Le cerveau humain est moins sensible au piratage sur internet
Révèle une étude réalisée par des chercheurs en neurosciences
Le 2016-05-10 20:14:01, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Si vous êtes parfois scandalisés par le fait que certaines personnes n’ont aucun remords à pirater sur internet des œuvres qui sont le fruit du travail de quelqu’un d’autre, alors vous êtes probablement un individu atypique, d’après une étude réalisée par des chercheurs australiens en neurosciences. Les neurosciences sont les études scientifiques du système nerveux, tant du point de vue de sa structure que de son fonctionnement, depuis les molécules jusqu'au niveau des organes, comme le cerveau, voire de l'organisme tout entier.
L’étude montre en effet que le cerveau humain est moins sensible à la violation des œuvres de propriété intellectuelle sur internet. Autrement dit, le cerveau humain ne perçoit pas vraiment le piratage des œuvres sur internet comme une action illégale. De manière générale, la partie du cerveau qui traduit la culpabilité chez l’être humain lorsqu’il viole la loi est moins réactive aux actions illégales commises à l’encontre de biens immatériels qu’à celles commises à l’encontre de biens matériels. En Australie, où un tiers des personnes âgées de 16 à 75 ans regardent des films et émissions de télévision téléchargés illégalement sur internet, les chercheurs trouvent dans leur étude une explication de ce phénomène.
Dans une étude en trois étapes, les chercheurs se sont intéressés à savoir ce qui se passe dans le cerveau d’un individu lorsqu’il pirate par exemple un film par rapport à une situation où il doit voler un objet physique. Pour commencer, ils ont administré un questionnaire en ligne pour savoir si les gens sont plus susceptibles de voler des objets non tangibles (logiciels ou MP3 par exemple) par rapport à des éléments tangibles (CD ou DVD). Comme on pouvait s’y attendre, les répondants ont indiqué qu'ils sont plus susceptibles de voler quelque chose d’immatériel, peu importe le prix, le risque de se faire prendre ou la difficulté à obtenir l'élément.
Les deux dernières étapes de leurs études consistaient à analyser de l’imagerie cérébrale pour mieux comprendre pourquoi les gens étaient plus enclins à voler des objets non tangibles. La première expérience d’imagerie cérébrale a montré que les individus avaient plus de difficultés à se représenter des objets immatériels que des objets matériels. Le cerveau humain affiche en effet une plus grande activité quand il faut se représenter un objet immatériel que lorsqu’il doit se représenter un objet matériel.
Dans la deuxième expérience d’imagerie cérébrale, les chercheurs ont analysé l’activité du cerveau de personnes volontaires alors que ces dernières devaient s’imaginer en train d’acquérir différents objets tangibles ou non tangibles (films, livres, logiciels, etc.) de manière légale ou illégale. Les chercheurs ont observé une plus grande activité dans la partie du cerveau qui traduit la culpabilité lorsque les sujets de l’étude s’imaginaient en train de voler un objet physique. Pour les éléments non tangibles, le degré de culpabilité observé chez les sujets était bien plus faible.
En se basant sur les résultats, les chercheurs suggèrent donc que les gens sont plus disposés à violer les lois relatives aux biens immatériels, parce qu’ils ont du mal à se les représenter. Par conséquent, le cerveau se sent moins coupable en cas de violation de ces règles. De manière plus large, ils estiment que les résultats permettent d’expliquer d’autres comportements amoraux relatifs à des éléments non tangibles, par exemple, le vol d’idées, l’espionnage numérique ou encore la surveillance de masse.
Sources : Torrentfreak.com, Monash University News
Et vous ?
Que pouvez-vous dire de ces résultats ?
L’étude montre en effet que le cerveau humain est moins sensible à la violation des œuvres de propriété intellectuelle sur internet. Autrement dit, le cerveau humain ne perçoit pas vraiment le piratage des œuvres sur internet comme une action illégale. De manière générale, la partie du cerveau qui traduit la culpabilité chez l’être humain lorsqu’il viole la loi est moins réactive aux actions illégales commises à l’encontre de biens immatériels qu’à celles commises à l’encontre de biens matériels. En Australie, où un tiers des personnes âgées de 16 à 75 ans regardent des films et émissions de télévision téléchargés illégalement sur internet, les chercheurs trouvent dans leur étude une explication de ce phénomène.
Dans une étude en trois étapes, les chercheurs se sont intéressés à savoir ce qui se passe dans le cerveau d’un individu lorsqu’il pirate par exemple un film par rapport à une situation où il doit voler un objet physique. Pour commencer, ils ont administré un questionnaire en ligne pour savoir si les gens sont plus susceptibles de voler des objets non tangibles (logiciels ou MP3 par exemple) par rapport à des éléments tangibles (CD ou DVD). Comme on pouvait s’y attendre, les répondants ont indiqué qu'ils sont plus susceptibles de voler quelque chose d’immatériel, peu importe le prix, le risque de se faire prendre ou la difficulté à obtenir l'élément.
Les deux dernières étapes de leurs études consistaient à analyser de l’imagerie cérébrale pour mieux comprendre pourquoi les gens étaient plus enclins à voler des objets non tangibles. La première expérience d’imagerie cérébrale a montré que les individus avaient plus de difficultés à se représenter des objets immatériels que des objets matériels. Le cerveau humain affiche en effet une plus grande activité quand il faut se représenter un objet immatériel que lorsqu’il doit se représenter un objet matériel.
Dans la deuxième expérience d’imagerie cérébrale, les chercheurs ont analysé l’activité du cerveau de personnes volontaires alors que ces dernières devaient s’imaginer en train d’acquérir différents objets tangibles ou non tangibles (films, livres, logiciels, etc.) de manière légale ou illégale. Les chercheurs ont observé une plus grande activité dans la partie du cerveau qui traduit la culpabilité lorsque les sujets de l’étude s’imaginaient en train de voler un objet physique. Pour les éléments non tangibles, le degré de culpabilité observé chez les sujets était bien plus faible.
En se basant sur les résultats, les chercheurs suggèrent donc que les gens sont plus disposés à violer les lois relatives aux biens immatériels, parce qu’ils ont du mal à se les représenter. Par conséquent, le cerveau se sent moins coupable en cas de violation de ces règles. De manière plus large, ils estiment que les résultats permettent d’expliquer d’autres comportements amoraux relatifs à des éléments non tangibles, par exemple, le vol d’idées, l’espionnage numérique ou encore la surveillance de masse.
Sources : Torrentfreak.com, Monash University News
Et vous ?
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Paul TOTHExpert éminent séniorhum...moi j'ai pas étudié la question mais il me semble plus facile de cliquer sur un lien 1fichier.com que de faire les poches de mon voisin...quelle qu'en soit l'envie au départ.le 10/05/2016 à 20:40
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Je pense à une comparaison plus pertinente que celle avec la subtilisation de bien matériel : Quand on copiait les K7. Je ne me souviens d'aucune campagne de sensibilisation au piratage à cette époque, et quand on se faisait arrêter en voiture, la police ne regardait pas la légitimité de nos K7. Pourtant, le geste est exactement le même : la contrefaçon. Quelqu'un s'est-il senti coupable d'un délit en copiant une K7 pour son usage personnel ? Pas à ma connaissance. Par contre, tout le monde savait instinctivement qu'on ne pouvait pas en faire commerce. Au pire, les gosses en vendaient 2 ou 3 dans la cour de récré. Il y avait probablement des marchés, mais les vendeurs étaient conscients que leur commerce était illégal. Idem pour les acheteurs. Par contre, la consultation gratuite a toujours été admise. Qui n'a jamais regardé un film avec un copain, alors qu'il est bien indiqué que le film doit être visionné uniquement dans le cadre de la famille proche ? Personne ne peut dire "moi, j'ai toujours payé ce que j'ai consulté".
La seule différence, c'est qu'aujourd'hui ça se fait à plus grande échelle, donc ça a davantage d'impact, mais le geste est strictement le même. Il n'est pas étonnant que peu de gens ressentent le besoin de s'autoflageller.le 11/05/2016 à 12:19 -
Matthieu VergneExpert éminentNon, c'est de la contrefaçon. Et en ce sens, moi aussi j'estime que c'est moins grave que du vol, justement parce que le propriétaire initial ne se retrouve pas dépouillé. Tous mes projets de dév sont en CC0, mais je ne mettrais pas mon PC en libre service dans la rue.le 11/05/2016 à 1:22
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MédinocExpert éminent séniorBizarre, je me représente parfaitement bien la différence entre copie et déplacement, matériel ou non...
Edit: Et si l'étude ne mentionne pas cet aspect-là, est-elle vraiment pertinente?le 10/05/2016 à 20:21 -
skaarjMembre régulier@zecreator
Seul les sith sont aussi catégoriquele 11/05/2016 à 9:02 -
SodiumMembre extrêmement actifPas besoin d'études en neurosciences pour trouver une explication très simple : voler un bien matériel, c'est prendre un objet à quelqu'un qui ne pourra plus en jouir, que ce soit pour son utilisation personnelle ou pour le revendre, il s'agit donc d'une perte. Pirater un bien immatériel, c'est obtenir de manière illégale une copie d'un code reproductible à l'infini sans le moindre coût hors bande passante. Il s'agit d'un manque à gagner difficilement quantifiable puisque l'on ne peut pas calculer quel pourcentage de pirates auraient payé pour le bien s'ils n'avaient pu y accéder illégalement.
Je précise au besoin que je n'ai plus rien téléchargé illégalement depuis une bonne dizaine d'années, je ne défend donc pas ma paroisse.Ne tombez pas dans le piège à troll. Même si c'est de la copie, un simple click, sans altération ni destruction, il me semble bien que c'est du vol d'obtenir illégalement un bien protégé.le 11/05/2016 à 9:13 -
qvignaudMembre actifL'étude porte sur la perception générale qu'a le cerveau du piratage, en aucun cas sur ce qu'en dit la loi ni sur la légitimité ou l'infraction que cela représente. Tout ce qu'ils expliquent, c'est que le piratage n'est pas cognitivement rattaché à la notion de vol, et qu'en conséquence le sentiment de culpabilité est moindre voire inexistant.
Ils se permettent également d'étendre ce constat à un ensemble d'actions virtuelles pour lesquelles le cerveau a du mal à avoir une perception, étant donné que cela lui est extrêmement abstrait, la plupart des ressentis se construisant inconsciemment (donc en dehors de toute réflexion consciente apte à manipuler des concepts d'une telle complexité). Il en résulte une certaine neutralité dans l'interprétation qu'a le cerveau de ces actes.le 11/05/2016 à 9:48 -
Les supports de stockages ont bien une taxe prévu pour cela.le 11/05/2016 à 10:06
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RyzenOCInactifEst-ce que les inconvénients du piratage seraient tellement importants que si tout le monde en avait conscience, plus personne ne piraterait ? L'étude semble répondre oui.
Et en générale, plus un bien et pirater plus ce dernier et rentable, l'exemple le plus parlant serait Game Of Thrones, Windows et Office, ces 3 produits rapportes des millions/milliards, en contre partie ils sont pirater par millions.
Et puis si pour l’individu lambda pirater ce n'et rien, c'est bien à cause de ces sociétés qui nous bassine à coup de pub depuis 10ans que l'internet, le cloud et les services en lignes, sont "gratuits", "écologique", "puissants"....etc, ils n'ont que ce qu'ils méritent, leurs mensonge se retourne contre eux.
Et enfin si les producteurs de film/éditeurs de jeux arratais de sortir de la merde recyclés, y'aurais peut être aussi moins de piratage. Les consommateurs semble encore bien acheter les produits de qualités (witcher 3 par exemple, un studio et une licence inconnus du grand publique y'a pas longtemps et pourtant en sortant un produit de qualités ces vendues à des millions)le 11/05/2016 à 7:58 -
SodiumMembre extrêmement actifSeulement si c'est vendu ou revendu mais surtout que cela ressemble à l'original ou a un probable original en version limité.Citation Envoyé par MikeRowSoft Voir le message
Les supports de stockages ont bien une taxe prévu pour cela.
+1 (pour une fois que tu dis un truc d'utile...)
J'y pense jamais à cette argument, les major ont réussie a nous faire payer le Go vierge.
Elle est là pour combler le manque à lorsque l'on copie pour son propre usage une oeuvre.
Exemple : je possède un CD et veut en faire une copie pour l'avoir toujours à la maison et dans la voiture. Pour les majors, cela représente un manque à gagner car j'aurais normalement du l'acheter deux fois. Là taxe sur la copie privée est là pour ça, rien d'autre.
Donc oui, c'est une arnaque totale vu qu'un support de stockage peut très bien ne servir qu'à conserver des backups de fichiers personnel.le 11/05/2016 à 13:02