La revue de code, consistant à examiner le code source d’un logiciel, devient de plus en plus une étape à part entière dans tout processus de développement logiciel. Elle peut s’appuyer sur la vérification (manuelle ou automatisée) du respect d'un ensemble de règles de programmation, mais l'objectif est de trouver des bogues ou des vulnérabilités potentielles ou de corriger des erreurs de conception afin d'améliorer la qualité, la maintenabilité et la sécurité du logiciel. S’il existe un large éventail d'outils et de recherches qui se concentrent sur l'identification des problèmes de qualité de code, des chercheurs font remarquer que la plupart de ces approches permettent seulement une évaluation post-hoc.
Comment donc identifier et résoudre des problèmes de qualité de code avant même qu’ils ne se présentent ? L’intérêt est que cela éviterait - après développement ou des changements dans un code - de chercher et de fixer les problèmes de qualité. Par conséquent, on pourrait avoir une réduction considérable des coûts de développement et d’évolution des logiciels.
D’après des chercheurs suisses de l’université de Zurich, cela serait possible en utilisant les données biométriques des développeurs, pendant qu’ils travaillent sur des parties de code. À l’aide de capteurs, les chercheurs ont pu recueillir les données biométriques telles que la variabilité de la fréquence cardiaque au cours d’une première étude réalisée pendant deux semaines sur dix développeurs professionnels, alors que ces derniers travaillaient sur des parties de code.
D’après les chercheurs, les résultats suggèrent, entre autres, « que les données biométriques des développeurs peuvent être utilisées pour déterminer la difficulté perçue des éléments de code et en outre identifier les endroits dans le code qui finissent avec des problèmes de qualité de code, tels que les bogues ». Les données biométriques ont par exemple aidé à détecter automatiquement 50 % des bogues trouvés dans des revues de code. Après comparaison, les chercheurs estiment encore que leur méthode surpasse les méthodes traditionnelles pour prédire les problèmes de qualité trouvés dans des revues de code, et améliore un classifieur naïf bayésien de 26 %.
Une deuxième étude réalisée sur cinq développeurs professionnels d’une autre entreprise confirme certains résultats de la première étude, notamment les conclusions sur la détermination automatique des parties difficiles dans le code, celles-ci finissant avec le plus de problèmes de qualité identifiés dans les revues de code.
Les chercheurs suisses concluent donc que dans l'ensemble, les résultats des leurs études suggèrent que la biométrie a le potentiel de prédire les problèmes de qualité de code en ligne et par conséquent réduire les coûts de développement et d'évolution des logiciels.
En ce qui concerne la portée, ils voient à partir des résultats de leurs études, « de nouvelles opportunités pour soutenir les développeurs quand ils éprouvent des difficultés dans le code et pour corriger les problèmes de qualité le plus tôt possible, juste quand ils sont en train d'être créés. »
Toutefois, il faut noter les éventuels problèmes de confidentialité que pourraient soulever l’utilisation des capteurs et la transmission des données biométriques des développeurs. Les chercheurs de l’université de Zurich estiment donc que vu ce problème, d'autres recherches sont nécessaires pour étudier une solution réalisable.
Télécharger l'étude : Using (Bio)Metrics to Predict Code Quality Online
Source : Vice.com
Et vous ?
Que pensez-vous des résultats de cette étude ?
Comment identifier et résoudre des problèmes de qualité de code avant même qu'ils se présentent ?
Des chercheurs suggèrent une méthode biométrique
Comment identifier et résoudre des problèmes de qualité de code avant même qu'ils se présentent ?
Des chercheurs suggèrent une méthode biométrique
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !