Malgré les compétences qu'il peut apporter, le bénévolat ne serait pas vraiment un atout auprès des recruteurs. Pire, dans l'informatique, il serait même un désavantage.
C'est ce qui ressort en tout cas d'une étude réalisée par Pascal Petit, chercheur de l’Université d’Evry Val d’Essonne, et de quatre de ses confrères à la demande d'un collectif d'associations.
Le « testing » a été mené dans deux secteurs : la banque et l'IT. Résultat, « dans la banque, on ne trouve aucun effet, c’est vraiment neutre », explique le chercheur au magazine Viva. « Alors que l’effet est un peu négatif dans l’informatique ».
L'explication tiendrait au fait que les recruteurs voient surtout l'implication associative comme une activité extra-professionnelle chronophage, en contradiction avec la forte disponibilité demandée par les entreprises.
Une membre du bureau national de l’Association Nationale des DRH va plus loin. Le bénévolat ne serait utile que pour les domaines liés à la solidarité. Et nulle part ailleurs.
« Il y a la crainte que, si un employé fait du bénévolat, cela va lui prendre du temps et il ne sera pas aussi investi dans son job qu’un autre. Or dans le monde du travail, on recherche des gens extrêmement disponibles », confirme-t-elle au mensuel.
Une franchise qui bat en brèche les discours habituels des Ressources Humaines qui affirment que toute expérience dans l'organisation d'évènement ou dans la gestion d'équipe est bonne à prendre.
« Il y a vraiment un gros écart entre le discours et la façon dont les entreprises valorisent le bénévolat lorsqu’elles sont face à des CV », confirme Pascal Petit.
Face à cette situation, plusieurs acteurs majeurs du monde associatif, dont le Comité Olympique Français, la Croix-Rouge, 30 Millions d'Amis ou les Scouts de France, ont décidé de réagir en créant une « Déclaration des Recruteurs » pour faire évoluer les mentalités.
A l'opposé, Viva note que certaines entreprises ont compris les bienfaits du bénévolat pour leurs employés, notamment en ce qui concerne l'épanouissement personnel qui peut les rendre plus productifs et plus efficaces.
En attendant, la question se pose donc pour les développeurs de savoir s'ils doivent ou non faire figurer ces expériences associatives sur leur CV.
« L’éducation en France est très élitiste et très tournée vers le savoir », regrette la directrice d'une association liée à l'éducation qui est impliquée dans la Déclaration des Recruteurs. « On regarde toujours d’un œil dédaigneux les expériences annexes », conclut-elle.
Pour mémoire, 2011 est l'année européenne du volontariat.
Source : Viva Magazine
Et vous ?
Etes-vous impliqué(e) dans une association ou faites vous du bénévolat ?
Comment le valorisez-vous professionnellement (et le valorisez-vous) ?
Avez-vous constaté que cette expérience était un atout ou un inconvénient lors de vos éventuels entretiens d'embauche ?
Si vous étiez recruteur (ou si vous l'êtes), comment considéreriez vous le bénévolat : comme un atout ou comme un risque ?
Faire du bénévolat serait négatif pour trouver un emploi dans l'informatique
D'après un testing mené par l'Université d'Evry Val d'Essonne
Faire du bénévolat serait négatif pour trouver un emploi dans l'informatique
D'après un testing mené par l'Université d'Evry Val d'Essonne
Le , par Gordon Fowler
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !