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France : l'usage du libre pourrait devenir une priorité dans l'enseignement à distance

Le Sénat le préconise après examen d'un projet de loi

Le 2013-05-27 15:28:02, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Le Sénat le préconise après examen d'un projet de loi

Le 25 mai dernier, le Sénat s'est prononcé en faveur du projet de loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République à 176 voix contre 171.

Une des dispositions apporte les premières pierres de l'établissement d'un « service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance » qui aura pour mission de prolonger les cours dispensés par les enseignants et mettre en ligne des ressources pédagogiques pour des élèves tout en proposant divers outils de suivi.

D'ailleurs, à ce sujet, les sénateurs ont opté pour une utilisation prioritaire des « logiciels libres et des formats ouverts de documents », comme l'a signalé madame le rapporteur Françoise Cartron.

Pour le Syntec Numérique (syndicat professionnel représentant 1 200 entreprises du numérique) et de l'AFINEF (groupe représentant une cinquantaine d’entreprises du secteur de l'e-education), cet amendement pourrait manquer de lisibilité à l'international, « notamment en direction de continents où le pluralisme et la neutralité technologique conditionnent la pénétration des marchés. »

L'April, quant à lui, salue cette initiative : « C'est sans doute la première fois que « logiciels libres » est inscrit dans une petite loi en France. ». April va plus loin dans sa manifestation de son approbation de la décision du Sénat en expliquant que « demander du logiciel libre spécifiquement est un signal fort, en faveur d'un service public de l'éducatif numérique ouvert à tous. » Linagora et l'AFUL partagent ce point de vue et expliquent que « la mission de l'école n'est pas d'être le client captif des Industries Numériques Éducatives. »

Le projet de loi voté par les sénateurs est désormais renvoyé aux députés.

Sources : compte rendu de la Commission de Culture, de l'éducation et de la communication, Syntec Numérique, April, Linagora

Et vous ?

Que pensez-vous de cet amendement ? Êtes-vous pour ou contre et pour quelle(s) raison(s) ?
  Discussion forum
18 commentaires
  • trenton
    Membre expérimenté
    Envoyé par stardeath
    de plus et visiblement c'est une constante, le libre ne garanti en rien la pérennité, juste la possibilité illimité d'utilisation.
    Si, le Libre garanti la pérennité, car si l'entreprise qui développe le logiciel ferme ses portes ou décide d'abandonner le logiciel, il est toujours possible de faire appel à un autre prestataire pour continuer le développement.

    si il veut garantir qu'un fichier sera toujours lisible, c'est du format de fichiers ouvert qu'il faut, et là que ça soit open doc, open xml, txt, rtf, xml et j'en passe, ça convient.
    Sauf "open xml", qui n'est pas vraiment un format ouvert : http://fr.wikipedia.org/wiki/OpenXML..._contest.C3.A9
    ODF convient mieux comme format ouvert pour la bureautique.
  • Traroth2
    Membre émérite
    L'Etat fait toujours mine de faire du libre une priorité. Mais confronté à des choix structurants, c'est rarement le cas, comme le démontre la récente reconduite de l'accord du ministère de la défense avec Microsoft. Accord complètement délirant, puisqu'il coûte très cher et met en danger la sécurité des informations stratégiques de la nation.
  • s4mk1ng
    Membre expérimenté
    C'est une action minime quand on voit tout le travail qu'il reste à faire sur pas mal d'autres sujets logiciels dans la gestion de l'état français, le dernier accord Microsoft-état français était autrement plus conséquent...
  • sevyc64
    Modérateur
    Envoyé par Stéphane le calme

    Pour le Syntec Numérique (syndicat professionnel représentant 1 200 entreprises du numérique) et de l'AFINEF (groupe représentant une cinquantaine d’entreprises du secteur de l'e-education), cet amendement pourrait manquer de lisibilité à l'international, « notamment en direction de continents où le pluralisme et la neutralité technologique conditionnent la pénétration des marchés. »
    Heu, rien compris à cette phrase.
    Ca vient faire quoi là les "continents" ? C'est un marché purement Franco français, pour une institution française, avec une utilisation purement nationale, je vois pas ce que viennent faire les termes " en direction de continents ..."

    Quant à la neutralité des technologies, il me semblait justement que, contrairement au propriétaire, le libre favorisait la neutralité par la publication et la pérennisation des formats.

    Si le syntec s'inquiète de potentielles pertes de marché, qu'ils se rassurent, distribué du libre, ça va dire énormément d'heures, un peu de dev, mais surtout de configuration, de SAV, de formations. Ils vont pouvoir se gaver un max la-dessus.
  • trenton
    Membre expérimenté
    Envoyé par stardeath
    perdu, un logiciel libre est partiellement perdu si la boite original ferme ses portes. tu confonds avec un soft open source.
    Ah bon ? C'est quoi un logiciel libre ? Et la différence avec un "soft open source" ? Peut être qu'on a juste pas les mêmes définitions...

    non, pas sauf, les specs sont dispo, l'avis plus ou moins justifiés de concurrents n'empêche en aucun cas ce fait.
    Chacun se fera une opinion en consultant le lien que j'ai donné.
  • Bktero
    Modérateur
    Un logiciel peut-être open-source sans être libre, mais je ne crois pas que l'inverse soit possible. Ce que j'ai compris, c'est que tu peux faire un logiciel propriétaire (non re distribuable, non modifiable, etc) mais donner accès aux sources en lecture. Ça te permet d'avoir des retours sur ton code. Le logiciel libre va plus loin en donnant la liberté de réutiliser (presque) comme bon te semble le logiciel. Comme cela inclut de pouvoir le modifier, livrer les sources est un peu une étape obligée. Le libre serait donc une notion allant au-delà de l'open source.

    PS : en lisant les liens, ils parlent d'une différence de valeurs entre libre et open source. Ils parlent aussi de "open source au sens de l'OSI" et de "open source car j'en profite pour me coller une étiquette cool sans pour autant respecter les 'vraies' règles de l'open source selon l'OSI".
  • vampirella
    Membre éclairé
    Envoyé par sevyc64
    Heu, rien compris à cette phrase.
    Ca vient faire quoi là les "continents" ? C'est un marché purement Franco français, pour une institution française, avec une utilisation purement nationale, je vois pas ce que viennent faire les termes " en direction de continents ..."
    Je pense que l'idée derrière cela est que les diplômés n'auront pas une très bonne reconnaissance de leur cursus à l'étranger si leur enseignement ne s'appuie que sur certains logiciels.
    Cet argument est en grande partie infondée puisque le compte-rendu de la commission préconise une utilisation prioritaire, et non exclusive, des logiciels libres.

    Ceci dit, je pense qu'il y a une grande confusion dans le français pour l'utilisation de "logiciel libre". Il faudrait, pour savoir de quoi on parle, tout le temps préciser "libre de frais" ( = free software) et "libre de source" ( = open-source). Le compte-rendu de la commission ne fait pas la distinction et insiste uniquement sur l'inter-opérabilité des formats.
  • fab_hunter1100
    Membre régulier
    Pour la petite nuance : Il suffit de s informer sur Richard Stallman et (vs) Linus Torvalds.
    Sinon moi je suis un fervent partisant du "open", Developper point of view . Et celà a tout son importance dans le milieu de l education ( Occasion pour les esprit curieux de soulever le capot et voir comment sa fonctionne dès la maternelle ). Et je ne peux qu encourager cette initiative , mais priere d utiliser les "justes" mots , c est quand meme un projet de loi .
  • trenton
    Membre expérimenté
    Envoyé par Bktero
    Un logiciel peut-être open-source sans être libre, mais je ne crois pas que l'inverse soit possible.
    Ta définition d'open source est fausse...
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Open_source

    Envoyé par vampirella
    Ceci dit, je pense qu'il y a une grande confusion dans le français pour l'utilisation de "logiciel libre". Il faudrait, pour savoir de quoi on parle, tout le temps préciser "libre de frais" ( = free software) et "libre de source" ( = open-source).
    Pas du tout, en français c'est simple, il y a le logiciel Libre et ses 4 libertés, et les logiciels gratuits. C'est en anglais où il peut y avoir une confusion entre freeware (logiciel gratuit mais pas libre), et free software (logiciel Libre mais pas forcément gratuit).
  • Porkepix
    Membre habitué
    Très bonne chose.
    Et quoi qu'en pense ce "SYNTEC", rien ne les interdit de faire eux-aussi du libre. Question de choix.

    Pour ceux se posant la question, oui le libre inclut nécessairement un accès aux sources. Pour la pérennité, c'est toujours possible avec un logiciel libre, la seule contrainte pouvant résider dans la licence : si le soft original est par exemple en GPL, le fork devra nécessairement être lui-aussi sous GPL.

    Mais si on parle d'un logiciel réalisé spécifiquement pour l'État et l’Éducation nationale, la logique voudrait de penser au domaine public. Dans ce cas, aucune contrainte dessus et quiconque en fait ce qu'il veux (y comprit tout repomper intégralement dans un soft proprio....)