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L'Ukraine attribue la paternité du wiper Petya/NotPetya à la Russie

En s'appuyant sur des données de la firme ESET entre autres

Le 2017-07-02 08:10:43, par Patrick Ruiz, Chroniqueur Actualités
Une semaine après que le wiper Petya/NotPetya a commencé à sévir, d’abord en Ukraine, puis de par le monde, les firmes de sécurité commencent à publier leurs analyses respectives du phénomène, ce qui lance la chasse aux sorcières dans ce nouveau feuilleton.

Se fondant sur une analyse toute récente de la firme de sécurité ESET entre autres, les services secrets ukrainiens viennent d’accuser la Russie d’avoir planifié et lancé cette nouvelle cyberattaque d’envergure mondiale.

Les analyses de la firme ESET et Kaspersky Lab notamment lient le wiper Petya/NotPetya aux activités d’un groupe de hackers qui opère depuis 2007. Les campagnes malicieuses attribuées à ce groupe ont tour à tour pris des noms comme Sandworm, TeleBots ou Black Energy particulièrement connue pour avoir plongé l’ouest de l’Ukraine dans le noir en décembre 2015.

KillDisk fait également partie de la longue liste de malwares dans l’arsenal de ce groupe. On sait qu’il a été conçu pour provoquer des pannes sur les réseaux électriques ukrainiens en 2015, probablement dans le dessein de saboter des systèmes industriels ou masquer les traces d’une cyberattaque.

Le plus intéressant à son sujet est le parallèle qu’il est possible d’établir avec le wiper Petya/NoPetya déguisé en ransomware. En décembre 2016, la firme de sécurité CyberX a découvert un échantillon de KillDisk déguisé en ransomware, une analyse confirmée par celle de la firme de sécurité ESET en janvier 2017. Le montant exigé par les hackers dans le cadre de ces campagnes indiquait clairement que l’utilisation du malware contre l’Ukraine avait uniquement des desseins destructeurs.

C’est d’ailleurs sur les similarités entre les infrastructures exploitées, les tactiques, les techniques, les procédures et surtout sur le choix de la victime que la firme ESET base sa récente analyse pour établir le lien entre le wiper Petya/NotPetya et les campagnes Sandworm, Black Energy et TeleBots entre autres.

« Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Il s’agit de la dernière d’une longue série d’attaques similaires contre l’Ukraine », peut-on lire dans le rapport d’Anton Cherepanov de la firme ESET. Et d’ajouter que « ce groupe continue d’améliorer ses méthodes pour mener des attaques contre l’Ukraine. Avant cette vague d’attaques, le groupe en avait au secteur financier de ce pays. Celle-ci est plutôt dirigée contre des entreprises. Seulement, les hackers auraient sous-estimé les capacités de diffusion du malware. Raison pour laquelle il est devenu incontrôlable ».

Ainsi, pas d’attaque frontale de la firme de sécurité vis-à-vis d’un État. En matière de cybersécurité, les conclusions sont tirées avec la plus grande prudence. Il est simplement question d’un groupe que d’autres acteurs de la scène ont eu à lier à la Russie dans le cadre d’autres campagnes. Du point de vue du Service de sécurité ukrainien cependant, ces développements sont suffisants pour, sans détour, pointer un doigt accusateur sur la Russie.

Igor Mozorov, un membre de la Chambre haute du parlement russe, a qualifié les accusations de l’Ukraine contre la Russie de « fiction » et a ajouté que cette cyberattaque serait plutôt l’œuvre des Américains.

Source : Go, ESET

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Voir aussi :

Des pirates provoquent une nouvelle panne d'électricité en Ukraine, la campagne d'attaques a ciblé d'autres infrastructures sensibles
  Discussion forum
29 commentaires
  • marsupial
    Expert éminent
    Quelle bande d'escrocs ces assureurs !
  • spawntux
    Membre confirmé
    Bonjour,

    En résumé on a un cabinet d'avocat qui tente de se faire du fric à droite et a gauche .

    Tip top tout ca
  • Madmac
    Membre extrêmement actif
    Il faut-être culotté pour présumer des motifs des auteur, sans les connaître. Mais pour éviter de devoir payer 100 millions, j'essayerais aussi de vendre ce type de pommade.
  • Florian_PB
    Membre averti
    Là c'est une surprise pour pas grand monde que la Russie soit pointée du doigt, et encore moins que celle-ci désigne les américains. Bientôt une cyberguerre froide (même si elle a déjà commencée en réalité).
  • pik_0fr
    Nouveau membre du Club
    Envoyé par philou44300
    Merci pour vos retours et effectivement Jipété je ne comprend pas aussi en quoi cela empêche de démarrer à partir d'un live cd. Je pense également que cela empêche de récupérer les données à partir d'un live cd car, comme expliqué par Grimly, cela doit chiffrer ce qui contient les emplacements des fichiers sur le disque dûr (mais je ne m'y connais pas assez dans ce domaine).
    crypté la table NTFS c'est comme crypté le sommaire d'un livre et de dire où est le paragraphe sur tel chose. A part scanner le disque en entier c'est la galère. Il existe des outils pour reconstruire des tables mais le temps d'action est démentiel.

    Et pour moi aussi, le cryptage de la table ne peut pas empêcher le boot sur liveCD ou USB (qui est géré par le Bios de la Carte Mère), mais la récupération. J'ai lu par contre que c'est un cryptage de la MBR qui oblige le reboot sur Petya donc si on est suffisamment rapide en réaction, lorsqu'il reboot la première fois on doit pouvoir sauver les données elles même, mais il faudra reconstitué la table NTFS. Au delà du premier reboot il crypte aussi les données.
  • walloon
    Candidat au Club
  • gangsoleil
    Modérateur
    L'attitude de l'assureur ne m'étonne pas : pour le moment, ce genre de risques n'est pas directement pris en compte dans les barêmes des assurances, et il est donc assez logique qu'ils refusent de payer en se disant que s'ils payent ici, c'est la porte ouverte à d'autres règlements.

    Il est probable qu'on voit les primes d'assurance augmenter si ce risque doit être couvert.
  • CoderInTheDark
    Membre émérite
    Il me vient une pensée d'un grand penseur, qui aimait les français

    Al Bundy (Maried with children)
    "
    * Insurance is like marriage.
    You pay and pay but you never get anything back."