Procès API Java : Oracle reproche à Google d'avoir détourné sa propriété
Pour saisir son opportunité et percevoir ses revenus
Le 2016-05-11 11:17:55, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Après la sélection des membres du jury ce lundi, Google et Oracle se sont présentés devant le tribunal dans une nouvelle tentative de trancher définitivement leur conflit au sujet des API Java utilisés dans Android sans paiement de licence. Mountain View semble mal parti dans la mesure où la firme a été reconnue coupable d’avoir copié les API Java d’Oracle. Sa seule échappatoire, c’est que le tribunal reconnaisse que cette copie, qu’Oracle estime illégale, est couverte par les règles de fair use ou d’usage loyal. Oracle estime à 9,3 milliards de dollars US, la somme que Google doit payer pour dommages et intérêts dans cette affaire, et la firme de Larry Ellison espère bien obtenir gain de cause dans ce nouveau procès.
Dans sa tentative de convaincre les membres du jury, l’avocat d’Oracle a sorti un grand jeu, affichant la plus grande éloquence verbale possible pour être plus persuasif. Mettant de côté les termes techniques, monsieur Peter Bicks a essayé non seulement de montrer la gravité de l’acte de Google vis-à-vis de la propriété intellectuelle, mais encore de persuader les membres du jury qu’Android n’aurait connu aucun succès si Google n’avait pas utilisé les API Java. « Si ce code n'avait pas été dans leurs trois milliards de téléphones, pas un seul n’aurait pu fonctionner », soutient Peter Bicks, l’avocat d’Oracle, en s’adressant au jury.
Citant les propres emails de Google, monsieur Bicks montre que Google a délibérément décidé de violer la propriété d’Oracle pour se faire rapidement du profit. Ce que monsieur Bicks considère comme un « raccourci » illégal. « Google, l’une des entreprises les plus importantes et les plus sophistiquées du monde, a pris une décision d’affaires délibérée de ne pas prendre une licence et de copier et utiliser le précieux logiciel d’Oracle illégalement », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Pourquoi ? D’énormes profits. »
L’avocat d’Oracle a expliqué comment Google a détourné la propriété de son client pour saisir son opportunité et percevoir ses revenus. « Trois milliards de téléphones mobiles ont été activés avec la propriété d’Oracle », a-t-il dit. Il explique qu’il y a 100 000 téléphones Android étant activés chaque heure. Google se serait donc fait « 42 milliards de dollars US en revenus grâce à l'ensemble de ces activations », estime l’avocat. Monsieur Peter Bricks rappelle que chacune de ces activations s’est faite avec la propriété de son client qu’il appelle « le précieux code informatique. »
Les 37 API Java copiées par la firme de Mountain View représentent 11 000 lignes de codes. Si Google estime que cela ne correspond qu’à une fraction du système Android, l’avocat d’Oracle montre que cela représente beaucoup en informatique. Pour illustrer cela, il a montré une diapositive qui explique qu’il a fallu 10 000 lignes de code pour programmer le module informatique de l’atterrisseur lunaire Apollo, là où des vies étaient en jeu. Il revient alors pour dire que cela représente 1000 lignes en moins par rapport au code que Google a copié. Et donc le fair use brandi par Google n’est qu’une excuse.
Comme Oracle l’a plusieurs fois souligné, monsieur Bricks estime qu’Android a gâché l’affaire d’Oracle. Il note que Google s’est enrichi sur le marché des mobiles au détriment d’Oracle. Son client « a vu de l’argent sortir par la porte » pour aller chez Google, a-t-il soutenu.
Source
Et vous ?
Que pensez-vous des arguments de l’avocat d’Oracle ? Pensez-vous qu’Oracle a été convaincant pour obtenir les dommages et intérêts souhaités ?
Dans sa tentative de convaincre les membres du jury, l’avocat d’Oracle a sorti un grand jeu, affichant la plus grande éloquence verbale possible pour être plus persuasif. Mettant de côté les termes techniques, monsieur Peter Bicks a essayé non seulement de montrer la gravité de l’acte de Google vis-à-vis de la propriété intellectuelle, mais encore de persuader les membres du jury qu’Android n’aurait connu aucun succès si Google n’avait pas utilisé les API Java. « Si ce code n'avait pas été dans leurs trois milliards de téléphones, pas un seul n’aurait pu fonctionner », soutient Peter Bicks, l’avocat d’Oracle, en s’adressant au jury.
Citant les propres emails de Google, monsieur Bicks montre que Google a délibérément décidé de violer la propriété d’Oracle pour se faire rapidement du profit. Ce que monsieur Bicks considère comme un « raccourci » illégal. « Google, l’une des entreprises les plus importantes et les plus sophistiquées du monde, a pris une décision d’affaires délibérée de ne pas prendre une licence et de copier et utiliser le précieux logiciel d’Oracle illégalement », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Pourquoi ? D’énormes profits. »
L’avocat d’Oracle a expliqué comment Google a détourné la propriété de son client pour saisir son opportunité et percevoir ses revenus. « Trois milliards de téléphones mobiles ont été activés avec la propriété d’Oracle », a-t-il dit. Il explique qu’il y a 100 000 téléphones Android étant activés chaque heure. Google se serait donc fait « 42 milliards de dollars US en revenus grâce à l'ensemble de ces activations », estime l’avocat. Monsieur Peter Bricks rappelle que chacune de ces activations s’est faite avec la propriété de son client qu’il appelle « le précieux code informatique. »
Les 37 API Java copiées par la firme de Mountain View représentent 11 000 lignes de codes. Si Google estime que cela ne correspond qu’à une fraction du système Android, l’avocat d’Oracle montre que cela représente beaucoup en informatique. Pour illustrer cela, il a montré une diapositive qui explique qu’il a fallu 10 000 lignes de code pour programmer le module informatique de l’atterrisseur lunaire Apollo, là où des vies étaient en jeu. Il revient alors pour dire que cela représente 1000 lignes en moins par rapport au code que Google a copié. Et donc le fair use brandi par Google n’est qu’une excuse.
Comme Oracle l’a plusieurs fois souligné, monsieur Bricks estime qu’Android a gâché l’affaire d’Oracle. Il note que Google s’est enrichi sur le marché des mobiles au détriment d’Oracle. Son client « a vu de l’argent sortir par la porte » pour aller chez Google, a-t-il soutenu.
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UtherExpert éminent séniorJustement non. Tu as mal compris ce que signifie API dans le contexte de ce procès. Comme je l'ai déjà expliqué précédemment dans le sujet.
Dans le cadre de ce procès, le terme API fait uniquement référence au nom et à l'organisation des éléments publics de la bibliothèques standard Java (pakages, classes, méthodes, constantes, ...) , pas de leur implémentation. Et tout ce qui fait l'importance de son enjeu pour le reste de l'industrie informatique est de savoir si l'on peut réclamer des droits d'auteur là dessus.
Google reconnaît que le nom des classes et méthodes de l'API Android est bien tiré de ceux de la bibliothèque Java, mais il considère, comme c'était habituellement admis dans le monde de l'informatique avant ce procès, que ça ne fait pas partie de la valeur réelle de la bibliothèque. Il s'estime dans son bon droit de les reprendre, car l'implémentation derrière est différente. Il s’appuie pour cela sur la notion de "fair-use" qui donne par exemple le droit de citer un livre sans avoir à craindre un procès pour plagiat.
Oracle, quant à lui, défend que le nom des éléments de la bibliothèque est tout aussi créatif que leur implémentation et constitue donc une infraction au copyright.le 21/05/2016 à 8:56 -
Pierre Louis ChevalierExpert éminent séniorLa personne relate les faits, et les différents avis, dans un procès tu as forcément des témoignages contradictoires sinon c'est trop facile, après à toi de penser ce que tu veux et de donner ton avis je ne comprends pas ton problème...
A ma connaissance le "site" comme tu dis est le seul site francophone à avoir relaté cet évènement d'importance avec autant de détails ce qui à créé un énorme débat très intéressant au demeurant...le 21/05/2016 à 1:56 -
UtherExpert éminent séniorAu contraire, le problème est exactement le même : Mono est lui aussi une réimplémentation de .NET qui reprend l'API des bibliothèques standard pour pouvoir être compatible. Si il est reconnu que l'API d'une bibliothèque ne rentre pas dans le domaine du fair-use, ça veut dire que Mono était lui aussi hors la loi.
C'est juste que Microsoft n'a pas souhaité porter plainte contre Xaramin, car comme le reste de l'industrie jusqu'à maintenant, il n'estimait pas que l'API d'une bibliothèque rentrait dans le cadre du copyright et que Mono ne lui faisait pas de concurrence.le 21/05/2016 à 17:45 -
UtherExpert éminent séniorSauf que justement, c'est bien le cœur du problème: on ne peut pas vraiment dire que Google ait pillé Oracle. Il a fourni une toute nouvelle implémentation de Java. Il a juste repris le minimum nécessaire pour être compatible : ce qu'on appelle l'API de la bibliothèque standard, a savoir le nom des classes, méthodes,...
Si reprendre l'API d'une bibliothèque peut être considéré comme une infraction au copyright, ça veut dire qu'une societe peux interdire de faire des bibliothèque directement compatibles et par extension que l'on peux interdire de faire une implémentation tierce d'un langage de programmation.le 20/05/2016 à 22:50 -
Pierre Louis ChevalierExpert éminent séniorLa formulation que tu as cité est justement à la forme interrogative, la question est posée, pour avoir des avis, on ne peux pas trouver mieux comme formulation objective que de poser des questions... Tu ne comprends vraiment rien de rien sur ce coup la... Le principe d'un bon débat c'est de présenter les deux points de vue, celui de Google et celui d'Oracle, et pas juste le point de vue qui te fait plaisir à toi, ça ça sera subjectif. Developpez à toujours été un hébergeur indépendant, pas un site militant ou partisan, donc c'est normal que plusieurs points de vues opposés soient présentés...
Developpez.com est un hébergeur, c'est un site participatif, et les articles sont fait par plus de 1700 contributeurs, d'ailleurs ce fil est maintenu par plusieurs auteurs différents qui eux même relatent les point de vues opposés d'intervenants différents... Au lieu de criquer va y rédige des articles : Rédiger une actualité sur Developpez.com.
C'est pas un "site" qui écrit des articles, un site c'est juste une machine qui fait tourner du code, ça écrit pas des article. Les articles sont fait par des êtres humains, comme toi, qui peuvent parfois bien formuler les choses selon ton point de vue subjectif, ou pas, mais au moins ces contributeurs ont le mérite de faire quelque chose d'utile, publier des articles pour le plaisir d'informer les lecteurs et de faire naitre des débats intéressants, ce qui est missions réussie ici avec plus de 160 commentaires...
C'est ta formulation qui est mauvaise, au lieu de ta très mauvaise formulation tu aurais pu écrire par exemple "la formulation du dernier texte de Michael Guilloux ne me parais pas optimum parce que .., il aurai pu écrire à la place .., ou encore pourquoi pas proposer à la suite ta version contradictoire et personnelle des faits, ça ça aurait été plus juste et plus utile plutôt que de critiquer stupidement et à tord un "serveur web"le 22/05/2016 à 22:05 -
defZeroMembre extrêmement actifPour l'analogie, breveter une API reviendrait dans le monde réelle à breveter un langage, puisque c'est la façon dont nous pouvons communiquer.
Est-ce que la façon de communiquer peut être breveter ? Drôle de question à mon avis.
Alors, oui, la communication est une invention géniale, maintenant si seul 1 ou 2 personnes peuvent l'utiliser, ça me parait perdre pas mal de son intérêt premier.
Globalement, si les idées de la cour suprême ce démocratise sur ce sujet, on aura plus de possibilités d'interconnexion de systèmes hétérogène, puisque tous les environnement devront devenir propriétaire pour exister.
Et je ne crois pas que ce soit une bonne nouvelle pour qui que ce soit, Oracle compris.le 10/10/2020 à 20:46 -
Chuck_NorrisMembre émériteLe journaliste s'interroge sur les raisons réelles qui motivent Oracle à poursuivre Google, en mentionnant deux faits intéressants :
- Le fait qu'Oracle était auparavant "très content" qu'Android utilise Java
- Le fait qu'Oracle base ses arguments de manque à gagner sur une solution qui n'est pas celle sur laquelle Android s'est basée
Pour moi un article à charge cela aurait été du style "Oracle attaque injustement Google avec des prétextes fallacieux". On est très loin de là, il n'y a aucun jugement de valeur sur Oracle, mais une interrogation légitime sur certaines contradictions d'Oracle, qui sont des faits et pas un avis personnel du journaliste ; et ce n'est pas dans le but de "pourrir" Oracle mais bien pour s'interroger sur ses motivations.le 25/05/2016 à 13:43 -
UtherExpert éminent séniorEncore une fois, ça n'a rien a voir : le procès de Google concerne uniquement la réimplémentation compmlète de la bibliothèque Java, pas son utilisation.
L'utilisation du langage Java ou même une implémentation de Java basée sur l'OpenJDK sont complètement libres et garanties.
C'est un peu l'inverse Oracle a mis des moyens pour relancer Java, là ou Sun n'avait pas réussi. Par contre il a pris beaucoup de retard par rapport à la concurrence.le 15/01/2020 à 14:05 -
marsupialExpert éminent10 ans et 6 procès plus tard, on en revient à la situation initiale et qui dure depuis des décennies. A savoir que les API sont soumises au fair use et ne sont monnayables que par des brevets. Il n'y a qu'Oracle pour intenter des procédures aussi longues...le 06/04/2021 à 13:17
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Chuck_NorrisMembre émériteSi implémenter, c'est piller (ce que laisse sous-entendre ton message et ce qu'Oracle voudrait faire croire), alors le monde du logiciel a bien du souci à se faire. Comme si les brevets logiciels n'étaient déjà pas suffisants.le 20/05/2016 à 18:34