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Taxe : Google menace de ne plus indexer la presse française

Le 2012-10-19 15:07:23, par Hinault Romaric, Responsable .NET
Google vient de lancer un ultimatum à la presse française et au gouvernement en menaçant de déréférencer les contenus des éditeurs en cas d’adoption de la taxe Google.

L'Association de la presse d'information politique et générale (IPG) et le Syndicat de la presse quotidienne nationale ont adressé en septembre dernier une ébauche d’un projet de loi au gouvernement français, visant à l’instauration d’une taxe Google.

Ceux-ci estiment que le géant de la recherche tire profit de leurs contenus et actualités pour enrichir son moteur de recherche, permettant à celui-ci de générer des gains publicitaires dont la presse française ne profite pas suffisamment.

En cas de vote de ce projet de loi, Google ou tout autre moteur de recherche devra payer en cas de lecture d’un article vers lequel celui-ci aura redirigé un internaute, une sorte de prolongation du droit d’auteur comme il en existe dans la musique ou le cinéma.

Le projet a été bien accueilli par la ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti, qui estime même que l’idée est « extrêmement pertinente ».

Sauf que, Google n’a pas l’intention de se plier à cette règle et dans un courrier adressé à plusieurs cabinets ministériels dont l’AFP a obtenu une copie, le géant de la recherche menace de ne plus référencer les sites français s’il arrive que cette taxe soit instaurée.

La firme estime que la naissance d’une telle taxe mettrait en cause son existence même et serait un frein à l’innovation.

« En soumettant le référencement à rémunération et en punissant le défaut de versement de celle-ci de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende, cela ne ferait que multiplier les conflits et ralentir Internet » écrit Google, qui au passage rappelle qu’il « redirige quatre milliards de clics par mois vers les pages internet des éditeurs français ».

Un projet de loi dans le même sens est également en cours d’étude par le gouvernement allemand, qui rencontrera la France pour aborder le sujet ces jours-ci.



Source : AFP

Et vous ?

Trouvez-vous juste cette revendication de la presse française ?

Quelles seront les conséquences si Google arrête d’indexer celle-ci ?
  Discussion forum
334 commentaires
  • GeoTrouvePas
    Membre éprouvé
    Et est ce que la presse française va rémunérer Google pour tous le trafic apporté ?

    Outre ce mauvais esprit, je ne sais pas trop ce qu'il faut en penser. A priori, je dirais qu'ils n'existerait pas l'un sans l'autre. Je consulte Google Actualités tous les midis et sans ça, je ne pense pas que je visiterai aussi souvent le site du Figaro, de l'Express ou du Monde.

    De mon propre point de vue, en étant référencés ces journaux gagnent en trafic et en donc en revenus publicitaires.

    On est donc déjà dans une relation gagnant / gagnant.
  • Bart-Rennes
    Membre habitué
    Envoyé par GeoTrouvePas
    Qu'a - t - elle de plus que des sites comme Developpez, Wikipédia ou un blog ?
    Un lobby
  • stephgil29
    Membre actif
    Envoyé par Hinault Romaric


    Trouvez-vous juste cette revendication de la presse française ?
    Pas vraiment, je suis de l'avis de GeoTrouvePas "Et est ce que la presse française va rémunérer Google pour tous les trafic apporté ?"

    Envoyé par Hinault Romaric

    Quelles seront les conséquences si Google arrête d’indexe celle-ci ?
    Ils sauront si réellement Google leur apportait quelque chose

    Par contre j’entends souvent dire que Google ne paye pas d’impôts sur ce qu'il gagne en France. La, je trouverai normal que ce qui est gagné en France soit imposé en France.
  • rg77140
    Membre confirmé
    Et pourquoi ça ne serait appliqué qu'à la presse ? Soit cette loi passe pour l'ensemble des sites de la toile, soit pour aucun... c'est quoi ces traitements de faveur ?

    Je rigolerais bien que Google ne les référence plus, ça leur apprendra !
  • Elros
    Membre éprouvé
    En lisant le projet de loi, j'ai l'impression que les maisons de presse veulent le beurre et l'argent du beurre. Et par la même occasion, je suis d'accord avec le commentaire ci-dessus. Les web-journaux auraient un traffic moins important sans l'indexation dans Google Actualités.
  • Envoyé par Pilru
    C'est totalement mesquin car en étant référencés par Google, les sites de la presse française récupèrent du traffic sur leur pages gratuites remplies de pub.
    Les revenus des titres de presse écrite, c'est surtout la vente du support papier et la publicité qu'on y trouve. Ce fait quelques années qu'ils se disent qu'ils vont gagner leur vie sur la publicité en ligne, ce n'est pas le cas: le prix (réel) baisse au fur et à mesure que l'audience monte.

    Et ces prix de la pub internet s'effondrent parce que le gros du revenu est capté par... Google, sur la base, en particulier, du traffic qu'il obtient en redirigeant vers des sites d'information. Elimine demain les "supports papier" de la page Google Actualités, et je te parie que le traffic s'effondre.

    C'est le fond du problème. La presse a investi dans des "éditions web", dans l'espoir de développer son revenu, ou au moins de compenser la baisse des ventes papier. Elle observe aujourd'hui que les recettes ne sont pas au rendez vous, parce que Google "vampirise" une grande partie du marché publicitaire web. Donc la presse se tourne vers Google pour partager les bénéfices..

    Et à mon avis, ce n'est que le début. Au fond, ce que Google casse, c'est le modèle économique des médias libres, et plus généralement des "fournisseurs de contenu". Les médias sont financés par la publicité qu'ils tirent de leur audience, qui finance la production d'un contenu qui crée cette audience. Si une part importante des revenus publicitaires est captée par Google, un intermédiaire, le système ne fonctionne plus.

    Francois
  • elgigante2010
    Membre à l'essai
    moi je dirais Exiger de Google une rémunération au motif que son moteur de recherche dirige des lecteurs vers les sites de presse n'a pas plus de sens que d'exiger d'un taxi qui conduit un client à un restaurant de rémunérer le restaurateur.
  • Envoyé par Marco46
    Tu fais la même erreur que les médias français et le gouvernement. C'est pas Google qui change la donne, c'est Internet, comme l'imprimerie a cassé le modèle économique des moines copistes.
    Je ne crois pas. A beaucoup de points de vue, l'Internet est un média comme les autres. Les médias classiques s'y sont assez naturellement adaptés (cf les sites de quotidiens ou de magazines, les blogs de skyrock, les podcasts de RTL ou la catch up TV), et le modèle économique de l'internet, qui valorise l'audience (et en particulier l'audience ciblée) via la publicité, est exactement celui des médias.

    Les médias ont eu peur de l'internet, au début, mais plus maintenant. Discute avec n'importe quel éditeur de presse (quotidienne ou magazine), tu verras qu'internet (et les mobiles, et les tablettes, et...) est pour eux un mode de diffusion comme les autres. Les études d'audience presse évoluent d'ailleurs en ce sens.

    Ce qui pose problème, je crois, c'est l'organisation du marché publicitaire, et la position dominante qu'y a acquis Google (le seul gros acteur internet à savoir se financer par la pub, note bien). Google se comporte comme un éditeur (il possède des sites de contenu), comme une régie (il commercialise l'espace de sites indépendants, via adsense), comme une agence (il vend en direct aux annonceurs), et commence à investir très lourdement dans le domaine de la mesure d'audience et donc de l'audit.

    Bref, Google est devenu un trust, et quelques affaires récentes on montré qu'il n'avait aucun complexe à abuser de sa position dominante. Je crois que l'affaire "presse contre google" est une des facettes du procès antitrust qui se met en place, un peu partout dans le monde. Le voir sous l'angle du copyright, ou des droits d'auteur, me parait une erreur.

    Francois
  • Envoyé par Joker-eph
    Alors là je rigole ! La vente de licence d'utilisation de produit logiciel (un service et non un produit cela dit en passant) ce n'est pas vendre du code, soit la vraie production du développeur.


    Bien sur, tout est dans tout et inversement...

    Sérieusement, un éditeur qui commercialise les logiciels qu'il produit vit de son développement, et est rémunéré en fonction de celui ci. C'est ce que j'appelle vivre de son code, et c'est ce qui m'intéresse dans ce métier (je ne me suis jamais senti une âme de tireur de cable).

    Envoyé par Joker-eph
    Dès qu'un logiciel "marche" il est payé de multiples fois, l'informatique est un secteur magique pour ça. Les clients sont des pigeons...
    Marrant, on croirait entendre le directeur des achats d'un grand groupe avec lequel je travaille.

    Si un logiciel se vend bien, on fait la culbute. S'il ne se vend pas, on perd tout ce qu'on y a mis. Et s'il se vend moyen, on rentre dans nos fonds. Les clients ne sont pas des pigeons, ils payent un prix qui prend en compte le risque et le profit des développeurs, tout comme ils prennent eux même une marge sur leurs ventes, pour couvrir leurs risques et leurs profit.

    Je ne vois pas ce qu'il y a de magique...

    Francois
  • Bousk
    Rédacteur/Modérateur
    Envoyé par bizet
    Cet argument se justifierait si tu pouvais lire l'ensemble de l'article sur Google Actu, mais actuellement tu ne lis que le titre et les deux premières lignes...

    Justement Google Actu devrait leur faire augmenter leur traffic puisqu'il référence des articles intéressants alors que le lecteur n'irait peut être jamais sur ce site.
    Ou inversement, le lecteur irait sur leur site ne serait-ce que pour s'apercevoir qu'il n'y a rien à voir.