Le sexisme dans la tech est « omniprésent », affirme la CEO de YouTube
Qui profite du débat sur les inégalités de genre pour partager son expérience
Le 2017-08-10 11:17:26, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Le débat sur les inégalités du genre dans la tech a éclaté ces derniers jours après que James Damore, qui était encore employé de Google, a essayé d’expliquer, dans un mémo, ces inégalités par des « caractéristiques biologiques ». En effet, de son point de vue, « les choix et les capacités des hommes et des femmes divergent, en grande partie, en raison de causes biologiques et ces différences pourraient expliquer pourquoi les femmes ne sont pas représentées de manière égale dans la tech et [aux postes de responsabilité]. »
S’il était libre d’exprimer son opinion, son texte a fait l’objet de vives critiques au sein de Google et sur la toile, amenant l’équipe dirigeante de la firme à prendre des mesures et signer son licenciement. En tant que femme travaillant chez Google, la directrice générale de YouTube, Susan Wojcicki, a également décidé de réagir. Avec la médiatisation du sujet, sa fille lui a demandé s’il est vrai qu'il y a des raisons biologiques pour lesquelles il y a moins de femmes dans la technologie et aux postes de responsabilités. « Non, ce n’est pas vrai », a-t-elle répondu. Mais Wojcicki avoue que la question l'a toujours dérangée tout au long de sa carrière.
Susan Wojcicki
Écrivant dans une colonne de Fortune, la CEO de YouTube affirme que l'interrogation sur les capacités des femmes est « omniprésente » dans le monde de la technologie et que le mémo de James Damore est « un autre signal décourageant pour les jeunes femmes qui aspirent à étudier l'informatique. »
« Cette question [de savoir si les femmes sont faites pour la tech] a beaucoup pesé sur ma carrière dans [le milieu de] la technologie », explique Susan Wojcicki. « Bien que j’aie eu de la chance de travailler dans une entreprise où j'ai reçu beaucoup de soutien – des leaders comme Larry Page, Sergey Brin, Eric Schmidt et Jonathan Rosenberg, à des mentors comme Bill Campbell – mon expérience dans l'industrie de la technologie m'a montré à quel point ce problème est omniprésent », dit-elle.
Wojcicki explique qu’elle a dû faire face, à maintes reprises, à un manque de considération lié au fait que certains estimaient que les femmes ne seraient pas aussi bonnes que les hommes dans la tech. « Mes capacités et mon engagement envers mon travail ont été mis en doute. J'ai été mise à l'écart dans des événements clés de l'industrie et des rassemblements sociaux. J'ai eu des rencontres avec des leaders externes où ils s'adressaient principalement aux collègues masculins les plus juniors. On m'a souvent coupé la parole et mes idées ont été ignorées jusqu'à ce qu'elles soient reformulées par des hommes », raconte-t-elle. « Peu importe combien de fois tout cela s'est passé, ça fait encore mal », dit-elle avant d’ajouter que : « donc, lorsque j'ai vu le mémo qui a circulé la semaine dernière, j'ai ressenti une nouvelle fois cette douleur et j'ai eu de l'empathie pour le mal que cela a dû causer aux autres. »
Si certaines femmes employées chez Google ont le même sentiment que la directrice générale de YouTube, alors le géant de la recherche en ligne a des raisons de craindre leur colère. D’ailleurs, un cabinet d'avocats de San Francisco prépare un recours collectif contre Google pour discrimination salariale basée sur le genre. Le cabinet a pour cela lancé le mouvement Equal Pay for Google Women depuis la mi-juillet pour inviter les femmes employées de Google à s’unir pour intenter un procès contre l'entreprise. Déjà 70 femmes auraient contacté le cabinet qui, à l’heure actuelle, examine les éléments fournis afin de mettre en évidence une preuve des allégations selon lesquelles les femmes seraient moins payées que les hommes pour le même travail chez Google.
The Guardian confirme également que plus de 60 femmes employées et anciennes employées de Google envisagent de poursuivre le géant de la tech pour des raisons de sexisme et de discrimination salariale. James Finberg, l’un des avocats à avoir initié le mouvement a déclaré au Guardian que ces femmes prétendent avoir gagné moins que les hommes chez Google malgré des qualifications égales et des postes comparables. D'autres disent également avoir lutté de diverses manières pour faire avancer leur carrière chez Google en raison d'une « culture hostile aux femmes ».
Sources : Fortune, The Guardian
Et vous ?
Que pensez-vous du témoignage de la directrice générale de YouTube ?
S’il était libre d’exprimer son opinion, son texte a fait l’objet de vives critiques au sein de Google et sur la toile, amenant l’équipe dirigeante de la firme à prendre des mesures et signer son licenciement. En tant que femme travaillant chez Google, la directrice générale de YouTube, Susan Wojcicki, a également décidé de réagir. Avec la médiatisation du sujet, sa fille lui a demandé s’il est vrai qu'il y a des raisons biologiques pour lesquelles il y a moins de femmes dans la technologie et aux postes de responsabilités. « Non, ce n’est pas vrai », a-t-elle répondu. Mais Wojcicki avoue que la question l'a toujours dérangée tout au long de sa carrière.
Susan Wojcicki
Écrivant dans une colonne de Fortune, la CEO de YouTube affirme que l'interrogation sur les capacités des femmes est « omniprésente » dans le monde de la technologie et que le mémo de James Damore est « un autre signal décourageant pour les jeunes femmes qui aspirent à étudier l'informatique. »
« Cette question [de savoir si les femmes sont faites pour la tech] a beaucoup pesé sur ma carrière dans [le milieu de] la technologie », explique Susan Wojcicki. « Bien que j’aie eu de la chance de travailler dans une entreprise où j'ai reçu beaucoup de soutien – des leaders comme Larry Page, Sergey Brin, Eric Schmidt et Jonathan Rosenberg, à des mentors comme Bill Campbell – mon expérience dans l'industrie de la technologie m'a montré à quel point ce problème est omniprésent », dit-elle.
Wojcicki explique qu’elle a dû faire face, à maintes reprises, à un manque de considération lié au fait que certains estimaient que les femmes ne seraient pas aussi bonnes que les hommes dans la tech. « Mes capacités et mon engagement envers mon travail ont été mis en doute. J'ai été mise à l'écart dans des événements clés de l'industrie et des rassemblements sociaux. J'ai eu des rencontres avec des leaders externes où ils s'adressaient principalement aux collègues masculins les plus juniors. On m'a souvent coupé la parole et mes idées ont été ignorées jusqu'à ce qu'elles soient reformulées par des hommes », raconte-t-elle. « Peu importe combien de fois tout cela s'est passé, ça fait encore mal », dit-elle avant d’ajouter que : « donc, lorsque j'ai vu le mémo qui a circulé la semaine dernière, j'ai ressenti une nouvelle fois cette douleur et j'ai eu de l'empathie pour le mal que cela a dû causer aux autres. »
Si certaines femmes employées chez Google ont le même sentiment que la directrice générale de YouTube, alors le géant de la recherche en ligne a des raisons de craindre leur colère. D’ailleurs, un cabinet d'avocats de San Francisco prépare un recours collectif contre Google pour discrimination salariale basée sur le genre. Le cabinet a pour cela lancé le mouvement Equal Pay for Google Women depuis la mi-juillet pour inviter les femmes employées de Google à s’unir pour intenter un procès contre l'entreprise. Déjà 70 femmes auraient contacté le cabinet qui, à l’heure actuelle, examine les éléments fournis afin de mettre en évidence une preuve des allégations selon lesquelles les femmes seraient moins payées que les hommes pour le même travail chez Google.
The Guardian confirme également que plus de 60 femmes employées et anciennes employées de Google envisagent de poursuivre le géant de la tech pour des raisons de sexisme et de discrimination salariale. James Finberg, l’un des avocats à avoir initié le mouvement a déclaré au Guardian que ces femmes prétendent avoir gagné moins que les hommes chez Google malgré des qualifications égales et des postes comparables. D'autres disent également avoir lutté de diverses manières pour faire avancer leur carrière chez Google en raison d'une « culture hostile aux femmes ».
Sources : Fortune, The Guardian
Et vous ?
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TallyHoMembre éprouvéCa me rappelle furieusement les raccourcis faciles en prêtant des intentions aux gens afin de les discréditer...C'est parti pour ce balancer des études dans chaque camps
Vous (car je ne te vise pas spécialement) restez accrochés à ce soi-disant sexisme, vous contre-argumentez uniquement sur un plan personnel, sans même donner de liens pour contrer ses références. Il y a un article sur ce fil qui va dans le sens de cet ex-employé GG. Pourquoi n'en parlez vous pas ?
Vous ne pouvez même pas donner une phrase qui est clairement désobligeante pour les femmes, tout ce que vous montrez, c'est de l'interprétation selon vos convictions. A la limite, c'est même vous qui faites de la discrimination en vous indignant quand il dit que les femmes sont plutôt disposées aux émotions que les hommes. Est ce que vous pensez que l'émotion est inférieure à l'idée ?
Tout ce que vous lui reprochez, en lui prêtant un bashing des femmes, peut être aussi pris dans l'autre sens. En tant qu'homme, je pourrais aussi me sentir vexé qu'il pense que je n'ai pas d'émotion, que je suis moins sociable, etc... Sauf que si je pense ça, c'est uniquement dû à l'interprétation et l'extrapolation de ses propos.
Alors je veux bien que chacun donne son avis mais, s'il vous plait, faites le sérieusement et avec un minimum d'honnêteté. Déjà en lisant le mémo et en discutant sérieusement avec des vrais contre-arguments sur le fond et pas avec des interpétations, des parallèles douteux sur les homos ou le vote des femmes et des convictions bien-pensantes.le 10/08/2017 à 21:53 -
DevTroglodyteMembre extrêmement actifAllez hop, un pti témoignage :
Bon ok, elle ne parle pas d'informatique, mais bon
Accessoirement, personnellement je ne pense pas que la génétique est un argument merdique, mais que dans le sujet présent, son impact est beaucoup moins important (voire sans intérêt) comparé à l'environnement social des enfants. C'est plus l'influence des parents et des adultes en général qui va influencer les enfants, la génétique va éventuellement plus apporter des atouts à tel ou tel individu dans un domaine. Mais si les femmes ne s'orientent que très peu dans l'informatique dans l'occident, c'est parce qu'elles ne sont pas incitées à le faire, de part leur environnement proche.le 28/08/2017 à 8:43 -
BenoitMExpert confirméC'est simple :
Avant c'était des cartes perforées avec des trous, donc les femmes étaient plus compétentes.
Maintenant c'est des bits donc les hommes sont plus compétents.
Vendredi powerle 01/09/2017 à 15:49 -
Jon ShannowMembre extrêmement actifle 31/08/2017 à 13:09
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SaverokExpert éminentSi je te comprends bien, pour toi, il est impossible de débattre dans une entreprise ?
D'autant plus lorsqu'elle est américaine ?
Avant de démissionner, tu peux quand même tenter de changer les choses en interne, non ?
Y compris aux Etats Unis, il n'est pas permis de licencier sur un coup de tête, surtout lorsqu'un employé expose une opinion.
Si James Damore attaque en juste Google, c'est bien qu'il a une base légale sur lequel le faire, non ?
Note : Je trouve ta conception de l'entreprise un peu despotique.le 19/02/2018 à 12:02 -
SaverokExpert éminentEn quoi le fait de ne pas parler une langue est de la discrimination ?
Pour moi, il s'agit d'une compétence.
Si un poste exige d'être bilingue anglais/français et que le candidat n'est pas retenu car il ne parle que l'une des 2 langues exigées, ce n'est en aucun cas de la discrimination. C'est juste logique car le candidat ne convient pas au poste.
C'est un peu comme si on hurlait à la discrimination si je n'embauchais pas mon plombier dans mon équipe sous prétexte qu'il ne sait pas programmer
Autrefois, mon niveau en anglais était exécrable et cela m'a fermé des portes et c'était normal vu que les postes nécessitaient de parler anglais.
J'ai pris des cours et je me suis investi pour atteindre un niveau acceptable en anglais et j'ai pu accéder à ces postes.
Y a que moi qui trouve ça normal ?le 19/02/2018 à 15:39 -
math_labMembre éprouvéPetit aparté: je suis vraiment impressionné que la discussion ne soit pas parti complètement en sucette comme tous les autres threads que j'ai pu voir a ce sujet (de ce que j'ai vu des discussions en anglais, ça finit toujours par des accusations de nazisme et autre
). Bravo a la communauté DVP. le 11/08/2017 à 10:46 -
Marco46Expert éminent sénior
Quand les deux parents travaillent les enfants ne sont pas éduqués correctement.
Du coup il faudrait confier les enfants des parents qui travaillent à une sorte de DAS.
Si dans un foyer les enfants sont mal éduqués c'est forcément la faute de la femme parce qu'elle travaille.
Plus je lis d'interventions sur ce fil, plus je me rends compte du chemin à parcourir pour les femmes, c'est une révélation pour moi, je pensais pas qu'on était aussi loin dans la connerie.
Et allez la rengaine habituelle sur l'instinct maternel. On va refaire le débat de la dernière fois, je me rappelle plus sur quel fil c'était. Il va falloir encore démontrer que l'instinct maternel est une construction culturelle ...
Gné ? C'est quoi ce délire de vouloir confier les enfants à un organisme "d'éducation" ... Tu sais que les enfants ils vont à l'école pendant que leurs parents travaillent ? Ou alors tu parles seulement de la petite enfance ?le 25/08/2017 à 11:19 -
NeckaraInactifJe prépare le pop-corn, j'ai l'intuition que cette affaire ne va en devenir que plus croustillante.
Cela va peut-être même aller jusqu'à la manière que Youtube a de censurer certaines vidéos plus que d'autres. Difficile pour Google de nier son biais envers les conservateurs.
Pour rappel le mémo en question a été plutôt bien écrit, nuancé, et sourcé et aurait mérité une réponse de même qualité. Pour le contexte, en Amérique, les SJW sont beaucoup plus extrêmes qu'en France.le 09/01/2018 à 17:39 -
Marco46Expert éminent séniorNon il a considérablement baissé. L'informatique initialement s'est développé dans les milieux universitaires où la parité était relativement présente en informatique. Je t'invite à regarder la conférence de Bob Martin intitulée "The Future of programming", il en parle un peu.
Si toutes les statistiques sur le sujet, cela a été démontré très souvent notamment par l'INSEE qui dispose de statistiques détaillées. Tu peux affirmer autant que tu veux que le soleil est au centre de l'univers, peu importe, tu es dans l'erreur. Il ne te reste plus qu'à prouver que l'INSEE se trompe. On te regarde !le 15/01/2018 à 13:54