Pourquoi et comment James Damore a-t-il été licencié par Google ?
L'auteur du mémo controversé sur la diversité des genres s'explique
Le 2017-08-12 14:58:48, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Dans un article publié par le Wall Street Journal, James Damore explique qu'il a été licencié par Google parce que ses efforts de bonne foi pour discuter des différences entre les hommes et les femmes dans la technologie ne pouvaient être tolérés dans la « chambre d'écho idéologique » de l’entreprise.
« J'ai été licencié par Google le lundi dernier pour un document que j'ai écrit et diffusé en interne ; lequel document a suscité des questions sur des sujets tabous [de la culture de Google] et la manière dont ils nuisent à notre réflexion sur la diversité des genres dans l'entreprise et dans le secteur technologique en général », dit-il. « J'ai affirmé qu'au moins certaines des disparités homme-femme dans la technologie peuvent être attribuées à des différences biologiques (et, oui, j'ai dit que le biais contre les femmes était aussi un facteur). » James Damore explique ensuite avec plus de détails les raisons de son licenciement et les circonstances dans lesquelles cela s’est produit.
Diversité des genres : un sujet tabou au sein de Google, la dictature de la pensée unique ?
« Nous avons tous des préférences et croyances morales sur la façon dont le monde est et doit être. Avoir ses points de vue contestés peut être douloureux, nous avons donc tendance à éviter les personnes ayant des valeurs différentes et à nous associer à celles qui partagent nos valeurs », explique James Damore. Toutefois chez Google, dit-il, « cette autoségrégation est devenue beaucoup plus puissante au cours des dernières décennies », a-t-il expliqué en faisant référence à l'idéologie de l'entreprise au sujet des inégalités de genre dans le monde et dans la tech en particulier. Il dit en effet que la croyance au sein de Google, c’est que « toutes les inégalités sont dues à un traitement différencié et toutes les personnes sont intrinsèquement les mêmes. » Et personne n’a intérêt à aller à l’encontre de cela.
James Damore décrit en effet Google comme une « chambre d'écho particulièrement intense » et les chambres d'écho, comme il l’explique, « se maintiennent en créant un esprit partagé et en gardant la discussion confinée dans certaines limites […] Mais, les chambres d'écho doivent également se prémunir contre la dissidence et l'opposition », dit-il. Un consensus au sein de la chambre d’écho est donc maintenu en humiliant les gens qui s'opposent à l'idéologie du groupe pour les amener à se conformer ou en les excommuniant s'ils persistent à violer les tabous. Cela sert notamment à « avertir les autres que le même châtiment les attend s'ils ne se conforment pas » aux principes du groupe. Et c’est là que James Damore a commis son erreur.
James Damore
James Damore a osé penser différemment, mais il a été ignoré jusqu’à ce que l’affaire soit rendue publique et que des sanctions soient exigées par des personnes mécontentes
Dans son article sur le Wall Street Journal, James Damore explique que dans son mémo, il a « commis une hérésie contre la croyance de Google en déclarant que les disparités entre hommes et femmes que nous voyons dans le monde ne sont pas toutes le résultat d'un traitement discriminatoire. » Mais, son mémo n’a pas déclenché de polémique juste après sa publication. Son document date en effet de juillet 2017, mais il y a seulement une semaine que cela a créé un déluge de critiques. « Lorsque j'ai fait circuler le document il y a environ un mois à nos groupes de diversité et à des individus au sein de Google, il n'y avait pas de protestation ni d’accusation de misogynie », dit-il. « Je me suis engagé dans une discussion raisonnée avec certains de mes pairs sur ces questions, mais le plus souvent, j'ai été ignoré », a-t-il ajouté.
Mais « tout a changé lorsque le document a fait l'objet de vives critiques au sein de l'entreprise et dans le monde technologique plus large ». Et cela a commencé quand « ceux qui sont les plus zélés envers la croyance sur la diversité [ont décidé de ne] pas laisser cette offense publique rester impunie », dit-il. Ces personnes mécontentes ont donc « envoyé des emails, en colère, au service des ressources humaines de Google et à tous ceux qui sont dans ma hiérarchie supérieure pour exiger une censure, des représailles et des réparations », explique l’ancien ingénieur de Google.
« La haute direction a essayé d'apaiser cette vague d'indignation en m'humiliant et en déformant mon document, mais ils ne pouvaient pas vraiment faire autrement », dit-il, parce que « la foule se serait levée contre toute personne qui partagerait ouvertement mon avis ou même qui aurait toléré mes points de vue. » Ainsi, « lorsque toute l'affaire est finalement devenue une controverse médiatique majeure, à cause des fuites externes, Google a dû résoudre le problème causé par mon manifeste soi-disant sexiste et anti-diversité. »
Sundar Pichai n’avait plus le choix, devrait-il considérer que James Damore avait violé le Code de conduite de Google pour apaiser les mécontents ?
Si James Damore considère Google comme une entreprise qui embauche les personnes les plus intelligentes du monde, il se dit toutefois déçu de ce que l'entreprise soit guidée par ses idéologies et soit si intolérante au débat scientifique et aux arguments raisonnés. « Le PDG de Google, Sundar Pichai, a déclaré que certaines parties de mon exposé avaient violé le code de conduite de la société et "franchissent les limites en perpétuant des stéréotypes offensants sur le genre dans notre lieu de travail". » Pourtant, poursuit-il, « mon document de dix pages énonçait ce que je considérais comme un argument raisonné, bien étudié et de bonne foi, mais comme je l'ai dit, le point de vue que je défendais est généralement banni chez Google en raison de la "chambre d'écho idéologique" de l'entreprise. Mon licenciement confirme exactement ce point. »
Source : The Wall Street Journal
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
« J'ai été licencié par Google le lundi dernier pour un document que j'ai écrit et diffusé en interne ; lequel document a suscité des questions sur des sujets tabous [de la culture de Google] et la manière dont ils nuisent à notre réflexion sur la diversité des genres dans l'entreprise et dans le secteur technologique en général », dit-il. « J'ai affirmé qu'au moins certaines des disparités homme-femme dans la technologie peuvent être attribuées à des différences biologiques (et, oui, j'ai dit que le biais contre les femmes était aussi un facteur). » James Damore explique ensuite avec plus de détails les raisons de son licenciement et les circonstances dans lesquelles cela s’est produit.
Diversité des genres : un sujet tabou au sein de Google, la dictature de la pensée unique ?
« Nous avons tous des préférences et croyances morales sur la façon dont le monde est et doit être. Avoir ses points de vue contestés peut être douloureux, nous avons donc tendance à éviter les personnes ayant des valeurs différentes et à nous associer à celles qui partagent nos valeurs », explique James Damore. Toutefois chez Google, dit-il, « cette autoségrégation est devenue beaucoup plus puissante au cours des dernières décennies », a-t-il expliqué en faisant référence à l'idéologie de l'entreprise au sujet des inégalités de genre dans le monde et dans la tech en particulier. Il dit en effet que la croyance au sein de Google, c’est que « toutes les inégalités sont dues à un traitement différencié et toutes les personnes sont intrinsèquement les mêmes. » Et personne n’a intérêt à aller à l’encontre de cela.
James Damore décrit en effet Google comme une « chambre d'écho particulièrement intense » et les chambres d'écho, comme il l’explique, « se maintiennent en créant un esprit partagé et en gardant la discussion confinée dans certaines limites […] Mais, les chambres d'écho doivent également se prémunir contre la dissidence et l'opposition », dit-il. Un consensus au sein de la chambre d’écho est donc maintenu en humiliant les gens qui s'opposent à l'idéologie du groupe pour les amener à se conformer ou en les excommuniant s'ils persistent à violer les tabous. Cela sert notamment à « avertir les autres que le même châtiment les attend s'ils ne se conforment pas » aux principes du groupe. Et c’est là que James Damore a commis son erreur.
James Damore
James Damore a osé penser différemment, mais il a été ignoré jusqu’à ce que l’affaire soit rendue publique et que des sanctions soient exigées par des personnes mécontentes
Dans son article sur le Wall Street Journal, James Damore explique que dans son mémo, il a « commis une hérésie contre la croyance de Google en déclarant que les disparités entre hommes et femmes que nous voyons dans le monde ne sont pas toutes le résultat d'un traitement discriminatoire. » Mais, son mémo n’a pas déclenché de polémique juste après sa publication. Son document date en effet de juillet 2017, mais il y a seulement une semaine que cela a créé un déluge de critiques. « Lorsque j'ai fait circuler le document il y a environ un mois à nos groupes de diversité et à des individus au sein de Google, il n'y avait pas de protestation ni d’accusation de misogynie », dit-il. « Je me suis engagé dans une discussion raisonnée avec certains de mes pairs sur ces questions, mais le plus souvent, j'ai été ignoré », a-t-il ajouté.
Mais « tout a changé lorsque le document a fait l'objet de vives critiques au sein de l'entreprise et dans le monde technologique plus large ». Et cela a commencé quand « ceux qui sont les plus zélés envers la croyance sur la diversité [ont décidé de ne] pas laisser cette offense publique rester impunie », dit-il. Ces personnes mécontentes ont donc « envoyé des emails, en colère, au service des ressources humaines de Google et à tous ceux qui sont dans ma hiérarchie supérieure pour exiger une censure, des représailles et des réparations », explique l’ancien ingénieur de Google.
« La haute direction a essayé d'apaiser cette vague d'indignation en m'humiliant et en déformant mon document, mais ils ne pouvaient pas vraiment faire autrement », dit-il, parce que « la foule se serait levée contre toute personne qui partagerait ouvertement mon avis ou même qui aurait toléré mes points de vue. » Ainsi, « lorsque toute l'affaire est finalement devenue une controverse médiatique majeure, à cause des fuites externes, Google a dû résoudre le problème causé par mon manifeste soi-disant sexiste et anti-diversité. »
Sundar Pichai n’avait plus le choix, devrait-il considérer que James Damore avait violé le Code de conduite de Google pour apaiser les mécontents ?
Si James Damore considère Google comme une entreprise qui embauche les personnes les plus intelligentes du monde, il se dit toutefois déçu de ce que l'entreprise soit guidée par ses idéologies et soit si intolérante au débat scientifique et aux arguments raisonnés. « Le PDG de Google, Sundar Pichai, a déclaré que certaines parties de mon exposé avaient violé le code de conduite de la société et "franchissent les limites en perpétuant des stéréotypes offensants sur le genre dans notre lieu de travail". » Pourtant, poursuit-il, « mon document de dix pages énonçait ce que je considérais comme un argument raisonné, bien étudié et de bonne foi, mais comme je l'ai dit, le point de vue que je défendais est généralement banni chez Google en raison de la "chambre d'écho idéologique" de l'entreprise. Mon licenciement confirme exactement ce point. »
Source : The Wall Street Journal
Et vous ?
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DevTroglodyteMembre extrêmement actifAllez hop, un pti témoignage :
Bon ok, elle ne parle pas d'informatique, mais bon
Accessoirement, personnellement je ne pense pas que la génétique est un argument merdique, mais que dans le sujet présent, son impact est beaucoup moins important (voire sans intérêt) comparé à l'environnement social des enfants. C'est plus l'influence des parents et des adultes en général qui va influencer les enfants, la génétique va éventuellement plus apporter des atouts à tel ou tel individu dans un domaine. Mais si les femmes ne s'orientent que très peu dans l'informatique dans l'occident, c'est parce qu'elles ne sont pas incitées à le faire, de part leur environnement proche.le 28/08/2017 à 8:43 -
BenoitMExpert confirméC'est simple :
Avant c'était des cartes perforées avec des trous, donc les femmes étaient plus compétentes.
Maintenant c'est des bits donc les hommes sont plus compétents.
Vendredi powerle 01/09/2017 à 15:49 -
Jon ShannowMembre extrêmement actifle 31/08/2017 à 13:09
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SaverokExpert éminentSi je te comprends bien, pour toi, il est impossible de débattre dans une entreprise ?
D'autant plus lorsqu'elle est américaine ?
Avant de démissionner, tu peux quand même tenter de changer les choses en interne, non ?
Y compris aux Etats Unis, il n'est pas permis de licencier sur un coup de tête, surtout lorsqu'un employé expose une opinion.
Si James Damore attaque en juste Google, c'est bien qu'il a une base légale sur lequel le faire, non ?
Note : Je trouve ta conception de l'entreprise un peu despotique.le 19/02/2018 à 12:02 -
SaverokExpert éminentEn quoi le fait de ne pas parler une langue est de la discrimination ?
Pour moi, il s'agit d'une compétence.
Si un poste exige d'être bilingue anglais/français et que le candidat n'est pas retenu car il ne parle que l'une des 2 langues exigées, ce n'est en aucun cas de la discrimination. C'est juste logique car le candidat ne convient pas au poste.
C'est un peu comme si on hurlait à la discrimination si je n'embauchais pas mon plombier dans mon équipe sous prétexte qu'il ne sait pas programmer
Autrefois, mon niveau en anglais était exécrable et cela m'a fermé des portes et c'était normal vu que les postes nécessitaient de parler anglais.
J'ai pris des cours et je me suis investi pour atteindre un niveau acceptable en anglais et j'ai pu accéder à ces postes.
Y a que moi qui trouve ça normal ?le 19/02/2018 à 15:39 -
Marco46Expert éminent sénior
Quand les deux parents travaillent les enfants ne sont pas éduqués correctement.
Du coup il faudrait confier les enfants des parents qui travaillent à une sorte de DAS.
Si dans un foyer les enfants sont mal éduqués c'est forcément la faute de la femme parce qu'elle travaille.
Plus je lis d'interventions sur ce fil, plus je me rends compte du chemin à parcourir pour les femmes, c'est une révélation pour moi, je pensais pas qu'on était aussi loin dans la connerie.
Et allez la rengaine habituelle sur l'instinct maternel. On va refaire le débat de la dernière fois, je me rappelle plus sur quel fil c'était. Il va falloir encore démontrer que l'instinct maternel est une construction culturelle ...
Gné ? C'est quoi ce délire de vouloir confier les enfants à un organisme "d'éducation" ... Tu sais que les enfants ils vont à l'école pendant que leurs parents travaillent ? Ou alors tu parles seulement de la petite enfance ?le 25/08/2017 à 11:19 -
NeckaraInactifJe prépare le pop-corn, j'ai l'intuition que cette affaire ne va en devenir que plus croustillante.
Cela va peut-être même aller jusqu'à la manière que Youtube a de censurer certaines vidéos plus que d'autres. Difficile pour Google de nier son biais envers les conservateurs.
Pour rappel le mémo en question a été plutôt bien écrit, nuancé, et sourcé et aurait mérité une réponse de même qualité. Pour le contexte, en Amérique, les SJW sont beaucoup plus extrêmes qu'en France.le 09/01/2018 à 17:39 -
Marco46Expert éminent séniorNon il a considérablement baissé. L'informatique initialement s'est développé dans les milieux universitaires où la parité était relativement présente en informatique. Je t'invite à regarder la conférence de Bob Martin intitulée "The Future of programming", il en parle un peu.
Si toutes les statistiques sur le sujet, cela a été démontré très souvent notamment par l'INSEE qui dispose de statistiques détaillées. Tu peux affirmer autant que tu veux que le soleil est au centre de l'univers, peu importe, tu es dans l'erreur. Il ne te reste plus qu'à prouver que l'INSEE se trompe. On te regarde !le 15/01/2018 à 13:54 -
23JFKMembre expertIl a été viré pour calmer les minorités que ce sont excitées sur le mémo. Les juristes de google ont fait la part des choses, dire non aux minorités était juridiquement plus emmerdant que de virer un type et d'être ensuite poursuivi par ce dernier pour atteinte à la liberté d'expression que garantit le premier amendement. Ils perdront aussi en justice contre leur ingénieur, mais ils n'auront que quelques dizaines de millions à lui verser, alors que dans l'autre cas ils auraient pu devoir verser des centaines des millions à une légion d'associations pro-bidules.le 12/08/2017 à 19:13
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Parce qu'une femme non conditionnée n'achèterait jamais un produit pour s'épiler. Ça ne sert à rien. Il faut forcément lui dire que c'est obligatoire. Imagine l'industrie qui tomberait si les femmes n'avaient pas besoin de se maquiller, de se parfumer et de porter des vêtements inconfortables.
De même, aucun homme n'utiliserait de gel pour les cheveux si ça ne lui donnait pas une image de vainqueur. Pour avoir sa promotion, un coup de gel et hop, le tour est joué
Ils pourraient faire la même chose avec les nanas, mais étrangement, demander une promotion en mettant en avant ses atouts physiques n'est pas très bien vu.le 21/08/2017 à 17:26