Bien que les possibilités offertes par ces cartes ne semblent limitées que par l’imagination de leurs créateurs, il est toutefois un domaine où ces cartes ne semblent pas avoir encore été bien utilisées. C’est celui des superordinateurs.
En général, lorsque vous avez besoin de puissance de calcul dans un matériel, soit vous ajoutez un processeur plus puissant, soit vous combinez plusieurs processeurs. Et pour ce qui concerne les superordinateurs, c’est la dernière solution qui est généralement utilisée.
Aussi, lorsque le laboratoire Los Alamos National a souhaité concevoir un superordinateur, pour permettre à ses développeurs de concevoir et tester des logiciels sur des ordinateurs de haute performance, l’entité était limitée par certains facteurs comme les moyens financiers. Il faut préciser qu’avec les superordinateurs, les coûts peuvent partir de dizaines de millions de dollars à des milliards de dollars pour les plus véloces. En plus d’être chers, ils sont également assez imposants et très énergivores.
En réfléchissant à comment concilier les différentes contraintes, à savoir mettre en œuvre des appareils de haute performance à moindres coûts, Gary Grider, chef de la Division informatique haute performance du Los Alamos National Laboratory, a « soudainement réalisé que le Raspberry Pi était un ordinateur peu coûteux utilisant 2 à 3 watts que vous pouviez utiliser pour construire un système de plusieurs milliers de nœuds assez grands pour fournir un banc d’essai à faible coût et de faible puissance. »
Los Alamos National Laboratory a donc porté son dévolu sur les cartes Raspberry Pi. Techniquement, les cartes Raspberry Pi offrent des puissances de calcul relativement faibles avec leur processeur ARM. Mais ce qui fait l’attrait de ces cartes, c’est qu’elles sont de petite taille, permettant ainsi de les adapter à souhait ou de les intégrer à d’autres supports. En outre, elles sont moins chères et ont une consommation énergétique très basse.
Et pour construire le supercalculateur, Los Alamos National Laboratory s’est tourné vers l’entreprise australienne bitsCope qui conçoit des solutions embarquées d’acquisition de données, de mesure et de tests pour la recherche, l’éducation et l’industrie. Bruce Tulloch, PDG de bitscope, qui a déjà eu à tester ces cartes déclare qu’ayant « travaillé avec Raspberry Pi pendant un certain temps, je l’ai longtemps considéré comme le candidat idéal pour construire des solutions cloud et cluster à faible coût pour la recherche et l’éducation. »
Après avoir planché sur les exigences de Los Alamos National Laboratory pendant trois mois, bitsCope a sorti un superordinateur composé de « cinq modules Cluster Pi montés en rack, chacun comportant 150 nœuds à quatre cœurs sur des cartes de processeurs ARM pour Raspberry Pi. Elles sont entièrement intégrées à l’infrastructure de commutation de réseau avec un total de 750 CPU ou 3 000 cœurs travaillant ensemble. »
Bien évidemment, le cluster Raspberry Pi conçu ne pourra pas remplacer le plus petit superordinateur figurant dans la liste du top 500 des supercalculateurs les plus performants au monde. Mais comme l’indique Grider, cette solution basée sur Raspberry Pi permettra « à ses développeurs de construire, de dimensionner et de tester des logiciels avant de les lancer sur Trinity, Crossroads et d’autres grands systèmes. »
Il faut souligner que si le cluster avait été construit avec d’autres composants, il aurait coûté un quart de milliard de dollars et utiliserait 25 mégawatts d’électricité, note Los Alamos. Avec cette nouvelle application trouvée aux cartes Raspberry Pi, l’on se demande quel projet pourrait limiter ces cartes.
Source : Los Alamos National Laboratory, BitsCope
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