Antitrust : Bruxelles estime que Google abuse de sa position dominante avec Android
Dans la conclusion préliminaire de son enquête
Le 2016-04-21 01:07:01, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Ce mercredi 20 avril, la Commission européenne a informé Google de sa conclusion préliminaire selon laquelle la société a, en violation des règles de concurrence de l’UE, abusé de sa position dominante en imposant des restrictions aux fabricants d'appareils Android et aux opérateurs de réseaux mobiles.
Pour rappel, une enquête formelle sur Android a été ouverte il y a un an, le 15 avril 2015, le jour où Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, annonçait l’envoi d’un premier acte d’accusation contre Google Shopping, le moteur de shopping de Google.
Pour les besoins de son enquête, la Commission a pris en considération un certain nombre de facteurs, entre autres :
La Commission soutient que son enquête a démontré que les fabricants qui souhaitent préinstaller Google Play Store, la boutique d'applications de Google pour Android, sur leurs appareils sont forcés par Google de préinstaller également Google Search et d'en faire leur moteur de recherche par défaut sur ces appareils. En outre, les fabricants qui souhaitent préinstaller Google Play Store ou Google Search doivent aussi préinstaller le navigateur Chrome de Google. De cette manière, Google a fait en sorte que son moteur de recherche et son navigateur soient préinstallés sur la grande majorité des appareils vendus dans l’EEE.
La Commission conclut à titre préliminaire qu'en imposant les conditions mentionnées ci-dessus aux fabricants, Google limite leur liberté de choisir les meilleures applications à préinstaller. Selon la Commission, cette stratégie protège et renforce la position dominante de Google en matière de recherche générale sur l'internet et fausse la concurrence sur le marché des navigateurs mobiles. Elle explique que selon une de ses analyses, les consommateurs téléchargent rarement des applications qui offriraient la même fonctionnalité qu'une application déjà préinstallée (sauf quand l'application préinstallée est d'une qualité particulièrement médiocre). Aussi, la Commission entend veiller à ce que les fabricants soient libres de choisir les applications qu'ils préinstallent sur leurs appareils. Ce qui est d’autant plus urgent que Bruxelles soutient détenir des éléments prouvant que les fabricants de téléphones intelligents souhaiteraient acquérir au moins une partie des applications qu'ils préinstallent auprès de fournisseurs autres que Google.
Source : Europa
Pour rappel, une enquête formelle sur Android a été ouverte il y a un an, le 15 avril 2015, le jour où Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, annonçait l’envoi d’un premier acte d’accusation contre Google Shopping, le moteur de shopping de Google.
Pour les besoins de son enquête, la Commission a pris en considération un certain nombre de facteurs, entre autres :
- des services de recherche générale sur l'internet : Google détient des parts de marché d'au moins 90 % dans la plupart des États membres ;
- des systèmes d’exploitation mobiles intelligents sous licence :
- les parts de marché de Google dans l'EEE concernant les systèmes d'exploitation mobiles sous licence dépassent les 90 %. Android est utilisé sur presque tous les téléphones intelligents et les tablettes d'entrée de gamme, c'est-à-dire ceux qu'achètent la majorité des clients,
- diverses barrières à l'entrée protègent la position de Google, dont les «effets de réseaux» (plus les consommateurs qui adoptent un système d'exploitation sont nombreux, plus les développeurs écrivent des applications pour ce système),
- enfin, les utilisateurs d'Android qui souhaitent changer de système d'exploitation devraient supporter des coûts d'adaptation importants, comme la perte de leurs applications, données et contacts ;
- des boutiques d'applications en ligne pour le système d'exploitation mobile Android :
- plus de 90 % des applications téléchargées sur des appareils Android dans l'EEE le sont via Google Play Store,
- les fabricants estiment qu'il est commercialement important de préinstaller Google Play Store sur leurs appareils. Celui-ci est préinstallé sur la grande majorité des appareils Android dans l'EEE et il n'est pas téléchargeable par l'utilisateur final. Ces derniers ne peuvent pas non plus télécharger d'autres boutiques d'applications à partir de Google Play Store,
- en règle générale, les utilisateurs d'Android ne se tournent pas vers des boutiques d'applications liées à d'autres systèmes d'exploitation, car ils devraient acheter un nouvel appareil et seraient confrontés à des frais d'adaptation importants.
La Commission soutient que son enquête a démontré que les fabricants qui souhaitent préinstaller Google Play Store, la boutique d'applications de Google pour Android, sur leurs appareils sont forcés par Google de préinstaller également Google Search et d'en faire leur moteur de recherche par défaut sur ces appareils. En outre, les fabricants qui souhaitent préinstaller Google Play Store ou Google Search doivent aussi préinstaller le navigateur Chrome de Google. De cette manière, Google a fait en sorte que son moteur de recherche et son navigateur soient préinstallés sur la grande majorité des appareils vendus dans l’EEE.
La Commission conclut à titre préliminaire qu'en imposant les conditions mentionnées ci-dessus aux fabricants, Google limite leur liberté de choisir les meilleures applications à préinstaller. Selon la Commission, cette stratégie protège et renforce la position dominante de Google en matière de recherche générale sur l'internet et fausse la concurrence sur le marché des navigateurs mobiles. Elle explique que selon une de ses analyses, les consommateurs téléchargent rarement des applications qui offriraient la même fonctionnalité qu'une application déjà préinstallée (sauf quand l'application préinstallée est d'une qualité particulièrement médiocre). Aussi, la Commission entend veiller à ce que les fabricants soient libres de choisir les applications qu'ils préinstallent sur leurs appareils. Ce qui est d’autant plus urgent que Bruxelles soutient détenir des éléments prouvant que les fabricants de téléphones intelligents souhaiteraient acquérir au moins une partie des applications qu'ils préinstallent auprès de fournisseurs autres que Google.
Source : Europa
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imikadoRédacteurAujourd'hui quand on achète un pc sous Windows 10, on a plus la ballot screen permettant de choisir son navigateur...
Donc l'abus de position dominante...
Et je parle même pas du fameux "secure boot"...le 11/11/2016 à 17:25 -
Traroth2Membre émérite@esperanto : j'ajouterais, pour le point 3, que concernant iOS, c'est 100% des applications téléchargées qui le sont depuis l'AppStore, pas 90%.
Non pas que je ne trouve pas Google critiquable, mais effectivement, la formulation est biaisée. Et on laisse toujours Apple tranquille, alors que souvent, ils font pire. C'était déjà comme ça avec Microsoft.le 21/04/2016 à 11:00 -
seblutfrMembre confirméEncore une fois, ne pas confondre Position dominante et abus de position dominante.
Tu ne peux pas dire qu'"avoir du succès est devenu un crime", il n'est pas reproché à Google d'avoir une position dominante avec Android.
Il est reproché à Google d'abuser de cette position dominante pour tenter d'écraser la concurrence sur d'autres segments de marché où ils ne sont pas en position dominante (et ainsi fausser une concurrence qui, même elle était meilleure, ne pourrait pas exister parce que Google fausse la donne).
Il n'est donc pas interdit d'avoir du succès, mais d'en profiter pour éliminer la concurrence sur d'autres secteurs.
Pour forcer le trait, c'est un peu comme si Google voulait vendre des fringues, et que pour ça il retirait de Google Search les pages des autres marchands de fringues (ou plus exactement, qu'il mettait en tête ses propres résultats avant de reléguer les autres commerces en bas de page de résultat). On n'interdit pas à Google d'être champion des moteurs de recherche, mais d'abuser de ça pour écraser d'autres marchés.le 22/04/2016 à 9:58 -
michel.bosseauxMembre confirméSuis je le seul à penser que cela viole les lois antitrusts ? (européennes ou américaines d'ailleurs). La concurrence doit être libre et non faussée. Ici, Google s'arroge le droit de faire payer les concurrents et seuls les grandes boites (capable de payer cher) pourront bénéficier de la liberté de choix du consommateur.
Magnifique, non ?le 02/08/2019 à 19:36 -
RefuznikMembre éclairéinfo.com est un agrégateur bourré de trackers à fuir comme la peste.
Il faut désactiver individuellement des dizaines de trackers pour être tranquille (ou les bloquer avec un bloqueur).
ils ont l'air de faire dans le biz de la recherche sur d'autres sujets via la même IP :
- autosengine.com
- realtorfinds.com
- taxinfo.today
Etc...
Plus drole :
Info.com appartient à Infospace qui semble lui même n'être qu'une holding pour le groupe System1. Le RGPD n'existe nul part sur leur site, un DPO n'en parlons pas, une adresse en europe non plusle 10/01/2020 à 18:57 -
agrippMembre habituéDélicat ces réglementations à géométrie variable...
Le gros devront s'y conformer, le petits y échapperont. Je ne suis pas persuadé que le législateur agisse dans l'intérêt du consommateur. Je ne suis pas convaincu non plus que des règlements contraignants pour les entreprises numériques soient favorables à la "liberté de l'internaute". Je ne mets évidemment pas en cause la bonne foi des politiques, mais cela me fait penser à ce que Campanella faisait remarquer à propos du procès de Galilée : "on juge un mathématicien et ses propositions, mais parmi les juges il n'y a pas un seul mathématicien".le 31/10/2022 à 15:31 -
TiranusKBXExpert confirméon peut aussi demander à ce que les opérateurs ne mettent plus leurs surcouches et applis foireuses mais installent juste une appli pour configurer la connexion ? ça m'éviterait la tonne d'applis que je suis obligé de désinstaller après avoir rooté mon téléphonele 21/04/2016 à 11:14
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esperantoMembre émériteC'est au consommateur de faire ce qu'il veut des produits qu'il achète.
Quand tu achètes un meuble en kit, le fait de remplacer une pièce au moment du montage ne te rend pas coupable d'une violation de conditions de licence. Au pire c'est l'exclusion de garantie.
Alors que dans le monde du logiciel...le 21/04/2016 à 13:20 -
Il s'agit de deux problèmes différents. Ici, d'après l'article (je n'ai pas poussé plus loin), Google est accusé d'imposer aux fabricants un certain nombre de contraintes (ce qui est interdit par les lois antitrust). Apple ne peut pas être accusé de faire de même s'il est lui-même le fabricant. C'est un problème de lois, pas de favoritisme de la part de la CE.le 21/04/2016 à 15:09
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Haseo86Membre éclairé@NaSa : d'autres choses à traiter sans doute, plus importante dans ce domaine ça reste à voir. Pour ma part je trouve très important de lutter contre l'apparition d'amalgames du genre "Internet = Google", et je suis farouchement opposé à la plupart des arguments donnés par Google. En particulier sur la gratuité, il essaient de se poser pratiquement en victime, pourtant s'ils proposent Android gratuitement c'est bien parce qu'au final pouvoir imposer leur présence dans les esprits et les habitudes des utilisateurs est bien plus lucratif que la valeur marchande d'Android. C'est exactement le système Facebook ou Amazon, peu importe que la rentabilité du produit ou du service en lui-même ne soit pas bonne : en s'intégrant pratiquement comme un réflexe auprès des utilisateurs, il y a beaucoup, beaucoup plus de fric à se faire sur le long terme, et c'est moralement beaucoup plus discutable. Pour moi c'est bien contre ça que la Comission Européenne tente de se battre, et c'est à la fois une bonne chose et quelque chose d'important.le 22/04/2016 à 8:59