Les craintes de cyberattaques envahissent l'Europe
La France décide de suspendre le vote électronique pour ses citoyens à l'étranger
Le 2017-03-09 20:20:01, par Coriolan, Expert éminent sénior
Après les Pays-Bas, la France a décidé de suspendre la possibilité de voter sur Internet compte tenu « du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourraient affecter le déroulement du vote électronique ». Cette annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères, lundi 6 mars. « En raison de ce contexte, il a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l’étranger », précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, confirmant les annonces faites le matin même par le secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, Matthias Fekl, devant l’Assemblée des Français de l’étranger.
« Cette décision a été prise sur la base des recommandations des experts de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques et en tenant compte du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourraient affecter le déroulement du vote électronique. En raison de ce contexte, il a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l'étranger » explique ainsi par voie de communiqué Matthias Feckl, Secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger.
Le vote électronique avait été proposé à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 pour les Français résidant à l’étranger, le but étant de simplifier les procédures leur permettant d’accéder aux urnes. Toutefois, ce vote est réservé aux élections législatives, le vote à l’élection présidentielle ne peut se faire que dans les bureaux installés dans les locaux consulaires ou par correspondance, essentiellement pour des raisons de sécurité.
Cette décision est tombée après les annonces stipulant l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine. En effet, des responsables là-bas ont accusé formellement la Russie d’avoir piraté les systèmes informatiques des deux partis politiques majeurs, les Républicains et les Démocrates. Toutefois, les systèmes de vote américains ne semblent pas avoir été attaqués. Malgré cela, l’ANSSI, organisme chargé de la protection informatique de l’État n’entend pas prendre de risque. « En 2012, tout s’est bien passé, mais je peux vous dire que ça a été une journée difficile pour l’ANSSI », expliquait, quant à lui, Guillaume Poupard, directeur de l’organisme chargé de la protection informatique de l’État, lors d’une audition au Sénat le 1er février. Le directeur de l’ANSSI estime que les conditions ont changé avec un niveau de menace plus élevé par rapport à la précédente élection. Pour cette raison, l’ANSSI se refuse de donner carte blanche au système de vote électronique actuellement en place, et ce malgré les améliorations apportées au système en 2012. Un avis que le ministère des Affaires étrangères a donc suivi.
M. Poupard a été toujours favorable pour le bulletin papier, présentant une meilleure garantie contre le piratage. Il n’est pas le seul, puisque la commission des lois du Sénat rappelait dans un document de synthèse publié en 2014, que la pratique est intrinsèquement risquée, tant sur le plan de l’identification de l’électeur que sur les recomptages à postériori. Mais elle s’est imposée comme une « nécessité pratique » pour les Français de l’étranger, permettant « d’assurer un égal accès des électeurs au vote », notaient les sénateurs.
Cette décision de suspendre le vote électronique n’a pas fait que des heureux, certains l’ont même qualifiée de « déni démocratique », à l’image d’Axelle Lemaire, ex-secrétaire d’État au numérique. Elle voit dans cette suspension une action qui limite de fait « le vote aux personnes qui habitent près des centres, les citadins et urbains bien informés qui ont les moyens de vivre dans les centres-villes ».
En 2017 donc, les 1,3 million de Français vivant à l’étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires ne pourront pas voter sur Internet. Cependant, ils pourront toujours voter par correspondance, à condition de faire une demande avant le 31 mars.
Les Pays-Bas également ont suspendu le vote électronique début février pour les législatives prévues le 15 mars. Les autorités ont évoqué un risque de piratage qui pourrait être mené par la Chine, l’Iran et surtout la Russie.
Source : Le Monde
Et vous ?
Pensez-vous que cette décision est justifiée par une menace réelle ou bien c'est une pure paranoïa ?
Voir aussi :
France : l'ANSSI s'efforce de faire comprendre que les élections pourraient être perturbées par des cyberattaques, menace réelle ou pure paranoïa ?
« Cette décision a été prise sur la base des recommandations des experts de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques et en tenant compte du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourraient affecter le déroulement du vote électronique. En raison de ce contexte, il a été jugé préférable de ne prendre aucun risque de nature à compromettre le scrutin législatif pour les Français de l'étranger » explique ainsi par voie de communiqué Matthias Feckl, Secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger.
Le vote électronique avait été proposé à l’occasion de l’élection présidentielle de 2012 pour les Français résidant à l’étranger, le but étant de simplifier les procédures leur permettant d’accéder aux urnes. Toutefois, ce vote est réservé aux élections législatives, le vote à l’élection présidentielle ne peut se faire que dans les bureaux installés dans les locaux consulaires ou par correspondance, essentiellement pour des raisons de sécurité.
Cette décision est tombée après les annonces stipulant l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine. En effet, des responsables là-bas ont accusé formellement la Russie d’avoir piraté les systèmes informatiques des deux partis politiques majeurs, les Républicains et les Démocrates. Toutefois, les systèmes de vote américains ne semblent pas avoir été attaqués. Malgré cela, l’ANSSI, organisme chargé de la protection informatique de l’État n’entend pas prendre de risque. « En 2012, tout s’est bien passé, mais je peux vous dire que ça a été une journée difficile pour l’ANSSI », expliquait, quant à lui, Guillaume Poupard, directeur de l’organisme chargé de la protection informatique de l’État, lors d’une audition au Sénat le 1er février. Le directeur de l’ANSSI estime que les conditions ont changé avec un niveau de menace plus élevé par rapport à la précédente élection. Pour cette raison, l’ANSSI se refuse de donner carte blanche au système de vote électronique actuellement en place, et ce malgré les améliorations apportées au système en 2012. Un avis que le ministère des Affaires étrangères a donc suivi.
M. Poupard a été toujours favorable pour le bulletin papier, présentant une meilleure garantie contre le piratage. Il n’est pas le seul, puisque la commission des lois du Sénat rappelait dans un document de synthèse publié en 2014, que la pratique est intrinsèquement risquée, tant sur le plan de l’identification de l’électeur que sur les recomptages à postériori. Mais elle s’est imposée comme une « nécessité pratique » pour les Français de l’étranger, permettant « d’assurer un égal accès des électeurs au vote », notaient les sénateurs.
Cette décision de suspendre le vote électronique n’a pas fait que des heureux, certains l’ont même qualifiée de « déni démocratique », à l’image d’Axelle Lemaire, ex-secrétaire d’État au numérique. Elle voit dans cette suspension une action qui limite de fait « le vote aux personnes qui habitent près des centres, les citadins et urbains bien informés qui ont les moyens de vivre dans les centres-villes ».
En 2017 donc, les 1,3 million de Français vivant à l’étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires ne pourront pas voter sur Internet. Cependant, ils pourront toujours voter par correspondance, à condition de faire une demande avant le 31 mars.
Les Pays-Bas également ont suspendu le vote électronique début février pour les législatives prévues le 15 mars. Les autorités ont évoqué un risque de piratage qui pourrait être mené par la Chine, l’Iran et surtout la Russie.
Source : Le Monde
Et vous ?
Voir aussi :
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NSKisEn attente de confirmation mailVu les candidats en présence, est-ce que les risques de piratage électronique des élections est vraiment le principal problème??? Je serai plutôt d'avis que le gros problème est avant tout de constater qu'il n'y en a pas un pour sauver l'autre: Quelque soit la gagnant, ce sera un bras-cassé qui n'améliorera pas la situation des français...le 09/03/2017 à 22:54
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LMatifNouveau Candidat au ClubUn chercheur a écrit un article "Analyse des vulnérabilités de trois modes de vote à distance qui traite du vote par internet".
Au sujet d vote par internet : "L'étude constate que l'automatisation des traitements combinée à la dématérialisation des objets du vote tend à substituer des vulnérabilités visibles et d'ampleur réduite par des vulnérabilités invisibles et de grande ampleur."le 14/03/2017 à 17:33 -
Pierre GIRARDExpert éminentLe principal inconvénient du vote papier est que ça mobilise beaucoup de monde. Pour ce qui est de mettre deux bulletins, ceux qui prétendent ça n'ont probablement pas été voter depuis longtemps car je ne vois même pas comment poser deux enveloppes au lieu d'une sur la trappe de l'urne ne se remarquerait pas. Maintenant, que des bureaux de votes dans leur ensemble puissent tricher, je suppose que c'est possible.on pourrait très bien avoir Alice : 54% et Bob : 52%le 10/03/2017 à 6:07
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Capitaine_aizenMembre régulierDe manière générale le vote électronique est un danger pour la démocratie ! Entre ce que va afficher la partie front-end et ce qui va se passer en back-end il peut y avoir deux mondes. (Il y avait un épisode des Simpsons qui parlait de ça avec le vote de McCain si ma mémoire n'est pas corrompue). Et même si on avait accès au code source, rien ne garanti que celui-ci soit executé sur la machine de vote. Rajoutons le fait que le hardware peut présenter une faille (volontairement ou non). Au final, c'est presque impossible de s'assurer de l'intégrité du vote dans une boite noire. Peut-être qu'un système quantique serait la solution, mais là encore je reste sceptique.
Une chose qui est sur, c'est que le vote papier peut résister à tous les piratages de la NSA, CIA, KGB et autres agences aux interêts démocratiques discutable. En revanche, elle ne résite peut-être pas au matraque médiatique, mais là c'est une autre histoire.le 09/03/2017 à 21:13 -
TallyHoMembre éprouvéBof... Tout a une faille, des bulletins dans la poche pour bourrer l'urne, des morts qui votent, on a déjà vule 09/03/2017 à 23:14
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Capitaine_aizenMembre régulierCertes, mais le trucage est "minime" et surtout a été détecté. (Enfin certainement pas à 100%). Je n'ai pas connaissance d'un cas qui aurait changé l'accession d'un candidat à l'élection présidentielle, mais je me méprends peut-être. Avec une boite noire, on pourrait très bien avoir Alice : 54% et Bob : 52% , alors que sans trucage on aurait observé l'inverse.
Le système n'est pas parfait, il y a des bugs et les mises à jour tardent à venir. Cependant, il est moins perfectible qu'une machine à vote électronique.le 10/03/2017 à 0:39 -
TallyHoMembre éprouvéEt ceux qui prétendent que la gruge n'est pas possible devrait peut-être sortir ou être moins naïf. J'ai eu le cas dans ma ville. Et personne ne t'a parlé de mettre deux enveloppes. Mais bon... Je te laisse dans tes certitudes et tes procès d'intentions.le 10/03/2017 à 8:46
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Pierre GIRARDExpert éminentDonc, fraude constatée, donc corrigée, et donc fraudeurs condamnés. OK, ça va dans mon sens. Parce que le "pas vu pas pris, mais je sais que etc...", n'importe qui peut faire ce genre de déclaration sans preuve. Et si faute constatée, c'est dépôt immédiat d'une plainte (excepté par le fraudeur lui-même).
Laisserais-tu entendre que tu as toi-même fraudé lors de certaines élections nationales et que tu ne t'es pas fait avoirle 10/03/2017 à 13:26 -
Capitaine_aizenMembre régulierle 10/03/2017 à 15:15
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TallyHoMembre éprouvéJe ne laisse entendre rien du tout... Contrairement à tes attaques et insinuations. Quand tu te seras calmé et moins dans ton "béni-oui-ouisme" électoral, on en discutera.le 10/03/2017 à 15:44