Depuis février dernier, Waymo, la filiale de Google (Alphabet depuis 2015) chargée du développement de véhicule automne est aux prises dans un procès avec Uber, l’entreprise de voitures avec chauffeur. Pour ceux qui n’ont pas suivi le développement des différentes étapes de cette affaire, il faut savoir que depuis environ sept ans, Google à travers Waymo peaufine son système qui sous-tend les voitures autonomes. Anthony Levandowski, qui travaillait pour Waymo sur la Google car a démissionné depuis le 27 janvier 2016 afin de créer sa propre entreprise nommée Otto.
Toutefois, avant de démissionner, Levandowski aurait téléchargé 14 000 documents incluant des fichiers confidentiels relatifs au système de télédétection par laser (LiDAR) qui permet de guider la voiture autonome de Google. Par ailleurs, Levandowski aurait également confié à un tiers avant sa démission qu’il envisagerait de reproduire le système de Waymo avec une nouvelle entreprise. Et un peu plus d’une semaine après, ce dernier a été aperçu au siège d’Uber.
Un peu moins de deux semaines après son tour chez Uber, Levandowski démissionne sans préavis le 27 janvier 2016 et crée cinq jours plus tard Otto Trucking. Sept mois plus tard, cette nouvelle entreprise est rachetée par Uber qui met Levandowski à la tête de la division Advanced Technologies Group (ATG) chargé de concevoir les logiciels et matériels pour les voitures autonomes. Depuis, Uber développe les fonctionnalités de sa voiture autonome bon gré mal gré. Selon Google, Uber aurait planifié tout ce scénario afin de s’approprier les secrets technologiques de sa voiture autonome. Mais ces accusations sont réfutées par Uber qui soutient que son système soutenant ses voitures autonomes a été développé indépendamment du système de Waymo.
Et pour montrer sa bonne foi dans cette affaire, Uber aurait suggéré à Levandowski de coopérer dans le procès qui l’oppose à Waymo. Toutefois, lorsque ce dernier a été interrogé par le juge pendant le procès, Levandowski a invoqué le cinquième amendement afin d’éviter d’être condamné par les réponses qu’ils pourraient donner. Nous rappelons que le cinquième amendement des États-Unis stipule, en plus des autres droits, que « ;nul ne pourra, dans une affaire criminelle, être obligé de témoigner contre lui-même ;». En invoquant cet amendement, Levandowski se met à l’abri des poursuites éventuelles, mais avoue en filigrane être reprochable de certains faits.
Face à ces faits, la réponse d’Uber ne s’est pas fait attendre. L’entreprise a limogé purement et simplement, Levandowski, le vice-président de technologie et l’ingénieur en chef de l’entreprise de voiture autonome. Selon un mail interne parvenu à la connaissance du New York Times, la fin du contrat de Levandowski prend effet immédiatement.
Et pour mieux se dédouaner des actions de Levandowski, Angela Padilla, avocate générale adjointe d’Uber pour l’emploi et le litige, aurait affirmé dans un mail adressé aux employés de l’entreprise qu’au « ;cours des derniers mois, Uber a fourni des preuves significatives au tribunal pour démontrer que notre technologie de conduite autonome a été construite de manière autonome. […] Au cours de cette même période, Uber a exhorté Anthony à coopérer pleinement pour aider le tribunal à connaître les faits et, en fin de compte, aider à prouver notre cas ;».
Il faut préciser que depuis avril, Uber avait révoqué Levandowski de ses fonctions pour le mettre dans un département non lié au système LiDAR. À la place de ce dernier, Eric Meyhofer qui n’est pas directement lié à cette affaire a été nommé.
Mais pour plusieurs personnes, ce licenciement de Levandowski n’est qu’un acte désespéré pour protéger son image. Ces personnes ajoutent qu’Uber a fini de collecter avec Levandowski toutes les informations nécessaires à l’implémentation de sa technologie. N’ayant plus besoin de ce dernier, ils peuvent maintenant le remercier et continuer à développer leurs activités en toute quiétude.
Source : New York Times
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Le , par Olivier Famien
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