Reporters Sans Frontières publie sa liste des pays « ennemis d'Internet »
La France sous surveillance
Le 2012-03-12 21:37:01, par Sarah Mendès, Membre chevronné
Chaque année, Reporters Sans Frontières, une organisation internationale qui milite pour le droit à l’information, publie une liste des pays que l’ONG considère comme « ennemis d’Internet ». La liste pour l’année 2011 vient de tomber à l'occasion de la journée mondiale contre la cybercensure. Une liste avec des changements qui « reflètent les récentes évolutions de la liberté d’information en ligne ».
Cette année, deux nouveaux-venus : le Bahreïn suite aux campagnes de violence et de harcèlement envers les blogueurs qui défient les lois de la monarchie, et le Belarus qui a enregistré une forte croissance du nombre de sites censurés. Sont aussi considérés comme des « ennemis d’Internet » l’Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, le Turkménistan et le Vietnam (ce dernier étant considéré comme une des trois « plus grandes prisons du monde pour les net-citoyens » avec l'Iran et la Chine).
Reporters Sans Frontières souligne dans son rapport que « les net-citoyens ont été, en 2011, au cœur des changements politiques qui ont affecté le monde arabe. Ils ont tenté, aux côtés de journalistes, de tenir la censure en échec mais en ont, en contrepartie, payé le prix fort ». L’ONG précise également que « 2011 restera comme une année d’une violence sans précédent contre les net-citoyens. Cinq d’entre eux ont été tués alors qu’ils étaient engagés dans une mission d’information. Près de 200 arrestations de blogueurs et de net-citoyens ont été répertoriées en 2011, soit une hausse de 30% par rapport à l’année précédente ».
Au jour d’aujourd’hui, plus de 120 net-citoyens sont emprisonnés et la violence en Syrie risque, selon le rapport, d’alourdir le bilan.
Une liste des pays sous surveillance a également été établie par l’ONG, une liste où figure la France « qui poursuit sa politique de lutte contre le téléchargement illégal via la “riposte graduée”, et où le recours à un filtrage administratif du Web se banalise ». Les autres pays intégrant la liste sont l’Australie, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, l’Erythrée, l’Inde, le Kazakhstan, la Malaisie, la Russie, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Tunisie et la Turquie. La Lybie quitte cette année la liste grâce à la « disparition du colonel Kadhafi et la chute de son régime qui ont mis fin à une ère de censure ».
Enfin, à l’occasion de la journée mondiale contre la cybercensure (le 12 mars), Google et Reporters Sans Frontières ont décerné le prix Reporters Sans Frontières de Net-citoyen, un prix qui avait été attribué l’an dernier au cofondateur du blog tunisien Nawaat.org, Astrubal. Cette année, ce sont des net-citoyens et militants syriens qui ont raflé le prix. Un prix remis à une jeune militante syrienne de 27 ans, Yasmine. En 2010, le prix avait été remis à des cyber-féministes iraniennes.
"Rapport 2012 sur les Ennemis d’Internet" (PDF)
Source : RSF
Et vous ?
Que pensez-vous de ce classement ?
Trouvez-vous juste que la France fasse partie de la liste des pays sous surveillance ?
Cette année, deux nouveaux-venus : le Bahreïn suite aux campagnes de violence et de harcèlement envers les blogueurs qui défient les lois de la monarchie, et le Belarus qui a enregistré une forte croissance du nombre de sites censurés. Sont aussi considérés comme des « ennemis d’Internet » l’Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l’Iran, l’Ouzbékistan, la Syrie, le Turkménistan et le Vietnam (ce dernier étant considéré comme une des trois « plus grandes prisons du monde pour les net-citoyens » avec l'Iran et la Chine).
Reporters Sans Frontières souligne dans son rapport que « les net-citoyens ont été, en 2011, au cœur des changements politiques qui ont affecté le monde arabe. Ils ont tenté, aux côtés de journalistes, de tenir la censure en échec mais en ont, en contrepartie, payé le prix fort ». L’ONG précise également que « 2011 restera comme une année d’une violence sans précédent contre les net-citoyens. Cinq d’entre eux ont été tués alors qu’ils étaient engagés dans une mission d’information. Près de 200 arrestations de blogueurs et de net-citoyens ont été répertoriées en 2011, soit une hausse de 30% par rapport à l’année précédente ».
Au jour d’aujourd’hui, plus de 120 net-citoyens sont emprisonnés et la violence en Syrie risque, selon le rapport, d’alourdir le bilan.
Une liste des pays sous surveillance a également été établie par l’ONG, une liste où figure la France « qui poursuit sa politique de lutte contre le téléchargement illégal via la “riposte graduée”, et où le recours à un filtrage administratif du Web se banalise ». Les autres pays intégrant la liste sont l’Australie, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, l’Erythrée, l’Inde, le Kazakhstan, la Malaisie, la Russie, le Sri Lanka, la Thaïlande, la Tunisie et la Turquie. La Lybie quitte cette année la liste grâce à la « disparition du colonel Kadhafi et la chute de son régime qui ont mis fin à une ère de censure ».
Enfin, à l’occasion de la journée mondiale contre la cybercensure (le 12 mars), Google et Reporters Sans Frontières ont décerné le prix Reporters Sans Frontières de Net-citoyen, un prix qui avait été attribué l’an dernier au cofondateur du blog tunisien Nawaat.org, Astrubal. Cette année, ce sont des net-citoyens et militants syriens qui ont raflé le prix. Un prix remis à une jeune militante syrienne de 27 ans, Yasmine. En 2010, le prix avait été remis à des cyber-féministes iraniennes.
Source : RSF
Et vous ?
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ChristuffMembre actifActa Pipa Sopa et les autres et l'Amerique n'est pas sous surveillance ?
J'ai quelques doutes sur la fiabilité de l’étude ...le 13/03/2012 à 11:38 -
Marco46Expert éminent séniorOui ou plutôt il ne semble pas capable de faire le tri entre censure et surveillance.
Il y a clairement 3 codes couleurs sur cette carte qui signifient :
BLANC, un état qui n'a pas de surveillance ou de censure systématique.
ROUGE, un état qui surveille de manière systématique toute sa population sur certains morceaux d'internet ( par exemple la France pour soit-disant protéger quelques lobby industriels influents via HADOPI).
NOIR, un état qui censure des morceaux d'internet (la Chine avec sa muraille numérique)Envoyé par JML19
Pour la première fois, tous les gens accédant à ce réseau ont la possibilité de publier de l'information. Il s'agit donc bien d'une nouvelle liberté offerte aux gens ? Donc il s'agit bien d'un espace de liberté incomparable par rapport à avant le début de l'ère numérique ?
Avant la parole publique était confisquée par les politiques, certains experts dans certaines revues et par les journalistes. Les vecteurs d'informations c'était, le papier, la télé et la radio (et le bouche à oreille). Or ces vecteurs étaient totalement sous contrôle et personne ne pouvait se pointer et exiger d'être publier. C'est ça que change fondamentalement internet. Et en cela c'est une nouvelle liberté, donc un espace de liberté incomparable dans le passé.
Donc au final, Internet est de fait (par défaut si vous préférez) un espace de liberté, tant qu'il n'est pas outrageusement surveillé et/ou censurer.le 13/03/2012 à 13:56 -
utan88Membre régulierfaut pas confondre censure et surveillancele 13/03/2012 à 12:53
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HellwingMembre chevronnéAppliquer une loi ne signifie pas que cette loi est justifiée et ne relève pas de la censure.le 14/03/2012 à 8:57
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MiaowZedongMembre extrêmement actifC'est absolument vrai. D'ailleurs, la censure est (presque) toujours l'application d'une loi.
C'est juste que, dans le cas présent il n'y a pas censure. Autant j'ai un respect (pour dire le moins) limité pour le concept de propriété intellectuelle, autant je soutiens une refonte des mechanismes de distribution du divertissement, autant je trouve que c'est au-delà du ridicule de parler de censure pour HADOPI.
Lorsqu'une personne enfreins une loi sur la propriété intellectuelle en utilisant Internet, on coupe à cette personne l'accès à Internet (en théorie). La censure, c'est empêcher une (des) personne(s) d'exprimer quelque chose. Il n'y a aucun rapport. C'est comme dire que retirer son permis à un chauffard serait une forme de censure
Concernant le rapport de RFS: d'une part, il utilise une pléthore de mots "à peine" orientés. D'autre part, il est rempli d'incongruités.
Que la France soit dans la catégorie "sous surveillance" ne me choque pas; par contre, l'Allemagne, qui censure un nombre de sites bien plus grand, et en censure de nouveaux sur simple décision administrative, figure au nombre des pays qui, selon RFS, ne censurent pas du tout InternetPire, la France doit explicitement son statut à HADOPI; pourtant le Royaume-Uni s'est doté d'une loi parfaitement équivalente (et viens d'éconduire les recours en justice de BT et TalkTalk), mais RSF ne nous attribuent pas un statut équivalent, ce qui est un WTF. Je veux bien que niveau application, nous avons installé la version "Windows Vista" d'HADOPI, mais la loi est la même, donc les pays devraient avoir le même statut.
Bref, je retiens un manque de sérieux flagrant dans ce rapport.le 14/03/2012 à 9:44 -
FirwenMembre expérimentéNon, ce n'est pas de la censure, désolé.
C'est appliqué la loi. Ce n'est pas parce qu'on met en prison un voleur, que tous le monde se retrouve privé de liberté !
Quant à mes idéaux, tu ne les connais absolument pas, et tu te crois permis de me juger sans avoir fait le moindre effort de compréhension.C'est appliqué la loi. Ce n'est pas parce qu'on met en prison un voleur, que tous le monde se retrouve privé de liberté !
Toute interdiction direct ou indirect d'une source d'information est une censure.
Que ça soit en bloquant la source directement, ou en bloquant son accés ( coupure connexion ), c'est une censure.censurer, verbe transitif
Sens 1 Sanctionner, interdire la publication.
Le reste n'est qu'une question de maquillage.le 14/03/2012 à 10:18 -
ClothoMembre expertCe classement qui existe depuis quelques années est à la fois un indice très intéressant, et un sujet de controverse sans fond. Les critères de choix et les coefficients sont assez flous, et en cherchant sur le site de RSF, on peut trouver des infos contradictoires.
Je regrette simplement que les pays ajoutés à la liste, ou subissant les plus grands changements de classement soient ceux sous les feux de la rampe, la Syrie il y a un an avait déjà mis en place toutes ses solutions de filtrage et elle n'a bougé dans leur classement que cette année, de même, le mini scandale en Tunisie et en Libye (la filiale de Bull qui avait fourni des logiciels "d'intelligence" pour pouvoir fliquer internet et ses acteurs bien comme il faut) avait été relevé un an avant les soulèvements, lors d'un accord de "soutien stratégique" de la part de l'état français (formation d'officiers Libyens et Tunisiens pour le terrain mais aussi pour les nouvelles technologies).
Néanmoins c'est un "assez bon" indice, sa fiabilité me semble correcte. RSF a une légère connotation politique, mais savent faire la part des choses, je sais qu'en école de journalisme on avait plutot tendance à être confiants envers leurs infos.
Il n'en reste pas moins que ce qui est le plus gênant dans cette histoire, c'est qu'un pays aujourd'hui dans le premier tiers du tableau aurait été le "vainqueur" sans soucis il y a 10 ans des pays liberticides, c'est plus le niveau global que le classement pays par pays qui montre une crispation autour de ce medium. Je trouve que depuis le début les années 2000, Internet et l'info ultra-rapide (et ultra mal recoupée) est passée de "moyen d'info du futur" à "lieu de non-droit". Tant du coté des bloggueurs que des cyber-flics. C'est pas cette année qu'une entreprise française a coiffé au poteau plusieurs grosses boîtes dans un concours "d'intelligence réseau" ?
La riposte graduée à la française qui fait un peu rigoler tous les gens nés après 1970 est à mon avis un épouvantail des moyens réellement à disposition des armées ou de la Police. Il est triste que la maitrise de la technologie apparaisse surtout pour protéger les intérêts ciblés d'une personne ou d'un groupe de personnes, mais la maitrise de l'information est (malheureusement) un point stratégique lors d'un conflit global, et aujourd'hui maitriser Internet et/ou ses utilisateurs est très important pour un pays pouvant livrer une guerre moderne, c'est un nouveau champ de bataille. Sans pour autant que cela justifie toutes les exactions, il faut bien faire la part des choses entre l'arrestation de blogueurs syrien et la capacité française ou anglaise à isoler une personne utilisant des VPN ou des connexions satellites.le 13/03/2012 à 8:45 -
Et pourquoi pas ? Pourquoi serais-ce ridicule d'avoir le droit de discuter librement sur le web ? (comme au téléphone ou dans la rue)Acta Pipa Sopa et les autres et l'Amerique n'est pas sous surveillance ?
J'ai quelques doutes sur la fiabilité de l’étude ...le 13/03/2012 à 11:43 -
xoraxMembre du ClubIl y a bien de la cesure en France : on estime à 10000 le nombre de sites censuré sans parler des comptes twitter etc... Mais bon les sites sont censurés au niveau des DNS des FAI, pour l'instant.le 14/03/2012 à 1:05
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grafikm_frExpert confirméEuh, et le DMCA et le Patriot Act, on va les oublier?
En matière de surveillance (du Net mais pas que), les USA sont bien plus avancés que la France.le 14/03/2012 à 13:53