La ville de Munich envisagerait d'abandonner Linux pour revenir sur Windows
à cause notamment de nombreuses plaintes des utilisateurs
Le 2014-08-19 20:22:02, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
En 2003, la ville de Munich (Allemagne) a lancé un projet de migration de 14 000 ordinateurs équipés de Windows NT vers LiMux (un système d’exploitation dérivé d’Ubuntu) mais également vers la suite bureautique LibreOffice. Le projet baptisé du même nom (LiMux), qui a été voté en 2003 et devait s’étendre sur 10 ans, a été motivé par les résultats d’une étude qui avançait que la ville aurait ainsi pu économiser des millions d’euros mais également gagner une indépendance vis-à-vis des éditeurs de solutions propriétaires. Cette migration s’est officiellement achevée l’année dernière et les objectifs ont été atteints, voire dépassés puisque la localité avait affirmé avoir migré avec succès 14 800 postes de travail, sur 15 500 PC de l’administration vers Linux.
Cependant, les autorités locales s’interrogent sur la pertinence de cette stratégie. Selon Josef Schmid, l’adjoint au maire, un examen est nécessaire suite aux nombreuses plaintes d'employés de la mairie qui ont « souffert » de cette transition, notamment pour les échanges de données et l'exécution de logiciels spécifiques développés en interne. Une étude indépendante a alors été commissionnée afin de déterminer la pertinence d'un retour à des produits Microsoft.
D'après l'étude initiale réalisée en 2003, l'adoption de Linux aurait engendré des frais s'élevant à 37,5 millions d'euros frais de formation inclus contre 35 millions d'euros pour couvrir les frais des licences de Windows et d'Office. La solution propriétaire de Microsoft aurait donc coûté moins cher que l’alternative open source. Ainsi, l'indépendance face à un éditeur était vraisemblablement au cœur de cette stratégie. Après avoir mené une seconde étude en 2012, la ville a annoncé avoir économisé 11,6 millions d’euros : 5 millions d’euros en coût de mise à niveau du matériel requis pour Windows 7, 4,2 millions d’euros en achat de licences Windows et 2,6 millions d’euros en achat de licence Office pour l’ensemble de son parc de 15 000 ordinateurs. En 10 ans Munich a dépensé près de 22 millions d’euros en formation.
Ce revirement de situation ne manquera sans doute pas de faire sourire Microsoft qui envisage de déménager son siège en Allemagne dans la ville de Munich pour 2016. Un porte-parole de l’entreprise a déclaré que Microsoft est « prêt pour les négociations ».
Source : sueddeutsche (traduction de Google Translate)
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Cependant, les autorités locales s’interrogent sur la pertinence de cette stratégie. Selon Josef Schmid, l’adjoint au maire, un examen est nécessaire suite aux nombreuses plaintes d'employés de la mairie qui ont « souffert » de cette transition, notamment pour les échanges de données et l'exécution de logiciels spécifiques développés en interne. Une étude indépendante a alors été commissionnée afin de déterminer la pertinence d'un retour à des produits Microsoft.
D'après l'étude initiale réalisée en 2003, l'adoption de Linux aurait engendré des frais s'élevant à 37,5 millions d'euros frais de formation inclus contre 35 millions d'euros pour couvrir les frais des licences de Windows et d'Office. La solution propriétaire de Microsoft aurait donc coûté moins cher que l’alternative open source. Ainsi, l'indépendance face à un éditeur était vraisemblablement au cœur de cette stratégie. Après avoir mené une seconde étude en 2012, la ville a annoncé avoir économisé 11,6 millions d’euros : 5 millions d’euros en coût de mise à niveau du matériel requis pour Windows 7, 4,2 millions d’euros en achat de licences Windows et 2,6 millions d’euros en achat de licence Office pour l’ensemble de son parc de 15 000 ordinateurs. En 10 ans Munich a dépensé près de 22 millions d’euros en formation.
Ce revirement de situation ne manquera sans doute pas de faire sourire Microsoft qui envisage de déménager son siège en Allemagne dans la ville de Munich pour 2016. Un porte-parole de l’entreprise a déclaré que Microsoft est « prêt pour les négociations ».
Source : sueddeutsche (traduction de Google Translate)
Et vous ?
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Haseo86Membre éclairéNon, monsieur-provocation-facile; parce qu'une administration qui jette par la fenêtre 10 ans d'investissements sur un coup de tête n'est pas crédible. Comment peut-on penser alors qu'elle sera capable de gérer l'économie d'une ville ?
La migration n'est même pas terminée que les nouveaux arrivants se permettent de juger son effet et son coût: c'est une réaction digne d'un enfant. Cela serait aussi vrai dans l'autre sens.
Mais pour rebondir sur les autres commentaires, avant de revenir sous windows il serait bon d'évaluer le temps d'adaptation à Windows 8 pour des utilisateurs ayant passé 10 ans sous XP.le 19/08/2014 à 22:31 -
Pierre GIRARDExpert éminentSauf que c'est pas du tout l'avis de la Gendarmerie Nationale qui affirme avoir fait beaucoup d'économies avec sa migration vers le libre. Cela étant, pour la gendarmerie, c'est un travail de longue alêne et très progressif. L'erreur de Munich est peut-être d'avoir voulu "Tout tout de suite".
En plus, la gendarmerie a gardée une hiérarchie stable et pas soumise régulièrement à des élections. La municipalité qui dénonce LiMux n'est absolument pas celle qui l'avait mis en place (et qui chiffrait les économies réalisées et non des pertes). Mais voila : Nouvelle majorité = Nouvelle politique.
Ce qui est plus que certain, c'est que la bascule Windows -> Linux -> Windows est la pire des solutions. J'en déduis que Munich a largement les moyens de ces bascules et ont vraiment de l'argent à foutre par les fenêtres. D'autant que dans quelques années, ça sera peut-être Windows -> Linux -> Windows -> Linux ... sait-on jamais avec une future majoritéle 13/11/2017 à 11:47 -
AndMaxMembre éprouvéJe ne pense pas que ce soit un coup dur pour l'open-source. Les logiciels libres, ou les logiciels "à sources ouverts" (ce qui n'est pas du tout la même chose), ont existé bien avant Microsoft, et existeront bien après la fin des logiciels privateurs de Microsoft. C'est plutôt un coup dur pour Munich et ses administrés: une part plus importante de leurs impôts partiront vers l'Irlande puis des paradis fiscaux, et ils n'auront plus de contrôle sur leurs systèmes d'informations.le 25/11/2017 à 10:46
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Chuck_NorrisMembre émériteMais oui bien sûr. Cela a le vent en poupe, certes, mais de là à laisser penser que c'est la meilleure solution. Cela est une solution, certes, mais ça oblige à confier des données à des prestataires privés, souvent étrangers, et de dépendre d'un fournisseur aussi (de la même manière que retourner à Windows introduit une dépendance à Microsoft). Donc une solution, mais pas LA solution. Il y a aussi d'excellentes raisons de tout gérer in-house.
Pour l'abandon de LiMux, cela me paraissait inévitable. La migration n'a clairement pas été faite correctement, si on a encore 40% de postes sous Windows après tant d'années, tout ça pour exécuter des logiciels métiers (= faits pour Munich, donc qui auraient pu être adaptés pour LiMux si les moyens avaient été mis) qui ne tournent que sur Windows. Et que la virtualisation n'aurait pas été une option (puissance requise ? matériel spécifique ? j'avoue que là-dessus j'ai des doutes quand même).
Un projet inachevé, faute soit de moyens humains, soit de moyens financiers, soit même de volonté, car il est probable qu'il y ait eu de la réticence au changement, voire de la malveillance (personnes étant par définition hostiles aux projets, et bien sûr pression des lobbys). La décision d'aujourd'hui ne surprend donc pas, même si ce n'était pas la seule option.
En tout cas je ne trouve pas que Windows 10 soit un produit adapté pour des postes professionnels, notamment pour son aspect éternellement changeant, ses mises à jour gargantuesques et obligatoires, non sans dommages pour les applications et les réglages, et pour les très nombreux espions intégrés aux systèmes. Ceci dit je suis certain que Microsoft fera le nécessaire pour désactiver tous ces détails énervants pour Munich (et rien que pour eux), cela faisait sûrement aussi partie des conditions pour que la ville accepte de migrer à Windows 10.le 25/11/2017 à 11:19 -
Fleur en plastiqueMembre extrêmement actifPar migration forcée, on entend : mise à jour complète du système obligatoire pour bénéficier de telle fonctionnalité, d'une mise àjour de sécurité, ou pour faire fonctionner une application récente. Elle est forcée parce que ce n'est parfois que le seul choix possible, dictée par une société unique, l'éditeur du système d'exploitation, ceci entraînant des frais de licences et entraînent des effets secondaires (applications ou matériels ne fonctionnant plus, formations à refaire...).
Dans le cadre d'un système libre, l'éditeur originel du système n'est pas le seul maître ; cela signifie que grâce à l'accès au code source et la liberté de modification, on peut potentiellement résoudre certains de ces soucis nous-même, ou engager une autre société pour le faire, sans forcément imposer une mise à jour globale avec les problèmes que cela implique. Après dans la plupart des cas courants, ce n'est pas un choix très intéressant, mais c'est toujours bon de savoir que cela reste une possibilité.le 15/05/2020 à 11:42 -
EndoriMembre à l'essaiL'entreprise où je suis vient de finir sa migration Office 2003 -> Office 2010 dans le milieu de l'industrie. Les utilisateurs ayant une moyenne d'âge de 35-40 ans se sentent perdu et doivent réapprendre ce qu'ils avaient appris en manipulant Office 2003. L'entreprise n'a pas le budget pour la moindre formation et ne refera pas de gros investissement avant 5 ans vu le coût des licences d'utilisation des clients et des serveurs.le 19/08/2014 à 21:28
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Pierre GIRARDExpert éminentPourquoi tant d'agressivité pour un système qui selon toi est nul et très marginal ?
Si Windows te convient : C'est parfait, pour ma part, je n'y vois aucun problème. Par contre, c'est pas parce que LiMux est stoppé que ça change quoi que ce soit, c'est juste un épiphénomène. Et pour le Cloud, si ton vœux le plus cher est de faire une confiance aveugle en quelques fournisseurs stockant tes données ont ne sait pas où ni comment, c'est pas non plus mon problème. Pour ma part, mes données sont à moi et elles le resteront aussi longtemps que je pourrais les garder.le 26/11/2017 à 14:14 -
aziasMembre éclairéPersonnellement, je trouve surtout très parlant que le débat se focalise sur les questions budgétaires. L'argument principal de la philosophie des logiciels libres n'est pas basé sur les coûts (ni même du prix, libre ne veut pas dire gratuit, et tous les logiciels gratuits ne sont pas libres).
Il est probable que si c'est l’argument des coûts qui est mis en avant dans cette étude c'est probablement sur la pression de lobbies (Microsoft en tête) car c'est celui sur lequel ils peuvent jouer le plus facilement. Un peu comme nos chers opérateurs internet et mobiles qui se prévalent tous d'être numéro un car il suffit de choisir le bon critère pour être le meilleur.
Faudra-t-il dire amen quand Google arrivera en proposant à Munich un service entièrement gratuit à condition de tout stocker sur ses serveurs?
Mon avis est qu'il n'est pas acceptable que des données d'intérêt public soient pris au piège de formats ou de logiciels propriétaires, quel qu'en soit le coût. En tout cas je n'aimerais pas être à la place des historiens dans un siècle ou deux qui vont s'arracher les cheveux pour reconstituer les données éparpillées dans des formats propriétaires qui ne seront plus supportées par personne.
Je terminerai en constatant que malheureusement nos personnels politiques ne connaissent manifestement pas grand chose au numérique et ses enjeux (quoi qu'on pense du débat sur les droits d'auteurs etc., Hadopi est la preuve que nos politiciens n'ont toujours rien compris au numérique) alors je reste très pessimiste quant à l'intérêt qu'ils portent à cette question.le 19/08/2014 à 23:36 -
SaverokExpert éminentBien évidement, tout le monde a un W8 chez soi
Et tout le monde est passé à l'interface ModernUI en un rien de temps
Même pour des informaticiens habitués aux changements, ça en a perturbé plus d'un en j'en connais beaucoup qui ont faire un rollback à W7 alors imagine un peu le cas d'une secrétaire de 50 ans
Tu bosses dans la vente de confiture ?
Tu parles du principes que c'est Munich qui va effectuer l'intégralité des dev de LibreOffice (ou OpenOffice, je ne sais plus ce qu'ils ont choisi mais peu importe)
La communauté sert à quoi ????
De même pour le noyau linux et tous les autres outils standards...
Ensuite, pour les outils spécifiques à l'administration de Munich, c'est exactement pareil que sous Windows, il faut les mettre à jour et là, c'est du dev spec
Rien à voir avec le type de licence ou la techno
Une évolution de format Office ou LibreOffice en dev spec, c'est la même chose
Une évolution d'un outil spec développé en .Net, Java, C, C++, Qt, etc... c'est la même chose
Et puis, c'est quoi cette bêtise de comparer le salaire d'un dev avec le coût d'un renouvellement de poste ???
Tu crois qu'un développeur à plein temps va venir développer de zéro à chaque fois sur tous les postes un à un ???
Les déploiement distribué, tu connais ?
Je bosse actuellement sur un appli utilisée sur 25 000 postes avec maj hebdomadaire, j'aurai l'air con si je devais me déplacer sur chaque poste pour installer les upgrades
Merci pour la rigolade
Tu as illuminé ma journéele 20/08/2014 à 10:55 -
benjani13Membre extrêmement actifJe pense aussi que le pourcentage de personne utilisant la suite office pour faire plus que mettre du texte en gras ou en souligné doit pas être énorme.le 20/08/2014 à 15:10