Google vs Oracle : Android a occasionné une chute drastique des revenus de licences Java
Estiment deux anciens responsables de Sun Microsystems
Le 2016-05-19 15:24:03, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Oracle aurait eu du succès avec les téléphones utilisant Java, si Google n’avait pas lancé son système d’exploitation mobile Android. C’est en ces quelques mots que l’on pourrait résumer les témoignages de deux anciens responsables de Sun Microsystems, l'entreprise créatrice du langage Java.
C’est la deuxième semaine du nouveau procès opposant Google à Oracle sur la copie des API Java dans Android. Après un premier procès en 2012 où la Cour a jugé que les API ne pouvaient être soumises à des droits d’auteur, une Cour d’appel a statué en faveur d’Oracle estimant que les API étaient des œuvres de créativité, et sur cette base, ne pouvaient être exclues de la protection par des droits d’auteur.
Plusieurs personnalités sont passées à la barre des témoins avec notamment, Eric Schimdt et Andy Rubin qui sont respectivement l’ancien PDG de Google et l’ancien patron d’Android. Si ces derniers se sont sans surprise rangés du côté de Google, comme Safra Catz, l’actuelle PDG d’Oracle l’a fait pour son entreprise, les témoignages des parties tierces (supposées être impartiales dans l’affaire) pourraient avoir un grand poids dans la prise de décision du jury. C’est en ce sens que Sun Microsystems est un témoin majeur dans l’affaire entre les deux géants de la technologie.
Le premier témoignage venant de la société qui a développé le langage Java a été livré par Jonathan Schwartz, son ancien PDG, et a été en faveur de Google. Également appelés à la barre des témoins, deux autres anciens responsables de Sun Microsystems ont expliqué comment Android a entraîné la chute des téléphones utilisant la technologie Java.
Neil Civjan, responsable des ventes de Sun à l’époque estime qu’Android a eu un impact « dévastateur » sur Java. Avec le lancement d’Android, les revenus de licences Java ont chuté de manière drastique, explique Neil ; Sun étant en effet contraint de réduire les prix de licence pour éviter de perdre des contrats. Dans une présentation peu après le lancement d’Android, Neil Civjan avait même prédit une perte de 45 millions USD sur trois ans, à cause de la concurrence de l’OS mobile de Google.
Alan Brenner, Vice-président Consumer and Mobile Systems Group à Sun Microsystems jusqu’en 2007, partage le même avis que l’ancien responsable des ventes de Sun. Il impute en effet la chute des téléphones utilisant la technologie Java mobile au lancement d’Android et estime qu’un an avant son départ de Sun, Java était utilisé dans environ 80 % des téléphones vendus.
Il va plus loin pour montrer que Google a violé les droits de propriété intellectuelle relatifs aux API Java. Essayant de réfuter le témoignage de Jonathan Schwartz, Alan Brenner explique que Sun Microsystems « était très exigeant à propos du respect des droits de propriété intellectuelle ». Pour illustrer cela, il raconte le cas d’un institut de recherche coréen qui voulait sortir sa propre implémentation de Java en utilisant l’implémentation open source GNU Classpath. Pour ce cas, Sun Microsystems a envoyé des lettres d’interdiction au représentant américain du commerce qui a demandé à l’institut coréen de prendre une licence Java. La question qui se pose est donc de savoir pourquoi Sun n’a pas également demandé à Google de prendre une licence Java.
Quoi qu’il en soit, l’avocat de Google estime qu’avec ou sans Android, le déclin de Java était déjà amorcé et Sun Microsystems en avait conscience. Il le montre en faisant référence à une présentation interne d’Alan Brenner sur les prévisions de revenus de licences Java de 2007 à 2010. Ces estimations ont donc été faites bien avant le lancement d’Android. Dans cette présentation, Alan Brenner montre deux scénarios « agressif » et « conservateur ». Le premier prévoyait une baisse des revenus de licences Java ; ceux-ci devant passer de 140 millions USD par an à 105 millions, alors que le second prévoyait une chute plus forte de 140 millions à 50 millions de dollars US.
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C’est la deuxième semaine du nouveau procès opposant Google à Oracle sur la copie des API Java dans Android. Après un premier procès en 2012 où la Cour a jugé que les API ne pouvaient être soumises à des droits d’auteur, une Cour d’appel a statué en faveur d’Oracle estimant que les API étaient des œuvres de créativité, et sur cette base, ne pouvaient être exclues de la protection par des droits d’auteur.
Plusieurs personnalités sont passées à la barre des témoins avec notamment, Eric Schimdt et Andy Rubin qui sont respectivement l’ancien PDG de Google et l’ancien patron d’Android. Si ces derniers se sont sans surprise rangés du côté de Google, comme Safra Catz, l’actuelle PDG d’Oracle l’a fait pour son entreprise, les témoignages des parties tierces (supposées être impartiales dans l’affaire) pourraient avoir un grand poids dans la prise de décision du jury. C’est en ce sens que Sun Microsystems est un témoin majeur dans l’affaire entre les deux géants de la technologie.
Le premier témoignage venant de la société qui a développé le langage Java a été livré par Jonathan Schwartz, son ancien PDG, et a été en faveur de Google. Également appelés à la barre des témoins, deux autres anciens responsables de Sun Microsystems ont expliqué comment Android a entraîné la chute des téléphones utilisant la technologie Java.
Neil Civjan, responsable des ventes de Sun à l’époque estime qu’Android a eu un impact « dévastateur » sur Java. Avec le lancement d’Android, les revenus de licences Java ont chuté de manière drastique, explique Neil ; Sun étant en effet contraint de réduire les prix de licence pour éviter de perdre des contrats. Dans une présentation peu après le lancement d’Android, Neil Civjan avait même prédit une perte de 45 millions USD sur trois ans, à cause de la concurrence de l’OS mobile de Google.
Alan Brenner, Vice-président Consumer and Mobile Systems Group à Sun Microsystems jusqu’en 2007, partage le même avis que l’ancien responsable des ventes de Sun. Il impute en effet la chute des téléphones utilisant la technologie Java mobile au lancement d’Android et estime qu’un an avant son départ de Sun, Java était utilisé dans environ 80 % des téléphones vendus.
Il va plus loin pour montrer que Google a violé les droits de propriété intellectuelle relatifs aux API Java. Essayant de réfuter le témoignage de Jonathan Schwartz, Alan Brenner explique que Sun Microsystems « était très exigeant à propos du respect des droits de propriété intellectuelle ». Pour illustrer cela, il raconte le cas d’un institut de recherche coréen qui voulait sortir sa propre implémentation de Java en utilisant l’implémentation open source GNU Classpath. Pour ce cas, Sun Microsystems a envoyé des lettres d’interdiction au représentant américain du commerce qui a demandé à l’institut coréen de prendre une licence Java. La question qui se pose est donc de savoir pourquoi Sun n’a pas également demandé à Google de prendre une licence Java.
Quoi qu’il en soit, l’avocat de Google estime qu’avec ou sans Android, le déclin de Java était déjà amorcé et Sun Microsystems en avait conscience. Il le montre en faisant référence à une présentation interne d’Alan Brenner sur les prévisions de revenus de licences Java de 2007 à 2010. Ces estimations ont donc été faites bien avant le lancement d’Android. Dans cette présentation, Alan Brenner montre deux scénarios « agressif » et « conservateur ». Le premier prévoyait une baisse des revenus de licences Java ; ceux-ci devant passer de 140 millions USD par an à 105 millions, alors que le second prévoyait une chute plus forte de 140 millions à 50 millions de dollars US.
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UtherExpert éminent séniorJustement non. Tu as mal compris ce que signifie API dans le contexte de ce procès. Comme je l'ai déjà expliqué précédemment dans le sujet.
Dans le cadre de ce procès, le terme API fait uniquement référence au nom et à l'organisation des éléments publics de la bibliothèques standard Java (pakages, classes, méthodes, constantes, ...) , pas de leur implémentation. Et tout ce qui fait l'importance de son enjeu pour le reste de l'industrie informatique est de savoir si l'on peut réclamer des droits d'auteur là dessus.
Google reconnaît que le nom des classes et méthodes de l'API Android est bien tiré de ceux de la bibliothèque Java, mais il considère, comme c'était habituellement admis dans le monde de l'informatique avant ce procès, que ça ne fait pas partie de la valeur réelle de la bibliothèque. Il s'estime dans son bon droit de les reprendre, car l'implémentation derrière est différente. Il s’appuie pour cela sur la notion de "fair-use" qui donne par exemple le droit de citer un livre sans avoir à craindre un procès pour plagiat.
Oracle, quant à lui, défend que le nom des éléments de la bibliothèque est tout aussi créatif que leur implémentation et constitue donc une infraction au copyright.le 21/05/2016 à 8:56 -
Pierre Louis ChevalierExpert éminent séniorLa personne relate les faits, et les différents avis, dans un procès tu as forcément des témoignages contradictoires sinon c'est trop facile, après à toi de penser ce que tu veux et de donner ton avis je ne comprends pas ton problème...
A ma connaissance le "site" comme tu dis est le seul site francophone à avoir relaté cet évènement d'importance avec autant de détails ce qui à créé un énorme débat très intéressant au demeurant...le 21/05/2016 à 1:56 -
UtherExpert éminent séniorAu contraire, le problème est exactement le même : Mono est lui aussi une réimplémentation de .NET qui reprend l'API des bibliothèques standard pour pouvoir être compatible. Si il est reconnu que l'API d'une bibliothèque ne rentre pas dans le domaine du fair-use, ça veut dire que Mono était lui aussi hors la loi.
C'est juste que Microsoft n'a pas souhaité porter plainte contre Xaramin, car comme le reste de l'industrie jusqu'à maintenant, il n'estimait pas que l'API d'une bibliothèque rentrait dans le cadre du copyright et que Mono ne lui faisait pas de concurrence.le 21/05/2016 à 17:45 -
UtherExpert éminent séniorSauf que justement, c'est bien le cœur du problème: on ne peut pas vraiment dire que Google ait pillé Oracle. Il a fourni une toute nouvelle implémentation de Java. Il a juste repris le minimum nécessaire pour être compatible : ce qu'on appelle l'API de la bibliothèque standard, a savoir le nom des classes, méthodes,...
Si reprendre l'API d'une bibliothèque peut être considéré comme une infraction au copyright, ça veut dire qu'une societe peux interdire de faire des bibliothèque directement compatibles et par extension que l'on peux interdire de faire une implémentation tierce d'un langage de programmation.le 20/05/2016 à 22:50 -
Pierre Louis ChevalierExpert éminent séniorLa formulation que tu as cité est justement à la forme interrogative, la question est posée, pour avoir des avis, on ne peux pas trouver mieux comme formulation objective que de poser des questions... Tu ne comprends vraiment rien de rien sur ce coup la... Le principe d'un bon débat c'est de présenter les deux points de vue, celui de Google et celui d'Oracle, et pas juste le point de vue qui te fait plaisir à toi, ça ça sera subjectif. Developpez à toujours été un hébergeur indépendant, pas un site militant ou partisan, donc c'est normal que plusieurs points de vues opposés soient présentés...
Developpez.com est un hébergeur, c'est un site participatif, et les articles sont fait par plus de 1700 contributeurs, d'ailleurs ce fil est maintenu par plusieurs auteurs différents qui eux même relatent les point de vues opposés d'intervenants différents... Au lieu de criquer va y rédige des articles : Rédiger une actualité sur Developpez.com.
C'est pas un "site" qui écrit des articles, un site c'est juste une machine qui fait tourner du code, ça écrit pas des article. Les articles sont fait par des êtres humains, comme toi, qui peuvent parfois bien formuler les choses selon ton point de vue subjectif, ou pas, mais au moins ces contributeurs ont le mérite de faire quelque chose d'utile, publier des articles pour le plaisir d'informer les lecteurs et de faire naitre des débats intéressants, ce qui est missions réussie ici avec plus de 160 commentaires...
C'est ta formulation qui est mauvaise, au lieu de ta très mauvaise formulation tu aurais pu écrire par exemple "la formulation du dernier texte de Michael Guilloux ne me parais pas optimum parce que .., il aurai pu écrire à la place .., ou encore pourquoi pas proposer à la suite ta version contradictoire et personnelle des faits, ça ça aurait été plus juste et plus utile plutôt que de critiquer stupidement et à tord un "serveur web"le 22/05/2016 à 22:05 -
defZeroMembre extrêmement actifPour l'analogie, breveter une API reviendrait dans le monde réelle à breveter un langage, puisque c'est la façon dont nous pouvons communiquer.
Est-ce que la façon de communiquer peut être breveter ? Drôle de question à mon avis.
Alors, oui, la communication est une invention géniale, maintenant si seul 1 ou 2 personnes peuvent l'utiliser, ça me parait perdre pas mal de son intérêt premier.
Globalement, si les idées de la cour suprême ce démocratise sur ce sujet, on aura plus de possibilités d'interconnexion de systèmes hétérogène, puisque tous les environnement devront devenir propriétaire pour exister.
Et je ne crois pas que ce soit une bonne nouvelle pour qui que ce soit, Oracle compris.le 10/10/2020 à 20:46 -
Chuck_NorrisMembre émériteLe journaliste s'interroge sur les raisons réelles qui motivent Oracle à poursuivre Google, en mentionnant deux faits intéressants :
- Le fait qu'Oracle était auparavant "très content" qu'Android utilise Java
- Le fait qu'Oracle base ses arguments de manque à gagner sur une solution qui n'est pas celle sur laquelle Android s'est basée
Pour moi un article à charge cela aurait été du style "Oracle attaque injustement Google avec des prétextes fallacieux". On est très loin de là, il n'y a aucun jugement de valeur sur Oracle, mais une interrogation légitime sur certaines contradictions d'Oracle, qui sont des faits et pas un avis personnel du journaliste ; et ce n'est pas dans le but de "pourrir" Oracle mais bien pour s'interroger sur ses motivations.le 25/05/2016 à 13:43 -
UtherExpert éminent séniorEncore une fois, ça n'a rien a voir : le procès de Google concerne uniquement la réimplémentation compmlète de la bibliothèque Java, pas son utilisation.
L'utilisation du langage Java ou même une implémentation de Java basée sur l'OpenJDK sont complètement libres et garanties.
C'est un peu l'inverse Oracle a mis des moyens pour relancer Java, là ou Sun n'avait pas réussi. Par contre il a pris beaucoup de retard par rapport à la concurrence.le 15/01/2020 à 14:05 -
marsupialExpert éminent10 ans et 6 procès plus tard, on en revient à la situation initiale et qui dure depuis des décennies. A savoir que les API sont soumises au fair use et ne sont monnayables que par des brevets. Il n'y a qu'Oracle pour intenter des procédures aussi longues...le 06/04/2021 à 13:17
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Chuck_NorrisMembre émériteSi implémenter, c'est piller (ce que laisse sous-entendre ton message et ce qu'Oracle voudrait faire croire), alors le monde du logiciel a bien du souci à se faire. Comme si les brevets logiciels n'étaient déjà pas suffisants.le 20/05/2016 à 18:34