Tim Berners-Lee indigné par le programme PRISM
Le père du web dénonce l'hypocrisie occidentale sur l'espionnage
Le 2013-06-27 21:07:51, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Sir Timothy John Berners-Lee était en Grande-Bretagne cette semaine pour recevoir le Queen Elizabeth Price en ingénierie. Lors de la cérémonie, le « père d'internet » a été abordé pour partager son ressenti face à l'actualité qui secoue les médias du monde entier : l'affaire Edward Snowden et les espionnages sur internet à l'échelle gouvernementale qu'il a dénoncés .
Tim Berners-Lee dénonce l'hypocrisie des gouvernements occidentaux, grands donneurs de leçons, qui ne manquent pas une seule occasion de pointer du doigt les régimes autoritaires qui espionnent leurs citoyens alors qu'eux font pareil.
« Au Moyen-Orient, les citoyens ont eu accès à Internet pour être aussitôt espionnés puis emprisonnés » note-t-il en ajoutant par la suite que « il est facile pour les gouvernements occidentaux de dire "il ne faudrait pas que ces méchants gouvernements puissent se livrer à de l'espionnage" alors qu'à l'évidence les pays développés le font à une plus grande échelle sur Internet ».
Ayant été un fervent défenseur de la liberté d'expression et de communication sur Internet depuis sa création en 1989, Tim Berners-Lee s'est opposé à ce genre de programmes (PRISM) qui représentent une « violation des droits de l’homme essentiels qui menace les fondations même d’une société démocratique ».
D'ailleurs il va plus loin en ayant une pensée pour les jeunes générations. Friandes des réseaux sociaux, elles peuvent s'en servir pour partager leur univers. C'est ainsi qu'il parle des « adolescents incertains de leur sexualité et qui sont désireux de communiquer avec leurs semblables » ou encore des « personnes qui ont été victimes d'abus et sont en quête d'aide ».
Avec des révélations comme celle-là, « les gens vont maintenant hésiter à se livrer sur Internet sachant qu'il y a quelqu'un qui les regarde derrière leur épaule ».
Source : The Guardian
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ? Les libertés sur Internet ont-elles encore une chance d'être préservées ?
Tim Berners-Lee dénonce l'hypocrisie des gouvernements occidentaux, grands donneurs de leçons, qui ne manquent pas une seule occasion de pointer du doigt les régimes autoritaires qui espionnent leurs citoyens alors qu'eux font pareil.
« Au Moyen-Orient, les citoyens ont eu accès à Internet pour être aussitôt espionnés puis emprisonnés » note-t-il en ajoutant par la suite que « il est facile pour les gouvernements occidentaux de dire "il ne faudrait pas que ces méchants gouvernements puissent se livrer à de l'espionnage" alors qu'à l'évidence les pays développés le font à une plus grande échelle sur Internet ».
Ayant été un fervent défenseur de la liberté d'expression et de communication sur Internet depuis sa création en 1989, Tim Berners-Lee s'est opposé à ce genre de programmes (PRISM) qui représentent une « violation des droits de l’homme essentiels qui menace les fondations même d’une société démocratique ».
D'ailleurs il va plus loin en ayant une pensée pour les jeunes générations. Friandes des réseaux sociaux, elles peuvent s'en servir pour partager leur univers. C'est ainsi qu'il parle des « adolescents incertains de leur sexualité et qui sont désireux de communiquer avec leurs semblables » ou encore des « personnes qui ont été victimes d'abus et sont en quête d'aide ».
Avec des révélations comme celle-là, « les gens vont maintenant hésiter à se livrer sur Internet sachant qu'il y a quelqu'un qui les regarde derrière leur épaule ».
Source : The Guardian
Et vous ?
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sinopleMembre chevronné"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
Benjamin Franklin
Je n'en pense pas moins.le 28/06/2013 à 10:55 -
leminipouceMembre éprouvéNon.
Je vous invite à aller faire un tour sur le site de sebsauvage, auteur de ZeroBin.
Il a quelques réponses intéressantes dans sa FAQ sur les questions de la libertés, mais également un article appelé "Patate chaude" dans lequel il répond ceci :
Envoyé par sebsauvage
Envoyé par sebsauvage
On surveille tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit et cela devrait être normal ? Pourquoi alors ne pas accepter qu'on installe des caméras de surveillance directement chez vous ? Avec micro ça va de soit. Et toujours quelqu'un pour regarder et écouter ce que vous faîtes et dites !
J'ai lu récemment un rapport (que je n'arrive pas à retrouver...) qui détaillait, chiffres à l'appuie, l'inefficacité des caméras de surveillance dans les rues. Tout contrôler, toujours, tout le temps ne sert à rien ! La preuve, les américains malgré leur super PRISM, n'ont pas réussi à empêcher l'attentat de Boston (pendant le marathon). Rien n'empêche (et n'empêchera jamais) de crypter ses échanges. Comment des sociétés étatiques pourraient contrôler un serveur web hébergé chez un particuliers et sur lequel 100% des échanges sont cryptés (AES512 ou plus... ou autre !) Le temps qu'ils trouvent le serveur, qu'ils comprennent comment décrypter les messages et qu'ils les décryptent... 2 avions auront le temps de s'écraser sur 2 tours !
Comment une société (ou une poignée de société) étatique, avec ses contraintes et sa vision monolithique pourrait avoir le contrôle et la vision d'ensemble sur les menaces et les risques que 7 milliards d'individus représentent ? 7 milliards de modes de pensées !
Bref, contrôler, surveiller, censurer ne peux pas fonctionner. Par essence. Et ne fonctionne pas ! D'autres preuves ? La pédophilie est illégale, pourtant en moins de 5 minutes n'importe lequel d'entre nous peut trouver des images pédo-pornographiques sur le net. Quel est l'intérêt et surtout le succès des systèmes de contrôles ? Aucun si ce n'est qu'il oblige les gens à utiliser des moyens "détournés", c'est à dire pas encore contrôlés.
Et les seuls qui sont vraiment emmerdés, vraiment contrôlés, sont ceux qui ne font rien de mal et voudraient juste profiter de leurs libertés sur internet comme ailleurs !le 28/06/2013 à 11:20 -
sevyc64Modérateur
Qu'en pensez-vous ? Les libertés sur Internet ont-elles encore une chance d'être préservées ?
Il y a d'ailleurs probablement bien longtemps qu'elles ne le sont déjà plus.le 27/06/2013 à 22:38 -
C'est beau. C'est ronflant. Mais dans la pratique, ça se traduit comment ?
Est-ce qu'avoir des forces de l'ordre ce n'est pas sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ? Est-ce que vivre dans une société régie par des lois et des règles ce n'est pas sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ?
Selon toi, il faut tout abolir ? Plus de lois, plus de frontières, plus d'autorité ? Une liberté absolue ? Essaies d'imaginer ce que ça donnerait.
Tout est balance entre liberté et sécurité. Le problème étant que selon les individus, l'équilibre ne se trouve pas au même endroit.le 28/06/2013 à 11:56 -
sinopleMembre chevronnéC'est beau. C'est ronflant. Mais dans la pratique, ça se traduit comment ?
Plus sérieusement, ça démontre juste le changement de la mentalité des U.S. (plus particulièrement leur gouvernement) au fil du temps.
On peut dire ce qu'on veut mais à chaque nouveau tour de vis sécuritaire, je n'ai pas l'impression qu'ils se sentent beaucoup plus en sécurité là bas. Ce qui provoque un nouveau tour de vis... etc.le 28/06/2013 à 15:38 -
MiaowZedongMembre extrêmement actifPas tant que ça, les US ayant un avantage: la majorité du traffic Internet mondial transite (physiquement) chez eux....aucun autre pays n'a autant de données à sa disposition. Si on s'en tient aux révélations de Snowden, les Britanniques sont bien plus surveillés que les Américains (mais bon, faut pas s'étonner lorsqu'on est un État-vassal).le 28/06/2013 à 16:06
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leminipouceMembre éprouvéC'est marrant que tu cites le cas précis du téléphone. Car quand dans les années 80, F. Mitterrand avait ordonné des écoutes téléphoniques sans jugement, tout le monde avait crié au scandale.
Et aujourd'hui, 30 ans après, on ne s'offusque qu'à moitié qu'il se passe rigoureusement la même chose, à beaucoup plus grande échelle (les écoutes téléphoniques au moins étaient ciblées et ne concernaient qu'une toute petite partie de la population, aujourd'hui tout le monde est concerné par l'écoute des communications sur Internet). C'est bizarre cette évolution des mentalités, ce recul liberticide...
[B]Sinon, voilà l'article dont je parlais tout à l'heure à propos des caméras de vidéo-surveillance et leur inutilité : http://www.internetactu.net/2010/05/...rien-a-cacher/le 28/06/2013 à 17:33 -
ThornaMembre éprouvéJe partage cette opinion : dans ce genre de domaine, il n'est pas possible de revenir en arrière, ce qui existe persiste et jamais les espions électroniques en fonctionnement ou en développement aujourd'hui ne seront éliminés, et il ne faut pas penser non plus que personne n'en développera jamais de nouveaux. Ça ne s'est jamais produit dans l'histoire de l'humanité, même en remontant des millénaires en arrière.
Et de la même manière aucune loi dans le domaine ne sera jamais efficace, vu que tout se fait plus ou moins sous le manteau et qu'en plus ça pourrait bien être couvert par le secret défense ou autre truc du même genre.
La seule solution, c'est le chiffrage des données : ça n'empêchera pas les grosses agences de déchiffrer ce qu'elles veulent (peut-être...), mais ça divisera par 10, 100 ou 1000 le nombre de gens capables de pirater impunément nos données, de manière étatique ou privée.
Ou bien la création d'un internet parallèle... mais faudra trouver quelqu'un qui voudra bien payer. Et ce ne sera pas non plus le gage d'isolement. le 27/06/2013 à 23:33 -
Je suis assez d'accord avec Samuel.
C'est une question d'équilibre entre liberté et sécurité. Comme partout ailleurs. Une liberté absolue équivaut au chaos. Une sécurité absolue équivaut à Big Brother. Personnellement je ne souhaite ni l'un ni l'autre.
Il ne faut pas être complètement naïf : aujourd'hui, les autorités ont besoins d'avoir une présence sur Internet. Le problème est qu'on aboutit à des abus où des gens sont fichés non parce qu'ils sont dangereux mais parce qu'ils sont gênants ou peuvent le devenir. Et si la collecte de certaines données personnelles par les autorités peut paraître sans conséquences au premier abord, elle peut se révéler dangereuse en cas de changement de régime (par exemple)...
Au final, ce que je trouve le plus dangereux est que la surveillance sur Internet semble faite en secret, au lieu d'être soumise à une réglementation. Il en découle que cette surveillance est difficilement contrôlable. Au final, c'est un peu comme avoir une espèce de milice dont personne ne connait les limite de ses droits, au lieu d'avoir une police aux droits définis, réglementés et surveillée.le 28/06/2013 à 10:09 -
vampirellaMembre éclairéBon, revenons-en à quelques notions de philosophie ...
On mélange allègrement dans ce poste toutes les notions de liberté. On peut déjà séparer la liberté sur le plan individuel et communautaire.
Exemple : les anciens grecs du temps d'Athènes et de Sparte ne jouissait que d'une liberté individuelle assez limité. Tout se savait et tout le monde devait respecter un certain code : honorer les Dieux, bien s'occuper de sa famille ... Par contre, la liberté communautaire (pour les citoyens grecs s'entend) était grande. Tout le monde participait activement dans la vie communautaire, les représentants était réellement redevables de compte devant les citoyen et ceux-ci étaient loin d'être tendres si l'élu abusait de sa position.
Aujourd'hui, nous valorisons énormément notre liberté individuelle car la liberté communautaire s'est appauvrie : déjà à cause du nombre (qu'est-ce qu'un vote de plus ou de moins quand il y a déjà X millions de votants ?), ensuite à cause des scandales répétés qui peuvent laisser penser (à raison ou à tort) que le "grand" politique gagne une certaine impunité.
Internet étend cette liberté individuelle tout en permettant,je crois, une revalorisation de la liberté communautaire par le biais des forums / réseaux sociaux.
Il y a aussi la liberté d'action : libre de marcher où bon me semble, manger ce que je veux, tuer qui je veux ... Une liberté totale d'action ne veut pas dire ne plus avoir de contraintes, car on tombe alors dans la loi de la jungle ! Au contraire, imposer certaines règles permet d'avoir plus de liberté d'action. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans l'extrême dictatoriale où la surabondance de règles restrictives devient liberticide.
La surveillance fait partie des restrictions à la liberté d'action (et individuel lorsqu’il y a surveillance dans un lieu privé) : tout ce qui est enregistré peut faire partie des preuves à charge (ou à décharge) si un procès est intenté. la fameuse phrase "Qui n'a rien à cacher n'a rien à craindre" est un pur sophisme puisque tout peut potentiellement être retenu contre le suspect.
La liberté d'expression devient plus complexe car elle mélange "plusieurs libertés" ... Sur le plan individuel, j'adore Pavarotti et je décide de le faire savoir au monde entier sur mon site perso. Sur le plan communautaire, je trouve la politique de Poutine détestable et j'argumente sur mon site toutes les raisons de ne pas voter pour lui. Et j'ai agi pour mettre ce fameux site en ligne, j'y aie le droit quoi qu'en pense mon voisin ou les services secrets.
Bon, revenons-en à nos moutons.
Je pense qu'il faut comprendre la phrase de Benjamin Franklin dans le sens suivant : à partir du moment où la sécurité et la liberté ont été définis d'un commun accord avec l'ensemble des citoyens, toute réduction de liberté pour assurer une meilleure sécurité sans concertation avec le peuple (exemple : autorisation d'écoutes téléphoniques à tout moment pour contrer un menace terroriste) risque fort de finir en abus ...
Cela est d'autant plus vrai lorsque cela concerne un état qui, officiellement, clame haut et fort le respect qu'elle accorde à certains principes, et officieusement les bafouent sans ménagement.
Tout ceci n'est qu'une question de pouvoir : plus on obtient d'informations (je parle d'informations, pas de données), plus il devient possible de tirer certains leviers / monétiser au plus fort ces informations.
Voilà pour mon opinion à deux centimesle 28/06/2013 à 17:16