Antitrust : la Commission européenne ouvre une procédure formelle d'examen contre Google
Sur son système d'exploitation Android
Le 2016-04-16 11:02:17, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
L'article 101 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) interdit les décisions d'associations d'entreprises et les accords anticoncurrentiels entre entreprises . L’article 102 du TFUE interdit les abus de position dominante susceptibles d’affecter le commerce et d’empêcher ou de restreindre la concurrence. Le règlement sur les ententes et abus de position dominante (règlement n° 1/2003 du Conseil) définit les modalités d’application de cette disposition par la Commission et les autorités nationales de concurrence.
Aussi, à la suite de deux plaintes, et après avoir mené une enquête initiale de sa propre initiative, la Commission européenne a ouvert une procédure formelle d’examen contre Google afin d’examiner en profondeur si le comportement de l'entreprise concernant son système d’exploitation pour appareils mobiles Android ainsi que les applications et des services pour téléphones intelligents et tablettes enfreint les règles de l’UE en matière de concurrence. La Commission évaluera si, en concluant des accords anticoncurrentiels et/ou en commettant d'éventuels abus de position dominante, Google a illégalement entravé le développement et l’accès au marché des systèmes d’exploitation pour appareils mobiles ainsi que des applications et des services de communication mobile de ses concurrents dans l’Espace économique européen (EEE).
L’enquête portera à ce stade sur les trois questions suivantes:
Il faut préciser qu’il s’agit ici d’une enquête distincte et séparée de l'enquête menée par la Commission sur le comportement de Google en matière de recherche sur internet. La Commission a informé Google et les autorités de concurrence nationales de l'ouverture d’une procédure en l’espèce.
Mais l’Europe n’est pas la seule à se pencher sur les méthodes de Google dans le domaine des smartphones. En février de l'année dernière, Yandex, le numéro un de la recherche dans le pays, avait porté plainte contre Google pour abus de position dominante sur Android. « Les pratiques de Google en rapport avec Android ont été le sujet de plusieurs enquêtes et poursuites dans plusieurs juridictions de par le monde. Google est le propriétaire d’Android, le système d’exploitation qui domine sur le marché mobile mondial. Beaucoup croient qu’Android est une plateforme ouverte. En réalité, les fabricants d'appareils tournant sous Android sont enfermés dans la vitrine d’applications propriétaires de Google Play Store ainsi que les API. Afin d’installer Google Play sur leurs appareils, les fabricants d'appareils doivent nécessairement préinstaller la suite complète des services GMS de Google ainsi que définir Google comme moteur de recherche par défaut. En plus de cela, les fabricants d'appareils ont l’interdiction d'installer des services proposés par des concurrents de Google sur leurs appareils » avait regretté Yandex dans un billet blog. Il faut souligner que si les parts du marché du moteur de recherche Yandex en Russie étaient estimées au moment de la plainte à 60 %, sur le segment du mobile, il devait se contenter de 44 % de parts de marché. Pourcentage qui, selon lui, semblait difficile à améliorer étant donné la conjoncture.
« Nous pensons que tous les constructeurs de smartphones devraient avoir le choix d’intégrer le moteur de recherche par défaut et les services préinstallés qu’ils désirent. Google ne devrait pas refuser aux constructeurs le choix de préinstaller des applications concurrentes. C’est pourquoi nous portons à l’attention du public le fait qu’il est nécessaire que Google sépare son OS mobile du moteur de recherche Google et de ses autres services. Il est essentiel de revenir à un niveau du terrain de jeu où la concurrence est définie sur la qualité de produits et de services plutôt que sur des regroupements et préinstallations », a affirmé Ochir Mandzhikov, un représentant de Yandex. Le Service Fédéral Anti monopole (FAS) a alors été saisi et Igor Artemev, le directeur de cet organisme, a confirmé qu’une enquête contre Google a effectivement été ouverte.
Source : Europa
Voir aussi :
:fleche; La Russie ouvre une enquête antitrust contre Google suite à des plaintes de Yandex au sujet des recherches sur mobile
Aussi, à la suite de deux plaintes, et après avoir mené une enquête initiale de sa propre initiative, la Commission européenne a ouvert une procédure formelle d’examen contre Google afin d’examiner en profondeur si le comportement de l'entreprise concernant son système d’exploitation pour appareils mobiles Android ainsi que les applications et des services pour téléphones intelligents et tablettes enfreint les règles de l’UE en matière de concurrence. La Commission évaluera si, en concluant des accords anticoncurrentiels et/ou en commettant d'éventuels abus de position dominante, Google a illégalement entravé le développement et l’accès au marché des systèmes d’exploitation pour appareils mobiles ainsi que des applications et des services de communication mobile de ses concurrents dans l’Espace économique européen (EEE).
L’enquête portera à ce stade sur les trois questions suivantes:
- Google a-t-elle illégalement entravé le développement et l’accès au marché des applications ou services pour appareils mobiles de ses concurrents en obligeant ou en incitant les fabricants de téléphones intelligents et de tablettes à préinstaller exclusivement les applications ou services de Google ?
- Google a-t-elle empêché les fabricants de téléphones intelligents et de tablettes qui souhaitent installer des applications et des services de Google sur certains de leurs appareils Android de développer et de commercialiser des versions modifiées et potentiellement concurrentes d'Android (les «forks d'Android») sur d’autres appareils, entravant ainsi illégalement le développement et l'accès au marché des systèmes d’exploitation pour appareils mobiles ainsi que des applications ou services de communication mobile de ses concurrents ?
- Google a-t-elle illégalement entravé le développement et l’accès au marché des applications et services de ses concurrents en liant ou groupant certains services et applications de Google distribués sur des appareils Android avec d'autres applications, services et/ou interfaces de programmation d'applications de Google ?
Il faut préciser qu’il s’agit ici d’une enquête distincte et séparée de l'enquête menée par la Commission sur le comportement de Google en matière de recherche sur internet. La Commission a informé Google et les autorités de concurrence nationales de l'ouverture d’une procédure en l’espèce.
Mais l’Europe n’est pas la seule à se pencher sur les méthodes de Google dans le domaine des smartphones. En février de l'année dernière, Yandex, le numéro un de la recherche dans le pays, avait porté plainte contre Google pour abus de position dominante sur Android. « Les pratiques de Google en rapport avec Android ont été le sujet de plusieurs enquêtes et poursuites dans plusieurs juridictions de par le monde. Google est le propriétaire d’Android, le système d’exploitation qui domine sur le marché mobile mondial. Beaucoup croient qu’Android est une plateforme ouverte. En réalité, les fabricants d'appareils tournant sous Android sont enfermés dans la vitrine d’applications propriétaires de Google Play Store ainsi que les API. Afin d’installer Google Play sur leurs appareils, les fabricants d'appareils doivent nécessairement préinstaller la suite complète des services GMS de Google ainsi que définir Google comme moteur de recherche par défaut. En plus de cela, les fabricants d'appareils ont l’interdiction d'installer des services proposés par des concurrents de Google sur leurs appareils » avait regretté Yandex dans un billet blog. Il faut souligner que si les parts du marché du moteur de recherche Yandex en Russie étaient estimées au moment de la plainte à 60 %, sur le segment du mobile, il devait se contenter de 44 % de parts de marché. Pourcentage qui, selon lui, semblait difficile à améliorer étant donné la conjoncture.
« Nous pensons que tous les constructeurs de smartphones devraient avoir le choix d’intégrer le moteur de recherche par défaut et les services préinstallés qu’ils désirent. Google ne devrait pas refuser aux constructeurs le choix de préinstaller des applications concurrentes. C’est pourquoi nous portons à l’attention du public le fait qu’il est nécessaire que Google sépare son OS mobile du moteur de recherche Google et de ses autres services. Il est essentiel de revenir à un niveau du terrain de jeu où la concurrence est définie sur la qualité de produits et de services plutôt que sur des regroupements et préinstallations », a affirmé Ochir Mandzhikov, un représentant de Yandex. Le Service Fédéral Anti monopole (FAS) a alors été saisi et Igor Artemev, le directeur de cet organisme, a confirmé qu’une enquête contre Google a effectivement été ouverte.
Source : Europa
Voir aussi :
:fleche; La Russie ouvre une enquête antitrust contre Google suite à des plaintes de Yandex au sujet des recherches sur mobile
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NSKisEn attente de confirmation mailCes peudo-experts de l'Union Européenne et leurs avis, ce n'est que de la fumisterie!!!
Si Google doit être blâmé pour son Andoid, que dire de Apple et de ses "i-machins" rendant le client captif ou que dire de Microsoft et de ses OS qui violent de plus en plus la vie privé de leur utilisateurs???
Y-aurait-il par hasard quelques conflits d'intérêts qui inciteraient les technocrates de Bruxelles à s'intéresser plus à Google qu'à d'autres?le 16/04/2016 à 14:36 -
imikadoRédacteurSi je me rappelle bien:
- Les constructeurs paient une taxe à Microsoft pour utiliser Android
- Microsoft signe certains partenariat pour y préinstaller ses logiciels
- Android est opensource, tout le monde peut le forker gratuitement
- Les constructeurs choisissent d'installer une surcouche avec des applications maisons (HTC, Samsung..)
- il es possible de créer son ecosystème avec son store... décoreller de google (Amazon Fire)
- Voir avec un style Windows Phone: Nokia X (arreté par Microsoft)
- Il existe déjà un fork très populaire: Cyanogen
Par contre la situation de Microsoft Windows...le 16/04/2016 à 13:51 -
imikadoRédacteurAujourd'hui quand on achète un pc sous Windows 10, on a plus la ballot screen permettant de choisir son navigateur...
Donc l'abus de position dominante...
Et je parle même pas du fameux "secure boot"...le 11/11/2016 à 17:25 -
Cette page permet de rechercher les dossiers ouverts par la CE dans le cadre des lois antitrust par nom d'entreprise. Tu pourras voir que Google ne bénéficie pas d'un régime de défaveur.le 19/04/2016 à 12:09
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Traroth2Membre émérite@esperanto : j'ajouterais, pour le point 3, que concernant iOS, c'est 100% des applications téléchargées qui le sont depuis l'AppStore, pas 90%.
Non pas que je ne trouve pas Google critiquable, mais effectivement, la formulation est biaisée. Et on laisse toujours Apple tranquille, alors que souvent, ils font pire. C'était déjà comme ça avec Microsoft.le 21/04/2016 à 11:00 -
seblutfrMembre confirméEncore une fois, ne pas confondre Position dominante et abus de position dominante.
Tu ne peux pas dire qu'"avoir du succès est devenu un crime", il n'est pas reproché à Google d'avoir une position dominante avec Android.
Il est reproché à Google d'abuser de cette position dominante pour tenter d'écraser la concurrence sur d'autres segments de marché où ils ne sont pas en position dominante (et ainsi fausser une concurrence qui, même elle était meilleure, ne pourrait pas exister parce que Google fausse la donne).
Il n'est donc pas interdit d'avoir du succès, mais d'en profiter pour éliminer la concurrence sur d'autres secteurs.
Pour forcer le trait, c'est un peu comme si Google voulait vendre des fringues, et que pour ça il retirait de Google Search les pages des autres marchands de fringues (ou plus exactement, qu'il mettait en tête ses propres résultats avant de reléguer les autres commerces en bas de page de résultat). On n'interdit pas à Google d'être champion des moteurs de recherche, mais d'abuser de ça pour écraser d'autres marchés.le 22/04/2016 à 9:58 -
michel.bosseauxMembre confirméSuis je le seul à penser que cela viole les lois antitrusts ? (européennes ou américaines d'ailleurs). La concurrence doit être libre et non faussée. Ici, Google s'arroge le droit de faire payer les concurrents et seuls les grandes boites (capable de payer cher) pourront bénéficier de la liberté de choix du consommateur.
Magnifique, non ?le 02/08/2019 à 19:36 -
RefuznikMembre éclairéinfo.com est un agrégateur bourré de trackers à fuir comme la peste.
Il faut désactiver individuellement des dizaines de trackers pour être tranquille (ou les bloquer avec un bloqueur).
ils ont l'air de faire dans le biz de la recherche sur d'autres sujets via la même IP :
- autosengine.com
- realtorfinds.com
- taxinfo.today
Etc...
Plus drole :
Info.com appartient à Infospace qui semble lui même n'être qu'une holding pour le groupe System1. Le RGPD n'existe nul part sur leur site, un DPO n'en parlons pas, une adresse en europe non plusle 10/01/2020 à 18:57 -
agrippMembre habituéDélicat ces réglementations à géométrie variable...
Le gros devront s'y conformer, le petits y échapperont. Je ne suis pas persuadé que le législateur agisse dans l'intérêt du consommateur. Je ne suis pas convaincu non plus que des règlements contraignants pour les entreprises numériques soient favorables à la "liberté de l'internaute". Je ne mets évidemment pas en cause la bonne foi des politiques, mais cela me fait penser à ce que Campanella faisait remarquer à propos du procès de Galilée : "on juge un mathématicien et ses propositions, mais parmi les juges il n'y a pas un seul mathématicien".le 31/10/2022 à 15:31 -
NSKisEn attente de confirmation mailSi Android détient le 80% des OS sur smartphone, vous aurait-il échappé que les OS de Microsoft sont installés sur le 90% des PC? Est-ce que cela ne mérite pas que l'on s'y intéresse?
Dans notre monde actuel, le seul fait de parler d'une enquête dans un média correspond pour le "commun des mortels" à une condamnation... D'autant plus que si l'enquête conclut à l'innocence du prévenu, aucun média n'en fera mention...le 18/04/2016 à 18:13