
Après plusieurs mois de silence, l’organe de régulation de la concurrence de la commission européenne vient de faire un pas en avant en demandant la permission aux entreprises qui avaient porté plainte contre Google afin de publier certaines informations classées confidentielles que ces dernières avaient fournies. En outre, certaines personnes impliquées dans l’affaire déclarent avoir été contactées afin de fournir des documents dans un bref délai selon les dires du Wall Street Journal.
Pour le quotidien américain, ces démarches n’ont d’autres sens que de passer à la vitesse supérieure au vu des différents accords sans succès entrepris par Google. C’est de même ce que semblent confirmer certaines personnes bien introduites dans les coulisses de cette affaire qui affirment que le nouveau commissaire à la concurrence Margrethe Vestager « prévoit de faire avancer l’affaire dans un délai relativement court ».
Cette même analyse a été faite par un avocat basé à Bruxelles et représentant les intérêts d’un plaignant. Pour lui, « le fait que la commission cherche des informations plus complètes des plaignants dans des délais courts de quelques jours montre qu’elle est dans les dernières étapes pour l’obtention d’une déclaration de griefs d’ensemble ».
Si les choses prennent aujourd’hui cette tournure, il faut souligner qu’il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, dès le début de cette affaire Google avait fait plusieurs propositions afin de procéder à un règlement à l’amiable. La troisième proposition avait été favorablement accueillie par l’ancien commissaire Joaquin Almunia. Cela a conduit plusieurs entreprises de l’UE à déclarer ouvertement la prise de partie de ce dernier pour la firme de Mountain View.
Margrethe Vestager qui est le nouveau commissaire à la concurrence semble vouloir en finir le rapidement possible avec cette affaire, et ce de manière légale. À maintes occasions, elle n’a pas manqué de faire savoir sa position en affirmant qu’elle est en faveur d’un processus judiciaire formel afin d’établir un précédent. Les arrangements « ne devraient pas être une habitude » et ne devraient pas être recherchés à « n’importe quel prix ». Le mois dernier encore, elle affirmait lors d’un évènement à Bruxelles que tout le monde « devrait voir que nous sommes prêts à aller devant les tribunaux si c’est la meilleure chose à faire ».
Google qui détient 90 % de part de marché en Europe en ce qui concerne la recherche en ligne s’expose à une amende de 6 milliards de dollars en cas de confirmation des charges devant la justice.
Source : The Wall Street Journal
Et vous ?
