Du JavaScript stocké dans des molécules d'ADN
Serait-ce l'avenir des supports de stockage ?
Le 2012-08-17 17:41:30, par tarikbenmerar, Chroniqueur Actualités
C'est une prouesse que vient d'accomplir George Church de l'institut de Wyss de l'université Harvard, aidé par ses collègues. Ils ont réussi à encoder 53,400 mots d'un livre, 11 images JPG et un programme JavaScript, d'une totalité de 5,27 millions bits de données, dans des séquences d'ADN. Ainsi, ils ont réussi à battre le record précédent de l'équipe de Craig Venter en 2010, qui a réussi, elle, à encoder 7920 bits d'un filigrane synthétique dans leur bactérie.
L'ADN est considéré comme étant parmi les médias de stockage les plus denses et stables. En théorie, il est possible d'encoder deux bits par nucléotide. Ce qui nous amène à 455 exabytes par gramme d'ADN monocaténaire, ce qu'équivaut à 100 milliards DVD par gramme. Sans compression !
Ainsi, il est cinq ou six fois plus dense que les médias de stockage existants, tels que les mémoires flash. Les données sont aussi très persistantes dans le temps, et peuvent être lues de milliers d'années après leur écriture.
Néanmoins, la difficulté et le coût de lecture/écriture de longues séquences d'ADN ont empêché la généralisation de ce moyen de stockage. Church et son équipe sont arrivés à ce résultat en développant une technique qui élimine le besoin pour les longues séquences. En effet, ils encodent l'information dans de blocs distincts, et stockent ces derniers dans des portions distinctes plus courtes.
Cette stratégie est exactement analogue au stockage de données dans les disques durs, où les données sont divisées dans des blocs séparés appelés secteurs. Fragmentation !
Le programme JavaScript et le livre coécrit par Church ont été transformés dans un format de bit. Ensuite, l'équiper a synthétisé l'ADN pour répéter cette séquence de bits, en encodant un bit sur chaque base ADN. Les bases ADN A ou C sont encodées en '0', alors que G et T sont encodées en '1'.
Il faut noter que la molécule d'ADN ne peut servir qu'en lecture seulement, du fait qu'elle est synthétisée en même temps que l'encodage des données. Néanmoins, cette limitation ouvre la possibilité à un système d'archivage à long terme.
Ce résultat montre tout le progrès atteint par les technologies de synthèse et de séquençage ADN, jusqu'au point où il est maintenant possible d'intégrer une séquence d'information ADN dans un support de stockage.
Et vous ? C’est pour quand votre clé ADN ?
Source : Science
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NépomucèneModérateurIls ont réussi à encoder 53,400 mots d'un livre, 11 images JPG et un programme JavaScript
Le programme JavaScript n'est qu'une petite partie de ce qui a été stocké.
Tu as raison : le titre de ce post induit en erreur !le 18/08/2012 à 9:55 -
Julien BodinMembre éclairéLes mutations ne sont pas spontanées. Elles surviennent lorsque l'ADN est répliqué (lors d'une division cellulaire) et que les enzymes responsables de la copie font des erreurs et dans le processus décrit il n'y a pas de copie au sens cellulaire mais de l'amplification.le 18/08/2012 à 17:18
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gbdiversInactifMerci pour le "docteur Frankenstein"
Pour info, écrire des séquences d'ADN, on sait le faire depuis des dizaines d'années. L'inovation ici, c'est la longueur de la séquence qu'ils arrivent à écrire.Ensuite ils découvriront comment stocker des infos dans l'ADN humain et feront du vol d'informations (pirates informatiques...), et utiliseront des complices, des victimes... comme transporteurs d'informations.
Plus sérieusement, pourquoi on aurait bien de telles techniques basées sur l'ADN alors que les "agents du renseignement" savent très bien voler des secrets industriels sans ça ? Il est tellement plus simple de placer un cheval de troie ou d'envoyer les données par mailUne puce indélébile nous sera implantée génétiquement et nous serons tous marqués.Non mais sérieusement, éteint la petite boîte avec des images qui bougent le 20/08/2012 à 10:32 -
mitklMembre éprouvéPas besoin d'aller aussi loin que les OGM et le nucléaire à vrai dire, en restant dans l'informatique, on croise de nombreuses craintes, à chaque fois qu'on parle d'intelligence artificielle, il y a toujours quelqu'un pour crier à Skynet et un farfelu pour dire qu'à force de faire des recherches en IA, on va créer un robot tellement intelligent qu'il deviendra du monde.
Les tendances niveau paranoia en ce moment c'est le Machine Learning, le problème c'est que personne ne connait vraiment ce domaine et toutes ses possibilités alors évidemment on imagine le pire et on dit que le seul intérêt du ML c'est d'en savoir plus sur chaque être humain et ses habitudes afin d'affiner la publicité. Alors que le Machine Learning est une discipline utile en médecine qui permet de conseiller un médecin sur certains diagnostiques, ou encore de prévoir le temps à partir d'un ensemble de données.
Pareil pour le Computer Vision, les gens ne connaissent pas le domaine, alors il s'imagine tous que la seule application du Computer Vision c'est de tracker les gens dans les rues avec des caméras de surveillance. Sauf que le Computer Vision c'est aussi ce qui permet à Curiosity sur sa planète Mars de ne pas foncer comme un demeuré contre un rocher ou de sauter d'une falaise (Object recognition).
Je ne connais pas trop la biologie et l'ADN, je n'ai pas honte de le dire. J'ai juste quelques mots qui me reviennent du lycée du style "Transcription de l'ADN", "ARN", "ACGT", etc. Et malgré mes faibles connaissances je ne suis pas en train de m'imaginer des espèces vivantes mutantes créées à partir d'ADN codée numériquement. On a toujours et trop tendance à prendre les scientifiques pour des cons alors que vous vous posez des questions auxquelles ils ont déjà répondu depuis de nombreuses années. N'ayons pas peur de dire que nous ne savons pas !le 21/08/2012 à 0:27 -
gbdiversInactifAh dommage, tu as perdu une occasion de te taire. Tu aurais un peu fait attention, tu aurais vu mon message suivant, en particulier :
Donc oui, il y a sans problème des dérives dangereuses. Mais souvent, écouter ses peurs irrationnelles ne permet pas de voir les vrais problèmesle 21/08/2012 à 10:44 -
NépomucèneModérateurJe ne crois pas. Si j'ai bien compris un commentaire sur cet article de Sciences,
Il a fallu générer artificiellement de l'ADN et l'encoder au fur et à mesure.
Donc cet ADN de synthèse n'a rien à voir avec l'ADN naturel d'un être vivant.le 18/08/2012 à 11:45 -
UtherExpert éminent séniorPour moi mutations spontanées et sécurisation des données sont deux concepts antinomiques.le 19/08/2012 à 11:04
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minnesotaMembre émériteReste plus qu'à trouver un couple pour faire du raidle 19/08/2012 à 14:19
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gbdiversInactifSauf que tous les supports présentent des problèmes de corruption des données
Dans la très grande majorité des cas, ça n'a pas d'importance (un bit changé dans une image ou dans un texte, on le verra même pas)
Quand c'est des données critiques, on utilise la redondance pour sécuriserEnvoyé par oXisahk Envoyé par oXisahk
Ensuite ça a pris des années pour remettre tous les fragments dans l'ordrele 19/08/2012 à 15:37 -
pmithrandirExpert éminentEnfin, on se rappelle des gens qui disait que 640ko ca serait suffisant et qu'on ferait pas mieux...
Même si ca ne devient pas un support grand public, c'est toujours interessant d'essayer de nouvelles choses.
Par exemple, rien que pour crééer des produit qui ne soient pas influencé par le magnetisme.le 20/08/2012 à 10:33