Pourquoi les grandes enseignes comme Samsung, LG ou Sony
Ne se sont pas prononcées sur le combat opposant Apple au FBI ?
Le 2016-02-21 18:07:54, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Une injonction du tribunal a contraint Apple à aider le FBI à avoir accès aux fichiers d'un de ses dispositifs. Le iPhone 5C a été utilisé par l'auteur de l'attentat de San Bernardino (Californie) en début décembre.
Par le biais d'une lettre ouverte écrite par son PDG, Apple s'y est fermement opposé, prétextant « qu'une fois créée, la technique pourrait être utilisée encore et encore, sur n'importe quel nombre de dispositifs. Dans le monde physique, cela reviendrait à être en possession d'une clé maîtresse capable d'ouvrir des millions de serrures - des restaurants aux banques en passant par les boutiques et les maisons. Aucune personne raisonnable ne trouverait cela acceptable ».
Pourtant, force est de constater que les constructeurs de PC et de smartphones, qui pourraient a leur tour faire l'objet de telles demandes si Apple venait à perdre, sont restés silencieux sur le combat opposant Apple au FBI. Si les entreprises de la Silicon Valley ont d'ordinaire soutenu Apple dans ses combats contre certaines décisions du ministère de la Justice, elles ne se sont pas manifestées.
Aussi, vendredi dernier, le quotidien Daily Dot a demandé aux constructeurs de téléphones que sont LG, Samsung et Sony, mais aussi aux constructeurs d'ordinateurs que sont Acer, Asus, Dell, HP et Lenovo (qui possède également le constructeur de téléphone Motorola) s'ils se rangent du côté du gouvernement ou d'Apple dans cette bataille juridique. Dans les six heures qui ont suivi, seul Samsung a répondu par l'intermédiaire d'un porte-parole qui a affirmé que l'entreprise va « étudier cette requête », mais s'est bien gardé d'y répondre.
Timothy Edgar, directeur de la recherche à la Watson Institute for International Studies and Public Affairs, a déclaré que les entreprises étaient « naturellement réticentes à se lancer dans un combat contre le FBI dans un cas de terrorisme de si haut niveau ».
Stephen Vladeck, professeur de droit à la American University, a avancé que « certaines [entreprises] pourraient être moins confiantes quant à l'image renvoyée ici - que la vie privée de leurs clients est même au-dessus des intérêts du gouvernement le plus contraignant ».
Vladeck a souligné une autre possibilité : la crainte qu'une critique du gouvernement mette en péril de futurs contrats avec des organismes fédéraux, « un problème qui ne concerne pas vraiment Apple étant donné sa part de marché ».
Pour Timothy Edgar, Apple a surestimé sa position en affirmant que la demande du gouvernement était trop lourde. « Le FBI dit que si Apple faisait un téléphone indéchiffrable , ils seraient en mesure d'obliger Apple à les aider à le déchiffrer », a-t-il déclaré, précisant que « les entreprises peuvent penser, à juste titre, qu'Apple est au moins partiellement responsable de la situation dans laquelle l'entreprise se trouve ».
Phillip Rogaway, un professeur de sciences informatiques à l'université de Californie, a estimé que « plus l'attention sera portée sur la sécurité des smartphones, plus les gens prendront conscience de ce que sont ces dispositifs en réalité : des instruments extraordinaires de surveillance ». Pour lui, c'est un problème pour toutes les entreprises qui se trouvent dans le secteur de la vente de téléphones mobiles, en particulier pour des entreprises qui n'ont pas la main mise sur le processus de conception du système d'exploitation (et donc sur la sécurité dudit système) employé sur leurs dispositifs contrairement à Apple.
Source : Daily Dot
Et vous ?
Que pensez-vous de ces arguments ? Quelles pourraient être, selon vous, les raisons qui poussent ces entreprises au silence ?
Par le biais d'une lettre ouverte écrite par son PDG, Apple s'y est fermement opposé, prétextant « qu'une fois créée, la technique pourrait être utilisée encore et encore, sur n'importe quel nombre de dispositifs. Dans le monde physique, cela reviendrait à être en possession d'une clé maîtresse capable d'ouvrir des millions de serrures - des restaurants aux banques en passant par les boutiques et les maisons. Aucune personne raisonnable ne trouverait cela acceptable ».
Pourtant, force est de constater que les constructeurs de PC et de smartphones, qui pourraient a leur tour faire l'objet de telles demandes si Apple venait à perdre, sont restés silencieux sur le combat opposant Apple au FBI. Si les entreprises de la Silicon Valley ont d'ordinaire soutenu Apple dans ses combats contre certaines décisions du ministère de la Justice, elles ne se sont pas manifestées.
Aussi, vendredi dernier, le quotidien Daily Dot a demandé aux constructeurs de téléphones que sont LG, Samsung et Sony, mais aussi aux constructeurs d'ordinateurs que sont Acer, Asus, Dell, HP et Lenovo (qui possède également le constructeur de téléphone Motorola) s'ils se rangent du côté du gouvernement ou d'Apple dans cette bataille juridique. Dans les six heures qui ont suivi, seul Samsung a répondu par l'intermédiaire d'un porte-parole qui a affirmé que l'entreprise va « étudier cette requête », mais s'est bien gardé d'y répondre.
Timothy Edgar, directeur de la recherche à la Watson Institute for International Studies and Public Affairs, a déclaré que les entreprises étaient « naturellement réticentes à se lancer dans un combat contre le FBI dans un cas de terrorisme de si haut niveau ».
Stephen Vladeck, professeur de droit à la American University, a avancé que « certaines [entreprises] pourraient être moins confiantes quant à l'image renvoyée ici - que la vie privée de leurs clients est même au-dessus des intérêts du gouvernement le plus contraignant ».
Vladeck a souligné une autre possibilité : la crainte qu'une critique du gouvernement mette en péril de futurs contrats avec des organismes fédéraux, « un problème qui ne concerne pas vraiment Apple étant donné sa part de marché ».
Pour Timothy Edgar, Apple a surestimé sa position en affirmant que la demande du gouvernement était trop lourde. « Le FBI dit que si Apple faisait un téléphone indéchiffrable , ils seraient en mesure d'obliger Apple à les aider à le déchiffrer », a-t-il déclaré, précisant que « les entreprises peuvent penser, à juste titre, qu'Apple est au moins partiellement responsable de la situation dans laquelle l'entreprise se trouve ».
Phillip Rogaway, un professeur de sciences informatiques à l'université de Californie, a estimé que « plus l'attention sera portée sur la sécurité des smartphones, plus les gens prendront conscience de ce que sont ces dispositifs en réalité : des instruments extraordinaires de surveillance ». Pour lui, c'est un problème pour toutes les entreprises qui se trouvent dans le secteur de la vente de téléphones mobiles, en particulier pour des entreprises qui n'ont pas la main mise sur le processus de conception du système d'exploitation (et donc sur la sécurité dudit système) employé sur leurs dispositifs contrairement à Apple.
Source : Daily Dot
Et vous ?
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ticNFAMembre confirméLes guillemets montre que tu es conscient de l'abus de langage, la mention de l'état d'urgence le confirme. Non, tout le monde ne trouve pas normal de défoncer une porte et les abus inhérents à l'état d'urgence montrent bien pourquoi.
En quoi c'est différent ? On va redire un élément incontournable : mettre une backdoor, c'est abaisser le niveau général de sécurité pour tout le monde. Je doute que la police ait des passes pour toutes les portes (ça doit peser lourd). Que penseriez-vous d'un fabricant de portes qui donnerait un passe à la police pour toutes ses portes ? Combien de temps pour que cela atterrisse chez d'autres ?
Comme le souligne Traroth2, qu'Apple puisse se poser en champion de la vie privée montre que nous sommes dans une époque tragicomique où le FBI peut se montrer d'une arrogance faussement stupide (un peu comme Trump).
Sur l'aspect mentionné par LSMetag, cela part du même principe, ne pas corriger une faille abaisse la sécurité pour tout le monde... y compris les services de renseignements. A barbouze, barbouze et demi. Et le dindon de la farce, c'est potentiellement nous.
Les services de renseignements sont des malwares géants.le 22/03/2016 à 22:56 -
transgohanExpert éminent@secuexpert > vous êtes fatiguant... Vous posez de nombreuses questions dont les réponses sont dans ce topic. Et ce sur un ton qu'il n'est pas bon de lire...le 30/03/2016 à 13:44
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pascaldmMembre actifPour répondre à plusieurs interrogations, le travail réalisé par Sergei Skorobogatov a pris plusieurs mois et mobilisé des compétences rares et des ressources humaines et matérielles non accessibles au premier venu.
Le reverse engineering de la mémoire flash de l'iPhone 5c a consisté à :
- obtenir le diagramme et la schématique du circuit du SoC A6 de l'iphone 5c qui n'est pas disponible publiquement. Le composant de mémoire flash utilisé dans le package LGA60 n'est pas documenté par les fabricants (Toshiba, SK hynix, Samsung et SanDisk).
- Sergei a mis en évidence qu'Apple utilise un contrôleur mémoire dédié avec un brochage de la puce NAND modifié pour qu'une tentative de reverse endommage la puce (permutation des broches VCC et GND).Le protocole a du être reversé par écoute du bus et acquisition des commandes.
L'analyse montre que l'accès aux composant NAND sur la carte est protégé par des écrans métalliques soudés, par une résine epoxy et enfin par une proximité de 0,05 mm avec le PCB. Cela rend le déssoudage de la NAND délicat à cause du risque d'endommager la puce mémoire. Là il faut des compétences et du savoir-faire. Le processus a été complexe.
Ensuite, il a fallu connecter les broches de la NAND avec des straps au PCB. L'iPhone plantait car une distorsion des signaux de communication provenait du parasitage de la capacitance et de l'inductance à cause du déport des broches avec des fils. Les problèmes à ce stade ont été nombreux. La source d'horloge du SoC a aussi requis l'insertion de résistance sur les lignes du signal.
Un circuit imprimé spécifique a été construit pour connecter un oscilloscope et un analyseur logique aux broches de la NAND pour l'écoute du bus.
Une rétro-ingénierie du protocole a permis d'implémenter les commandes pour la lecture, l'effacement et l'écriture de la mémoire flash. Ce reverse a requis la construction d'un programmateur de circuit intégré pour débuguer les commandes avec la puce NAND et comprendre l'agencement des blocs et unités d'informations.
Le backup de la puce NAND a été effectué sur une autre puce NAND identique provenant d'un autre iPhone grâce à une carte de test spécialement conçue à base de microcontroleur PIC PIC24EP512GP806. Le backup de 8 Go a duré 1h20...
Après le backup, la puce NAND a été reconnectée à l'iPhone. Après le boot (35 sec), 6 mots de passe sont entrés puis l'iPhone est éteint car à partir du 7ème mots de passe infructueux, le délai d'attente s'incrémente trop. Il faut encore attendre 10 sec avant de retirer la NAND et la brancher sur la carte de test. Un balayage de la NAND comparé au backup permet de trouver les blocs à effacer puis à réécrire. La mémoire NAND est éteinte puis reconnectée à l'iPhone et on continue à tester les mots de passe par 6. Il faut environs 40 heures pour un passcode de 4 digits (cela devient prohibitif pour 6 à 8 digits). Comme la méthode ne tient pas compte du wear levelling, une usure prématurée de la mémoire flash peut la rendre inutilisable, il a donc fallu pouvoir la cloner.
Le clonage a eu aussi son lot de surprise, le processus a permis de créer un clone de la NAND (y compris pour des pages mémoires fantômes supérieures à 16 Go!). L'iPhone a réussi à démarrer depuis le clone de la NAND.
En conclusion, il sfaut comprendre qu'il s'agit d'un PoC dans un cadre académique. La méthode n'est donc pas automatisée et requiert des interventions manuelles (beaucoup de branchement/débranchement de la puce NAND). Avec un passcode >= 6 digits, les tests deviennent trés long.
Le coût "réduit" ne concerne que la quincaillerie électronique nécessaire pour reproduire le PoC. Le coût réelle du reverse et de l'analyse est très différent. L'étude nécessite un oscilloscope, un analyseur logique, une station de soudage de précision, un PC, des iPhones, un microscope électronique, sans parler des 4 mois de jours/hommes de plusieurs experts. La facture réelle se chiffre en centaines de K€. Pour que la méthode soit industrielle, il faudrait monter un banc de test automatisé évitant les interventions manuelles. Ce n'est pas l'objet de ce très bon travail académique, il s'agissait de démontrer la faisabilité ce qui a été fait, dont acte !
La video de démo par Sergei sur Youtube:le 22/09/2016 à 17:46 -
Gabin FMembre du ClubBonsoir,
si vous aviez parcouru la source fournie de prime abord, vous auriez lu dès le premier paragrapheEnvoyé par New York Times
Ce qui est encore appuyé au second paragrapheEnvoyé par New York Times le 29/03/2016 à 22:09 -
LSMetagExpert confirméC'est pas un scoop que le FBI ait fait appel à des hackers professionnels. Que ce soit une boîte Isrëlienne ou des particuliers ne fait aucune différence. Et je pense que c'est la bonne solution et que ça aurait dû être fait dès le départ. Le FBI et la NSA sont des services secrets. Leurs méthodes sont secrètes et doivent rester secrètes (pour le bien de tous). Qu'Apple corrige par la suite une vulnérabilité qui court-circuite le hack n'a rien à voir avec une opposition aux autorités. Les autorités devront juste de nouveau faire appel à des professionnels, ou alors en embaucher.
Ca s'arrête là. Le FBI, avec cette procédure judiciaire, n'a fait qu'afficher une certaine incompétence qui justement a données des pistes à des bandits pour se protéger. Au diable les lois liberticides et les polémiques judiciaires. On développe comme on veut et comme on peut. On sait qu'il y aura toujours plus fort que nous. Aux autorités d'en tirer partie sans nous faire ch...le 14/04/2016 à 10:37 -
MédinocExpert éminent séniorLa réponse est pourtant simple: Avant, Appel gardait un double des clés, et les fournissait au FBI sur simple "demande". Suite au tollé qui a suivi diverses révélations liées, Apple a modifié la fonctionnalité de cryptage des données d'iOS 9 pour qu'il soit entièrement côté client. Apple n'en a donc plus les clés, et il n'ont plus d'autre moyen pour satisfaire une demande du FBI que de saboter le système (ce qui fragiliserait la sécurité de tous les téléphones sous iOS 9), ce qu'ils ont refusé de faire.le 22/04/2016 à 14:21
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AoCannailleExpert confirméJe les vois bien faire un sondage :
"1. êtes vous un criminel ?"
"2. Utilisez vous un iPhone?"le 07/03/2016 à 16:34 -
Matthieu VergneExpert éminentQue ce soit véridique ou pas, ce n'est pas parce qu'un outil est utilisé à des fins criminelles qu'il faut l'interdire. Autrement il faudrait interdire les couteaux de cuisine, les battes de base-ball, et que sais-je encore. En s'en prenant à l'outil, encore une fois, c'est le singe qui se focalise sur le doigt quand on montre la lune. Interdisez l'iPhone ou même ce que vous voulez, vous n'arrêterez pas les criminels : ils se tourneront vers autre chose, voire feront leurs propres outils. On se contente de retarder l'inévitable plutôt que de s'attaquer à la source du problème. Et c'est qui qui paye le plus ? C'est la personne lambda, pour un avantage des plus limités.le 07/03/2016 à 18:51
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kain_tnExpert éminentLes shérifs américains sont des officiers élus. Le gars veut faire parler de lui, comme bon nombre de nos députés ces derniers temps en racontant tout et son contraire.le 15/03/2016 à 20:39
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Chuck_NorrisMembre émériteN'est-il pas un peu tard pour étouffer l'affaire après que chacune des parties ont crié à qui veut l'entendre leur différent, et à de nombreuses reprises ? Quand on a tout fait, des deux côtés, pour mettre la machine communication en place, on ne peut pas la faire disparaître d'un coup de faille spatio-temporelle.le 22/03/2016 à 17:25