Le mois dernier, Waymo, la filiale de Google (Alphabet depuis 2015) avait demandé que le procès pour vol de secrets industriels contre Uber qui devait débuter dans ce mois d’octobre soit reporté à décembre, arguant que de nouvelles preuves critiques récemment obtenues exigeaient plus de temps pour enquêter. Alors qu’Uber s’était opposée à cet ajournement en soulignant que Waymo essaie de bloquer les choses, car elle n’a aucune preuve qu’elle a copié les secrets de fabrication de Waymo, le juge William Alsup qui est en charge du dossier s’est finalement plié à la requête de Waymo en reportant le début du procès à décembre au lieu de cette semaine.
En attendant que le procès débute, les discussions avant le procès à proprement parler ont à nouveau repris devant la Cour Fédéral de San Francisco aux États-Unis. Selon les informations anonymisées obtenues par Reuters, Waymo aurait demandé au moins 1 milliard de dollars de dommages et intérêts et des excuses publiques de la part d’Uber pour mettre fin au procès initié pour utilisation des secrets industriels de Waymo par Uber. Il faut souligner que les avocats de Waymo avaient publiquement déjà déclaré qu’ils prévoyaient de demander environ 1,86 milliard de dollars si le procès s’ouvrait. En plus de ces exigences, Waymo aurait également demandé qu’un moniteur indépendant soit nommé pour s’assurer qu’Uber n’utilise pas sa technologie dans ses voitures autonomes à l’avenir.
Comme on pouvait s’y attendre, des sources proches du dossier indiquent qu’Uber aurait rejeté catégoriquement toutes les propositions faites par Waymo dans ces négociations. Aucune autre négociation pour le règlement de cette affaire n’est actuellement prévue, ont indiqué les mêmes sources. Le juge qui supervise l’affaire a ordonné que les entreprises entrent en médiation avec un magistrat nommé par le tribunal.
À côté de ces négociations, Waymo aurait déposé un peu plus tôt cette semaine une requête visant à forcer Uber à dévoiler le code source ou le logiciel sous-jacent permettant à sa technologie LiDAR de faire tourner ses véhicules de sorte que les avocats de Waymo puissent le croiser avec celui de Waymo. Selon les informations récoltées Reuters, la priorité pour Waymo dans cette affaire ne serait pas tant les sommes qu’elle pourrait engranger, mais plutôt faire en sorte qu’Uber n’utilise pas ses technologies dans les produits qu’elle développe.
En guise de rappel, LiDAR est le système de télédétection par laser sur lequel Waymo travaille depuis des années et qui permet de guider ses voitures autonomes. Vers la fin du mois de janvier, Anthony Levandowski, qui travaillait pour Waymo sur la Google car, a démissionné afin de créer sa propre entreprise nommée Otto Trucking qu’Uber a rachetée quelques mois plus tard. Mais avant de quitter le navire Waymo, ce dernier a téléchargé plus de 14 ;000 documents contenus dans l’ordinateur portable qu’il détenait pendant qu’il travaillait encore pour Google. Ces documents contenaient de nombreuses informations confidentielles y compris certaines sur ce système de télédétection par laser (LiDAR).
Depuis le mois de février, Waymo a ouvert un procès contre Uber en brandissant des accusations d’utilisation de ses secrets industriels après avoir racheté Otto Trucking. Mais l’entreprise de VTC a toujours nié avoir utilisé les technologies de Waymo dans ses voitures autonomes encore moins avoir participé au vol de secrets technologiques avec Anthony Levandowski.
Récemment, Waymo a déclaré qu’elle a eu connaissance du fait que ses anciens employés ont emporté le code source de certains logiciels avec eux quand ils sont partis travailler avec Uber. Ce code contiendrait des informations sur les « ;cerveaux ;» de ses véhicules autonomes qui leur permettent de se déplacer.
Si ces faits sont avérés, cela permettra peut-être à Waymo de prouver qu’Uber a utilisé ses technologies pour concevoir ses véhicules autonomes. À noter que dans cette affaire, le juge Alsup qui est en charge du dossier a déclaré que Waymo possédait de solides preuves contre Levandowski, mais a décidé d’intenter des poursuites judiciaires distinctes contre ce dernier dans un arbitrage privé, et ne l’a pas inclus en tant que défendeur dans le procès contre Uber. Ce même juge aurait également déclaré lors d’une audience précédente qu’il est sceptique sur le fait que Waymo puisse prouver qu’Uber a utilisé ses procédés technologiques dans ses voitures autonomes. Jusqu’ici, Waymo n’avait pas encore dévoilé de preuves convaincantes qu’Uber a copié sa technologie, a-t-il déclaré. De même, Alsup aurait reconnu que le produit d’Uber était différent de celui de Waymo.
Source : Reuters
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Mais Waymo pourra-t-elle prouver ces faits ?
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Le , par Olivier Famien
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