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La cybersécurité ne doit pas être une excuse pour porter atteinte à la vie privée

Selon le contrôleur européen de la protection des données

Le 2015-04-30 19:00:23, par Olivier Famien, Chroniqueur Actualités
Il y a maintenant quelques jours a eu lieu à Bruxelles, le forum sur l’innovation dans le domaine de la cybersécurité et la vie privée. Comme il se fait ordinairement pendant les conférences, un illustre invité est requis pour faire le discours d’ouverture. Cette fois, ce n’est autre que Giovanni Buttarelli, le superviseur européen de la protection de données qui a été invité.

À l’heure où les solutions pour la protection des données semblent montrer leurs limites, cette conférence dont le thème est plus que d’actualités était donc nécessaire.

En ne rejetant pas les progrès techniques effectués dans le domaine, Giovanni Buttarelli, en prenant la parole, a préféré s’appesantir sur les mesures et procédures nécessaires pour endiguer ce phénomène qui concerne tous les états dans les différentes régions du globe.

En effet, une faille détectée sur un système d’exploitation ou une application affecte l’ensemble des terminaux sur lesquels ces logiciels sont installés dans le monde entier. De même vu que les systèmes sont interconnectés à travers internet, un système infecté dans un point de la planète peut constituer un vecteur de propagation à travers la toile.

Aussi, en considérant l’environnement commun dans lequel tous les systèmes sont embarqués, il serait donc souhaitable pour Giovanni de définir une politique efficace de collaboration qui permettra de mieux affronter ces problèmes.

« Les menaces et les vulnérabilités dans une organisation, si elles sont bien communiquées aux partenaires, peuvent être traitées rapidement et en profondeur assurant ainsi la protection de tous les systèmes et toutes les données traitées sur ces systèmes » a affirmé le contrôleur européen de la protection de données.

Au-delà cette approche, Giovanni a profité pour exposer son point de vue sur les droits de la vie privée et la protection des données. Contrairement à ce que suggèrent beaucoup de personnes, la tendance qui veut que ces deux concepts soient abordés de manière opposée constitue pour le superviseur une « perception erronée ». Pour argumenter son propos, il a rappelé la convention de Budapest qui a été établie en 2001 et pour laquelle 45 pays, dont l’Union européenne, les États-Unis et l’Australie, ont ratifiée.

Pour lui, la cybersécurité ne devrait pas être une justification pour affaiblir la protection des données personnelles des utilisateurs. « La cybersécurité ne doit pas devenir une excuse pour le traitement disproportionné de données personnelles »

Cette collaboration constituerait une bonne base pour la protection individuelle des citoyens de chaque état tout en respectant les droits de ces individus. Selon lui, si le sujet de la protection des données de la vie privée est mal abordé, elle peut fouler au pied les droits inhérents. Un équilibre est donc à établir entre ces deux axes, et la collaboration pourrait être le chainon manquant à cet équilibre qui fait défaut à tant d’institutions.

En plus de cet aspect, Giovanni s’est également insurgé contre l’opinion selon laquelle une meilleure sécurité des données passe par le stockage local des données. Pour lui, « l’emplacement physique n’est pas le facteur déterminant dans la sécurité. C’est plutôt un degré de contrôle et de responsabilité que les contrôleurs de données démontrent lorsqu’ils traitent les informations personnelles. Ils doivent prendre l’entière responsabilité de toutes les mesures qu’ils mettent en œuvre ». Et d’ajouter que « la responsabilité ne doit pas disparaitre dans le Cloud ». « Un outil de renforcement de la responsabilité est l’introduction d’une obligation de notification en cas de violation des données générales. Cela obligera les contrôleurs à prendre les mesures organisationnelles et procédurales nécessaires ».

Source : Le contrôleur européen de la protection des données

Et vous ?

Que pensez-vous de l'avis de Giovanni Buttarelli ?
  Discussion forum
7 commentaires
  • gangsoleil
    Modérateur
    En gros, il dit en tout un discours ce que Benjamin Franklin a dit en une phrase il y a déjà pas mal de temps...

    Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux.
  • Thorna
    Membre éprouvé
    Bla bla bla bla bla...
    Discours d'une personne de l'Europe sur un sujet sur lequel les différents gouvernements membres gardent le pouvoir, et donc sans conséquence ni effet possibles : tout le monde sait bien le peu de cas que la population européenne dans sa majorité fait de ses libertés et de sa vie privée numériques.

    Envoyé par Olivier Famien
    En plus de cet aspect, Giovanni s’est également insurgé contre l’opinion selon laquelle une meilleure sécurité des données passe par le stockage local des données.
    Ok, admettons-le pour des entreprises, si elles peuvent (parait-il) bénéficier de garanties quant à l'endroit où sont stockées leurs données et, je l'espère, négocier un niveau de sûreté acceptable. Mais il y a bien plus de données privées dans les réseau sociaux (dont l'opacité légendaire ne permet sans doute pas de penser que le principe précédent s'applique) et dans les ordinateurs des simples citoyens pour lesquels le cloud n'assure pas les mêmes garanties.
  • BufferBob
    Expert éminent
    Envoyé par Olivier Famien
    Giovanni a profité pour exposer son point de vue (...) « La cybersécurité ne doit pas devenir une excuse (...) »
    ...et d'ajouter "la guerre, c'est mal."
  • fenkys
    Membre éprouvé
    Sans le dire ouvertement, cette personne à donné son avis sur le projet de loi de cybersécurité que notre assemblée nationale à ratifié, ainsi que sur les actions de la NSA. C'est une très bonne chose. Parce que à mon avis, il vaut mieux s'exprimer même si ça a déjà été rabâché maintes fois, plutôt que ne rien dire et laisser faire. Quand il verra qu'il fait l'unanimité contre lui, aussi bien à l'intérieur des frontières qu'à l'extérieur, peut être que ça incitera le gouvernement à reculer. En revanche si on ne dit rien, on approuve. Et je pense que les paroles de Giovanni Buttarelli ont plus de poids que nos opinions nationales. Donc tant mieux qu'il ait dit ça. Et plus de personnes le diront, mieux ça sera.
  • gangsoleil
    Modérateur
    Bonjour,

    Pour moi, le problème est là :
    Envoyé par fenkys
    Sans le dire ouvertement
    C'est bien de dénoncer des choses qu'il estime liberticide, c'est encore de mieux de dire auxquelles il pense.
  • athlon64
    Membre confirmé
    Bonjour,

    Envoyé par Olivier Famien


    ... en prenant la parole, a préféré s’appesantir sur les mesures et procédures nécessaires pour endiguer ce phénomène qui concerne tous les états dans les différentes régions du globe.

    Cette collaboration constituerait une bonne base pour la protection individuelle des citoyens de chaque état tout en respectant les droits de ces individus.
    je pense qu'il y a erreur sur l’orthographe du mot "état" qui aurait dû s'écrire "État" ou à la limite"Etat" avec la majuscule. Les deux mots n'ont pas du tout le même sens.

    Que pensez-vous de l'avis de Giovanni Buttarelli ?

    Je pense qu'il fait bien son job... .

    Quand on analyse son parcours, c'est un homme de loi et donc je pense qu'il faudrait attendre un tout petit peu avant d'appliquer ses conseils techniques.
  • fenkys
    Membre éprouvé
    Envoyé par gangsoleil
    Bonjour,

    C'est bien de dénoncer des choses qu'il estime liberticide, c'est encore de mieux de dire auxquelles il pense.
    Son mandat ne lui permet peut être pas de s'exprimer plus clairement (devoir de réserve).

    Envoyé par athlon64
    Bonjour,

    je pense qu'il y a erreur sur l’orthographe du mot "état" qui aurait dû s'écrire "État" ou à la limite"Etat" avec la majuscule. Les deux mots n'ont pas du tout le même sens.

    Il n'y a aucune erreur, cette typographie respecte bien les normes en vigueur (contrairement à tes propositions). Ce n'est pas parce état est synonyme de pays qu'il doit prendre une majuscule.