PRISM : « la chasse est lancée » contre l'auteur des fuites
Nouvelles révélations sur la manière dont la NSA s'intéresse aux communications chiffrées
Le 2013-06-24 00:39:20, par Gordon Fowler, Expert éminent sénior
Les révélations du Guardian continuent. A l’heure où Edward Snowden quittait Hong-Kong pour une destination sud-américaine – via Moscou – pour échapper à une extradition et à un procès pour espionnage aux États-Unis, deux nouveaux documents étaient publiés par le quotidien britannique.
Même s'il ne s'agit pas de leur sujet principal (qui concerne spécifiquement les Américains), on y apprend tout de même que la NSA s’intéresse particulièrement aux « communications chiffrées ou dont on peut croire raisonnablement qu’elles contiennent un sens secret ».
Dans ce cas de figure, que les auteurs du message soient américains ou non n’a plus d’importance. L’agence peut les intercepter.
Mieux, elle peut les garder au-delà des cinq ans « classiques » pour constituer « une base de données technique ».
En fait ces données peuvent être conservées sans aucune limitation, aussi longtemps qu’il le faut pour en casser le chiffrement.
Aux États-Unis, le scandale se concentre principalement sur le fait de savoir si la NSA a, ou non, utilisé ses pouvoirs pour espionner des citoyens américains. Les révélations du Guardian apportent ici un nouvel éclairage. La NSA n’a en effet pas le droit de collecter des données sur ses concitoyens. Sauf, dévoile le quotidien, s’il n’est pas possible d’établir clairement que la personne est américaine (ou sur le sol américain).
Là encore, l’usage de techniques d’anonymisation de style TOR donnerait donc paradoxalement plus de pouvoir à la NSA.
Autre point étrange, les données collectées « par inadvertance » (sic) peuvent être stockées cinq ans et non pas détruites comme on pourrait normalement le penser.
Edward Snowden
Ces nouvelles révélations s’inscrivent dans la continuité de celle sur le Projet PRISM, qui a mis à jour les possibilités techniques et légales qu’aurait la NSA d’intercepter toute donnée (mail, document, voix, etc.) qui transite par les services Cloud et les opérateur américains.
De leur côté, les fournisseurs de solutions hébergées du pays sont depuis montés au créneau pour défendre leurs offres et nier toute forme de collaboration – hors cadre légal classique - avec l’agence de renseignement.
Les autorités américaines, elles, ne cachent pas qu'elles entendent traquer l'auteur de ces fuites partout où il ira. « La chasse est lancée », a par exemple lancé Dianne Feinstein, la présidente de la commission du Renseignement du Sénat américain, ce dimanche sur CBS.
Même son de cloche du côté de Jen Psaki, porte-parole du Département d’État, pour qui « Edward Snowden ne doit plus être autorisé à voyager » avant de confirmer que le passeport de l'administrateur système a été révoqué.
Pour ses révélations sur PRISM, Edward Snowden risque trente ans de prison pour « espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux ». Julian Assange et la Fondation Wikileaks lui ont apporté leur soutien, y compris matériel et humain par le biais de conseillers et d'avocats.
Plusieurs pays (Venezuela, Equateur, Cuba, Islande) sont annoncés comme des exils possibles. Le porte-parole du Kremlin a pour sa part indiqué que Moscou - où se trouverait cette nuit Edward Snowden - ne s'interdisait pas de lui accorder l'asile.
Sources : The Guardian, Le Monde
Même s'il ne s'agit pas de leur sujet principal (qui concerne spécifiquement les Américains), on y apprend tout de même que la NSA s’intéresse particulièrement aux « communications chiffrées ou dont on peut croire raisonnablement qu’elles contiennent un sens secret ».
Dans ce cas de figure, que les auteurs du message soient américains ou non n’a plus d’importance. L’agence peut les intercepter.
Mieux, elle peut les garder au-delà des cinq ans « classiques » pour constituer « une base de données technique ».
En fait ces données peuvent être conservées sans aucune limitation, aussi longtemps qu’il le faut pour en casser le chiffrement.
Aux États-Unis, le scandale se concentre principalement sur le fait de savoir si la NSA a, ou non, utilisé ses pouvoirs pour espionner des citoyens américains. Les révélations du Guardian apportent ici un nouvel éclairage. La NSA n’a en effet pas le droit de collecter des données sur ses concitoyens. Sauf, dévoile le quotidien, s’il n’est pas possible d’établir clairement que la personne est américaine (ou sur le sol américain).
Là encore, l’usage de techniques d’anonymisation de style TOR donnerait donc paradoxalement plus de pouvoir à la NSA.
Autre point étrange, les données collectées « par inadvertance » (sic) peuvent être stockées cinq ans et non pas détruites comme on pourrait normalement le penser.
Edward Snowden
Ces nouvelles révélations s’inscrivent dans la continuité de celle sur le Projet PRISM, qui a mis à jour les possibilités techniques et légales qu’aurait la NSA d’intercepter toute donnée (mail, document, voix, etc.) qui transite par les services Cloud et les opérateur américains.
De leur côté, les fournisseurs de solutions hébergées du pays sont depuis montés au créneau pour défendre leurs offres et nier toute forme de collaboration – hors cadre légal classique - avec l’agence de renseignement.
Les autorités américaines, elles, ne cachent pas qu'elles entendent traquer l'auteur de ces fuites partout où il ira. « La chasse est lancée », a par exemple lancé Dianne Feinstein, la présidente de la commission du Renseignement du Sénat américain, ce dimanche sur CBS.
Même son de cloche du côté de Jen Psaki, porte-parole du Département d’État, pour qui « Edward Snowden ne doit plus être autorisé à voyager » avant de confirmer que le passeport de l'administrateur système a été révoqué.
Pour ses révélations sur PRISM, Edward Snowden risque trente ans de prison pour « espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux ». Julian Assange et la Fondation Wikileaks lui ont apporté leur soutien, y compris matériel et humain par le biais de conseillers et d'avocats.
Plusieurs pays (Venezuela, Equateur, Cuba, Islande) sont annoncés comme des exils possibles. Le porte-parole du Kremlin a pour sa part indiqué que Moscou - où se trouverait cette nuit Edward Snowden - ne s'interdisait pas de lui accorder l'asile.
Sources : The Guardian, Le Monde
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Traroth2Membre émériteNon, c'est exactement l'inverse. Dénoncer le comportement d'un gouvernement qui met en danger la liberté des citoyens est un acte de patriotisme. On ne le répétera jamais assez : Être un citoyen, ce n'est pas simplement fermer sa gueule !le 02/07/2013 à 11:18
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cahnoryMembre avertiOn ne peut appliquer le "secret défense" que si l'objet du secret est constitutionnel, révéler un acte anticonstitutionnel est du patriotisme/civisme.
Si le secret est anticonstitutionnel, le "secret défense" ne s'applique pas, il n'y a donc pas traitrise mais patriotisme/civisme.le 26/06/2013 à 14:06 -
calvaireExpert éminentDire que ce héros a été refusé partout dans les soi-disant pays démocratiques… qui sont en fait tous des vassaux de l’impérialisme américain et qui ont trop peur de la réaction de l’oncle Sam…
La Russie, qu’on aime ou pas, c’est souverain… Ce qui est loin d’être notre cas.le 27/09/2022 à 10:11 -
NeckaraInactifLes autorités américaines, elles, ne cachent pas qu'elles entendent traquer l'auteur de ces fuites partout où il ira. « La chasse est lancée », a par exemple lancé Dianne Feinstein, la présidente de la commission du Renseignement du Sénat américain, ce dimanche sur CBS.
Vu la nature des informations, pour moi, il ne fait que son devoir de citoyen.
Selon ses déclarations, on voit que les agences américaines font de l'abus de pouvoir ainsi tout ceux qui poursuivent Edward Snowden sont complices de ces abus.
Personnellement, ce n'est pas Edward Snowden que je chasserais mais plutôt les auteurs de ces abus...
Sinon, vu la gravité des accusations est-ce que des pays, des organisations internationales ou autre sont en train de demander des comptes aux américains ?
Mais bon, les américains ne sont malheureusement pas les seuls à vouloir espionner leurs citoyens... C'est quand même fou d'avoir des politiciens si corrompus ou si naïf...le 24/06/2013 à 11:20 -
r0dExpert éminentDans cette histoire, tout le monde parle d'intérêt de pays. D'un état.
Il faut faire attention car d'une part, l'intérêt d'un pays ce n'est pas très clair. J'aurais tendance à dire que l'intérêt d'un pays, en vérité, c'est l'intérêt de la classe dominante dudit pays. Pensez-vous que les élites gouvernent dans l'intérêt du peuple ou selon ses propres intérêts?
D'autre part, l'intérêt d'un pays c'est bien beau, mais ne serait-il pas plus important de se préoccuper de l'intérêt de tout le monde, de tous les pays?le 09/07/2013 à 15:03 -
r0dExpert éminentJe suis internationaliste, et pourtant contre un gouvernement mondial. A vrai dire, je trouve que 60 millions de personnes c'est déjà trop pour un seul et unique gouvernement.
Le problème se situe dans la définition de gouvernement ainsi que dans l'échelle de grandeur (pas besoin de l'idée de nation dans mon raisonnement). La définition qui est la mienne est celle des lumières, et en particulier celle de Montesquieu: l'état est un outil qui applique les décisions prises par le peuple; l'état ne décide rien, il administre. Aujourd'hui c'est l'inverse, ona l'illusion qu'onchoisit des représentants qui prennent les décisions pour nous.
Or, pour que le peuple soit capable de prendre les décisions, il faut que:
1/ il soit parfaitement informé.
2/ l'échelle de l'état ne soit pas trop grande.
Car en effet, on ne peut pas trancher un problème dont on ne connait pas les tenants et les aboutissants. Et de même, à mon avis, on ne peut pas prendre une décision à 60 millions de personnes. Déjà que c'est difficile de se mettre d'accord quand on est deux...le 09/07/2013 à 16:27 -
NeckaraInactifDonc si mon gouvernement décide d'assassiner des journalistes dérangeants dans d'autres pays, je ne dis rien et je laisse couler, ce n'est pas à moi, simple citoyen du pays X, d'annoncer que mon gouvernement est responsable ?
Je dois donc me faire complice de ces meurtres ?
Ce type de raisonnement ne tient pas. De plus, si on le laisse faire, il continuera et le jour ou cela sera découvert, les tensions seront bien plus vives. C'est comme une épée de Damoclès qui grossirait et s'alourdirait au fils des années.
Puisque tu nous offre une comparaison avec un enfant de 5 ans, continuons alors :
J'ai 5 ans, mes parents enferment ma grande sœur dans une cage, la battent tout les jours et finissent par la tuer. Je ne dit rien, je ne vais tout de même pas dénoncer mes parents et finir à la rue.
Mes parents continuent alors avec ma petite sœur avec le même résultat.
Puis c'est finalement mon tour, mais il n'y a plus personne pour me sauver.
Si on laisse faire au gouvernement ce qu'il veut à l'étranger, on lui laisse une porte grande ouverte pour qu'il puisse faire ce qu'il veut dans son propre pays.
De plus, si on fait cela, les citoyen d'un autre pays peuvent également penser la même chose, ainsi on ouvre aussi une porte aux autres gouvernements à faire ce qu'ils veulent dans notre propre pays.le 10/07/2013 à 9:34 -
MuchosMembre expertJe suis fatigué de croire en mon action citoyenne et de dissuader mes proches de céder devant « le complot ». J'y crois encore, parce que je sais que le modèle actuel ne peut pas tenir, mais je suis fatigué…le 17/01/2014 à 18:42
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sevyc64ModérateurSi le langage est de plus en plus codé comme avec l'exemple du SMS, notre vocabulaire s’appauvrit de plus en plus. On utilise de moins en moins de mot différents dans la vie de tous les jours (la plus intéressante pour les espions).
J'ai entendu un linguiste dire, y a pas longtemps, qu'avec le langage sms, on n'utiliserait guère plus de 600 mots différents.
Avec l'appauvrissement du vocabulaire, il y a aussi l'appauvrissement des formules syntaxiques. On fait des phrases de plus en plus simple, de plus en plus courtes. Phénomène justement encore plus amplifié en sms.
Aussi paradoxal que ça puisse paraitre, si le sms est parfois difficile à comprendre pour nous humains, il serait au contraire bien plus facile à décoder et comprendre par des algorithmes que le langage naturel du fait même de sa pauvreté.le 18/01/2014 à 11:02 -
Ryu2000Membre extrêmement actifEdward Snowden et Julien Assange ont demandé à plusieurs pays de les accueillir, mais il n'y a que la Chine et la Russie qui ont eu le courage de le faire, les autres pays sont probablement terrorisé par les USA, donc ils n'ont pas voulu prendre le risque de protéger ces lanceurs d'alertes.
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L'Assemblée nationale refuse d'accorder l'asile en France au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange
L'état US est un bourreau. Peu de pays osent ne pas constamment aller dans son sens.
En ce moment les USA sont en train de perdre leur leadership, du coup ils deviennent plus agressif que d'habitude.le 27/09/2022 à 10:04