UE : des agences de presse appellent Google et Facebook à payer des royalties pour des actualités
Qui leur font réaliser de gros bénéfices
Le 2017-12-15 08:12:57, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Dans une tribune publiée sur le quotidien Le Monde, neuf PDG d’agences de presse européennes ont appelé mercredi les poids lourds de l'Internet à être obligés de payer des droits d'auteur pour avoir utilisé des contenus d'information sur lesquels ils réalisent de gros bénéfices.
Il s’agit notamment des PDG Emmanuel Hoog de l'AFP, Peter Kropsch de l'agence allemande DPA, Clive Marshall de l’agence britannique Press Association, Jose Antonio Vera de l’agence espagnole EFE, Giuseppe Cerbone de l’agence italienne Ansa, Jonas Eriksson de l’agence suédoise TT, également président de l’Alliance européenne des agences de presse (EANA), Clemens Pig de l’agence autrichienne APA), Marcel van Lingen de l’agence néerlandaise ANP et Patrick Lacroix de l’agence belge Belga).
L'appel intervient alors que l'UE débat sur une directive visant à faire payer Facebook, Google, Twitter et d'autres acteurs importants pour les millions d'articles qu'ils utilisent ou vers lesquels ils pointent.
Pour les PDG, « La bataille qui se livre est pourtant essentielle pour tous les citoyens européens : vont-ils pouvoir continuer ou non à l’avenir de recevoir de la part des médias une information fiable et complète ? Un enjeu majeur pour la démocratie. La plupart des consommateurs ont perdu l’habitude de payer ce qu’ils considèrent comme un droit acquis. »
Et de continuer en affirmant « Qu’aujourd’hui la plupart des consommateurs, en particulier les jeunes, ont perdu l’habitude de payer ce qu’ils considèrent comme un droit acquis. Ils consultent les réseaux sociaux sur leur téléphone portable ou leur ordinateur et ont immédiatement accès aux plus grands médias, à leurs alertes concernant les derniers flashs d’actualité comme à leurs analyses et reportages d’investigation. »
Les grandes enseignes de l'Internet dégagent « D’énormes bénéfices », soulignent les agences, qui rappellent que « Facebook a triplé ses bénéfices en 2016, avec 10 milliards de dollars de profits » et « Google affiche quelque 20 milliards de dollars de résultat sur un chiffre d'affaires de 90 », grâce essentiellement à l'afflux de la publicité au détriment des médias traditionnels.
Leur attractivité est due pour beaucoup à l'information gratuite que les consommateurs ont pris l'habitude de trouver sur le net. En effet, les agences rappellent que lire des actualités est la seconde raison pour laquelle les internautes se connectent à Facebook, juste après avoir des nouvelles de sa famille et de ses amis.
« Facebook est devenu le plus grand média du monde », ont-ils déclaré. « Pourtant ni Facebook ni Google n'ont de salle de rédaction... Ils n'ont pas de journalistes en Syrie risquant leur vie, ni de bureau au Zimbabwe enquêtant sur le départ de Mugabe, ni d'éditeurs pour vérifier et revérifier les informations envoyées par les journalistes sur le terrain. »
« L'accès à l'information gratuite est censé être l'une des grandes victoires de l'Internet, mais c'est un mythe », affirment les agences.
« À la fin de la chaîne, informer le public coûte beaucoup d'argent. »
Pourtant, ce sont les poids lourds du Net qui récoltent d'énormes bénéfices « du travail des autres » en absorbant entre 60 et 70 % des revenus publicitaires, comme Google par exemple qui a connu une croissance d'un cinquième en un an sur le domaine.
Pendant ce temps, les revenus publicitaires des médias d'information ont chuté de neuf pour cent en France seulement l'année dernière, « un désastre pour l'industrie ».
« Les années ont passé (sans que rien ne soit fait) et la collecte d’actualités gratuites et fiables est maintenant menacée parce que les médias ne pourront tout simplement plus payer », ont ajouté les agences de presse.
« Des sources d'informations diverses et fiables, pilier de la démocratie, risquent d'être minées. »
Les tentatives des médias en France, en Allemagne et en Espagne pour contraindre les géants de l'Internet à payer n'ont fait que les amener à « cracher des miettes symboliques », ont-ils ajouté.
Les agences de presse ont insisté sur le fait que certains de ces déséquilibres pourraient être corrigés si l'UE leur accordait le droit d'auteur et d'autres droits « liés aux médias ». Cependant, certains membres du Parlement européen craignent que la directive proposée menace le libre accès aux actualités pour les internautes.
Il n’en sera pas ainsi, ont insisté les agences : « Les internautes ne seraient pas touchés. Simplement, ceux qui empochent désormais une part disproportionnée des recettes publicitaires devraient en partager une partie significative avec ceux qui produisent réellement l'information. »
Source : Le Monde
Et vous ?
Que pensez-vous des revendications des médias ?
Vous semblent-elles légitimes ou exagérées ? Pourquoi ?
Partagez-vous les craintes des législateurs qui pensent que cela pourrait menacer le libre accès aux actualités pour les internautes ?
Voir aussi :
La CJUE va devoir trancher sur le litige opposant Google à la presse allemande, qui réclame une rémunération pour chaque référencement à un article
Il s’agit notamment des PDG Emmanuel Hoog de l'AFP, Peter Kropsch de l'agence allemande DPA, Clive Marshall de l’agence britannique Press Association, Jose Antonio Vera de l’agence espagnole EFE, Giuseppe Cerbone de l’agence italienne Ansa, Jonas Eriksson de l’agence suédoise TT, également président de l’Alliance européenne des agences de presse (EANA), Clemens Pig de l’agence autrichienne APA), Marcel van Lingen de l’agence néerlandaise ANP et Patrick Lacroix de l’agence belge Belga).
L'appel intervient alors que l'UE débat sur une directive visant à faire payer Facebook, Google, Twitter et d'autres acteurs importants pour les millions d'articles qu'ils utilisent ou vers lesquels ils pointent.
Pour les PDG, « La bataille qui se livre est pourtant essentielle pour tous les citoyens européens : vont-ils pouvoir continuer ou non à l’avenir de recevoir de la part des médias une information fiable et complète ? Un enjeu majeur pour la démocratie. La plupart des consommateurs ont perdu l’habitude de payer ce qu’ils considèrent comme un droit acquis. »
Et de continuer en affirmant « Qu’aujourd’hui la plupart des consommateurs, en particulier les jeunes, ont perdu l’habitude de payer ce qu’ils considèrent comme un droit acquis. Ils consultent les réseaux sociaux sur leur téléphone portable ou leur ordinateur et ont immédiatement accès aux plus grands médias, à leurs alertes concernant les derniers flashs d’actualité comme à leurs analyses et reportages d’investigation. »
Les grandes enseignes de l'Internet dégagent « D’énormes bénéfices », soulignent les agences, qui rappellent que « Facebook a triplé ses bénéfices en 2016, avec 10 milliards de dollars de profits » et « Google affiche quelque 20 milliards de dollars de résultat sur un chiffre d'affaires de 90 », grâce essentiellement à l'afflux de la publicité au détriment des médias traditionnels.
Leur attractivité est due pour beaucoup à l'information gratuite que les consommateurs ont pris l'habitude de trouver sur le net. En effet, les agences rappellent que lire des actualités est la seconde raison pour laquelle les internautes se connectent à Facebook, juste après avoir des nouvelles de sa famille et de ses amis.
« Facebook est devenu le plus grand média du monde », ont-ils déclaré. « Pourtant ni Facebook ni Google n'ont de salle de rédaction... Ils n'ont pas de journalistes en Syrie risquant leur vie, ni de bureau au Zimbabwe enquêtant sur le départ de Mugabe, ni d'éditeurs pour vérifier et revérifier les informations envoyées par les journalistes sur le terrain. »
« L'accès à l'information gratuite est censé être l'une des grandes victoires de l'Internet, mais c'est un mythe », affirment les agences.
« À la fin de la chaîne, informer le public coûte beaucoup d'argent. »
Pourtant, ce sont les poids lourds du Net qui récoltent d'énormes bénéfices « du travail des autres » en absorbant entre 60 et 70 % des revenus publicitaires, comme Google par exemple qui a connu une croissance d'un cinquième en un an sur le domaine.
Pendant ce temps, les revenus publicitaires des médias d'information ont chuté de neuf pour cent en France seulement l'année dernière, « un désastre pour l'industrie ».
« Les années ont passé (sans que rien ne soit fait) et la collecte d’actualités gratuites et fiables est maintenant menacée parce que les médias ne pourront tout simplement plus payer », ont ajouté les agences de presse.
« Des sources d'informations diverses et fiables, pilier de la démocratie, risquent d'être minées. »
Les tentatives des médias en France, en Allemagne et en Espagne pour contraindre les géants de l'Internet à payer n'ont fait que les amener à « cracher des miettes symboliques », ont-ils ajouté.
Les agences de presse ont insisté sur le fait que certains de ces déséquilibres pourraient être corrigés si l'UE leur accordait le droit d'auteur et d'autres droits « liés aux médias ». Cependant, certains membres du Parlement européen craignent que la directive proposée menace le libre accès aux actualités pour les internautes.
Il n’en sera pas ainsi, ont insisté les agences : « Les internautes ne seraient pas touchés. Simplement, ceux qui empochent désormais une part disproportionnée des recettes publicitaires devraient en partager une partie significative avec ceux qui produisent réellement l'information. »
Source : Le Monde
Et vous ?
Voir aussi :
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VivienDMembre émériteLa bonne blague! Comme si les médias traditionnelles étaient des modèles de fiabilité. Rappelons-nous leur couverture des faits liés aux sciences, statistiques inclues; rappelons-nous des super lunes, du chocolat qui rendrait intelligent, des multiples sorties du système solaire de la part de Voyager 1 et 2, etc.
Parce que, comme tout le monde sait, l'accès à internet est gratuit. Non mais, des fois, on se demande.
Mais, lorsque les actualités ne touchent pas le monde géopolitique, on peut se dispenser de "vérifier et revérifier les informations envoyées par les journalistes", quitte à parfois piétiner certains principes judiciaires comme la présomption d'innocence. Deux poids, deux mesures...
Mea culpa. Ce n'était pas une blague mais les prémices d'un gag récurrent.
Si les géants n'obtiennent plus autant de revenus de la part des informations, alors ne serait-ce qu'une partie des ressources y étant dédiées seront redirigées vers une autre source de recettes, ce qui réduira la visibilité des informations censées être fiables. Donc, oui! Les internautes seront touchés.
Il s'agit là de l'argumentaire entâché de mauvaise foi de la part d'acteurs qui n'ont toujours pas compris que leur baisse de revenus est surtout due à leur manque croissant de crédibilité (absolue ou relative), chose que leur plaidoirie n'améliore pas, loin s'en faut.le 15/12/2017 à 10:40 -
GrogroMembre extrêmement actifEn somme, les médias traditionnels en perte de vitesse, qui touchent des centaines de millions d'euros de subventions chaque année, accusés de toute part de diffuser un flot continu d'informations plus ou moins bidons, dont le titre de chaque article déforme systématiquement le contenu du dit article, réclament des royalties pour chaque lien pointant vers des articles qui sont le plus souvent des copier-coller de dépêches AFP ou Reuters quand ils ne sont pas carrément générés automatiquement.
J'ai bon ?le 19/12/2017 à 16:20 -
seikidaMembre actifPour moi cela depend de qui publie la news. Si celui qui publie la News est Robert car il a souhaite partager sur son mur une news qu'il a vu sur le site du Figaro ; je vois pas pourquoi Facebook devrait payer pour ca !
C'est du n'importe quoi selon moi. Car dans ce cas autant demander a tout les forums de payer. Exemple: C'est comme si on demander a developpez.net de payer Le Monde car Stéphane le calme (l'auteur de ce post) a relaye la news : http://www.lemonde.fr/idees/article/...9088_3232.html
C'est du n'importe quoi. Non?
Bon dans mon exemple, c'est un chroniqueur de developpez.net donc le Monde peut ouvrir sa bouche...
Mais si c'est un utilisateur lambda qui fait ca ... pourquoi developpez.net devrait payer ?
Expliquez moi la logique car je suis un peu stupide la (je ne comprend pas).
PS : Le cas de Google est different car c'est lui qui va chercher les news.le 15/12/2017 à 9:58 -
halaster08Expert confirméFAUX !
Sans sites de news, Google actualité n'aurait rien a montrer donc n'existerait pas.
Les sites de news existait bien avant l'arrivé de Google actualité, comme je le disais le problème c'est que beaucoup de gens ne lisent que les titres, avant ils les lisaient directement sur les sites de ces journaux ce qui générait du trafic sur leurs sites (et donc du revenu publicitaire), maintenant ce trafic est capté par Google ce qui leur fait perdre beaucoup l'argent.le 15/12/2017 à 14:45 -
raphcharMembre éclairéNégatif? Ça dépend. S'il n'y qu'un lien, non. Mais Facebook et Google extraient le contenu sans les pubs. Donc les gens ont une idée de l'info sans générer de revenus publicitaires à l'éditeur. Et la pub dans les médias il y en a un paquet.
Maintenant il est certain que Google et Facebook trouverons toujours un moyen de s'en tirer en restant gagnants.le 15/12/2017 à 13:00 -
Oui, et quand on est mal payé, il suffit d'arrêter de travailler. Le monde est simple, finalement
Plus sérieusement, il y a une dépendance mutuelle entre l'éditeur et le créateur. Je ne reproche pas aux éditeurs de gagner de l'argent, je leur reproche de rémunérer les créateurs dans l'opacité la plus totale. Par rapport au modèle de support physique, où l'auteur, l'éditeur et le distributeur ont leur part de façon plus ou moins transparente, avec le numérique, c'est beaucoup moins évident et la position dominante des GAFA n'arrange franchement pas les choses.le 15/12/2017 à 14:17 -
Marco46Expert éminent séniorAttention les mots ont un sens. Norman ne cède pas ses droits, il concède des droits à Youtube (et au monde entier apparemment aussi). C'est complètement différent. Quand tu cèdes les droits ils passent de main en main, quand tu concèdes c'est une forme de GRANT. Tu donnes des droits, le seul que tu perds pour le coup c'est l'exclusivité. Il donne aussi à Youtube les droits pour GRANT d'autres personnes / entités.
Donc non, j'insiste, on ne peut décemment pas prétendre que Youtube est l'éditeur des vidéos de Norman, c'est juste factuellement faux.
Bah c'est la life du modèle économique basé sur la publicité et l'exploitation des données privées. Quand c'est gratuit c'est que le produit c'est toi. Le problème c'est que les gens veulent le beurre et l'argent du beurre. C'est comme vouloir manger des lasagnes à 3 euros la part et gueuler parce que c'est du cheval roumain. Ya un moment où il faut simplement arrêter de se comporter comme un gros con et réfléchir 5 minutes (je parle pas pour toi mais m.... au bout d'un moment).
On veut du référencement, du mail et des vidéos gratuites et on veut rien payer ? Mais faut vous réveiller les gens !?!
A noter que c'est pas tellement la vidéo en soi qui génère le revenu, mais c'est l’agrégat des données générées par le public des vidéos qui génère de la valeur. Donc c'est même pas la vidéo elle-même. Combiné au fait que Google est capable d'identifier les gens, c'est dévastateur.le 18/12/2017 à 10:47 -
Marco46Expert éminent séniorMais Google N'est PAS l'éditeur des vidéos de Norman. Il est l'hébergeur. Cela n'a rien à voir ! L'éditeur des vidéos de Norman c'est Norman lui même.
Quand aux journaux c'est encore pire, Google n'exploite pas le contenu des journaux il ne fait que les référencer. C'est grâce à ça que les gens vont sur les sites des journaux. En plus d'avoir un référencement gratuit ils voudraient être payés pour les pubs qui sont affichés sur la page de recherche de Google, mais c'est le monde à l'envers !?!
Bientôt ils vont te demander des royalties pour coller une url d'un de leurs articles sur ton blog ! Ces gens sont des malades !le 15/12/2017 à 16:51 -
Marco46Expert éminent séniorJe t'invite à aller lire la définition du métier d'éditeur. C'est la fabrication du livrable contenant l'oeuvre de l'auteur, c'est à dire la vidéo. Norman peut parfaitement pousser ses vidéos sur Dailymotion, ou n'importe quel autre site de streaming ou même encore sur ses propres serveurs. Youtube n'a absolument aucun droit sur les vidéos de Norman.
Youtube n'est donc pas l'éditeur de Norman mais bien son hébergeur, et c'est Norman lui-même qui a choisi d'y mettre ses vidéos.
Gné ? Google affiche des contenus publics. Ces contenus sont publiés par les journaux à la vue de tous. C'est comme placarder les articles dans la rue. Google ne fait que dire où ils sont.
Non ça tombe sous le droit de citation. "Fair use" en droit américain. Il n'y a absolument aucun problème légal, et c'est bien pour cela que les journaux ne peuvent pas poursuivre Google et demandent une directive européenne.
Et à quel moment les journaux paient Google pour tout le trafic généré par Google News chez eux ?le 16/12/2017 à 22:46 -
LyonsMembre éclairéSi les journaux en question créaient du vrai contenu plutôt que copier les dépèches de l'AFP et rajouter un peu de sucre syntaxique, les gens cliqueraient peut-être sur les lien vers l'article après avoir lu le titre sur google news. Les journaux qui ont des vrais journalistes qui font de l'investigation et des recherches avant d'écrire un article intéressant n'ont pas trop de problèmes à ma connnaissance (où alors ils sont trop occupés à travailler pour avoir le temps de se plaindre de Google toutes les 2 semaines
) le 17/12/2017 à 13:18