
« Le but de cette acquisition est d’avoir accès à l’application Reactor qui nous permettra de tracer le mouvement des fonds dans le réseau Bitcoin », peut-on lire dans une section du contrat qui date de 2015, ce que confirment d’ailleurs des archives du Service fédéral de passation des marchés. L’IRS a mis 88 700 $ à contribution depuis lors pour s’attacher les services de Chainanalysis Inc.
C’est donc dire que les transactions des personnes qui s’appuient sur ce réseau sont tracées et auraient permis l’identification des auteurs de fraude fiscale depuis deux ans. Jonathan Levin, cofondateur de Chainanalysis Inc. déclare en effet dans une autre section du contrat que « les transactions Bitcoin sont effectuées à l’aide de pseudonymes qu’il faut lier à des identités réelles pour avoir des informations sur les parties prenantes à une transaction ainsi que sur le motif de cette dernière. »
Pour ce faire, l’application Reactor s’appuie (en 2015) sur une base de données qui compte pour 25 % du total des adresses Bitcoin, ce qui, aux dires de Jonathan Levin permet de tracer 50 % des transactions Bitcoin. À ces chiffres s’ajoutent 4 millions de références à des identités réelles obtenues via des services de change en ligne ou des forums sur le marché noir.
« L’application peut suivre le mouvement des bitcoins d’un portefeuille à l’autre et éventuellement vers un service de change où ces derniers seront transformés en dollars ou en une autre monnaie. C’est à ce moment que les forces de l’ordre peuvent assigner le service de change à comparaître pour obtenir des informations sur la personne derrière la transaction », développe TheDailyBeast à ce sujet.
Moralité de l’histoire : aux États-Unis, l’on peut se servir du réseau Bitcoin, mais sûrement pas pour échapper à l’IRS. L’application Reactor est utilisée par plusieurs acteurs du monde de la finance (banques, etc.) d’après ce que rapporte TheDailyBeast à ce sujet.
Les auteurs du ransomware WannaCry étaient très probablement au courant de son existence quand ils ont décidé de convertir les bitcoins en leur possession en moneros, une cryptomonnaie non prise en charge par l’offre de Chainanalysis Inc.
« Ceux qui cherchent activement à éviter les taxes, surtout celles d’un montant élevé, vont passer à une cryptomonnaie qui n’est pas susceptible d’être tracée par les outils actuels », a déclaré Alan Woodward, professeur en cybersécurité de l’université de Surrey, soulignant que les fraudeurs adopteront eux aussi ce schéma de fonctionnement.
Source : TheDailyBeast, Contrat (format PDF)
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