Depuis le mois de février dernier, Waymo, la filiale de Google (Alphabet depuis 2015) a ouvert un litige contre Uber, l’entreprise proposant des services de voitures avec chauffeur, pour le présumé de secrets technologiques concernant sa voiture autonome. Alors que Waymo et Uber sont convoqués de manière périodique devant la Cour Fédéral de San Francisco aux États-Unis pour faire valoir leurs arguments, les deux entreprises se sont rencontrées hier dans une audience préliminaire.
À la faveur de cette rencontre, l’on en sait un peu plus sur les intentions de Waymo dans sa quête d’obtenir réparation pour les prétendus vols de secrets commerciaux. Selon le rapport fait par un avocat d’Uber, Waymo solliciterait la somme de 2,6 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros) comme dommages et intérêts. Il faut préciser que cette somme serait réclamée en guise de compensation pour le prétendu vol d’un seul secret commercial.
Dans ce procès qui oppose Waymo à Uber, Waymo envisagerait de prouver que neuf secrets commerciaux ont été volés. Aussi, même si le montant total des dommages et intérêts requis par Waymo n’a pas été publié à l’audience d’hier, à en juger par celui réclamé pour le vol d’un seul secret, Uber ne serait donc pas au bout de ses peines si Waymo devait exiger le même montant pour les neuf secrets commerciaux qui, pour elle, auraient été volés par Uber. Selon certains, la demande de l’entreprise est démesurée, car elle aurait investi entre 2009 et 2015, la somme de 1,1 milliard pour soutenir le développement de ses voitures autonomes.
Mais comment en est-on arrivé là ;?
Depuis environ huit ans, Waymo travaille sur son système qui propulse ses voitures autonomes actuellement en phase de test. Anthony Levandowski, qui travaillait pour Waymo sur la Google, car a démissionné vers la fin du mois de janvier 2016 afin de créer sa propre entreprise nommée Otto Trucking. Mais, avant de démissionner, Levandowski aurait téléchargé 14 ;000 documents incluant des informations confidentielles relatives à plusieurs technologies y compris celles liées au système de télédétection par laser (LiDAR) qui permet de guider la voiture autonome de Waymo.
Après avoir mené des enquêtes dans l’entourage de Levandowski, Waymo rapporte que ce dernier aurait également confié à une tierce personne avant sa démission qu’il envisageait de reproduire le système de Waymo pour les voitures autonomes avec une nouvelle entreprise. Et un peu plus d’une semaine après cette confidence faite, ce dernier a été aperçu au siège d’Uber. Un peu plus d’une semaine après sa visite chez Uber, Levandowski démissionne le 27 janvier 2016 sans préavis et crée quelques jours plus tard Otto Trucking. Sept mois plus tard, cette nouvelle entreprise est rachetée par Uber qui met Levandowski à la tête de la division Advanced Technologies Group (ATG) chargé de concevoir les logiciels et matériels pour les voitures autonomes.
Selon Waymo, Uber aurait orchestré ce rachat afin d’acquérir les secrets de fabrication des technologies Waymo sur lesquels Levandowski aurait travaillé pendant qu’il était chez Waymo et ceux contenus dans les documents qu’il aurait volés avant son départ. Mais Uber rejette ces accusations en soutenant que son système qui propulse ses voitures autonomes a été développé de manière indépendante de celui de Waymo.
Quelqu'un aurait-il des choses à cacher ?
En outre, même si Uber se défend de ne pas être lié aux actions Levandowski, un des faits qui porte à croire que Levandowski a des choses à se reprocher est que lors des audiences, alors que Uber aurait demandé à ce dernier de coopérer complètement avec la justice, celui-ci aurait invoqué le cinquième amendement des États-Unis qui stipule que « ;nul ne pourra, dans une affaire criminelle, être obligé de témoigner contre lui-même ;». En invoquant cet amendement, Levandowski se met à l’abri des poursuites éventuelles, mais avoue de manière tacite être reprochable de certains faits.
Uber l’a donc remercié comme pour montrer qu’elle ne s’attache pas les services de quelqu’un qui est louche. Mais ces actions ne semblent pas suffisantes pour convaincre Waymo de l’innocence de l’entreprise.
La sélection du jury pour ce procès devrait débuter le 10 octobre prochain, mais Waymo a demandé au juge William Alsup de retarder le procès, arguant que de nouvelles preuves critiques récemment obtenues exigent plus de temps pour enquêter. Uber qui s’est opposé à cet ajournement aurait déclaré que Waymo essaie de bloquer les choses, car elle n’a aucune preuve selon laquelle elle s’est approprié les secrets de fabrication de Waymo.
Source : Reuters
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Le , par Olivier Famien
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