Un comité du sénat américain planche sur un modèle de gouvernance internationale de l'Internet
Vers la mondialisation de l'ICANN ?
Le 2015-02-22 22:44:22, par Arsene Newman, Expert éminent sénior
Si les révélations d’Edward Snowden ont révélé au monde l’ampleur du système de surveillance informatique américain, cela n’a pas manqué de faire ressurgir un vieux débat, celui de la mainmise américaine sur Internet.
En effet, si l’ICANN représente l’organisation internationale suprême faisant autorité sur Internet, l’une de ses principales divisions à savoir l’IANA, qui est responsable de l’attribution des noms de domaine de premier niveau (TLD) et des adresses IP demeure jusqu’à ce jour sous la juridiction du département de commerce de l’état de Californie.
Face à cette situation l’idée de l’internationalisation et de la mondialisation de l’institution a fait son chemin, alors qu’au même moment les États-Unis ont décidé de ne plus renouveler le contrat liant actuellement l'IANA au département du commerce (DOC) et qui prendra fin en septembre prochain.
C’est dans ce cadre qu’un premier pas vient d’être franchi, en effet dans les prochains jours le comité de commerce du Sénat se réunira autour de la question de « la préservation du modèle multiacteur de la gouvernance d’Internet ». L’objectif affiché serait d’établir un modèle ne permettant pas à une puissance étrangère de prendre le contrôle et de s’accaparer des fonctionnalités critiques d’Internet.
Le DOC a commenté de son côté cette annonce, en outre il explique que : « Les acteurs de l’Internet guident cette transition et démontrent que les entreprises, les experts techniques et les groupes représentant la société civile sont les plus à même à définir l’orientation future de l’Internet. »
Quant aux membres du Congrès américain, beaucoup d’entre eux estiment que cette initiative devrait être arrêtée ou du moins ralentie, craignant une perte de contrôle total de l’Internet.
Larry Strickling un des responsables en charge de cette transition estime de son côté qu’elle doit être complétée au plus tôt et qu’à défaut de cela, l’Internet serait menacé ou risquerait l’implosion et la fragmentation en une multitude d’Internets soumis à différentes réglementations et spécifications.
Toutefois, il a rappelé aux détracteurs de cette initiative que les États-Unis seront sauvegardés dans leur rôle de superviseur et qu’ils ne seront remplacés par aucun gouvernement ou institution intergouvernementale, indiquant entre autres que cette condition est sine qua non au bon déroulement de la transition, de quoi calmer leur ardeur.
Finalement, tout cela ressemble aux prémices d’une véritable gouvernance internationale de l’ICANN, néanmoins il n’est pas encore sûr que cela va aboutir, compte tenu de la réticence américaine doublée d’un souhait de main mise qui s’explique partiellement par la naissance et l’émergence du réseau Internet aux USA.
Source : Annone du comité de commerce du sénat
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Pensez-vous que cette initiative va aboutir ? Pourquoi ?
En effet, si l’ICANN représente l’organisation internationale suprême faisant autorité sur Internet, l’une de ses principales divisions à savoir l’IANA, qui est responsable de l’attribution des noms de domaine de premier niveau (TLD) et des adresses IP demeure jusqu’à ce jour sous la juridiction du département de commerce de l’état de Californie.
Face à cette situation l’idée de l’internationalisation et de la mondialisation de l’institution a fait son chemin, alors qu’au même moment les États-Unis ont décidé de ne plus renouveler le contrat liant actuellement l'IANA au département du commerce (DOC) et qui prendra fin en septembre prochain.
C’est dans ce cadre qu’un premier pas vient d’être franchi, en effet dans les prochains jours le comité de commerce du Sénat se réunira autour de la question de « la préservation du modèle multiacteur de la gouvernance d’Internet ». L’objectif affiché serait d’établir un modèle ne permettant pas à une puissance étrangère de prendre le contrôle et de s’accaparer des fonctionnalités critiques d’Internet.
Le DOC a commenté de son côté cette annonce, en outre il explique que : « Les acteurs de l’Internet guident cette transition et démontrent que les entreprises, les experts techniques et les groupes représentant la société civile sont les plus à même à définir l’orientation future de l’Internet. »
Quant aux membres du Congrès américain, beaucoup d’entre eux estiment que cette initiative devrait être arrêtée ou du moins ralentie, craignant une perte de contrôle total de l’Internet.
Larry Strickling un des responsables en charge de cette transition estime de son côté qu’elle doit être complétée au plus tôt et qu’à défaut de cela, l’Internet serait menacé ou risquerait l’implosion et la fragmentation en une multitude d’Internets soumis à différentes réglementations et spécifications.
Toutefois, il a rappelé aux détracteurs de cette initiative que les États-Unis seront sauvegardés dans leur rôle de superviseur et qu’ils ne seront remplacés par aucun gouvernement ou institution intergouvernementale, indiquant entre autres que cette condition est sine qua non au bon déroulement de la transition, de quoi calmer leur ardeur.
Finalement, tout cela ressemble aux prémices d’une véritable gouvernance internationale de l’ICANN, néanmoins il n’est pas encore sûr que cela va aboutir, compte tenu de la réticence américaine doublée d’un souhait de main mise qui s’explique partiellement par la naissance et l’émergence du réseau Internet aux USA.
Source : Annone du comité de commerce du sénat
Et vous ?
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SaverokExpert éminentLe fait que le médias parlent de la surveillance grâce aux révélations de Snowden ne signifie en rien qu'il y a plus ou moins de surveillance ou que celle-ci s’accélère.
Communiquer sur un sujet ne signifie en rien qu'il s'amplifie, mais au contraire, que l'on dispose d'information sur le sujet pour en parler justement.
Par exemple, aujourd'hui on fait la campagne pour inciter les gens à manger 5 fruits et légumes par jour car on en connaît les bienfaits sur la santé.
le fait d'en parler, beaucoup même, ne veut absolument pas dire que ce n'avait pas d'effet sur la santé il y a 500 ans.
Ca a tjrs eu des bienfaits, mais on en parlait pas, c'est tout.
Parler de quelque chose ne la rend pas plus importante.
C'est juste une prise de conscience.
C'est très différent.le 23/02/2015 à 13:59 -
eclesiaRédacteurComment faire comprendre a ces gens que nous ne voulons pas de leur gouvernance ? c'est plutot ca la question.
L'internet libre, pas besoin d'eux.le 23/02/2015 à 0:40 -
TallyHoMembre éprouvéParce que tu crois vraiment qu'Obama va complètement libérer le net ? Même si il y a création d'un organisme international, on sera toujours sous influence états-unienne comme on le connait dans d'autres organisations. Par ailleurs, la "gestion administrative" c'est bien joli mais la question de la localisation des serveurs racines se posent aussi.le 22/09/2016 à 17:16
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perséMembre régulier"les régimes autoritaires comme la Russie, la Chine et l'Iran ont maintenant la capacité d'interférer avec ce qui devrait être un internet libre et ouvert. »" et quand L'ICANN avait bloqué WikiLeaks et CubanCulture.com , c'etait aussi pour un internet libre et ouvert ???!!!le 30/09/2016 à 14:32
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zaturaMembre régulierUn simple tiers de confiance en somme... Rien d'irremplaçable. On a aujourd'hui des dizaines d'autorité pouvant affirmer de l'authenticité de certificats SSL, pourquoi cela ne pourrait pas en être de même pour les DNS ?
Les USA jouent un jeu dangereux en se croyant irremplaçable.le 30/09/2016 à 15:45 -
JaroddMembre expérimentéC'est vrai qu'aujourd'hui, avec l'ICANN sous propriété étasunienne, il n'y a aucune censure en Russie et en Chinele 22/09/2016 à 14:41
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GrogroMembre extrêmement actifAllons plus loin, s'il s'agit de résoudre la problématique du tiers de confiance, une blockchain peut-elle émerger pour remplacer cette autorité ?le 30/09/2016 à 16:00
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GrogroMembre extrêmement actifJ'espère que cette sortie est irréversible et que certains politiciens effrayés par la liberté ne pourront jamais revenir dessus et réintroduire un contrôle gouvernemental de l'ICANN. L'affaire Megaupload n'a pas servi de leçons et nous avons encore besoin, malheureusement, de cette entité régulatrice.le 03/10/2016 à 17:31
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RxB2038Membre régulierL'arrivée des gouvernements et du secteur privé directement impliqués dans la conception des protocoles et la gérance de l'Internet serait une pure catastrophe.
Si les gouvernements et le secteur privé on une voix directe dès la phase de conception des protocoles futurs, il n'est pas difficile d'imaginer qu'il leur sera aisé d'imposer censure et surveillance directement au cœur de l'internet.
Dès lors, par exemple, changer de fournisseur de DNS pour contourner un blocage ne sera plus possible ou utile (parce que les blocages se feront sur les serveurs racine), les protocoles d'échange pourraient inclure des système de surveillance automatisé des communications natifs.
Le secteur privé pourrait enfin imposer sa vision d'internet à plusieurs vitesses (clampin, abonné, abonné premium, super platinum de mes deux..) ce que les composantes gouvernementales de l'hypothétique future gouvernance ne lui refuseraient pas, et on n'aurait plus qu'une composante 'société civile' incluant la communauté technique, relégués au rôle de figurants toujours minoritaires et de Cassandre que plus personne n'écouterai.
Alors oui, c'est sans doute un vieux rêve humide des gouvernement et du secteur privé de mettre la main sur le dernier bastion (aussi pauvrement armé qu'il soit) de résistance qu'est L'ICAAN mais la mainmise là dessus, c'est un peu la fin des haricots pour tout le mondele 24/08/2023 à 16:29 -
Traroth2Membre émériteDonald Trump, quoi...le 22/09/2016 à 14:00