Sommes-nous condamnés à subir l'espionnage de la NSA sur internet ?
La présidente du Brésil veut créer sa propre version du réseau des réseaux
Le 2013-09-27 16:46:42, par Cedric Chevalier, Expert éminent sénior
L’affaire de hacking du réseau ultraprotégé du géant pétrolier brésilien Petrobras se poursuit. Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, a visiblement mal digéré ce qu’on peut considérer comme un acte de trahison de son allié américain, et est plus que jamais décidée à se libérer de la dépendance des États-Unis en matière d’internet.
Comment compte-t-elle s’y prendre ? Tout simplement en créant un internet exclusif au Brésil, sur lequel ni la NSA ni les autres agences de renseignement ne pourront avoir main-mise.
Concrètement, la réalisation de l’ambition de la présidente brésilienne passe par l’achèvement du projet BRICS (un réseau large bande par fibre optique initié en Afrique du Sud), destiné à connecter les nations émergentes (Brésil, Afrique du Sud, Russie, Inde, Chine), ainsi que la création des Open Datacenter au Brésil.
Pourquoi la création des datacenter au Brésil ? Les intentions de Dilma Rousseff sont claires : les sociétés comme Facebook et Google ne doivent plus conserver les données brésiliennes dans des serveurs situés à l’extérieur du pays.
De plus, elle voudrait qu’une fois les sessions des utilisateurs brésiliens terminées pour les services offerts par ces entreprises, leurs données soient complètement détruites. Pour ce faire, elle entend faire voter une loi qui fera plier ces grandes firmes.
Très audacieux. Y-a-t-il seulement une chance que ça fonctionne ? Les avis des experts sont partagés sur la question. Certains d’entre eux estiment que la communication entre deux pays ne devrait pas forcément passer par les États-Unis, parce que l’architecture d’internet est décentralisée par essence.
Cependant, on ne peut prédire avec exactitude le trajet des paquets à travers internet. D’où, il existera toujours des problèmes liés à la confidentialité des communications.
L’autre alternative est que les Brésiliens se passent complètement des services de Google ou encore Facebook. Est-ce possible ?
Source : MotherBoard
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Comment compte-t-elle s’y prendre ? Tout simplement en créant un internet exclusif au Brésil, sur lequel ni la NSA ni les autres agences de renseignement ne pourront avoir main-mise.
Concrètement, la réalisation de l’ambition de la présidente brésilienne passe par l’achèvement du projet BRICS (un réseau large bande par fibre optique initié en Afrique du Sud), destiné à connecter les nations émergentes (Brésil, Afrique du Sud, Russie, Inde, Chine), ainsi que la création des Open Datacenter au Brésil.
Pourquoi la création des datacenter au Brésil ? Les intentions de Dilma Rousseff sont claires : les sociétés comme Facebook et Google ne doivent plus conserver les données brésiliennes dans des serveurs situés à l’extérieur du pays.
De plus, elle voudrait qu’une fois les sessions des utilisateurs brésiliens terminées pour les services offerts par ces entreprises, leurs données soient complètement détruites. Pour ce faire, elle entend faire voter une loi qui fera plier ces grandes firmes.
Très audacieux. Y-a-t-il seulement une chance que ça fonctionne ? Les avis des experts sont partagés sur la question. Certains d’entre eux estiment que la communication entre deux pays ne devrait pas forcément passer par les États-Unis, parce que l’architecture d’internet est décentralisée par essence.
Cependant, on ne peut prédire avec exactitude le trajet des paquets à travers internet. D’où, il existera toujours des problèmes liés à la confidentialité des communications.
L’autre alternative est que les Brésiliens se passent complètement des services de Google ou encore Facebook. Est-ce possible ?
Source : MotherBoard
Et vous ?
-
sevyc64ModérateurIls ne seront peut-être pas espionné par la NSA, de là à dire qu'ils ne seront pas espionner, personellement, je serais elle, je m'avancerais pas
Non !
Tu peux prédire dans la globalité par ou devrait à priori passer les paquets, tu ne peux pas le prédire précisément à l'instant t ou le paquet est réellement routé. Ca dépend de l'état du réseau et de chacun de ses composants à cet instant t
Non !
Si ça sera effectivement le cas dans plus de 90% des cas, même dans une telle configuration, rien ne te permet de garantir que tes paquets ne sortiront pas de France et faire 3 fois le tour de la terre pour revenir. Il suffit que le lien entre Orange et Free soit rompu, encombré, etc ...
De plus, rien ne te garantie non plus que, même si c'est direct entre Free et Orange, que le retour entre Orange et Free ne fasse pas lui, 3 fois le tour de la terre. Sauf communication particulière, le chemin Aller ne présume en rien le chemin Retour.
(Et dans la réalité du terrain, les chemins Aller et Retour sont bien souvent effectivement différents)
le 27/09/2013 à 17:46 -
danielhagnoulRédacteurC'est une main mise américaine pour des raisons historiques, c'est eux qui ont créé ARPANET pour des besoins militaires. L'internet actuel n'a, en principe, plus rien à voir avec les militaires US, mais je n'ai jamais lu nulle part que l'administration du réseau Internet US était approuvée par Monsieur Richard Stalleman.
Dans Wiki ARPANET :However, the National Telecommunications and Information Administration, an agency of the United States Department of Commerce, continues to have final approval over changes to the DNS root zone.[1][2] This authority over the root zone file makes ICANN one of a few bodies with global, centralized influence over the otherwise distributed Internet.[3]
Mettre les réseaux européens en communs, mettre en place des protections pour les connexions vers les réseaux extérieurs, avoir une administration, des centres de données, et une gouvernance européenne ne serait pas une aberration économique ou sécuritaire.
Notre avenir économique va dépendre de plus en plus de cet outil, il vaut mieux quelque chose que rien. Certes, la NSA espionnera toujours, mais il n'est pas interdit de se défendre.le 28/09/2013 à 14:38 -
el_slapperExpert éminent séniorElle n'arrive pas à la cheville de son prédécesseur....pourtant, ça fait très longtemps qu'en France on a pas eu quelqu'un de sa trempe.le 15/10/2013 à 9:07
-
gentil2005Membre éprouvéLe mal c'est que chaque pays ait ses propres réseaux, si le Brésil crée les siens, la France aussi, un autre pays aussi, on finira par ne plus pouvoir se comprendre, les airs vont être lourds. On est d'accord pour la révolution, mais si on pouvait s'unir et trouver une solution commune à la place de s'isoler chacun dans son coin, ça serait bon.le 16/10/2013 à 1:58
-
Le premier point de départ c'est que la présidente elle-même ne semble rien comprendre au problème initial qui est l'usage des internautes et des entreprises.
Le Brésil est le deuxième "occupant" de l'Internet derrière les US et devant la Russie. Propriétaire de 25000 préfixes IPv4, c'est un des pays les plus actifs dans les discussions autour de la gouvernance de l'Internet. Il est d'ailleurs souvent cité en exemple pour son alignement avec le "modèle Quad" (modèle destiné à stimuler les interactions entre privé, public, R&D et ONG pour définir un "socle social" de l'Internet). C'est également au Brésil que les Facebook, Twitter et compagnie ont la plus grosse croissance d'un point de vue mondial. Il suffit de jeter un oeil sur les statistiques suivantes :
http://www.newmediatrendwatch.com/ma...haul/42-brazil
puis en lisant entre les lignes, on comprendra pourquoi les US voient d'un très très mauvais oeil les pressions du Brésil pour un hébergement "in-country"...
Concernant le projet BRICS, initialement pensé pour fournir un accès à l'Internet aux pays émergents, il prend une tournure très politique. Les récents scandales de cyber-espionnage ont fourni un excellent levier à Rousseff pour mettre le projet BRICS sous les projecteurs, projet toujours à la recherche de gentils investisseurs pour terminer le déploiement de ce backbone. BRICS est plus que jamais la grande menace pour la cyber-économie et la sécurité américaine :
http://www.globalresearch.ca/washing...security/26496
Bon, à y réfléchir, je ne sais pas si c'est moins pire de se faire espionner par la Chine, se faire hacker par la mafia russe plutôt que d'être surveillé par la NSA mais c'est une autre discussionL'internet actuel n'a, en principe, plus rien à voir avec les militaires US, mais je n'ai jamais lu nulle part que l'administration du réseau Internet US était approuvée par Monsieur Richard Stalleman.Je ne crois pas qu'elle envisage de créer un réseau à part entière mais un AS de plus contrôlé par l'état brésilien c'est tout.
Puis hormis les données du Brésil, qui reste le challenger économique des US dans cette partie du monde, ce lien transporte également beaucoup de data émanant et à direction du narcotrafic sudaméricain. Ce qui pourrait prêter à sourire mais partant du fait que 60% des dollars américians sont imprégnés de cocaïne, il se pourrait également qu'une partie non négligeable des paquets transitant sur ce lien soit liée de près ou de loin à ce genre d'activité économique. D'où la surveillance, disons, "aggressive" de tout ce qui sort et qui va vers les AS 4230 et 28573 pour être plus précis
Autre fait notable qui vient en résonance de ce sujet, le marché, gagné en Août de cette année, par Thales Alenia Space, pour la construction d'un satellite géostationnaire X/Ka band civil/militaire :
http://phys.org/news/2013-08-brazil-...et-spying.html
Le Brésil ne s'était pas caché, lors de cette annonce, que le satellite était une étape de plus dans leur volonté d'indépendance en ce qui concerne le transport de leur données numériques.
Quoi qu'il en soit, je trouve que la réaction brésilienne est une bonne chose. Elle a au moins le mérite de réveiller certaines consciences...
Stephle 01/10/2013 à 14:14 -
sevyc64ModérateurDésolé, mais pour parler (apparemment) d'une hypothétique évolution future d'un réseau régional peut-être cloisonné et fermé, tu parle de cas réel et actuel sur le réseau internet actuel mondial. Perso je t'ai répondu sur les exemples réels et actuels que tu cite.
quant à la symétrie, c'est loin d'être aussi symétrique que tu le dis. Amuse toi à faire des traceroutes entre un serveur et un client (1 de chaque coté) même distancié de quelques km seulement, tu verra très probablement des routes différentes.
Pour l’anecdote, j'ai le test avec mon voisin, ya pas longtemps, moi Free dégroupé, lui Bouygues non dégroupé, de lui à moi ça passe par les serveurs des fai, dont un Bouygues serait à priori en angleterre, de moi à lui, ça passe par divers prestataires et ça va faire un tour en allemagne et autriche. Et pourtant les pings sont à peu près équivalents dans les 2 casle 28/09/2013 à 0:23 -
gentil2005Membre éprouvéDécision courageuse, un exemple à suivre...
La révolution est en marchele 16/10/2013 à 0:56 -
HardBluesMembre actifC'est une initiative qui a le mérite du courage, une qualité qui manque cruellement à bon nombre de gouvernements...
Le problème c'est qu'il faudrait effectivement une coordination, et non pas que chacun développe sa propre solution dans son coin...le 16/10/2013 à 8:10 -
Traroth2Membre éméritePendant ce temps, en France, le ministère de la défense (!) signe des contrats "open-bar" avec Microsoft...le 16/10/2013 à 11:53
-
transgohanExpert éminentJe pensais avoir compris ce qu'elle voulait mettre en place mais à lire les commentaires je comprends l'inverse...
Elle veut mettre en place un interne Brésilien (+ les autres pays cités) totalement fermé ou bien un sous-internet relié à l'internet actuel ?
Car c'est pas du tout la même chose...
Dans le premier cas cela impacte que si elle veut Facebook cette entreprise doit venir installer leur logiciel sur des datacenters brésiliens.
Dans le deuxième cas... C'est absurde, autant utiliser des moyens de cryptage.le 29/09/2013 à 8:36