Selon une étude de l’Université d’Oxford, 2033 va sonner la disparition de près de la moitié des emplois aux USA en raison de la vulgarisation de la robotique et de l’automatisation. Une autre étude, qui a été cette fois commandée par la société de services immobiliers CB Richard Ellis, estime que la moitié des professions que nous avons actuellement va disparaître d'ici 2025.
Dans leur étude, les chercheurs d’Oxford se sont intéressés à la façon dont les emplois seraient susceptibles d’être informatisés. Pour leur évaluation, ils ont développé une méthodologie afin d’estimer la probabilité d'informatisation pour 702 professions détaillées, en utilisant un classificateur de processus gaussien. C’est sur la base de ces estimations qu’ils ont examiné les prévisions d’impacts de l'informatisation future sur les résultats du marché du travail des États-Unis, dans le but principal d'analyser le nombre d'emplois à risque et la relation entre la probabilité d'informatisation d'une profession, les salaires et le niveau de scolarité. Selon leurs estimations, environ 47 % du marché de l'emploi total des États-Unis est à risque. Ils ont tenté d’apporter des éléments de preuves montrant que les salaires et le niveau de scolarité présentent une forte relation négative avec une probabilité d'informatisation d'une profession.
Quels sont les emplois les plus vulnérables ?
Les travailleurs d’usine et la main-d'œuvre non qualifiée
Sans surprise, les personnes qui travaillent sur les lignes d'assemblage, les plantations et les chantiers de construction sont les premières à pouvoir être remplacées par des robots. L’avantage de ces machines est multiple : elles ne dorment pas, elles ne tombent pas malades, elles ne prennent pas de pause.
Du côté de l’agriculture, l'American Farm Bureau Federation, une organisation à but non lucratif qui revendique être la plus grande organisation agricole générale aux États-Unis, rapporte qu'aujourd'hui, seulement 2 % des travailleurs américains sont des agriculteurs. Cependant, ces personnes sont également dans le viseur d’une robotisation à grande échelle.
Il en va de même pour l’industrie du restaurant, qui emploie 1,7 million d'Américains. Au fur et à mesure que la pression politique s'élève pour augmenter le salaire minimum, les entreprises se penchent vers la solution que représentent des restaurants entièrement automatisés. Le 31 août 2015, dans le quartier des affaires de San Francisco, les clients de Eatsa ont fait l’expérience du premier restaurant entièrement automatisé. Le client commande, paie et retire son déjeuner tout seul. L’unique présence humaine était une employée chargée d’orienter les clients et de leur venir en aide en cas de besoin.
Quant à ce que pourrait provoquer ce manque d’interaction humaine, Rob, un développeur de 29 ans, ne l’a pas estimé dérangeant : « j’y suis habitué, je me fais souvent livrer. J’utilise des applications comme Caviar [permettant de commander des repas dans les restaurants environnants et de suivre leur livraison à distance, NDLR]. Je n’ai donc pas de soucis avec le fait de ne pas avoir de contact humain ».
Un « mur » de casiers se remplit au fur et à mesure de repas achetés après des clics et glissement. Il suffit alors de toucher la porte transparente à écran tactile sur laquelle apparaît son nom pour récupérer son déjeuner. Cette organisation permet d’assurer un débit plus élevé que la moyenne, ce qui réussit d’ailleurs à plaire à Rob : « c’est plus rapide qu’un autre restaurant, car on est plusieurs à commander en même temps. Il y a du monde, mais à San Francisco il y a du monde partout »
Les travailleurs mi-qualifiés
The Economist rapporte que les dactylos, les secrétaires, les agents-vendeurs de billets et les créanciers de banque qui « ont soutenu la vie de la classe moyenne du XXe siècle » ont été touchés en masse dans le boom technologique des 30 dernières années. Mais, à mesure que le pouvoir de traitement s'améliore, de nouvelles professions sont elles aussi menacées. « Les ordinateurs peuvent déjà détecter les intrus dans une image de caméra en circuit fermé de manière plus fiable qu'un humain », explique The Economist.
Les personnes qui arrivent à générer des revenus supplémentaires en indépendant sur des plateformes comme Uber et Airbnb, sont menacées par les voitures autonomes. Maintenant qu’Amazon a effectué sa première livraison avec un drone, les courriers pourraient être les prochains.
Les professionnels
Les travailleurs hautement qualifiés et ceux qui ont des diplômes supérieurs se sont longtemps estimés à l'abri des pertes d'emplois générées par la technologie. Mais à mesure que les ordinateurs s'améliorent, la firme de conseil McKinsey prévoit que 45 % du travail « nécessitant des connaissances » sera susceptible d’être pris aux humains.
Par exemple, prenons la détection de fraude effectuée par les comptables. Cela nécessite « à la fois une prise de décision impartiale et la capacité de détecter les tendances des grandes données », indique le rapport d'Oxford. « En tant que telle, cette tâche est maintenant presque complètement automatisée ». Et au Sloan Kettering Cancer Center, un ordinateur nommé Watson analyse les données de « 600 000 rapports de preuves médicales, 1,5 million de dossiers de patients et d'essais cliniques, et deux millions de pages de texte de journaux médicaux » pour diagnostiquer les patients. C'est l'exploration de données qu'un médecin ne pourrait jamais faire.
Source : Dose
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La robotique pourrait entraîner la disparition de près de la moitié des emplois aux USA
Les travailleurs qualifiés ne sont pas épargnés
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Le , par Stéphane le calme
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