Pour Bruxelles, en imposant certaines conditions aux constructeurs, Google limite leur liberté de choisir les meilleures applications à préinstaller. D’ailleurs la Commission estime que cette stratégie protège et renforce la position dominante de Google en matière de recherche générale sur l'internet et fausse la concurrence sur le marché des navigateurs mobiles.
Google n’a pas tardé à réagir. Par le biais de Kent Walker, avocat général de Google, l’entreprise a rappelé que « nous avons publié le système d’exploitation Android en 2007. Un système d’exploitation libre et open source, supportés par de nombreux partenaires constructeurs, le modèle n’était aucunement comme aucun autre avant lui. Le premier dispositif ne laissait pas envisager le succès futur d’Android ».
« Nous prenons ces inquiétudes très au sérieux. Mais nous estimons également que notre modèle économique permet de maintenir des coûts faibles et une grande flexibilité pour les constructeurs, tout en offrant aux utilisateurs un contrôle sans précédent sur leurs appareils mobiles » a-t-il indiqué. Mais quels sont les éléments qui constituent ce modèle ?
- Nos accords de partenariat sont entièrement issus d’un volontariat : tout le monde peut utiliser Android sans Google. Essayez et vous pourrez télécharger le système d'exploitation en entier gratuitement, modifiez-le comme bon vous semble et concevez votre téléphone. D’ailleurs de grandes entreprises comme Amazon le font déjà.
- Les constructeurs qui souhaitent participer à l'écosystème Android s’engagent à tester et certifier que leurs appareils prennent en charge les applications Android. Sans ce système, les applications ne fonctionneraient pas d'un appareil Android à l'autre. Imaginez la frustration qui en résulterait si une application téléchargée sur un téléphone Android ne fonctionne pas sur votre téléphone Android de remplacement du même constructeur.
- Tout constructeur peut alors décider d’installer la suite d'applications Google sur sa gamme d’appareils et être libre d’y ajouter d'autres applications. Par exemple, les téléphones d'aujourd'hui viennent avec de nombreuses applications préinstallées (de Microsoft, Facebook, Amazon, Google, des opérateurs mobiles, et plus encore).
- Bien sûr, tandis que l’utilisation d’Android est gratuite pour les constructeurs, il est coûteux de le développer, de l’améliorer, de le garder sécurisé et de le protéger contre les poursuites de brevets. Nous fournissons Android gratuitement, et compensons nos coûts grâce aux revenus que nous générons sur nos applications et services Google que nous distribuons via Android.
- De plus, il est simple et facile pour les utilisateurs de personnaliser leurs appareils et télécharger leurs propres applications — y compris les applications qui sont en concurrence directe avec les nôtres. La popularité des applications comme Spotify, WhatsApp, Angry Birds, Instagram, Snapchat et beaucoup d'autres montrent combien il est facile pour les consommateurs d'utiliser de nouvelles applications qu'ils aiment. Plus de 50 milliards d'applications ont été téléchargées sur Android.
Ces arguments répondent-ils aux reproches formulés par la Commission européenne ?
Source : blog Android