
Pour appuyer son action, les autorités russes ont également voté une loi afin d’exiger aux fournisseurs de moteurs de recherche dans le pays de veiller à ce que les outils d’anonymisation (VPN, sites miroirs, Tor, etc.) bannis par les autorités russes n’apparaissent pas dans leurs résultats de recherche de ces opérateurs. Cette seconde loi est entrée en vigueur depuis le 1er octobre dernier.
De manière pratique, le régulateur russe Roskomnadzor a dressé une base de données contenant les domaines et autres références des services dits illégaux qu’il partagera avec les fournisseurs de services de télécommunication en Russie afin de leur permettre de mettre en application le blocage des contenus jugés illégaux par les autorités russes. Toutefois, si ces contenus illégaux listés par Roskomnadzor ne sont pas bloqués par les fournisseurs de services de télécommunication, alors le régulateur se charge de bloquer les services du fournisseur d'accès internet en faute. Lorsque les fournisseurs de services télécom procèdent au blocage des informations à partir de leurs ressources, ces informations bloquées sont automatiquement envoyées aux fournisseurs de moteurs de recherche.
Il faut souligner que la suppression de domaines entiers des résultats de recherche est une pratique controversée et contre laquelle les fournisseurs de moteurs de recherche ont longtemps protesté. Ils soutiennent que ce n’est pas leur travail d’agir en tant que censeurs et de toute façon, le contenu reste en ligne, qu’il soit indexé par recherche ou non. Mais que l’on aime ou pas cette loi est en vigueur.
Récemment, Roskomnadzor a rapporté que jusqu’à ce jour, 786 sites pirates ont été supprimés dans les résultats des moteurs de recherche. Selon un rapport de Roskomnadzor, les moteurs de recherche Google, Yandex, Mail.ru, Rambler et Sputnik ont cessé de présenter dans les résultats de moteur de recherche les informations relatives aux sites bloqués de manière permanente par les fournisseurs d’accès internet à la suite d’une décision du tribunal municipal de Moscou.
Alors qu’il est maintenant clair que la Russie possède l’un des régimes de blocage de sites les plus agressifs au monde, avec des fournisseurs d’accès internet et des moteurs de recherche pour empêcher l’accès aux sites pirates, il est difficile de savoir si ces mesures suffiront à lutter contre le piratage en ligne. En outre, une nouvelle étude publiée en octobre par Group-IB a révélé que malgré des milliers de domaines bloqués l’année dernière, le marché de la vidéo pirate en Russie a plus que doublé. Mais en attendant de faire la lumière sur l'efficacité de ces mesures, nous nous demandons si d'autres pays ne suivront pas le pas.
Source : Torrent Freak
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