Le protocole le plus utilisé actuellement est l'IPv4. Ce système attribue une série de quatre nombres (chacun allant de 0 à 255) à chaque appareil. Théoriquement, cela limite le nombre d’adresses IP disponibles à seulement 4 milliards. Mais, dans la pratique, il y a une mauvaise allocation qui réduit encore le nombre d’appareils qui peuvent se voir attribuer une adresse IPv4. Avec le succès de l’Internet et ses usages multiples dans l’ère des objets connectés, l’espace d’adressage du protocole IPv4 a donc atteint ses limites et l'année dernière, l'IAB (Internet Architecture Board) a annoncé que le pool d'adresses IPv4 non attribuées a été épuisé. La solution aujourd'hui est de passer à la nouvelle version du protocole Internet : IPv6.
L’IPv6 permet en effet de remédier au problème d’épuisement des adresses IP avec un espace d’adressage quasi illimité, capable de répondre aux besoins actuels et anticipés. Il permet d’attribuer à chaque terminal ou nœud du réseau une adresse IP individuelle afin de le rendre accessible directement depuis n’importe quel point du réseau Internet. Il offre en plus l’opportunité d’identifier plusieurs « objets matériels ou logiciels » au sein d'un terminal ou serveur donné. Au-delà de sa capacité d’adressage, l’IPv6 intègre de nouvelles fonctionnalités permettant par exemple de simplifier certaines fonctions de la couche réseau, telles que le routage et la mobilité, ou d’assurer nativement une meilleure sécurisation des échanges.
En dépit de ces avantages et l'urgence de passer à IPv6, la transition vers le nouveau protocole Internet progresse lentement. Au niveau mondial, l'adoption d'IPv6 est assez faible et se situe à un taux de 21,42 %. Mais cela cache des disparités entre les pays. Certains affichent un taux d'adoption assez élevé alors que d'autres n'ont même pas encore commencé la transition. En Chine par exemple, le taux d'adoption d'IPv6 selon les données de Google est de 3,37 %, mais la Chine prévoit de mettre tout en œuvre pour accélérer l'adoption d'IPv6 afin de stimuler le développement de l'industrie de l'Internet. D'après un plan d'action publié par le Parti communiste de Chine et le Conseil d'État, le pays vise 200 millions d'utilisateurs d'IPv6 actifs d'ici la fin de 2018, et plus de 500 millions d'ici 2020. À l'horizon 2025, la Chine prévoit que tout son réseau, les applications et les terminaux supportent pleinement l'IPv6, et d'avoir le plus grand nombre d'utilisateurs d'IPv6 dans le monde.
Google : évolution du taux d’adoption d’IPv6 dans le monde
La Chine n'est pas le seul pays à vouloir accélérer le développement de l'IPv6. La France aussi à travers l'Arcep essaie d'inciter les différents acteurs de l'Internet à mettre tout en œuvre pour que le protocole soit déployé partout. Mais la transition en France progresse également assez lentement, d'après les différents rapports de l'Arcep. Afin d'évaluer l'état de déploiement du protocole IPv6 en France, l'Arcep a en effet retenu plusieurs indicateurs reflétant le niveau de déploiement à différents maillons de la chaîne technique sur Internet : fournisseurs d'accès (fixes et mobiles), fournisseurs de contenus et intermédiaires techniques, équipementiers et infrastructure DNS. Et d'après le dernier rapport publié en avril dernier, la transition vers IPv6 est retardée par les fournisseurs d'accès Internet (0 % d'adoption pour l'Internet mobile et 15 % d'adoption pour l'Internet fixe). Aujourd'hui, le taux d'utilisation d'IPv6 en France, tel qu'observé par Google, est légèrement en dessous du taux global. Il se situe à 20,29 % alors que l'Allemagne par exemple est à 33,71 % et la Belgique à 49,84 %.
Sources : China Daily, Google IPv6
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Voir aussi :
France : les fournisseurs d'accès Internet toujours à la traine dans la transition vers IPv6, d'après le deuxième rapport de l'Arcep
L'IAB indique que le pool d'adresses IPv4 non attribuées a été épuisé, l'organisme entend désormais accélérer la transition vers l'IPv6
IPv6 : après deux décennies, le déploiement du protocole Internet est à 10 %, qu'est-ce qui freine son adoption ?