« Vous ne pouvez pas profiter de l'activité commerciale en France ou en Europe sans payer les taxes que d'autres sociétés – sociétés françaises ou européennes – paient », disait-il. « L'Europe doit apprendre à défendre son intérêt économique beaucoup plus fermement – la Chine le fait, les États-Unis le font. » Il avait donc promis de dévoiler son plan le mois prochain.
Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie et des Finances.
Ce dimanche, le ministre des Finances a confirmé que la France et l'Allemagne présenteront à l'Union européenne leur proposition de taxation des GAFA (acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon, désignant les géants d'internet). « Nous déposerons avec nos partenaires allemands au prochain conseil des ministres des Finances qui aura lieu à Tallinn mi-septembre une proposition nouvelle de taxation des GAFA », a déclaré Bruno Le Maire dans une séance de questions-réponses sur Facebook Live.
Le ministre français des Finances veut que les géants de l'Internet apportent une « juste contribution » aux finances publiques des pays où ils tirent des revenus. Mais comment ? Une question à laquelle il nous donne un début de réponse : « Nous proposons de prendre comme base de référence le chiffre d'affaires de ces grands groupes, de fixer à partir de là un niveau de taxation et de faire en sorte que ces grands groupes payent ce qu'ils doivent payer aux Trésors publics des pays européens où ils font des bénéfices », a-t-il dit.
En multipliant ce genre d’initiatives, la France cible notamment Google qui vient d’échapper à un redressement fiscal de plus d’un milliard, après que le Tribunal administratif de Paris a statué que l’entreprise n’était pas imposable en France. Cette décision s’explique par le fait que Google Ireland Limited (GIL) ne disposait pas d’un « établissement stable » en France ; une condition nécessaire et suffisante pour que l’entreprise paie des impôts dans le pays de 2005 à 2010, période sur laquelle porte le contentieux. Si la France a décidé de faire appel, son ministre des Comptes publics s’est toutefois montré ouvert à un accord transactionnel. D’après Gérald Darmanin, cela permettra de régler le contentieux à l’amiable, et éviter d’entamer un procès qui peut s'avérer long et coûteux, et dont l'issue est incertaine.
Source : Challenges
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