« Mon histoire avec les SSII »
Péripéties d'un jeune diplômé d'une école d'ingénieur lors de la recherche d'emploi
Le 2014-10-14 00:04:14, par lavos, Membre régulier
Bonjour,
Jeune diplômé d'une école d'ingénieur, qui lors de ses années d'études avait plein de rêves pour le futur, se heurte aujourd'hui à la réalité amère du marché de travail et du monde des SSII lors de sa recherche d'un premier emploi. Voici mon histoire:
Durant mes 4 ans de cycle d'ingénieur (oui 4 ans, en double diplôme), j'ai investi plus de temps à mon autoformation qu'à mes études, en lisant des livres d'info, en développement des petits projets personnels suffisamment complexes pour ne pas être classés évidents, en participant à des concours de développements, je suis allé même jusqu'à mettre quelques applications mobiles (aussi non évidentes) sur le store, dont une qui me rapporte une petite somme à deux chiffres par mois avec de beaux feedbacks très encourageants de la part des utilisateurs. Bref, tout ce temps investi m'a permis d'apprendre et de pratiquer différents langages et technos, de positionner mon niveau au-dessus de la moyenne et surtout d'avoir une bonne culture générale en développement informatique, chose que je considère importante pour chaque ingénieur/développeur digne de ce nom. Je me disais que cet effort de ma part va surement être un plus pour moi et va m'aider à bien me vendre lors de ma recherche d'un premier emploi.
Aujourd’hui, le jour est arrivé. Étant en recherche d'un premier emploi, principalement en JAVA/J2EE, je me rends compte que tout ce temps investi et ces projets personnels qui m'ont permis d'apprendre bien plus que ce qu'on m'a appris à l'école ne valent rien aux yeux des chers recruteurs. Je me suis retrouvé à la merci de personnes complètement étrangères du domaine, et qui se permettent de juger mon niveau avec leurs questions "intéressantes" et tests "fiables". Des tests qui ne servent qu'à donner une idée sur combien de noms de méthodes un candidat connait par cœur, ou de voir si on peut remplacer un compilateur JAVA en cas de panne. Voici deux exemples d'appels que j'ai eus parmi plein d'autres:
X: "Bonjour, je suis M. X de la société Y, votre profil nous intéresse, car il correspond bien à une de nos missions. Je me permets de vous poser quelques questions pour évaluer votre niveau en JAVA/J2EE"
Moi: "Bonjour, oui bien sûr!"
X: "Pouvez-vous me dire comment on fait pour appeler le garbage collector en Java?"
Moi: "Je ne me rappelle pas du nom exact, mais je sais ce qu'un garbage collector fait, et je sais que l'usage de cette fonction est fortement déconseillé".
X: "Je suis désolé monsieur, mais on cherche quelqu'un qui a un peu plus expérience. Bonne journée."
Ou encore
X: "Bonjour, [insert bla bla here]. Avez-vous créé des annotations en Java lors de votre dernier stage?"
Moi: "Je n'ai malheureusement pas eu le besoin de le faire durant mon stage, mais je sais comment on crée une annotation en Java et aussi comment l'exploiter. Je peux vous expliquer si vous voulez."
X: "Désolé, mais on a vraiment besoin d'une personne qui a déjà créé des annotations dans le cadre d'une expérience professionnelle. Je me permets quand même de garder votre [insert bla bla here]".
Alors, corrigez-moi si j'ai tort, mais je pense que ce n'est pas avec ce genre de questions qu'on va tester le niveau d'un candidat! J'ai vraiment mal au cœur à chaque fois qu'on me pose ce genre de questions. C'est insultant et complètement non fiable! Avant tout, je postule pour un poste d'ingénieur, un profil qui est sensé résoudre des problèmes auxquels les entreprises font fasse et non de connaître par cœur le nom des classes et méthodes, y a la doc pour ça! Je croyais que j'avais un bon niveau, je m'attendais à ce que je rencontre des gens du domaine qui vont me poser de vraies questions; sur mes projets personnels, sur les problèmes que j'y ai rencontrés, sur les design patterns, sur la qualité du code, sur la performance du code, je m'attendais à ce qu'on me demande à développer un petit algo qui répond à un certain problème, ou de donner mon avis sur un bout de code, j'avais envie qu'on me demande un extrait d'un code que j'ai écrit pour être évalué, ou pourquoi pas me demander c'est quoi mon IDE préféré et pourquoi... mais hélas, y a rien de ça, car les gens susceptibles de me poser les bonnes questions sont occupés à faire des choses plus intéressantes, et il n'y a que nos chers RH, ou plutôt "ingénieurs d'affaires" comme j'ai lu sur leurs cartes de visite, qui sont plus qu'heureux de nous poser des questions sur des subtilités qui n'ont aucun intérêt pratique, en pensant que ce sont des tests fiables.
Tu es jeune diplômé et tu ne connais pas le nom de la méthode qui appelle le garbage collector qui ne doit en fait jamais être appelée, et tu veux postuler à un poste de dév J2EE? Non, mais allô quoi!
Pire que ça, la plupart des recruteurs ne font aucun signe d’intérêt quant à mes projets perso, que j'essaie désespérément de valoriser bien plus que mes stages lors des entretiens! "On s'en fou de tes apps mobiles et des concours de dév que tu as gagnés. En effet, tu dois nous remercier d'avoir considéré ton stage comme expérience professionnelle! Jeune diplômé que tu es !"
Morale de l'histoire, c'est que je me voyais comme étant une personne avec du potentiel, armé d'une bonne culture dans le domaine du dév et avec des projets perso qui m'ont permis de franchir les premières barrières du monde du dév, et qui ont fait de moi une personne polyvalente, ambitieuse et prête à se lancer dans n'importe quel techno/domaine. Mais dans le monde réel, je me vois comme un pauvre imbécile qui se croit fort, mais qui, en réalité, ne sait même pas comment s'appelle le nom de la méthode qui ramasse les miettes ou encore les exceptions levées par la méthode refferToDocIfYouNeedMoreInfo() !
Je pense que je ferais bien d'omettre tout ce qui est en relation avec mes réalisations perso de mon CV, et de gonfler mes expériences lors de mes stages tout en en balançant quelques mots-clés; Hibernate par ci, Spring par là et J2EE partout. Je ferai aussi bien d'aller faire un tour dans l'API Java et en apprendre par coeur le nom des méthodes avec le type de retour, l'ordre des paramètres ainsi que les exceptions levées, juste au cas où un client a besoin d'une personne qui s'y connait en développement Java/J2ee sur Notepad dans un environnement de travail fortement déconnecté d'internet.
Bienvenue au monde des SSI! Un monde où le fait de mettre "JEE" plutôt que "J2EE" dans ton CV te fera plus du mal que du bien!
Commentaires/remarques/critiques/conseils sont tous les bienvenus (c'est pour ça que j'ai pris la peine d'écrire tout ça).
Merci.
Lavos
Jeune diplômé d'une école d'ingénieur, qui lors de ses années d'études avait plein de rêves pour le futur, se heurte aujourd'hui à la réalité amère du marché de travail et du monde des SSII lors de sa recherche d'un premier emploi. Voici mon histoire:
Durant mes 4 ans de cycle d'ingénieur (oui 4 ans, en double diplôme), j'ai investi plus de temps à mon autoformation qu'à mes études, en lisant des livres d'info, en développement des petits projets personnels suffisamment complexes pour ne pas être classés évidents, en participant à des concours de développements, je suis allé même jusqu'à mettre quelques applications mobiles (aussi non évidentes) sur le store, dont une qui me rapporte une petite somme à deux chiffres par mois avec de beaux feedbacks très encourageants de la part des utilisateurs. Bref, tout ce temps investi m'a permis d'apprendre et de pratiquer différents langages et technos, de positionner mon niveau au-dessus de la moyenne et surtout d'avoir une bonne culture générale en développement informatique, chose que je considère importante pour chaque ingénieur/développeur digne de ce nom. Je me disais que cet effort de ma part va surement être un plus pour moi et va m'aider à bien me vendre lors de ma recherche d'un premier emploi.
Aujourd’hui, le jour est arrivé. Étant en recherche d'un premier emploi, principalement en JAVA/J2EE, je me rends compte que tout ce temps investi et ces projets personnels qui m'ont permis d'apprendre bien plus que ce qu'on m'a appris à l'école ne valent rien aux yeux des chers recruteurs. Je me suis retrouvé à la merci de personnes complètement étrangères du domaine, et qui se permettent de juger mon niveau avec leurs questions "intéressantes" et tests "fiables". Des tests qui ne servent qu'à donner une idée sur combien de noms de méthodes un candidat connait par cœur, ou de voir si on peut remplacer un compilateur JAVA en cas de panne. Voici deux exemples d'appels que j'ai eus parmi plein d'autres:
X: "Bonjour, je suis M. X de la société Y, votre profil nous intéresse, car il correspond bien à une de nos missions. Je me permets de vous poser quelques questions pour évaluer votre niveau en JAVA/J2EE"
Moi: "Bonjour, oui bien sûr!"
X: "Pouvez-vous me dire comment on fait pour appeler le garbage collector en Java?"
Moi: "Je ne me rappelle pas du nom exact, mais je sais ce qu'un garbage collector fait, et je sais que l'usage de cette fonction est fortement déconseillé".
X: "Je suis désolé monsieur, mais on cherche quelqu'un qui a un peu plus expérience. Bonne journée."
Ou encore
X: "Bonjour, [insert bla bla here]. Avez-vous créé des annotations en Java lors de votre dernier stage?"
Moi: "Je n'ai malheureusement pas eu le besoin de le faire durant mon stage, mais je sais comment on crée une annotation en Java et aussi comment l'exploiter. Je peux vous expliquer si vous voulez."
X: "Désolé, mais on a vraiment besoin d'une personne qui a déjà créé des annotations dans le cadre d'une expérience professionnelle. Je me permets quand même de garder votre [insert bla bla here]".
Alors, corrigez-moi si j'ai tort, mais je pense que ce n'est pas avec ce genre de questions qu'on va tester le niveau d'un candidat! J'ai vraiment mal au cœur à chaque fois qu'on me pose ce genre de questions. C'est insultant et complètement non fiable! Avant tout, je postule pour un poste d'ingénieur, un profil qui est sensé résoudre des problèmes auxquels les entreprises font fasse et non de connaître par cœur le nom des classes et méthodes, y a la doc pour ça! Je croyais que j'avais un bon niveau, je m'attendais à ce que je rencontre des gens du domaine qui vont me poser de vraies questions; sur mes projets personnels, sur les problèmes que j'y ai rencontrés, sur les design patterns, sur la qualité du code, sur la performance du code, je m'attendais à ce qu'on me demande à développer un petit algo qui répond à un certain problème, ou de donner mon avis sur un bout de code, j'avais envie qu'on me demande un extrait d'un code que j'ai écrit pour être évalué, ou pourquoi pas me demander c'est quoi mon IDE préféré et pourquoi... mais hélas, y a rien de ça, car les gens susceptibles de me poser les bonnes questions sont occupés à faire des choses plus intéressantes, et il n'y a que nos chers RH, ou plutôt "ingénieurs d'affaires" comme j'ai lu sur leurs cartes de visite, qui sont plus qu'heureux de nous poser des questions sur des subtilités qui n'ont aucun intérêt pratique, en pensant que ce sont des tests fiables.
Tu es jeune diplômé et tu ne connais pas le nom de la méthode qui appelle le garbage collector qui ne doit en fait jamais être appelée, et tu veux postuler à un poste de dév J2EE? Non, mais allô quoi!
Pire que ça, la plupart des recruteurs ne font aucun signe d’intérêt quant à mes projets perso, que j'essaie désespérément de valoriser bien plus que mes stages lors des entretiens! "On s'en fou de tes apps mobiles et des concours de dév que tu as gagnés. En effet, tu dois nous remercier d'avoir considéré ton stage comme expérience professionnelle! Jeune diplômé que tu es !"
Morale de l'histoire, c'est que je me voyais comme étant une personne avec du potentiel, armé d'une bonne culture dans le domaine du dév et avec des projets perso qui m'ont permis de franchir les premières barrières du monde du dév, et qui ont fait de moi une personne polyvalente, ambitieuse et prête à se lancer dans n'importe quel techno/domaine. Mais dans le monde réel, je me vois comme un pauvre imbécile qui se croit fort, mais qui, en réalité, ne sait même pas comment s'appelle le nom de la méthode qui ramasse les miettes ou encore les exceptions levées par la méthode refferToDocIfYouNeedMoreInfo() !
Je pense que je ferais bien d'omettre tout ce qui est en relation avec mes réalisations perso de mon CV, et de gonfler mes expériences lors de mes stages tout en en balançant quelques mots-clés; Hibernate par ci, Spring par là et J2EE partout. Je ferai aussi bien d'aller faire un tour dans l'API Java et en apprendre par coeur le nom des méthodes avec le type de retour, l'ordre des paramètres ainsi que les exceptions levées, juste au cas où un client a besoin d'une personne qui s'y connait en développement Java/J2ee sur Notepad dans un environnement de travail fortement déconnecté d'internet.
Bienvenue au monde des SSI! Un monde où le fait de mettre "JEE" plutôt que "J2EE" dans ton CV te fera plus du mal que du bien!
Commentaires/remarques/critiques/conseils sont tous les bienvenus (c'est pour ça que j'ai pris la peine d'écrire tout ça).
Merci.
Lavos
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fiftytwoMembre émériteIl n'y a pas que l'IT dans la vie , faut profiter des femmes , cest important !
Tout ce qui n'as pas été fait en entreprise ne compte pas ( ou presque ) face a eux , donc les competences acquises grace a tes projets persos , arrange toi pour les glisser dans ton cv lors de ton premier emploi.
Tes apps auront beau bien tourner , a moins d'avoir crée whatsapp , candycrush , ou tout autre débilité dont les ingénieurs d'affaires / gamins de maternelles raffolent , et qui fait le buzz , c'est comme peter dans un vuvuzela face a eux !
Si tu reussit a passer ce premier "mur des cons" pour un entretien chez le client , et que tu est face a un dev ou ex-dev alors tu pourras parler technique et presenter tes projets / realisations plus en detail dans la technique
Ils ont recu des questionnaires bateau a te poser pour "determiner" tes connaissances en JAVA/j2ee , cependant si ce questionnaire a été realisé par un mongol , alors qui se ressemble s'assemble
Malheureusement personne ne t'as prevenu de ce qui t'attends ! Cest flagrant de voir des JD désemparés qui debarquent sur le forum ce mois ci et raconter leurs histoires . ex : les SSII se foutent de notre gueule , je trouve pas de salaires correspondant a mon profil , je trouves pas de boulot apres 1 mois de recherches , comment eviter les SSII ? , etc .... )
Ce que tu subis est connu de tous sur ce forum ou sur d'autres , mais tes profs vivent sur une autre planete , et les mecs des promos précedentes ne se sont pas donnés la peine de venir dans ton etablissement et au moins informer les plus jeunes.
PS : il y a fort a parier que tu feras de meme , alors c'est de "bonne guerre"
Si tu as fait une ecole privée , alors prends avec des pincettes les "taux d'embauche a la sortie" et "salaire moyen a la 1e embauche" , ce sont souvent des bobards marketings , ( surement des fans de candy crush ou rene la taupe ) pour rassurer les parents d'investir 3 patates dans une école.
Apparemment vous n'avez eu aucune atelier de formation pour la recherche d'emploi , cest dommage ! Apres ton premier job 2/4 ans tu verras cela ira mieuxle 14/10/2014 à 0:53 -
gangsoleilModérateurBonjour,
Il y a clairement un problème de recrutement aujourd'hui, à savoir que les RH ne connaissent pas le domaine dans lequel ils bossent, et qu'ils sont néanmoins là pour faire un premier filtre.
Pour avoir participé un peu à des recrutements, il faut un premier filtre si on ne veut pas qu'une personne technique passe son temps à trier des CVs. Mais il faudrait absolument que ce filtre soit une personne avec un minimum de connaissances techniques, ce qui n'est pas le cas des RH la plupart du temps.
Continue tes recherches, ne te décourage pas pour ça, il y a de bons recruteurs, et de bonnes entreprises (dont certaines avec de bons services de RH).le 14/10/2014 à 10:34 -
CarhibouxExpert éminent séniorSalut,
lavos, victime collatérale du "syndrome du jeune diplômé qui sait tout sur le cv et rien en pratique".
Je m'explique.
Prennez un CV de jeune diplomé aujourdhui, de n'importe quelle fac ou école.
La liste des compétences est longue comme le bras. Limite, si tu cache l'année du diplôme et le nombre d'années d'xp, tu penses que tu as affaire au mouton à cinq pattes, au Dieu de l'informatique, au mec qui sait déjà tout faire, qui n'a pas besoin d'être formé et que va tout révolutionner.
Limite, je compare avec le CV d'un bonhomme "moyen" qui à 5 ans d'XP, il passe pour un kéké des plages avec sa dizaine ou quinzaine de compétences maitrisées! Hé mec, le JD il en a 10 fois plus que toi sur son CV!
Sauf que... on sait bien ce qu'il en est. Il suffit d'avoir fait de l'agile pendant 2h en amphi de 300 personne pour se mettre expert en méthodes agiles dans son CV de JD (encouragé et forcé en cela par les responsables de l'école, en tout cas, ce fut mon cas). Et le raisonnement est le même pour beaucoup de choses! Quand je vois un mec qui à fait bac plus 5 en école d'ingé (donc quoi, deux, trois ans max de dev?) qui se mets expert en C/C++/Java/Ruby/SQL/[colle ici le dernier langage à la mode], je rigole.
Bref, on voit débarquer des CV complètement surréalistes. Et tout le monde SAIT que c'est exagéré, que la plupart des JD font dans la surenchère.
Et le pire dans tout cela, c'est que bien souvent les JD SONT PERSUADES de savoir tout faire mieux que tout le monde. Et plus on les laisse croire cela, plus leur chute est rude lorsqu'ils doivent admettre que non, ils ont encore beaucoup à apprendre.
Le problème du coup, c'est que le jour où il y a vraiment un mec passionné qui arrive, qui lui s'est bougé le cul pendant ses études pour maitriser son sujet bien au delà des modestes TP et cours qu'il a eu, et bien son CV ressemble malheureusement souvent au CV du collègue d'à coté qui n'a jamais bougé son cul mais qui fait son CV dopé aux stéroïdes.
Et donc forcément, quand tu tombes sur un mec qui n'est pas technique, il ne fait pas la différence entre le bon grain et l'ivraie.
Mais c'est peut être aussi un signe que tu ne travailles pas assez ton CV ou ta communication.
Être bon techniquement, c'est une chose, mais si tu as de l'ambition, il te faudra aussi (malheureusement?) être doté d'un solide sens de la communication pour prétendre atteindre tes objectifs.
Le savoir faire ne vaut RIEN sans faire savoir.
Je dirais même plus, le faire savoir l'emporte sur le savoir faire. C'est malheureux, mais c'est comme ca.le 17/10/2014 à 11:07 -
CarhibouxExpert éminent séniorPour le coup, je pense que le problème vient en grande partie des écoles qui bourrent le crâne des élèves avec leurs statistiques partielles qu'ils utilisent comme outil publicitaire.
Mais le problème est double :
D'un coté, si je me fais chier à faire des études, j'attends que mon salaire valorise cet effort. Que tout le monde ne peut pas faire, ou décide de ne pas faire.
De l'autre, on en arrive à la valeur du diplôme. Aujourd’hui, à part une vingtaine d'écoles en France dans le domaine de l'informatique, les écoles d'ingénieur forment des élèves "compétents" mais loin d'être exceptionnels (ce qui ne veut pas dire que dans le lot ne se sont pas glissé un ou deux génies et quelques dizaines de parasites!).
Ajoutez à cela que la plupart du temps, les SS2I (enfin leurs clients derrière) demandent un bac+5 là où un bac+2 ferait l'affaire, et on comprends qu'il y a inadéquation entre le profil, le travail et le salaire proposé.le 28/10/2014 à 10:23 -
Homo_InformaticusMembre avertiJ'ai arrété de chercher la cause de ces recrutement bien nazes le jour ou j'ai vu mes amies sorties d'école de commerce qui demandaient l'aide d'un informaticien pour faire un powerpoint car c'est un "truc de geek, ca ramme et ca bug", et qui moins d'un an apres affichent fierement "Dénicheur de talent" et autre "Spécialiste recrutement" dans le secteur Informatique et télécommunication sur LinkedIn...
Le mal de ces décénies sont les écoles de commerce qui forment des gens imbus de leur personne. J'ai vu tellement d'ancien potes changer apres leur passage dans ces écoles de pseudo élite, ou on leur apprend a donner l'impression qu'ils sont indispensables.
(dslr typo, clavier qwerty)le 29/10/2014 à 11:19 -
gangsoleilModérateurJe ne connais pas du tout le Quebec et je ne me prononcerai donc pas là dessus, mais la ségrégation aux États-Unis a bien lieu -- même si théoriquement elle n'existe pas. Regarde par exemple le pourcentage de latinos qui sont dans les grandes écoles, ou le pourcentage de noirs (hors footballeurs de haut-niveau) par rapport au pourcentage de population qu'ils représentent, et tu verras bien qu'il y a clairement une ségrégation sociale qui existe.
Il y a des choses qui fonctionnent mieux aux États-Unis qu'ailleurs, mais je ne pense pas que le système scolaire en fasse partie.le 17/11/2014 à 10:52 -
noOneIsInnocentMembre éprouvéDésolé si j’interprète mal ta réponse mais je trouve ta méthode un peu sectaire. Il y a des jeunes (ainsi que des confirmés d’ailleurs) qui sont très bons et qui n'ont pas le temps de faire des projets persos.le 27/10/2014 à 18:09
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gangsoleilModérateurLes SSII existaient aussi pour fournir une expertise aux entreprises qui n'en ont pas dans un domaine. Et ce genre de missions demandent de l'expertise, afin de fournir de bons logiciels aux clients, dans les temps, en respectant les couts, ...oui c'est de l'exploitation, oui c'est du délit de marchandage, oui, la vie est injuste. Ça s'appelle le monde du travail. A côté, il y a des gens qui ont des contrats d'iterim, en CDD, des trucs à temps partiel et qui galèrent. Là ce sont des CDI, des grilles de salaire correctes (vu le pays, le climat économique et la valeur ajouté)
2 - Pourquoi être salarié dans une SSII
3 - Pourquoi les salariés de SSSI se plaignent.
J'ai jamais compris ça. Quand on a une expertise, qu'on a fait des études et qu'on des aspirations : on assume. On monte sa structure, on démarche et on vend.
Pour le reste, je suis assez d'accord avec toi. Mais ne fait pas de ce qui fonctionne pour toi une généralité : tout le monde ne souhaite pas en faire autant.le 30/10/2014 à 11:00 -
nouknoukModérateurComme dit avant, le but du client n'est pas d'avoir la plus belle archi de code dans son appli ; au contraire, il s'en fout. Ses critères de qualité concernent les coûts, les délais, l'adéquation avec le besoin réel et la confiance d'une relation sur le long terme (puisque les besoins ont vocation à changer et une application à s'adapter à ces changements) ce qui inclut dont une notion de disponibilité des ressources à plus ou moins long terme.
C'est pourquoi le message essentiel à faire passer c'est que la technique n'est qu'un aspect, souvent minoritaire, permettant de juger de la qualité globale et de la valeur ajoutée d'un presta (et donc le fait que la compétence technique intervienne finalement relativement peu dans le processus de décision d'embaucher ou pas quelqu'un n'est pas un hasard ni une hérésie, mais une conséquence).
C'est pourquoi un jeune diplômé doit faire l'effort de comprendre que son évolution passe par sa capacité à se détacher d'une approche purement technique de son métier pour d'abord s'intéresser, comprendre et enfin maîtriser au mieux l'ensemble des autres facteurs.
Et l'écueil de la réaction facile du type "je suis un génie technique incompris, ce sont les autres (recruteurs, SSII, clients, ...) qui sont dans l'erreur et moi dans le vrai" est le meilleur moyen de stagner plutôt qu'évoluer. Comme dans à peu près tous les autres domaines en ce bas monde, plus on est capable remettre en cause son opinion initiale pour mieux comprendre et intégrer les points de vue tiers, plus on avance vite et loin.le 30/10/2014 à 12:39 -
On critique beaucoup le côté pute des SSII mais on oublie bien vite l'autre côté de la facette.
Je suis arrivé sur le marché du travail à l'été 2000, période dorée où les employeurs potentiels nous choyaient avant même la fin de nos études.
On ne cherchait pas des stages, on choisissait (on était tous payé honorablement).
On négociait des salaires exorbitants sans aucune expérience (on m'a proposé plus à ma sortie d'université que pour les gens de la précédente promotion en poste dans la boite depuis 2 ans...)
On était bien prétentieux et très très putes : ça me plait pas, je vais voir en face. Je VEUX 10 % de plus car j'ai 6 MOIS d'expérience et je suis devenu un EXPERT !
Sans parler des manœuvres pour cumuler le maximum de primes de coaptation.
Maintenant que le vent a tourné, comment demander aux SSII de nous traiter avec respect, de nous construire une belle carrière, d'investir sur les développeurs à long terme, etc, etc ?
Je schématise à gros traits et je conçois qu'une partie des personnes qui lisent ce message n'ont sans doute jamais connu ce type de période mais ça a été le cas avant le marasme français actuel.le 30/10/2014 à 21:53