Emploi : une étude suédoise indique que les candidats de plus de 40 ans sont filtrés dans les processus d'embauche
Qu'en est-il de l'IT en France ?
Le 2017-06-26 13:36:37, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Une étude universitaire menée par deux économistes suédois vient confirmer le phénomène de discrimination basée sur l’âge sur le marché de l’emploi. L’étude réalisée pour l'Institut suédois pour l'évaluation de la politique du marché du travail et de l'éducation (IFAU) montre notamment que les demandeurs d’emploi sont filtrés dès l’âge de 40 ans dans les processus de recrutement.
Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont envoyé plus de 6000 demandes d'emploi fictives à des entreprises qui avaient affiché des offres d'emploi pour différents postes : administrateurs, nettoyeurs, assistants de restaurants, vendeurs, agents commerciaux, chauffeurs de camion, etc. Ils ont ensuite compilé les réponses des employeurs, telles que les invitations à des entretiens d'embauche. Il faut noter que les candidats fictifs étaient âgés de 35 à 70 ans.
Les résultats ont montré que la probabilité d'être contacté par un employeur baisse fortement dès l’âge de 40 ans, et continue de diminuer encore plus avec l'âge. Les chercheurs expliquent également que presque personne proche de l’âge de la retraite n’a été contacté. « Il ne devrait pas y avoir de doute que les employeurs font de la discrimination sur la base de l'âge », déclare Magnus Carlsson, l'un des auteurs du rapport. « Nous trouvons des effets très importants et l'âge est vraiment un facteur négatif dans le processus de recrutement », a-t-il ajouté.
Les chercheurs ont ensuite effectué un sondage auprès des employeurs pour interpréter les résultats de l'expérience ; ce qui a permis de comprendre pourquoi les employeurs rejettent les candidats après 40 ans. En fait, les employeurs croient que les employés commencent déjà à perdre certaines capacités dans l'âge moyen, explique Stefan Eriksson, du département d'économie de l'Université d'Uppsala, l’un des auteurs de l’étude.
Un questionnaire envoyé à une sélection d'employeurs a en effet montré qu'il existe trois caractéristiques que les employeurs considèrent comme importantes et qu’ils craignent que les salariés de plus de 40 ans aient commencé à perdre : la capacité d'apprendre de nouvelles choses, la capacité d'être adaptables et flexibles, la capacité d’être conduits et prendre des initiatives.
Si cette étude est plus spécifique au marché suédois de l’emploi, la réalité ne semble pas être différente pour le marché de l’IT et en dehors de la Suède. « Avec l’âge, la valeur d’un programmeur diminue sur le marché de l’emploi, il devient plus difficile pour ce dernier d’obtenir un job », disait Vivek Wadhwa, un ancien de Harvard et entrepreneur d’origine indienne. Même si les jeunes programmeurs ne bénéficient pas toujours d’une solide expérience, Vivek Wadhwa pense que les entreprises les préfèrent aux programmeurs âgés. La raison ? Les jeunes sont plus enthousiastes, mais aussi moins coûteux et plus facilement exploitables, avait-il indiqué. Sur ce point, il rejoint donc les résultats de l’étude suédoise : les employeurs craignent que les salariés de plus de 40 ans aient commencé à perdre la capacité d'être adaptables et flexibles, mais aussi la capacité d’être conduits.
En France, de nombreux débats sur ce site indiquent que la réalité n’est pas différente dans le milieu de l’IT. On peut facilement se sentir vieux avant même d'atteindre la quarantaine, surtout quand on se retrouve dans une entreprise où les trois quarts des nouveaux développeurs embauchés viennent de sortir de l’école. S’il est clair que lorsqu’on approche l’âge de la retraite, il devient difficile de trouver un nouvel emploi, y a-t-il un âge précis à partir duquel les candidats sont filtrés dans les processus de recrutement ?
Source : Université d'Uppsala
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Quelles sont les capacités recherchées par les entreprises que pourraient perdre les candidats plus âgés ?
Pensez-vous que les candidats IT sont filtrés par les employeurs déjà à 40 ans ?
Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont envoyé plus de 6000 demandes d'emploi fictives à des entreprises qui avaient affiché des offres d'emploi pour différents postes : administrateurs, nettoyeurs, assistants de restaurants, vendeurs, agents commerciaux, chauffeurs de camion, etc. Ils ont ensuite compilé les réponses des employeurs, telles que les invitations à des entretiens d'embauche. Il faut noter que les candidats fictifs étaient âgés de 35 à 70 ans.
Les résultats ont montré que la probabilité d'être contacté par un employeur baisse fortement dès l’âge de 40 ans, et continue de diminuer encore plus avec l'âge. Les chercheurs expliquent également que presque personne proche de l’âge de la retraite n’a été contacté. « Il ne devrait pas y avoir de doute que les employeurs font de la discrimination sur la base de l'âge », déclare Magnus Carlsson, l'un des auteurs du rapport. « Nous trouvons des effets très importants et l'âge est vraiment un facteur négatif dans le processus de recrutement », a-t-il ajouté.
Les chercheurs ont ensuite effectué un sondage auprès des employeurs pour interpréter les résultats de l'expérience ; ce qui a permis de comprendre pourquoi les employeurs rejettent les candidats après 40 ans. En fait, les employeurs croient que les employés commencent déjà à perdre certaines capacités dans l'âge moyen, explique Stefan Eriksson, du département d'économie de l'Université d'Uppsala, l’un des auteurs de l’étude.
Un questionnaire envoyé à une sélection d'employeurs a en effet montré qu'il existe trois caractéristiques que les employeurs considèrent comme importantes et qu’ils craignent que les salariés de plus de 40 ans aient commencé à perdre : la capacité d'apprendre de nouvelles choses, la capacité d'être adaptables et flexibles, la capacité d’être conduits et prendre des initiatives.
Si cette étude est plus spécifique au marché suédois de l’emploi, la réalité ne semble pas être différente pour le marché de l’IT et en dehors de la Suède. « Avec l’âge, la valeur d’un programmeur diminue sur le marché de l’emploi, il devient plus difficile pour ce dernier d’obtenir un job », disait Vivek Wadhwa, un ancien de Harvard et entrepreneur d’origine indienne. Même si les jeunes programmeurs ne bénéficient pas toujours d’une solide expérience, Vivek Wadhwa pense que les entreprises les préfèrent aux programmeurs âgés. La raison ? Les jeunes sont plus enthousiastes, mais aussi moins coûteux et plus facilement exploitables, avait-il indiqué. Sur ce point, il rejoint donc les résultats de l’étude suédoise : les employeurs craignent que les salariés de plus de 40 ans aient commencé à perdre la capacité d'être adaptables et flexibles, mais aussi la capacité d’être conduits.
En France, de nombreux débats sur ce site indiquent que la réalité n’est pas différente dans le milieu de l’IT. On peut facilement se sentir vieux avant même d'atteindre la quarantaine, surtout quand on se retrouve dans une entreprise où les trois quarts des nouveaux développeurs embauchés viennent de sortir de l’école. S’il est clair que lorsqu’on approche l’âge de la retraite, il devient difficile de trouver un nouvel emploi, y a-t-il un âge précis à partir duquel les candidats sont filtrés dans les processus de recrutement ?
Source : Université d'Uppsala
Et vous ?
-
NSKisEn attente de confirmation mail
Les "jeunes sont plus performantS"??? Avec ce genre de remarque, tu n'as pas dû gérer souvent des équipes de projet
PS: J'espère que dans le futur, tes "jeunes plus performants" sauront garder "une meilleur ambiance de travail" parce qu'il y a quelque chose qui t'a échappé dans ta belle théorie: les "vieux" qui ne trouvent plus de boulot vont être à la charge des "jeunes performants"!!!le 26/06/2017 à 21:33 -
henri_bMembre du ClubOn vient de me signifier que j'étais effectivement trop vieux (42) pour répondre à une annonce... Pour un poste où l'âge n'a a priori aucun rapport. On a même pas voulu prendre mon CV... Bref clairement l'âge est déjà une barrière prioritaire pour certains...le 26/06/2017 à 14:30
-
NSKisEn attente de confirmation mailQuand je lis les commentaires, j'ai vraiment l'impression d'être tombé sur un groupe de blanches colombes
Oh les gars! Ouvrez les yeux! Aucun besoin d'avoir une étude de 2 universitaires: Aussi bien dans l'IT que dans tous les autres secteurs d'activité, un profil de 35 ans et plus (il y a longtemps que la limite n'est plus à 40 ans!!!) passe immédiatement à la poubelle!
Pourquoi? Plusieurs raisons de point de vue de l'employeur:
1. Le "vieux" est trop cher
2. Le "vieux" est moins docile
3. Le "vieux" est plus lent
L'expérience? Il y a longtemps que tout le monde s'en tape... Surtout quand le RH a moins de 30 ans... Et oui, chez eux aussi, on chasse le vieux!!!
Il y a un seul cas où le plus de 35 ans est considéré: Si ce dernier correspond au "mouton à 5 pattes" que la société recherche depuis 6 mois...le 26/06/2017 à 19:17 -
MyCatCanCodeMembre éclairéLa solution : retraite à 35 ans !
Au boulot les jeunes, puisqu'il n'y a qu'eux qui peuvent bosser !... le 26/06/2017 à 21:30 -
MyCatCanCodeMembre éclairéPar contre, on peut s'interroger sur la pérennité d'un système qui laisse les 2/3 de la population sur le bord de la route. Une société qui comporte plus d'exclus que d'inclus n'a pas d'avenir.
De plus les quadras/quincas ont souvent des ados à charge, en les excluant, on condamne aussi la génération montante.le 26/06/2017 à 21:34 -
phili_bExpert éminentQu'est ce qu'on peut ne pas lire comme lieux communs. Déjà si les "vieux" ne codent plus ce n'est pas de leur propre chef forcément.
En plus l'article initial sur la Suède ne parlent pas des codeurs mais de tout les secteurs d’activité. Quels études disent que les jeunes sont plus performants ? Beaucoup de jeunes pédalent dans la semoule au début de leur professionnelle et c'est normal, ça s'appelle l'inexpérience, l'apprentissage de la vie professionnelle.
Et parler de meilleure ambiance de travail, quelle généralisation qui sort de nulle part: entre les mauvaises et bonnes ambiances que j'ai vécu, aucune ambiance n'était liée à l'age moyen.
Si les jeunes sont plus facilement embauchés (mais seulement dans l'IT car dans d'autres domaines c'est très compliqué d'avoir un boulot en sortant des études) c'est surtout qu'ils sont plus malléables et moins chers. Mais ce jeunisme tient aussi à l'évolution rapide de la technologie en informatique: vu les renouvellement fréquents de technologie il est plus facile d'embaucher des jeunes déjà formés que des "vieux" qu'il faut reformer.
Et parler de "vieux" à 40 ans c'est n'importe quoi : à 33 ans si j'en crois ton profil, tu auras bientôt un pied dans la tombe. Une entreprise et un pays sain, ce n'est pas privilégier une tranche d'âge ou une autre, c'est faire participer toutes les tranches d'ages. La gérontocratie (je parle des vraies gens agés de plus de 70 ans) n'est pas une bonne chose, mais je ne pense pas que la jeunicratie soit une bonne chose aussi. Le plus sain est que les gens qui ont plus d'expérience, transmettent leur connaissance aux plus jeunes, mais sans tomber dans les travers de la rétention d'information ou des petits chefs. Tout les profils (age, origine sociale, sexe, culture) sont nécessaires.
Mais bon "Don't feed the troll".le 26/06/2017 à 23:51 -
GlutinusInactifPourquoi un RH dans l'informatique est un non-sens ? Les RH est un métier "nouveau", il n'est pas nécessaire dans toutes les boites (il est malheureusement mal connoté car écho aux plans sociaux, licenciements, poussages à la porte, placardisation ; et les RH se sont faits entuber aussi, ils pensaient qu'ils auraient des moyens pour faire évoluer positivement la société et on leur donne autant des tâches de merde qu'aux informaticiens... et ô surprise, qu'aux commerciaux, opérations, juridiques ! Mais je vais t'apprendre un truc, mec, y a pas que dans l'info qu'on a menti des années pendant les formations et fait croire que leurs études théoriques et l'image qu'on a à la télé est différente de la réalité !
Encore une fois, le rôle des RH n'est pas de tout connaître de la société, techniquement. S'ils savaient tout sur la technique, ils seraient dev. Et, grosse surprise, c'est pas nécessairement leur rôle de faire du recrutement, mais de suivre l'évolution des besoins en terme de personne dans la société (d'où, "Ressources Humaines", c'est bien choisi, comme terme). Certains RH sont recruteurs, ils devraient alors avoir la dénomination de "RH - recruteur". Et à mon goût, n'aurait pas besoin de savoir ce qu'est la technique. L'aberration, c'est s'il y a un recrutement d'un technique sans test technique (qui ne soit pas un QCM blablabla là n'est pas le débat).
Le truc, c'est que le RH - recruteur doit savoir si le candidat rentre dans le cadre de la politique de la société. Après, SSII, "client final", chacun y voit sa finalité.Envoyé par devDePassage
Mais c'est quoi le rapport ???Envoyé par devDePassage
Etymologiquement, senior veut juste dire "plus vieux", pas "les plus vieux".
Là où réside le paradoxe, l'ironie, voire le foutage de gueule, c'est qu'on le ressort à tout moment pour donner une échelle sur ce dont on a envie. Lorsque j'ai changé de SSII la première fois, je devais avoir 26 ans ; donc logiquement, à mon premier entretien annuel dans cette nouvelle SSII, à 27 ans donc, on m'a fait comprendre que j'avais suffisamment de "seniorité" - on aurait pu employé "maturité", "expérience" comme autre termes - pour devenir "manager". Manager de SSII, hein, pas chef d'équipe ou de projets, mais faire les plans annuels et recueillir les doléances de petits consultants nouveaux. J'avais dit que pourquoi pas, j'y réfléchirai, et quand on est venus - à mon initiative sinon ça ne se serait pas fait - sur le volet de la rémunération, mon manager m'a dit que, heu, je manquais de "seniorité" pour çale 24/07/2017 à 11:07 -
Vincent PETITModérateur
Jamais lu un résumé aussi efficace et terriblement vrai !Envoyé par phili_b
Mais je te rassure, ce n'est pas que dans l'IT c'est clairement partout et pour la raison que NSKis donne : L'expérience et donc la qualité, c'était avant ça. Maintenant c'est rapide et pas cher.
- De plus en plus les sociétés ont des visions à court termes.
- De plus en plus elles sont dirigées par des gens qui ne connaissent pas le coeur de métier, qui s'en tape et qui veulent faire du fric avant tout.J'ai déjà vu des trucs qui dépassent l'entendement ! En terme de politique de recrutement, sur 10 ans seulement, là où une certaine entreprise recrutait des profils BAC jusqu'à BTS électronique pour son site de production, aujourd'hui elle a embauché des CAP petite enfance, un menuisier et un ancien chef cuisinier (il me semble).... c'était moins cher ! Incroyable. L'idée du PDG est de leur faire passer une ou deux formations vite fait histoire de leur faire apprendre 2 ans d'études après le BAC en 3 jours parce que faut que ça produise.
Ce genre de chose se développe partout.
Oui mais a ce rythme, encore une génération et il n'y aura plus d'expérimenté.le 27/06/2017 à 0:40 -
gregjaMembre régulierCe que tu dis est très juste et me rappelle une anecdote : une SSII m'avait confié une mission car ils n'avaient personne de dispo à mettre dessus. J'avais tellement bien bossé que le client était content, mais pas la SSII. J'avais refactorisé beaucoup de code, et réécrit une seule chaîne de traitement à partir d'une dizaine de chaines dupliquées qui faisaient à peu près la même chose. Et en plus j'avais tout documenté. Bref, j'avais liquidé, aux yeux de la SSII un poste potentiel de travail récurrent. Le client lui était content car il comprenait enfin comment maintenir cette fichue chaîne (spécialisée dans l'échange de données informatisées). Comme m'avait gentiment dit un responsable de la SSII, "toi tu fais dans la qualité, nous on fait dans le volume". Ils ne m'ont jamais demandé de retravailler pour eux.le 29/06/2017 à 10:23
-
gregjaMembre régulierTout à fait d'accord avec ce qui a été écrit dans ce forum sur la discrimination des plus de 40 ans.
J'ai l'impression que le vrai fond de l'affaire - comme l'a dit un de nos camarades - c'est que la pénurie d'informaticiens est une gigantesque mascarade. Elle est probablement orchestrée par le MEDEF, le Syntec et les pouvoirs publics en général. Si pénurie il y avait, les salaires moyens seraient plus élevés, et tout le monde aurait du boulot, même les vieux.
Or les salaires stagnent depuis plus de 15 ans sur la plupart des métiers liés au développement logiciel.
Mais cette pénurie imaginaire dope le marché de la formation, et permet aux pouvoirs publics de justifier de vouloir former les enfants à la programmation dès la primaire (dans certains pays ils veulent démarrer dès la maternelle).
Il reste peut être encore un secteur réellement pourvoyeurs d'emplois, celui du BigData, dans lequel il semble que la pénurie de compétences soit encore une réalité. Du coup se former à des langages comme Scala, R et Python a du sens. Pour les autres langages... c'est plutôt la roulette russe.le 29/06/2017 à 10:09