La fusion entre la technologie et le biologique aura-t-elle vraiment lieu ?
Oui, estime le professeur Yuval Noah Harari
Le 2015-05-26 22:47:48, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Dans son ouvrage « Sapiens : une brève histoire du genre humain », Yuval Noah Harari, historien Israélien, pense que la fusion entre l’homme et la machine sera « la plus grosse évolution en biologie » depuis l’émergence de la vie il y a quatre milliards d’années.
Il faut dire que le jeune professeur, qui s’est spécialisé dans l’Histoire du Monde et des processus macro-historiques, s’est intéressé à l’évolution de l’humanité en corrélation avec les révolutions technologiques et politiques qui ont été observées jusqu’au 21e siècle. La version en Hébreux de son livre est devenue un bestseller et a été traduite dans près de 30 langues différentes en générant de l’intérêt à la fois dans les communautés académiques mais également chez le grand public.
Selon lui, la race humaine devrait évoluer bien au-delà de la réalité biologique que nous connaissons aujourd’hui. Il avance comme argument que l’être humain est une créature qui est dirigée par l’insatisfaction et qui ne saurait résister à la tentation de se faire « une mise à niveau », que ce soit par le biais de l’ingénierie génétique ou par celui de la technologie. « Nous sommes programmés pour être insatisfaits. Même quand les humains éprouvent du plaisir et atteignent des objectifs ce n’est pas suffisant. Ils en veulent encore plus » estime le professeur.
« Je pense qu’il est probable que dans les 200 ans à venir l’homo sapiens va se perfectionner pour être proche de l’idée d’un être divin, soit par la manipulation biologique, soit par l’ingénierie génétique avec la création de cyborg qui auront des parties organiques et non organiques » a-t-il continué. « Ce sera la plus grande évolution en biologie depuis l’apparition de la vie. Rien n’a vraiment changé en quatre milliards d’années, biologiquement parlant. Mais nous serons aussi différents des humains que nous sommes aujourd’hui que les chimpanzés le sont de nous ».
Cependant, il pense que la technologie cybernétique sera restreinte aux personnes les plus nanties de la société, creusant encore plus d’écart entre les riches et les pauvres. En clair, dans le futur, un riche pourrait être capable de ne plus mourir de cause naturelle ou de maladie contrairement au pauvre. D’ailleurs, le projet Gilamesh tente de relever le défi que représente « la capacité de traiter efficacement des maladies comme le cancer et les conséquences du processus de vieillissement qui reste l’un des défis majeur de la science biomédicale »
Selon lui, les humains ont été capables de dominer à ce point les espèces peuplant la planète à cause de son habilité à inventer des « fictions » qui permettent de soutenir la société comme la religion, l’argent ou l’idée des droits de l’homme fondamentaux, qui ne trouvent en rien une explication dans la nature. « Dieu est extrêmement important parce que, sans les mythes religieux, vous ne pouvez pas créer une société. La religion est l’une des inventions les plus importantes des humains. Aussi longtemps que les humains ont cru qu’ils dépendaient de plus en plus de ces dieux, ils étaient manipulables ».
« Cependant, ce que nous avons observé durant ces derniers siècles c’est que les humains deviennent de plus en plus puissants et ne veulent plus s’appuyer sur les dieux. Maintenant nous disons que nous n’en avons plus besoin, mais nous n’avons besoin que de la technologie ».
« L’endroit le plus intéressant dans le monde d’un point de vue religieux ne se trouve pas au Moyen-Orient mais à la Silicon Valley où ils développent une techno-religion. Ils estiment que même la mort est un problème technologique à résoudre ».
« Ce qui permet la coopération entre humains avec souplesse et qui est largement répandu dans notre société c’est l’imagination. Avec la religion, c’est facile à comprendre. Vous ne pouvez pas convaincre un chimpanzé de vous donner une banane avec la promesse qu’il en obtiendra 20 autres une fois au paradis des chimpanzés. Il ne le fera pas. Mais les humains si ».
« La plupart des systèmes juridiques sont fondés sur les droits humains, encore une fois tout est dans notre imagination. L’argent est l’histoire la plus populaire qui ait jamais existée. Vous avez les meilleurs conteurs d’histoire, les banquiers, les ministres des finances, qui vous font croire que l’argent a une quelconque valeur. Elle n’en a pas. Essayez d’en donner à un chimpanzé, vous vous apercevrez qu’il ne vaut rien ».
Source : blog Yuval Noah Harari, projet Gilamesh
Et vous ?
Partagez-vous ses projections ?
Il faut dire que le jeune professeur, qui s’est spécialisé dans l’Histoire du Monde et des processus macro-historiques, s’est intéressé à l’évolution de l’humanité en corrélation avec les révolutions technologiques et politiques qui ont été observées jusqu’au 21e siècle. La version en Hébreux de son livre est devenue un bestseller et a été traduite dans près de 30 langues différentes en générant de l’intérêt à la fois dans les communautés académiques mais également chez le grand public.
Selon lui, la race humaine devrait évoluer bien au-delà de la réalité biologique que nous connaissons aujourd’hui. Il avance comme argument que l’être humain est une créature qui est dirigée par l’insatisfaction et qui ne saurait résister à la tentation de se faire « une mise à niveau », que ce soit par le biais de l’ingénierie génétique ou par celui de la technologie. « Nous sommes programmés pour être insatisfaits. Même quand les humains éprouvent du plaisir et atteignent des objectifs ce n’est pas suffisant. Ils en veulent encore plus » estime le professeur.
« Je pense qu’il est probable que dans les 200 ans à venir l’homo sapiens va se perfectionner pour être proche de l’idée d’un être divin, soit par la manipulation biologique, soit par l’ingénierie génétique avec la création de cyborg qui auront des parties organiques et non organiques » a-t-il continué. « Ce sera la plus grande évolution en biologie depuis l’apparition de la vie. Rien n’a vraiment changé en quatre milliards d’années, biologiquement parlant. Mais nous serons aussi différents des humains que nous sommes aujourd’hui que les chimpanzés le sont de nous ».
Cependant, il pense que la technologie cybernétique sera restreinte aux personnes les plus nanties de la société, creusant encore plus d’écart entre les riches et les pauvres. En clair, dans le futur, un riche pourrait être capable de ne plus mourir de cause naturelle ou de maladie contrairement au pauvre. D’ailleurs, le projet Gilamesh tente de relever le défi que représente « la capacité de traiter efficacement des maladies comme le cancer et les conséquences du processus de vieillissement qui reste l’un des défis majeur de la science biomédicale »
Selon lui, les humains ont été capables de dominer à ce point les espèces peuplant la planète à cause de son habilité à inventer des « fictions » qui permettent de soutenir la société comme la religion, l’argent ou l’idée des droits de l’homme fondamentaux, qui ne trouvent en rien une explication dans la nature. « Dieu est extrêmement important parce que, sans les mythes religieux, vous ne pouvez pas créer une société. La religion est l’une des inventions les plus importantes des humains. Aussi longtemps que les humains ont cru qu’ils dépendaient de plus en plus de ces dieux, ils étaient manipulables ».
« Cependant, ce que nous avons observé durant ces derniers siècles c’est que les humains deviennent de plus en plus puissants et ne veulent plus s’appuyer sur les dieux. Maintenant nous disons que nous n’en avons plus besoin, mais nous n’avons besoin que de la technologie ».
« L’endroit le plus intéressant dans le monde d’un point de vue religieux ne se trouve pas au Moyen-Orient mais à la Silicon Valley où ils développent une techno-religion. Ils estiment que même la mort est un problème technologique à résoudre ».
« Ce qui permet la coopération entre humains avec souplesse et qui est largement répandu dans notre société c’est l’imagination. Avec la religion, c’est facile à comprendre. Vous ne pouvez pas convaincre un chimpanzé de vous donner une banane avec la promesse qu’il en obtiendra 20 autres une fois au paradis des chimpanzés. Il ne le fera pas. Mais les humains si ».
« La plupart des systèmes juridiques sont fondés sur les droits humains, encore une fois tout est dans notre imagination. L’argent est l’histoire la plus populaire qui ait jamais existée. Vous avez les meilleurs conteurs d’histoire, les banquiers, les ministres des finances, qui vous font croire que l’argent a une quelconque valeur. Elle n’en a pas. Essayez d’en donner à un chimpanzé, vous vous apercevrez qu’il ne vaut rien ».
Source : blog Yuval Noah Harari, projet Gilamesh
Et vous ?
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SodiumMembre extrêmement actifLa fusion homme-machine me semble en effet inévitable. N'est-ce pas ce que nous avons déjà commencé avec les vêtements, les lunettes, la voiture, les smartphone, tous ces objets qui pallient aux handicaps ou augmentent les capacités du genre humain. Greffer de l'artificiel directement dans le corps n'est que l'étape au dessus, déjà entamée avec les pacemaker, certaines lentilles qui s'injectent directement dans l’œil, etc.le 27/05/2015 à 9:15
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quantaMembre actifJe ne noterais qu'une chose, pour être bref, Yuval Noah Harari n'est ni biologiste, ni informaticien et ça transpire dans ses propos : sle 27/05/2015 à 19:12
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Traroth2Membre émériteAh, c'est sûr que si c'est le coeur ou les poumons, ça peut devenir plutôt gênant...le 27/05/2015 à 13:52
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BufferBobExpert éminentoui on pourrait même mettre dans le lot les prothèses de hanche, auditives, péniennes, les jambes artificielles, implants capillaires, mammaires et y compris les dents etc. ça existe depuis déjà longtemps, on ne s'en rend pas compte mais l'homme n'est déjà plus 100% naturel depuis la première jambe de bois
après concernant les projections de l'auteur notamment sur le fait religieux, la relation au divin, sa notion de "techno-religion" etc. je suis pas fana et estime plus que c'est de l'ordre de la perception toute personnelle justement, comprendre par là que j'ai ma propre perception et relation au divin qui diffère de la sienne et suis à coté de ça un transhumaniste convaincu probablement tout autant que lui, sans pour autant nier ou rejeter sa perception de la chose, c'est juste la sienne.le 27/05/2015 à 10:20 -
Traroth2Membre émériteNon, l'espérance de vie ne fait pas qu'augmenter. En France, par exemple, elle diminue depuis 2012 (et ce n'est pas une allusion à l'actualité politique).
Ces recherches sont en elles-même un progrès, mais elles vont encore accroître les inégalités.
Quant à la fusion homme-machine, ça me parait un sujet compliqué. Les machines qui nous entourent sont conçues pour avoir une durée de vie limitée. Comment accepter qu'on me greffe un truc qui tombera en panne en moins de 10 ans ?le 27/05/2015 à 12:05 -
ZirakInactifCar si tu fais partie des gens très aisés qui auront les moyens de subir ce genre d'intervention, tu auras donc les moyens financiers de faire changer la pièce quelques années aprèsle 27/05/2015 à 12:25
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Traroth2Membre émériteCa reste quand même un GROS inconvénient, non ? Tes jambes qui tombent en rade pendant que tu es je ne sais où, et tu reviens en dépanneuse...le 27/05/2015 à 13:51
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Captain_JSMembre confirméEt les greffes d'organes ? ce ne sont pas des machines pourtant elles ont une durée de vie non ?
En gros si demain tu as besoin d'un rein, tu préfère ne pas subir de greffe parce que le rein peut ne pas tenir plus de 10 ans ?le 27/05/2015 à 14:19 -
SaverokExpert éminentle 27/05/2015 à 15:53
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TiranusKBXExpert confirméPersonnellement je suis plus pour les nanomachines et les modifications génétiques(mais bien contrôlé svp), les membre bionique se révélerait trop facile à pirater et l'on pourrait se retrouver avec des armées de poupées humaines ce serait pas glorieuxle 27/05/2015 à 10:40