Comme nous l’avons annoncé en octobre dernier, Bruxelles envisagerait d’infliger une lourde amende à Google pour abus de position dominante avec son système d’exploitation mobile Android. Reuters vient de confirmer cette information. D’après deux sources familières à la question, les régulateurs antitrust de l’Union européenne ont mis en place un panel d'experts pour donner leur opinion sur l'affaire. Si le panel valide les conclusions de la Commission européenne, elle pourrait alors annoncer sa décision avant la fin de l’année.
Rappelons-le, l'enquête de la Commission européenne fait suite à une plainte déposée en mars 2013 par FairSearch, un lobby soutenu par des entreprises qui estiment être désavantagées par la domination de Google sur le marché des moteurs de recherche. En avril 2015, Bruxelles a donc ouvert une procédure d'examen formelle contre le géant de la recherche en ligne. Pendant son enquête, Bruxelles a constaté que les fabricants qui souhaitent préinstaller Google Play Store sur leurs appareils sont forcés par Google à préinstaller également Google Search et d'en faire leur moteur de recherche par défaut sur ces appareils. Par ailleurs, ceux qui souhaitent préinstaller Google Play Store ou Google Search doivent aussi préinstaller le navigateur Chrome de Google. Bruxelles estime que, de cette manière, Google a fait en sorte que son moteur de recherche et son navigateur soient préinstallés sur la grande majorité des appareils vendus dans l’espace économique européen (EEE).
Google vient juste d’être condamné à une amende de 2,4 milliards d’euros pour avoir favorisé son service de comparaison de prix (Google Shopping) dans ses résultats de recherche. Mais d’après Reuters, il est probable que l'amende pour le cas Android soit supérieure aux 2,4 milliards d’euros fixés pour le cas de Google Shopping. Autrement dit, Google devrait battre son propre record. La Commission européenne est également susceptible de demander à Google d’arrêter les pratiques anticoncurrentielles qui lui sont reprochées. Il faudra toutefois attendre l’examen du panel avant de prononcer la décision contre Google. Le travail de ce panel d’experts consistera à examiner les conclusions initiales de l’UE pour s'assurer que le cas est robuste.
Google pour sa part avait défendu que son OS mobile Android n’est pas anticoncurrentiel. En ce qui concerne la préinstallation d’applications Google sur les appareils Android, Google a réfuté le fait que cela limite les choix des utilisateurs. D’après le géant de l’Internet, l'existence de Google Play prouve aussi que les utilisateurs ont la possibilité de remplacer les applications de Google par des applications tierces. Google a également expliqué qu’il ne force pas les constructeurs à installer ses applications, et que d’ailleurs, l'entreprise offre plus de choix aux utilisateurs que ses concurrents Apple avec iOS et Microsoft avec Windows 10 Mobile / Windows phone.
Source : Reuters
Antitrust : l'UE consulte un panel d'experts sur le cas Android avant une nouvelle amende record
Qu'elle envisagerait d'infliger à Google
Antitrust : l'UE consulte un panel d'experts sur le cas Android avant une nouvelle amende record
Qu'elle envisagerait d'infliger à Google
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !