L'industrie de l'IT se préparerait à apporter un soutien juridique collectif à Apple
Dans l'affaire opposant la firme de Tim Cook au FBI
Le 2016-02-26 10:58:01, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Mise à jour du 04 / 03 / 2016 : l'industrie de l'IT apporte un soutien juridique collectif à Apple
Ce sont Amazon.com, Box, Cisco, Dropbox, Evernote, Facebook, Google, Mozilla, Nest Labs, Pinterest, Slack, Snapchat, WhatsApp et Yahoo qui se sont joints à Microsoft dans un amicus curiae pour apporter leur soutien à Apple dans l'affaire l'opposant au FBI.
Brad Smith, directeur du service juridique de Microsoft, a déclaré que « nous pensons que les problèmes soulevés par le cas Apple sont trop importants pour s'appuyer sur une loi étriquée en provenance d'une ère technologique différente pour combler le vide perçu du gouvernement dans la loi actuelle. Au lieu de cela, nous devrions nous tourner vers le Congrès pour trouver l'équilibre nécessaire à la technologie du XXIe siècle ».
Des propos qui rejoignent ceux du juge fédéral James Orenstein qui a estimé que le All Writs ne saurait être appliqué dans le cas d'espèce et que seul le Congrès est habilité à prévoir dans la loi ces éventuelles obligations de coopération auxquelles seront soumises les entreprises. Raison pour laquelle les entreprises estiment qu'il est nécessaire et urgent de mettre à jour la loi : « si nous devons protéger la vie privée des individus ainsi que leurs informations, les technologies du XXIe siècle doivent être régies par une législation du XXIe siècle ».
De son côté, dans un billet blog, Google a moins parlé de vie privée, mais plus sur la faculté du All Writs Act à « obliger les entreprises privées à compromettre activement la sécurité et la sûreté des fonctionnalités que nous implémentons dans nos produits ».
voir l'amicus curiae (au format PDF)
Source : déclaration Brad Smith (blog Microsoft), blog Google
Ce sont Amazon.com, Box, Cisco, Dropbox, Evernote, Facebook, Google, Mozilla, Nest Labs, Pinterest, Slack, Snapchat, WhatsApp et Yahoo qui se sont joints à Microsoft dans un amicus curiae pour apporter leur soutien à Apple dans l'affaire l'opposant au FBI.
Brad Smith, directeur du service juridique de Microsoft, a déclaré que « nous pensons que les problèmes soulevés par le cas Apple sont trop importants pour s'appuyer sur une loi étriquée en provenance d'une ère technologique différente pour combler le vide perçu du gouvernement dans la loi actuelle. Au lieu de cela, nous devrions nous tourner vers le Congrès pour trouver l'équilibre nécessaire à la technologie du XXIe siècle ».
Des propos qui rejoignent ceux du juge fédéral James Orenstein qui a estimé que le All Writs ne saurait être appliqué dans le cas d'espèce et que seul le Congrès est habilité à prévoir dans la loi ces éventuelles obligations de coopération auxquelles seront soumises les entreprises. Raison pour laquelle les entreprises estiment qu'il est nécessaire et urgent de mettre à jour la loi : « si nous devons protéger la vie privée des individus ainsi que leurs informations, les technologies du XXIe siècle doivent être régies par une législation du XXIe siècle ».
De son côté, dans un billet blog, Google a moins parlé de vie privée, mais plus sur la faculté du All Writs Act à « obliger les entreprises privées à compromettre activement la sécurité et la sûreté des fonctionnalités que nous implémentons dans nos produits ».
Source : déclaration Brad Smith (blog Microsoft), blog Google
Après quelques soutiens individuels exprimés sur la toile et à diverses occasions, les entreprises de l’IT envisageraient maintenant de se ranger de manière plus officielle du côté de la firme de Tim Cook, à travers un amicus brief. Il s’agit d’un document à travers lequel des entités non directement liées aux protagonistes d’une affaire judiciaire proposent au tribunal de lui présenter des informations ou des opinions pouvant l’aider à trancher l’affaire.
Lors d’une audience du Congrès, qui s’est déroulée hier, Microsoft par la voix de son directeur juridique Brad Smith a déclaré être de « tout cœur » avec Apple dans ce bras de fer avec le FBI. La société a également annoncé qu’elle déposera un amicus brief la semaine prochaine pour exprimer son soutien sans réserve au fabricant d’iPhone.
Selon des sources proches de Google, la firme de Mountain View envisagerait d’emboîter le pas à Microsoft en lançant également un soutien juridique à Apple. Le reste de l’industrie de la technologie semble également se mobiliser alors que les soutiens juridiques de Twitter et Facebook sont attendus la semaine prochaine.
Au lieu de documents individuels, on pourrait donc s’attendre à un amicus brief collectif de l’industrie de l’IT. Une source de Re/code explique en effet que « l’industrie est alignée et travaille sur une soumission conjointe à la cour ».
Sources : The Verge, Re/Code
Et vous ?
Voir aussi :
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ticNFAMembre confirméLes guillemets montre que tu es conscient de l'abus de langage, la mention de l'état d'urgence le confirme. Non, tout le monde ne trouve pas normal de défoncer une porte et les abus inhérents à l'état d'urgence montrent bien pourquoi.
En quoi c'est différent ? On va redire un élément incontournable : mettre une backdoor, c'est abaisser le niveau général de sécurité pour tout le monde. Je doute que la police ait des passes pour toutes les portes (ça doit peser lourd). Que penseriez-vous d'un fabricant de portes qui donnerait un passe à la police pour toutes ses portes ? Combien de temps pour que cela atterrisse chez d'autres ?
Comme le souligne Traroth2, qu'Apple puisse se poser en champion de la vie privée montre que nous sommes dans une époque tragicomique où le FBI peut se montrer d'une arrogance faussement stupide (un peu comme Trump).
Sur l'aspect mentionné par LSMetag, cela part du même principe, ne pas corriger une faille abaisse la sécurité pour tout le monde... y compris les services de renseignements. A barbouze, barbouze et demi. Et le dindon de la farce, c'est potentiellement nous.
Les services de renseignements sont des malwares géants.le 22/03/2016 à 22:56 -
transgohanExpert éminent@secuexpert > vous êtes fatiguant... Vous posez de nombreuses questions dont les réponses sont dans ce topic. Et ce sur un ton qu'il n'est pas bon de lire...le 30/03/2016 à 13:44
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pascaldmMembre actifPour répondre à plusieurs interrogations, le travail réalisé par Sergei Skorobogatov a pris plusieurs mois et mobilisé des compétences rares et des ressources humaines et matérielles non accessibles au premier venu.
Le reverse engineering de la mémoire flash de l'iPhone 5c a consisté à :
- obtenir le diagramme et la schématique du circuit du SoC A6 de l'iphone 5c qui n'est pas disponible publiquement. Le composant de mémoire flash utilisé dans le package LGA60 n'est pas documenté par les fabricants (Toshiba, SK hynix, Samsung et SanDisk).
- Sergei a mis en évidence qu'Apple utilise un contrôleur mémoire dédié avec un brochage de la puce NAND modifié pour qu'une tentative de reverse endommage la puce (permutation des broches VCC et GND).Le protocole a du être reversé par écoute du bus et acquisition des commandes.
L'analyse montre que l'accès aux composant NAND sur la carte est protégé par des écrans métalliques soudés, par une résine epoxy et enfin par une proximité de 0,05 mm avec le PCB. Cela rend le déssoudage de la NAND délicat à cause du risque d'endommager la puce mémoire. Là il faut des compétences et du savoir-faire. Le processus a été complexe.
Ensuite, il a fallu connecter les broches de la NAND avec des straps au PCB. L'iPhone plantait car une distorsion des signaux de communication provenait du parasitage de la capacitance et de l'inductance à cause du déport des broches avec des fils. Les problèmes à ce stade ont été nombreux. La source d'horloge du SoC a aussi requis l'insertion de résistance sur les lignes du signal.
Un circuit imprimé spécifique a été construit pour connecter un oscilloscope et un analyseur logique aux broches de la NAND pour l'écoute du bus.
Une rétro-ingénierie du protocole a permis d'implémenter les commandes pour la lecture, l'effacement et l'écriture de la mémoire flash. Ce reverse a requis la construction d'un programmateur de circuit intégré pour débuguer les commandes avec la puce NAND et comprendre l'agencement des blocs et unités d'informations.
Le backup de la puce NAND a été effectué sur une autre puce NAND identique provenant d'un autre iPhone grâce à une carte de test spécialement conçue à base de microcontroleur PIC PIC24EP512GP806. Le backup de 8 Go a duré 1h20...
Après le backup, la puce NAND a été reconnectée à l'iPhone. Après le boot (35 sec), 6 mots de passe sont entrés puis l'iPhone est éteint car à partir du 7ème mots de passe infructueux, le délai d'attente s'incrémente trop. Il faut encore attendre 10 sec avant de retirer la NAND et la brancher sur la carte de test. Un balayage de la NAND comparé au backup permet de trouver les blocs à effacer puis à réécrire. La mémoire NAND est éteinte puis reconnectée à l'iPhone et on continue à tester les mots de passe par 6. Il faut environs 40 heures pour un passcode de 4 digits (cela devient prohibitif pour 6 à 8 digits). Comme la méthode ne tient pas compte du wear levelling, une usure prématurée de la mémoire flash peut la rendre inutilisable, il a donc fallu pouvoir la cloner.
Le clonage a eu aussi son lot de surprise, le processus a permis de créer un clone de la NAND (y compris pour des pages mémoires fantômes supérieures à 16 Go!). L'iPhone a réussi à démarrer depuis le clone de la NAND.
En conclusion, il sfaut comprendre qu'il s'agit d'un PoC dans un cadre académique. La méthode n'est donc pas automatisée et requiert des interventions manuelles (beaucoup de branchement/débranchement de la puce NAND). Avec un passcode >= 6 digits, les tests deviennent trés long.
Le coût "réduit" ne concerne que la quincaillerie électronique nécessaire pour reproduire le PoC. Le coût réelle du reverse et de l'analyse est très différent. L'étude nécessite un oscilloscope, un analyseur logique, une station de soudage de précision, un PC, des iPhones, un microscope électronique, sans parler des 4 mois de jours/hommes de plusieurs experts. La facture réelle se chiffre en centaines de K€. Pour que la méthode soit industrielle, il faudrait monter un banc de test automatisé évitant les interventions manuelles. Ce n'est pas l'objet de ce très bon travail académique, il s'agissait de démontrer la faisabilité ce qui a été fait, dont acte !
La video de démo par Sergei sur Youtube:le 22/09/2016 à 17:46 -
Gabin FMembre du ClubBonsoir,
si vous aviez parcouru la source fournie de prime abord, vous auriez lu dès le premier paragrapheEnvoyé par New York Times
Ce qui est encore appuyé au second paragrapheEnvoyé par New York Times le 29/03/2016 à 22:09 -
LSMetagExpert confirméC'est pas un scoop que le FBI ait fait appel à des hackers professionnels. Que ce soit une boîte Isrëlienne ou des particuliers ne fait aucune différence. Et je pense que c'est la bonne solution et que ça aurait dû être fait dès le départ. Le FBI et la NSA sont des services secrets. Leurs méthodes sont secrètes et doivent rester secrètes (pour le bien de tous). Qu'Apple corrige par la suite une vulnérabilité qui court-circuite le hack n'a rien à voir avec une opposition aux autorités. Les autorités devront juste de nouveau faire appel à des professionnels, ou alors en embaucher.
Ca s'arrête là. Le FBI, avec cette procédure judiciaire, n'a fait qu'afficher une certaine incompétence qui justement a données des pistes à des bandits pour se protéger. Au diable les lois liberticides et les polémiques judiciaires. On développe comme on veut et comme on peut. On sait qu'il y aura toujours plus fort que nous. Aux autorités d'en tirer partie sans nous faire ch...le 14/04/2016 à 10:37 -
MédinocExpert éminent séniorLa réponse est pourtant simple: Avant, Appel gardait un double des clés, et les fournissait au FBI sur simple "demande". Suite au tollé qui a suivi diverses révélations liées, Apple a modifié la fonctionnalité de cryptage des données d'iOS 9 pour qu'il soit entièrement côté client. Apple n'en a donc plus les clés, et il n'ont plus d'autre moyen pour satisfaire une demande du FBI que de saboter le système (ce qui fragiliserait la sécurité de tous les téléphones sous iOS 9), ce qu'ils ont refusé de faire.le 22/04/2016 à 14:21
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AoCannailleExpert confirméJe les vois bien faire un sondage :
"1. êtes vous un criminel ?"
"2. Utilisez vous un iPhone?"le 07/03/2016 à 16:34 -
Matthieu VergneExpert éminentQue ce soit véridique ou pas, ce n'est pas parce qu'un outil est utilisé à des fins criminelles qu'il faut l'interdire. Autrement il faudrait interdire les couteaux de cuisine, les battes de base-ball, et que sais-je encore. En s'en prenant à l'outil, encore une fois, c'est le singe qui se focalise sur le doigt quand on montre la lune. Interdisez l'iPhone ou même ce que vous voulez, vous n'arrêterez pas les criminels : ils se tourneront vers autre chose, voire feront leurs propres outils. On se contente de retarder l'inévitable plutôt que de s'attaquer à la source du problème. Et c'est qui qui paye le plus ? C'est la personne lambda, pour un avantage des plus limités.le 07/03/2016 à 18:51
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kain_tnExpert éminentLes shérifs américains sont des officiers élus. Le gars veut faire parler de lui, comme bon nombre de nos députés ces derniers temps en racontant tout et son contraire.le 15/03/2016 à 20:39
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Chuck_NorrisMembre émériteN'est-il pas un peu tard pour étouffer l'affaire après que chacune des parties ont crié à qui veut l'entendre leur différent, et à de nombreuses reprises ? Quand on a tout fait, des deux côtés, pour mettre la machine communication en place, on ne peut pas la faire disparaître d'un coup de faille spatio-temporelle.le 22/03/2016 à 17:25