Developpez.com

Le Club des Développeurs et IT Pro

La sécurité des données de Cloud menacée par « VENOM » :

Une vulnérabilité zero-day qui permet l'évasion de machines virtuelles

Le 2015-05-15 19:05:52, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Des chercheurs du cabinet de sécurité CrowdStrike ont découvert une vulnérabilité qui pourrait toucher des millions de machines hébergées dans les centres de données à travers le monde. La vulnérabilité baptisée « VENOM » – un acronyme pour « Virtualized Environment Neglected Operations Manipulation » – permet à un attaquant de sortir d’une machine virtuelle et d’infiltrer chacune des autres machines de la plateforme de virtualisation. Ce type d’attaque est connu sous le nom d’évasion de machine virtuelle.

Le fait est que les machines virtuelles (VM) d’un même hyperviseur ou plateforme de virtualisation sont autorisées à partager les ressources de la machine hôte, mais tout en fournissant l'isolation entre les différentes VM et l'hôte. L’isolation permet d’empêcher la communication entre les programmes exécutés sur un système invité donné et ceux qui sont exécutés sur les autres VM ou encore sur la machine hôte.

Lorsque l’isolation entre les VM est compromise, l’attaque la plus grave est l'évasion de machine virtuelle dans laquelle un programme s'exécutant dans une VM est capable de contourner l'hyperviseur et obtenir l'accès à la machine hôte. La machine hôte étant la racine, le programme qui a obtenu l'accès acquiert les privilèges administrateur. Il devient alors facile pour ce programme d’accéder à l’ensemble des machines de la plateforme de virtualisation et aux appareils connectés au réseau de centre de données.

Ce n’est pas la première vulnérabilité d’évasion de VM découverte à ce jour, mais VENOM s’avère être une menace particulièrement grave par rapport aux précédentes, expliquent les chercheurs.

« La plupart des vulnérabilités d'évasion de VM découvertes dans le passé étaient uniquement exploitables dans des configurations non par défaut ou dans des configurations qui ne seraient pas utilisées dans des environnements sécurisés. D'autres vulnérabilités d'évasion de VM s'appliquaient seulement à une seule plateforme de virtualisation, ou ne permettaient pas directement l'exécution de code arbitraire. VENOM (CVE-2015-3456) est unique en ce qu'il s'applique à un large éventail de plateformes de virtualisation, fonctionne sur les configurations par défaut, et permet l'exécution directe de code arbitraire», ont-ils expliqué.

La faille existe depuis 2004, mais semble ne pas encore avoir été exploitée. VENOM est le résultat d'un bogue débordement de tampon dans le Virtual Floppy Disk Controller de QEMU, qui est utilisé dans une variété de plateformes de virtualisation.

La faille affecte les plateformes de virtualisation modernes, telles que Xen, KVM et VirtualBox d'Oracle. « Des millions de machines virtuelles utilisent l'une de ces plateformes vulnérables », a déclaré Jason Geffner de CrowdStrike, le chercheur qui a trouvé la faille. Il faut également noter que VMware, Hyper-V de Microsoft et les hyperviseurs Bochs ne sont pas affectés par cette vulnérabilité.

CrowdStrike a travaillé avec les fabricants des logiciels vulnérables pour les aider à corriger le bogue avant de le rendre public. À ce jour, des correctifs sont disponibles pour le projet Xen et le projet QEMU. Red Hat a également publié des patchs pour corriger ses systèmes. Quant à Oracle, ils prévoient une « version de maintenance de VirtaulBox 4.3 » très bientôt tout en indiquant que seulement une minorité de leurs utilisateurs pourrait être affectée.

Il faut aussi noter que la plupart des systèmes vulnérables seront automatiquement patchés, mais il existe bon nombre d’entreprises qui exécutent des systèmes qui ne prennent pas en charge la mise à jour automatique.

Pour ceux qui seront également dans l’incapacité de patcher leurs logiciels vulnérables, CrowdStrike propose des solutions de contournement qui permettent de limiter ou éliminer complètement l’impact de la menace. Il s’agit notamment de configurations à effectuer sur les machines virtuelles.

Source : Avis de sécurité de CrowdStrike

Et vous ?

Qu’en pensez-vous ?

Faites-vous assez confiance à la sécurité des données hébergées dans le cloud ?
  Discussion forum
11 commentaires
  • TiranusKBX
    Expert confirmé
    mais qui utilise encore des disquettes sur VM ?
  • iTruc
    Nouveau membre du Club
    Envoyé par nirgal76
    bref,les outils opensources sont touchés mais pas les proprios...A méditer
    Qui te dit que les logiciels proprios ne sont pas atteints de failles similaires, voire plus graves, qui n'ont pas encore été découvertes ?

    Au moins le fait que ces logiciels soient Open Source a permit la découverte et donc la correction de cette faille.

    À méditer...
  • sinople
    Membre chevronné
    mais qui utilise encore des disquettes sur VM ?
    Dans le cadre d'un cloud, il serait possible de louer une VM et d'y installer sciemment ce lecteur et le virus uniquement dans le but d'infecter les VM des autres clients.

    La news rappelle néanmoins que dans ces infrastructures cloud, on est non seulement tributaire du fournisseur pour la sécurité mais aussi, dans une moindre mesure, des autres clients.
  • BufferBob
    Expert éminent
    Envoyé par nirgal76
    bref,les outils opensources sont touchés mais pas les proprios...A méditer
    c'est pas la première fois que le remarque, y'a _beaucoup_ de gens sur ces forums qui ne comprennent rien du tout à la sécurité informatique et semblent persuadés de savoir au titre qu'ils connaissent la programmation ou un pan xyz de l'informatique

    un des principes élémentaires est que la sécurité par l'opacité n'est pas valable, comme l'a souligné justement iTruc

    je suis également d'accord avec la remarque de CrayXMP, donner des petits noms à certaines failles est un effet de manche, en l'occurrence "VENOM" s'appelle aussi plus sobrement CVE-2015-3456 et c'est loin d'être la seule faille dans QEMU, mais lui donner un nom de superhéro ou d'opération militaire américaine permet d'être relayée par la presse "moyennement voire peu spécialisée" et à Mme Michu de mieux focaliser sur une information qui n'a pourtant rien de sensationnel et est le pain quotidien des experts en sécurité
  • nirgal76
    Membre chevronné
    Envoyé par BufferBob
    c'est pas la première fois que le remarque, y'a _beaucoup_ de gens sur ces forums qui ne comprennent rien du tout à la sécurité informatique et semblent persuadés de savoir au titre qu'ils connaissent la programmation ou un pan xyz de l'informatique
    un des principes élémentaires est que la sécurité par l'opacité n'est pas valable, comme l'a souligné justement iTruc
    Je commente simplement cet article et donc sur cet évènement précis, c'est un fait. Je recite l'article pour les mal voyants :
    La faille affecte les plateformes de virtualisation modernes, telles que Xen, KVM et VirtualBox d'Oracle....Il faut également noter que VMware, Hyper-V de Microsoft et les hyperviseurs Bochs ne sont pas affectés par cette vulnérabilité.
  • BufferBob
    Expert éminent
    Envoyé par nirgal76
    c'est un fait. Je recite l'article pour les mal voyants
    j'ignorais que Bochs était proprio, merci donc de cette précision et de la justesse de cette analyse
  • miky55
    Membre averti
    Envoyé par BufferBob
    un des principes élémentaires est que la sécurité par l'opacité n'est pas valable, comme l'a souligné justement iTruc
    La sécurité par l'opacité n'est évidement pas valable si et seulement si elle est le seul moyen d'y parvenir.

    En fait ce débat n'a même pas lieu d’être il n'y absolument rien qui prouve que les failles découvertes dans des logiciels open-source ont été plus ou moins exploités avant leurs découvertes que ce celles des logiciels proprio. Bref, il y a des tonnes de raisons de s'orienter vers du proprio ou de l'open source, mais la sécurité n'en est pas une.

    Les hackers blackhat et whitehat ont les mêmes outils et techniques pour trouver les failles que le logiciel soit proprio ou non. Dans un cas il reverseront le programme, dans l'autre ils analyseront le code. En fait le facteur principal qui va faire que les failles vont être plus ou moins exploités c'est la proportion de white/black hat qui cherchent les failles et en second la réactivité des développeurs pour les combler et distribuer le patch.
  • CrayXMP
    Futur Membre du Club
    C'est quoi cette manie de donner un nom à des failles, si ce n'est que par pur FUD anti-FOSS ?
    Pour rappel ;
    Faille Heartbleed
    - Howard A. Schmidt, ancien patron de la "sécurité" chez M$ est actuellement le patron de Codenomicon, laquelle société a piqué puis marqueté en Heartbleed+logo la découverte faite par des chercheurs de Google deux années auparavant.
    Faille Venom
    - Amol Kulkarni, ancien "Microsoft Bing Engineering Leader" est désormais le vice-président "Engineering" de CrowdStrike depuis moins d'un semestre.
    - Mike Convertino, ancien responsable de la sécurité réseau chez M$ est désormais responsable du "CrowdStrike Security Operations Center".
    Il faut bien deux anciennes huiles de chez M$ pour que CrowdStrike crée à son tour sa faille Venom avec le petit logo qui va bien !

    Mais ce ne sont que des coïncidences... ne sombrons pas dans la conspiration !
  • Citrax
    Membre averti
    DOnc en fait si on suit vos raisonnement, ya pas de quoi s'inquieter !? C'est juste de la poudre au yeux toute cette histoire ?

    M'enfin le cloud reste une passoire nuageuse, on est bien d'accord ?
  • nirgal76
    Membre chevronné
    bref,les outils opensources sont touchés mais pas les proprios...A méditer