répondant à Cubrilovic, l'ingénieur de Facebook Gregg Stefancik a confirmé que Facebook avait des cookies qui persistent après la déconnexion comme mesure de sécurité (pour empêcher à d'autres personnes d’accéder au compte), mais que l'entreprise n'utilise pas les cookies pour suivre les utilisateurs ou vendre des informations personnelles à des tiers.
Cependant, en 2014, Facebook a commencé à utiliser les données de navigation Web pour la diffusion de publicités ciblées « axées sur les intérêts », ce qui explique pourquoi vous voyez des annonces pour les produits que vous avez déjà regardés en ligne dans votre flux Facebook.
Pour résoudre les problèmes de confidentialité, Facebook a introduit un moyen pour les utilisateurs de se retirer de ce type de ciblage publicitaire depuis les paramètres de l'utilisateur.
Source : The Guardian
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Le , par Stéphane le calme
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