Une professionnelle du web ne partage pas la vision d'un game designer
Qui estime que « les développeurs devraient arrêter de s'appeler ingénieurs »
Le 2015-11-12 22:16:14, par saigone, Membre chevronné
Après la sortie d’un article écrit par IAN BOGOST du site the Atlantic affirmant « que les développeurs devraient arrêter de s’appeler ingénieurs », car en faisant cela ils amoindrissent une longue tradition de conception et de construction d'infrastructures dans l'intérêt public, l’analyste web Nadia Eghbal n’a pas partagé cette opinion. Elle l'exprime via un billet rédigé en réponse à l’article.
Selon IAN, un ingénieur est un professionnel qui conçoit, construit et maintient un système. Des tâches qui nécessitent d’être habile, astucieux, précis, etc. en plus de ces aptitudes, il faut de l’intégrité, car la qualité du travail rendu peut mettre en jeu la vie des citoyens dans leur quotidien. Il estime qu’être ingénieur, c’est avoir la responsabilité de construire des ponts, bâtiments, machines, etc. avec intégrité dans l’intérêt public, sachant qu’une erreur de sa part pourrait mettre en danger la vie des citoyens. Les ingénieurs logiciels en revanche ne construisent pas pour l’intérêt public et devraient être appelés «programmeurs » ou « développeurs logiciels ».
Reconnaissant que IAN a en partie raison, car nombreux sont les développeurs de nos jours qui assemblent des bouts de codes afin de produire des logiciels, Nadia relève toutefois que la tâche des développeurs d’aujourd’hui leur a été rendue facile par leurs prédécesseurs. Un développeur en 2015 ira plus vite dans son travail grâce aux travaux des développeurs de 1998. Elle soutient que malgré le fait qu’il existe un nombre important d’outils et d’applications disponibles permettant de coder une application aussi facilement qu’une recherche sur Google, il existe encore des professionnels du logiciel qui méritent le titre d’ « ingénieur ».
Si selon IAN, le domaine de l’informatique est devenu une infrastructure, mais ne fonctionne pas comme tel parce que parler d’infrastructure, c’est faire référence aux entités physiques comme les ponts et autres, Nadia soutient qu’il existe aussi l’infrastructure logique qui ne fait pas référence aux serveurs, mais plutôt à des couches sur lesquelles s’appuient les outils de développeurs, des bibliothèques, des langages, des espaces de travail qui facilitent les travaux des développeurs d’aujourd’hui. Même si l’infrastructure logicielle n’est pas permanente comme celle physique, elle change de manière constante et aujourd’hui, il y a des millions de personnes qui dépendent de son bon fonctionnement.
Si une erreur d’un ingénieur logiciel peut ne pas mettre en danger la vie du citoyen comparée à celle d’un ingénieur de bâtiment, les effets néfastes se feront tout de même ressentir dans la vie du citoyen affirme Nadia qui illustre ses dires avec l’exemple de faille de l’année dernière sur OpenSSL qualifiée comme l’une des plus grandes de l’histoire dans le monde de la sécurité.
Pour Nadia, malgré les développeurs de nos jours, dont le travail semble ne pas être bien compliqué, il existe une catégorie de véritables ingénieurs logiciels qui facilitent le travail du reste des développeurs.
Source : Site Nadia Eghbal, Article IAN BOGOST
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Selon IAN, un ingénieur est un professionnel qui conçoit, construit et maintient un système. Des tâches qui nécessitent d’être habile, astucieux, précis, etc. en plus de ces aptitudes, il faut de l’intégrité, car la qualité du travail rendu peut mettre en jeu la vie des citoyens dans leur quotidien. Il estime qu’être ingénieur, c’est avoir la responsabilité de construire des ponts, bâtiments, machines, etc. avec intégrité dans l’intérêt public, sachant qu’une erreur de sa part pourrait mettre en danger la vie des citoyens. Les ingénieurs logiciels en revanche ne construisent pas pour l’intérêt public et devraient être appelés «programmeurs » ou « développeurs logiciels ».
Reconnaissant que IAN a en partie raison, car nombreux sont les développeurs de nos jours qui assemblent des bouts de codes afin de produire des logiciels, Nadia relève toutefois que la tâche des développeurs d’aujourd’hui leur a été rendue facile par leurs prédécesseurs. Un développeur en 2015 ira plus vite dans son travail grâce aux travaux des développeurs de 1998. Elle soutient que malgré le fait qu’il existe un nombre important d’outils et d’applications disponibles permettant de coder une application aussi facilement qu’une recherche sur Google, il existe encore des professionnels du logiciel qui méritent le titre d’ « ingénieur ».
Si selon IAN, le domaine de l’informatique est devenu une infrastructure, mais ne fonctionne pas comme tel parce que parler d’infrastructure, c’est faire référence aux entités physiques comme les ponts et autres, Nadia soutient qu’il existe aussi l’infrastructure logique qui ne fait pas référence aux serveurs, mais plutôt à des couches sur lesquelles s’appuient les outils de développeurs, des bibliothèques, des langages, des espaces de travail qui facilitent les travaux des développeurs d’aujourd’hui. Même si l’infrastructure logicielle n’est pas permanente comme celle physique, elle change de manière constante et aujourd’hui, il y a des millions de personnes qui dépendent de son bon fonctionnement.
Si une erreur d’un ingénieur logiciel peut ne pas mettre en danger la vie du citoyen comparée à celle d’un ingénieur de bâtiment, les effets néfastes se feront tout de même ressentir dans la vie du citoyen affirme Nadia qui illustre ses dires avec l’exemple de faille de l’année dernière sur OpenSSL qualifiée comme l’une des plus grandes de l’histoire dans le monde de la sécurité.
Pour Nadia, malgré les développeurs de nos jours, dont le travail semble ne pas être bien compliqué, il existe une catégorie de véritables ingénieurs logiciels qui facilitent le travail du reste des développeurs.
Source : Site Nadia Eghbal, Article IAN BOGOST
Et vous ?
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DarktibMembre confirméCet avis est ancré dans le monde anglo-saxon et n'a aucun sens en France.
Chez eux, ingénieur = bricoleur, chez nous ingénieur est un diplôme. Du coup, les deux notions sont indépendantes, développeur est une fonction, ingénieur est un titre (ce qui implique qu'on ne devient jamais "ancien ingénieur", on l'est jusqu'à la mort !).
Sinon, pour l'aspect responsabilité, l'informatique est un domaine pouvant être très sérieux, une erreur dans un logiciel peut tout à fait mettre la vie de personnes en danger. Par exemple, les logiciels embarqués dans les voitures, les avions, les appareils médicaux, etc...le 15/11/2015 à 22:09 -
GR3lh442kRMembre confirméLe problème c'est peut être que certains voudraient que le métier développeur ne soit plus un métier d'ingénieur (ou l'on conçoit, invente, résout des problèmes), mais d'ouvrier (ou on code, un peu comme a l'usine), histoire de pouvoir les payer au smic, même si en fait c'est le même métier, mais c'est juste une question d'image, de place dans la société.le 16/11/2015 à 10:02
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LunatikzxNouveau membre du ClubCette discussion est ce que j'aime appeller de l'enculage de mouche ...le 15/11/2015 à 23:46
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IradrilleExpert confirméle 16/11/2015 à 10:55
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GunnyMembre confirméExcusez du vocabulaire, mais je pense que c'est une opinion bien ignorante. M. Bogost sépare les développeurs des ingénieurs sur au moins 3 points :
1) les développeurs travaillent sur des systèmes non-critiques (i.e on ne risquerait la vie de personne avec un bug)
2) les développeurs travaillent sur du logiciel, par opposition aux ingénieurs qui travaillent sur du materiel (et vraisemblablement seulement dans le bâtiment...)
3) les développeurs ont leur travail facilité par de nombreux outils
C'est bien évidemment complètement faux
1) D'une part, tous les ingénieurs ne travaillent pas sur des systèmes absolument critiques : il faut aussi des ingénieurs aussi pour inventer les petites choses du quotidien, où personne ne risque sa vie si la qualité n'est pas 100% sans faille. De plus c'est ignorer que de nombreux développeurs travaillent sur des systèmes extrêmement critiques : avionique, machines médicales, machines-outils, informatique embarquée dans les véhicules, etc. Un bug dans ces domaines est potentiellement synonyme de mort(s).
2) D'abord c'est incomplet. Les deux domaines s'interpénètrent à un certain point : le logiciel et le matériel sont intimement liés. De plus je ne vois pas en quoi, conceptuellement, le métier diffère. Certes un ingénieur va travailler sur une machine ou une structure (par ex.), et un développeur va écrire des lignes de code, mais au final leur métier et d'inventer et de produire des solutions à des problèmes en utilisant leur expertise technique. Et encore une fois ingénieur ce n'est pas que pour les BTP, il faut des ingénieurs pour faire à peu près n'importe quoi.
3) A le lire on a l'impression qu'être développeur c'est devenu super facile... Ce n'est bien évidemment pas le cas, et à chaque fois que notre travail est facilité par quelque chose, c'est souvent compensé par une augmentation de la complexité autre part. Et puis c'est aussi ignorer que les ingénieurs aussi ont de plus en plus d'outils pour faciliter leur travail.le 16/11/2015 à 8:40 -
aziasMembre éclairéJe suis d'accord avec elle mais là c'est quand même être mal informé que de penser qu'une erreur d'un ingénieur logiciel ne peux pas mettre en danger la vie du citoyen. On ne compte plus, et ça va être de plus important, le nombre de systèmes de sécurité qui sont basés sur du logiciel: des centrales nucléaires au guidage des missiles, quasiment tous les transports par rail, le pilotage des avions, les contrôles d'accès à divers bâtiment sensibles, les voitures de plus en plus informatisées y compris dans le contrôle moteur lui-même, de la direction ou du freinage, etc.
Le logiciel ce n'est pas seulement facebook et des jeux. Même si c'est souvent transparent pour le grand public, c'est quand même avant tout de l'industrie. Il n'y a plus beaucoup d'usines qui seraient capable de fonctionner sans logiciel, de l'industrie la plus légère à la plus dangereuse, de la conception à la fabrication, du contrôle qualité au contrôle de sûreté. Les logiciels sont souvent pensés en même temps que le reste de la chaîne industrielle et fait partie intégrante du travail d'ingénierie.
D'ailleurs si des ingénieur pensaient que le logiciel n'était pas de l’ingénierie, ils pourraient essayer de s'en passer et se rendraient compte de tous les problèmes que l'ingénieur logiciel aura dû résoudre à leur place. Ce n'est pas parce que c'est automatique (ou que ça a l'air automatique) que c'est juste une calculatrice.le 16/11/2015 à 9:29 -
eka808Nouveau membre du ClubTenir à son titre n'est qu'un problème d'ego. Le job est le même peu importe le nom qu'on lui donne.le 16/11/2015 à 15:34
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BouskRédacteur/ModérateurEn gros un professeur qui fait du GameDesign pour des jeux publicitaires se fait rembarrer par une... personne qui fait des trucs avec les réseaux sociaux sur la définition d'ingénieur et programmeurs.
On a un kamoulox gagnant là non ?
Moi je propose qu'on remette en question leurs titres et jobs, se faire appeler GD quand on a fait 2 jeux publicitaires et "experte en web" quand on sait twitter, ça devrait pas être permis !le 18/11/2015 à 18:32 -
RyzenOCInactifC'est vite vu, un developpeur c'est l'ouvrier de l'informatique. Ingenieur c'est un diplome : BAC+5. Pas de diplome pas de statut d'ingenieur.
C'est un peu le pb de nos metiers; les gens s'accaparent des titres qu'ils n'ont pas.
Ce n'est pas parce que tu sais pisser une page de code (aussi beau soit il) que tu merites le titres d'ingenieur.
D'ailleurs après 10ans d'expérience, les recruteurs regarde t'il encore les diplômes ?le 18/11/2015 à 13:46 -
AoCannailleExpert confirmé
Envoyé par cti-commission.fr
C'est "Ingénieur diplômé" que tu ne peux pas indiquer.le 16/11/2015 à 16:42